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très longtemps le discours théorique de la traduction, à commencer avec Român Jakobson, qui voyait dans la traduction interlinguale ou la traduction proprement dite " l'interprétation des signes linguistiques au moyen d'une autre langue "145. La linguistique est considérée également par Michaël Oustinoff comme le point de départ de toute analyse de la traduction : [...] avânt d'être l'affaire des traducteurs ou des interprètes, elle [la traduction] constitue, dans son principe, une opération fondamentale du langage. C'est en partant de là
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être vue, dans un premier temps, comme un sous-domaine de la linguistique, un sujet de la linguistique/de la stylistique contrastive.150 Pourtant, îl est bien évident que l'activité de traduction n'est pas fondamentalement linguistique : la langue même est linguistique seulement par le contenu mais, du reste, elle est essentiellement sociale, car elle est parlée par des locuteurs qui parfois se reconnaissent étrangers envers elle, quelle qu'elle soit. Par exemple, dans le cas de la phrase suivante : La pluie est une compagne
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d'une langue à une autre.152 Dans le cas de la traduction des œuvres, le style littéraire d'un auteur peut se situer à la limite de la traduisibilité. Par exemple, le român Finnegans Wake de James Joyce a été déclaré par Alex Nouss impossible à traduire, car cette œuvre contient en elle-même cette impossibilité.153 Și l'écart inhérent à la traduction est, premièrement, de nature linguistique, nul traducteur professionnel ne peut ignorer leș différences culturelles, stylistiques ou qui tiennent à
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să nature, une opération communicative qui se soumet aux contraintes de șa production et de șa réception. En d'autres termes, la traduction est affaire de langues, mais, avânt tout, de personnes ; elle est cette " écoute de l'Étranger " voulue par Berman, vecteur d'échanges et créatrice de liens sociaux. Un terme crucial dans la sociologie de la traduction est l'" habitus " de Pierre Bourdieu, que nous avons mentionné lorsque nous avons analysé le concept de " normes ". Nous rappelons à ce titre
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cesse renouvelées, mais dans leș limites contraintes structurales dont ils șont le produit et qui le définissent.155 Selon nous, l'" habitus " couvre le côté social de ce concept, à la différence des stratégies de traduction, qui șont des " normes " créées par le traducteur. L'habitus ne concerne pas seulement le traducteur, mais tous leș agents impliqués dans la production de la traduction. Îl se délimite des normes sociales explicites, agissant plutôt comme une norme inconsciente généralisée : L'habitus est, pour aller vite
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seul, mais conjointement à d'autres métiers. La famille du document, dans cette perspective, n'est que la manifestation sociolinguistique d'un principe abstrait de construction globale de l'offre et de la demande.165 L'acte de traduire est marqué par le social, par leș contraintes politiques et économiques. Îl est reconnu comme pratique et se justifie lui-même par la manière dont îl " agit " sur le milieu. Par exemple, un directeur de collection peut décider de renoncer à la traduction de
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liée en quelque sorte à l'approche sociolinguistique, nous rappelle que la traduction accomplit un rôle économique et social dans la culture d'arrivée.174 Elle renvoie, entre autres, à la problématique de l'éthique du traducteur, à să responsabilité par rapport au skopos du texte traduit dans le milieu cible.175 La théorie du skopos s'applique surtout à la traduction de textes pragmatiques (techniques, scientifiques, économiques, juridiques, etc.)176, et pas nécessairement à la traduction littéraire. La visée d
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Après avoir montré comment la théorie du sens peut être appliquée à la traduction des œuvres, îl convient d'analyser en détail leș concepts clé de cette approche traductive. 3. 4. 2. 1. La dichotomie sens-signification Une première différence formulée par Marianne Lederer est celle qui s'établit entre le " sens " et la " signification ". Pour cet auteur, la signification est obtenue par l'ensemble des signifiés abstraits, elle étant potentielle et s'actualisant seulement au niveau du texte pour construire le
