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fără sfârșit/Instants sans fin, Paul Miclău décide d'opérer une autotraduction spontanée non-conventionnelle de chaque poème, du roumain vers le français ou inversement, dans une période de 24 heures.1154 Nous avons qualifié ce type d'autotraduction de " non-conventionnelle " parce qu'il n'y a pas de correspondance totale entre leș deux poèmes : le contenu est exprimé dans l'une ou l'autre des deux langues et transposé (ou transmuté) ensuite dans l'autre code poétique. La constante du poème
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grand Mihai Eminescu "1204. 3. 5. Quand un poète traduit un autre poète : Lucian Blaga traduit par Jean Poncet Jean Poncet est le premier traducteur français de la poésie de Blaga. Poète à son tour, îl avoue avoir entrepris ce travail parce qu'il a été poussé par son amour pour la poésie du monde. Nous consacrons la Section 3. 5. 1. à la relation de Jean Poncet avec le milieu culturel roumain. Dans la Section 3. 5. 2., nous présentons la
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plutôt la traduction comme recréation et l'influence qu'un poète traduit peut exercer sur un poète traducteur : Pourtant, ce n'est pas de traduction dont je vais vous parler, du moins pas de techniques de traduction. En premier lieu, parce que j'ai toujours mal à analyser mă propre production littéraire, que ce soit mes traductions ou mă poésie. Je ne vous en parlerai pas non plus, parce que l'acte de traduire, s'il implique indéniablement certaines techniques, est
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vous parler, du moins pas de techniques de traduction. En premier lieu, parce que j'ai toujours mal à analyser mă propre production littéraire, que ce soit mes traductions ou mă poésie. Je ne vous en parlerai pas non plus, parce que l'acte de traduire, s'il implique indéniablement certaines techniques, est infiniment plus complexe, tout particulièrement lorsqu'il s'agit de traduction de poésie. Disons qu'en traduisant de la poésie, je ne fais pas seulement œuvre de traducteur, mais
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par leș autres traducteurs "1289. Șont prises en compte leș versions d'Aurel George Boeșteanu, Veturia Drăgănescu-Vericeanu, Paul Miclău, Sanda Stolojan, Jean Poncet et Paula Romanescu. La traduction de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu ne fait pas pârtie de la liste, peut-être parce que Philippe Loubière n'en avait pas connaissance. Au début de son étude, le traducteur avoue avoir entrepris ce travail pour son goût de la poésie et pour le grand intérêt qu'il porte à Lucian Blaga.1290 La création poétique
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n'intervenir que sur la forme, ce qui arrive souvent dans la traduction, mais " ne pas intervenir sur le fond, ne pas interpréter, ne pas se substituer au poète ", de crainte de ne pas affecter le message d'origine, surtout parce que " ce poète parle à notre propre sensibilité, à notre propre subjectivité "1294. Loubière avoue qu'il a voulu présenter aux lecteurs non des traductions de poèmes, mais " de véritables poèmes traduits " : dans să conception, " la fidélité suprême du traducteur
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traducteurs.1297 Philippe Loubière justifie également ce choix traductif lié au titre dans l'" Avant-propos concernant le titre et la traduction de "trecere" " qui ouvre le recueil.1298 Une autre difficulté de traduction est constituée par le vocabulaire religieux, souvent parce qu'il est " replacé dans un cadre plus profane que son origine chrétienne "1299. Philippe Loubière considère qu'il faut l'identifier et le traduire dans le même registre, afin de restituer le contraste entre le cadre strictement religieux et
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donné " une piste faustienne " dans l'exergue. Le traducteur insiste sur l'idée que " trecere " signifie " la vie comme traversée, comme parcours ", et non " le passage vers l'au-delà ". Ensuite, Philippe Loubière trouve que " le lexique religieux est mal rendu parce que mal identifié, chez beaucoup de traducteurs "1307. Îl y a aussi des cas d'intrusion psychologique, par exemple lorsque leș traducteurs choisissent un registre trop familier au lieu d'un registre solennel.1308 Philippe Loubière avoue avoir identifié dans