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en outre, par le domaine cognitif et par la particularité d'emploi d'un auteur. Leș significations pertinentes participent à la formation du sens.208 À la différence de la signification, le sens fait référence à un énoncé particulier concret, explicité par le contexte et leș circonstances. Îl est, en d'autres mots, une signification actualisée ou le produit de la fusion des significations : " Le sens c'est l'idée ou, si l'on préfère, le vouloir dire du locuteur, et chez l
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La thèse de Marianne Lederer et de Danica Seleskovitch est que la compréhension du sens repose absolument sur l'interprétation : Le postulat sur lequel șont fondées nos recherches est le suivant : l'information fournie par le dire est nécessairement interprétée par celui à qui s'adresse le discours, qui en est ainsi en toutes circonstances l'exégète. Ce postulat, qui sous-tend la théorie de l'interprétation, est aussi celui qu'il convient de mettre à la base de toute théorie de la
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proposons est la suivante : Astfel îi vedeți cum se așază pe băncile din Grădina Luxemburg ca niște vrăbiuțe. Le rôle des compléments cognitifs s'avère donc crucial dans la pratique de la traduction, car " [...] chaque langue choisit différemment leș traits saillants par lesquels elle dénomme objets et concepts, ainsi que leș particularités par lesquelles elle caractérise leș idées "221. Și l'écart culturel entre le texte de départ et le public d'arrivée est grand, le traducteur recourt à des explicitations, afin
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l'étrangeté du texte source dans la traduction. Pourtant, leș limites du travail interprétatif restent assez floues, le traducteur bénéficiant, apparemment, d'une liberté quasi absolue. Une deuxième étape de l'évaluation de l'interprétation est le travail critique effectué par le traductologue. Dans la vision de Berman, îl se développe à l'aide d'une lecture préliminaire de la traduction, ensuite d'une lecture de l'original, qui implique " une pré-analyse textuelle, sélectionnant un certain nombre de traits stylistiques fondamentaux de
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-si micșora șansele de admitere în Uniunea Europeană. À part la construction maladroite de la phrase, on a supprimé la référence du texte original à la Bulgarie. En plus, le nom " admitere " n'est pas approprié au contexte. Un autre exemple cité par Magda Jeanrenaud est l'article signé par Radu Tudor dans le journal Ziua (mercredi, le 19 février 2003), qui offre la variante suivante de traduction : România și Bulgaria au fost în mod particular superficiale lansându-se astfel în timp ce poziția lor
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À part la construction maladroite de la phrase, on a supprimé la référence du texte original à la Bulgarie. En plus, le nom " admitere " n'est pas approprié au contexte. Un autre exemple cité par Magda Jeanrenaud est l'article signé par Radu Tudor dans le journal Ziua (mercredi, le 19 février 2003), qui offre la variante suivante de traduction : România și Bulgaria au fost în mod particular superficiale lansându-se astfel în timp ce poziția lor este deja foarte delicată față de Europa. Dacă
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source constitue, en effet, l'expression de l'identité esthétique de l'œuvre et de l'identité artistique de son auteur. L'impératif de rendre en langue cible le style du texte source a été formulé pour la première fois par Eugene Nida, quand îl proclame que " la traduction consiste à reproduire dans la langue réceptrice le message de la langue source au moyen de l'équivalent le plus proche et le plus naturel, d'abord en ce qui concerne le sens
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nature et l'effet produit par telle ou telle figure de style du texte d'origine a une importance majeure pour la théorie et la pratique de la traduction, si l'on applique le principe de l'" équivalence d'effet " énoncé par Nida. Nous analysons l'effet des particularités stylistiques de l'œuvre poétique de Blaga, tout comme leș stratégies utilisées pour leur traduction en français dans leș Chapitres V et VI de notre thèse. Conclusion partielle Le but que nous avons
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șa pratique, comme l'organisation énonciative, la distance, la tension, la modalisation ou le contenu des énoncés (descriptifs, narratifs, performatifs).321 La cohésion de toutes ces conditions de production du discours donne naissance au texte, unité porteuse de sens, appelé par Michael Riffaterre " totalité en fonctionnement "322. On ne peut pas entamer une analyse du discours poétique sans avoir passé en revue le concept de pacte discursif, ce contrat qui se place à la base de la création de tout discours. Antonio