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mise en page et de la régie du texte poétique, nous avons remarqué que leș traducteurs șont restés fidèles, en grandes lignes, au texte poétique de Blaga. Tous gardent l'alignement à gauche ; aucun ne recourt à la symétrie axiale, peut-être parce que ce procédé appliqué par Blaga dans son premier recueil publié leur est totalement inconnu. Au niveau du découpage des strophes et des vers, îl y a des " écarts " ou des variations, dont quelques-uns ont retenu notre attention soit parce
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parce que ce procédé appliqué par Blaga dans son premier recueil publié leur est totalement inconnu. Au niveau du découpage des strophes et des vers, îl y a des " écarts " ou des variations, dont quelques-uns ont retenu notre attention soit parce qu'ils contribuent à accroître la poéticité du texte cible, soit parce que, au contraire, ils franchissent leș principes de constitution du discours poétique, s'agissant, en effet, de fautes de traduction. 1. 1. 1. Découpage des strophes En ce
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leur est totalement inconnu. Au niveau du découpage des strophes et des vers, îl y a des " écarts " ou des variations, dont quelques-uns ont retenu notre attention soit parce qu'ils contribuent à accroître la poéticité du texte cible, soit parce que, au contraire, ils franchissent leș principes de constitution du discours poétique, s'agissant, en effet, de fautes de traduction. 1. 1. 1. Découpage des strophes En ce qui concerne le découpage du poème en strophes, leș traducteurs ne se
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de la deuxième pârtie, le poète abandonne son monologue et s'adresse directement au " passant " (" Donne-moi la main, ô passant, et țoi qui vas,/Et țoi qui viens. "1361) Și ce choix de traduction appartient au traducteur, îl nous semble inspiré, parce qu'il contribue à faciliter la lecture par une meilleure organisation du rythme typographique. Îl est fort possible que ce découpage en strophes ne soit pas une décision de traducteur, mais une faute de mise en page des éditeurs. 1
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leș yeux, sur leș lèvres ou leș tombes. (Je n'écrase pas la corolle de merveilles du monde) (Miclău, 1978 : 125) Nous observons que le traducteur a choisi de renoncer au troisième vers, " în calea mea " (" dans mon chemin "), peut-être parce qu'il a considéré que le verbe " rencontrer " comprend déjà dans son sémantisme l'idée d'une voie que l'on parcourt. Cependant, une telle omission constitue une perte pour le texte cible, du point de vue du " rythme typographique
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le traducteur supprime ce vers explicatif, ce qui entraîne aussi une diminution de la voix du texte. Le traducteur interprète le texte à son propre gré : îl considère que l'insistance sur l'impuissance de voir n'est pas nécessaire, peut-être parce qu'elle lui semble répétitive, ou peut-être parce qu'il pense que l'adverbe " tânt ", qui modalise le verbe " avoir " du dernier vers cité, rend cette explication implicite. La suppression des vers peut entraîner la perte de l'enjambement dans
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entraîne aussi une diminution de la voix du texte. Le traducteur interprète le texte à son propre gré : îl considère que l'insistance sur l'impuissance de voir n'est pas nécessaire, peut-être parce qu'elle lui semble répétitive, ou peut-être parce qu'il pense que l'adverbe " tânt ", qui modalise le verbe " avoir " du dernier vers cité, rend cette explication implicite. La suppression des vers peut entraîner la perte de l'enjambement dans le texte cible. Cela arrive, par exemple, lorsque
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La lumière) (Poncet, 1996 : 32) Le terme " Nepătrunsul " (" l'Insondable ", dans la vision de Jean Poncet, " l'Impénétrable ", dans la vision de Paul Miclău) désigne le Grand Anonyme de la philosophie de Blaga. Îl s'agit ici d'un emploi inédit, parce que dans leș autres poèmes de Blaga on retrouve leș appellations " Dieu " ou " Seigneur ", écrits en majuscules. Par l'introduction de ce terme (" Nepătrunsul "), le poète amplifie le mystère qui est, dans ce cas, celui de la Genèse. Și-ar înflori pe
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Opera poetica, op. cît., p. 254. Zic: Tata mersul sorilor e bun. El tace pentru că-i e frică de cuvinte. (De mână cu Marele Orb) (Blaga, 2010 : 120) Je dis : Père, la marche des soleils est bonne. Îl se tait : parce qu'il a peur de mots. (Le grand aveugle par la main) (Loubière, 2003 : 49) L'appellatif " Père " fait référence au Grand Anonyme des écrits philosophiques. Le titre de ce poème est d'ailleurs assez explicite : Le grand aveugle par la
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une géographie mythique, respectivement d'une époque mythique qui s'instaure (le mois de septembre). Și le traducteur a gardé la majuscule dans le premier cas, îl l'a abolie dans la deuxième situation, par faute d'inattention ou peut-être parce qu'il l'a considérée inappropriée. [...] ești în mine. Ești, iată, Aducere-aminte, singurul triumf al vieții asupra morții și ceții. (Epitaf pentru Euridike) (Blaga, 2010 : 318) [...] tu es en moi. Tu es, voilà, Souvenir et de la vie le seul triomphe
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1974 : 207) Avec nos cuillères de bois nous traînons près des écuelles [...] (Au seuil du mystère) (Poncet, 1996 : 148) La traductrice sent le besoin d'insérer un hiatus avânt le complément du nom. À notre sens, ce choix est bizarre, parce qu'il ne s'agit ni de la restitution d'une figure, ni d'une modulation de la voix du texte. À remarquer aussi la graphie erronée du nom " écuelles ". Un autre cas d'imitation de l'idiostyle de Blaga en ce
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éternité, vois-tu, es née au village. Ici leș pensées viennent sans se presser [...]. (L'âme du village) (Stolojan, 1992 : 43) La création des vers en miroir par la répétition de l'adverbe " ici " est inexplicable et, en quelque sorte, illogique, parce qu'elle représente un écart du rythme typographique et du sémantisme du poème source et mène à une confusion. Le premier déictique " ici " n'a aucun référent et, en plus, son emploi crée un non-sens, puisqu'on a déjà un
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agonie, quand seul flottait dans leș ténèbres et fit un signe l'Impénétrable : " Que la lumière soit ! " (La lumière) (Miclău, 1978 : 127) On observe que la traductrice a décidé de faire commencer le nom " le rien " par une majuscule, peut-être parce qu'elle sent le besoin de lui accorder une plus grande importance dans șont texte-traduction. Ce choix est discutable, car le poème source joue sur une ambiguïté : le terme " nimicul ", étant placé en début de la strophe, commence automatiquement par une
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manière de Blaga. Par ce choix, îl reconstruit la figure en français, lui conférant une forme plus concise et, à notre sens, plus poétique. On peut observer l'adaptation opérée par Poncet qui traduit le nom " lăcusta " par " criquet ", peut-être parce que " la stridence des criquets " est plus familière à l'oreille du lecteur francophone que " la symphonie des sauterelles ". Nous avons remarqué que Jean Poncet, tout comme Sanda Stolojan, accorde parfois au tiret une fonction explicative : Mocnind sub copaci Dumnezeu
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d'une explicitation nous montre que la signifiance que ce graphème acquiert dans le texte poétique source leur est parfois méconnue. S'il y a des cas où leș traducteurs préservent le tiret dans leurs versions, ils le font peut-être parce qu'ils șont poussés par le désir de rester fidèle au texte de départ, sans avoir approfondi l'importance stylistique du tiret dans l'œuvre de Blaga. Par exemple, dans la traduction ci-dessous, Jean Poncet ignore la fonction créative du
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nous préférons plutôt le terme " le néant " comme équivalent du terme roumain " nimicul " ; " le Rien " est trop vague et dépourvu de connotations philosophiques. Le choix de la traductrice de faire commencer le syntagme " le Très Grand " par des majuscules est inspiré, parce qu'il met en évidence l'épouvante du moi lyrique devant le néant. L'emploi des majuscules dans le cas des verbes-clés " Connaître " (associé à l'hiver) et " Aimer " (associé au printemps) du poème Primăvară (Printemps) est, lui aussi, réussi
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discutées du point de vue de la récupération de la signifiance dans le texte d'arrivée, en fonction des stratégies interprétatives. Nous voulons mentionner également que nous ne nous proposons pas d'élaborer une recherche exhaustive sur la versification de Blaga : premièrement, parce que l'espace dont nous disposons est limité et une étude approfondie de la prosodie du poète ne constitue pas forcément l'objectif de notre thèse ; ensuite, parce qu'une telle étude existe déjà. Îl s'agit de l'ouvrage de
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