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fondateurs " ou, dans la terminologie de Dominique Maingueneau, des " discours constituants ", tout comme le discours philosophique, religieux, etc.333 Au sein de ce discours fondateur naît ce que l'on peut appeler " le faire poétique ", que nous comprenons comme l'acte par lequel l'écriture poétique se matérialise. La production de ce type de discours est réservée exclusivement aux poètes, tandis que șes destinataires constituent un public privilégié, leș " consommateurs " de textes poétiques. Le faire poétique s'individualise par des éléments spécifiques : Le
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privilégié. Meschonnic a remarqué l'ampleur qu'a prise la notion d'" écart ", associée par la critique moderne aux concepts de discours poétique et même de style littéraire.423 L'emploi du terme " écart " a comme origine un paradoxe formulé par leș théoriciens du langage, selon lequel le discours poétique est caractérisé plutôt à l'aide de catégories négatives, à căușe de son apparent refus des normes : La question se pose donc de savoir pourquoi l'acte poétique moderne se décrit
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ne peut pas ignorer le fait que le traducteur de poèmes doit posséder certaines compétences pour accomplir ce travail. Și on reprend l'affirmation de Meschonnic citée ci-dessus, on observe que, dans un plan idéal, le traducteur devrait être poussé par " l'amour du poème ", par ce désir de créer en langue cible un poème analogue au texte source. Dans la vision d'Edmond Cary, cet " amour du poème " est synonyme de la " sympathie " manifestée envers le poète qu'il traduit. Tout
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la traduisibilité/l'intraduisibilité des textes est l'un des plus anciens en traductologie. À maintes reprises, leș théoriciens du langage, leș philosophes, voire même leș poètes ont proclamé la résistance à la traduction manifestée par la langue étrangère et par le texte, résistance qui mène à la " présomption de non-traduisibilité ".595 Ce postulat a été invoqué și fréquemment que l'intraduisible est devenue, en effet, le paradoxe même de la traduction : Singulièrement quand îl s'agit de traduction, la réflexion commence
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La reconnaissance du paradoxe du tracé des frontières nous permet de considérer le procédé de traduction comme un phénomène qui admet la coexistence de plusieurs façons de dire et d'être dans le monde. Cette coexistence est rendue visible notamment par le langage poétique. "634 En effet, l'apparente impossibilité de la traduction devient possibilité de la répétition de l'œuvre dans la culture cible. L'acte de traduire est, par conséquent, une activité porteuse de sens qui trouve, entre autres, să justification
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des différences entre le traitement de la poésie à forme fixe et des poèmes à vers libres. Și l'on analyse la poésie à prosodie fixe, on observe que, paradoxalement, leș faits de versifications șont à la fois nécessaires et insuffisants par eux-mêmes pour donner naissance au poème.646 Un țel paradoxe n'autorise pas le traducteur à leur accorder une moindre importance. La poésie rimée, ou toute poésie à forme fixe, généralement parlant (comme la poésie écrite en alexandrins ou le
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de contraintes prosodiques. Du point de vue historique, le vers libre est apparu comme réaction à la tradition classique : " En France, la relative rupture avec le XIXe siècle poétique, c'est-à-dire avec une tradition des vers classiques, déjà fortement mortifiée par le néo-classique, a produit le vers libre. Îl y a eu, bien avânt le romantisme, la traduction en prose des poèmes en vers. "657 L'apparition du vers libre est l'un des symptômes du changement de paradigme qui marque
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espaces blancs où réside l'énigme fondamentale de tout poème. On peut affirmer, par conséquent, que le traducteur se met non seulement à l'écoute de la voix du texte, mais aussi de șes silences, afin de percevoir leș signes faits par le poète, ce " muet ", comme l'appelle André du Bouchet.702 La traduction a comme but de restituer au public cible l'inexorable " incomplétitude "703 du poème source. * Îl convient d'observer que la notion de signifiance ne relève pas
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