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proposons pas d'élaborer une recherche exhaustive sur la versification de Blaga : premièrement, parce que l'espace dont nous disposons est limité et une étude approfondie de la prosodie du poète ne constitue pas forcément l'objectif de notre thèse ; ensuite, parce qu'une telle étude existe déjà. Îl s'agit de l'ouvrage de Ladislas Gáldi, Contributions à l'histoire de la versification roumaine. La prosodie de Lucian Blaga, le résultat des travaux, rédigés en français, d'un Hongrois professeur à la
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nous semble une solution inédite, adoptée pour ne pas " briser " la prosodie du texte. Ce petit commentaire nous conduit à conclure que la traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu laisse parfois à désirer en termes de recréation de la versification en langue cible, parce que la traductrice est inconstante dans șes décisions prises au niveau du texte. En plus, l'étude ci-dessus nous aide à anticiper l'analyse que nous mènerons au Chapitre VI, qui porte sur leș particularités stylistiques du signifié en traduction
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fir de fir " (littéralement : " cheveu à cheveu "). Par contre, grace à son travail interprétatif, le traducteur crée une métaphore inédite en français, traduisant " cădelnița " par " l'auréole d'un encensoir ". Nous avons qualifié leș situations ci-dessus comme des cas isolés parce que, le plus souvent, Paul Miclău préserve leș rimes dans son texte-traduction, même și elles șont parfois " cachées " dans l'architecture du texte, comme dans le cas des poèmes des premiers recueils de Blaga: Nici o cărare nu mai e lungă
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est la fin de notre pénible chemin. (Le grillon) (Miclău, 1978 : 541) Le traducteur introduit dans le texte cible l'épithète " pénible ", afin de garder la mesure des vers. Ce choix traductif modifie pourtant la voix du poème de départ, parce qu'il y ajoute une note plus pathétique. L'analyse de la traduction de Paul Miclău nous autorise à conclure que le traducteur est très attaché à la forme sonore des poèmes : la fidélité à la prosodie source fait pârtie, par
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1531 Îl y a une absence totale de recherche prosodique dans la version de Paul Villard. 2. 2. Effets phoniques : allitérations, assonances Notre but ici n'est pas d'élaborer un inventaire des effets phoniques de la poésie de Blaga, premièrement parce qu'ils ne constituent pas forcément un trăit définitoire de son style. On ne peut pas parler chez lui d'une poésie phonique, qui joue essentiellement sur le sens des sons1532, mais plutôt d'effets sonores isolés, porteurs de signifiance
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le titre et la traduction de "trecere" " qui ouvre le recueil În marea trecere/Au fil du grand parcours, on peut lire : Nous n'avons pas retenu l'apparente facilité de Dans le grand passage pour traduire În marea trecere, parce que nous aurions commis, selon nous, un important contresens. Naturellement, " trecere " se traduit ordinairement par " passage ", mais îl s'agit ici d'un emploi métaphorique dont le français et le roumain ne jouent pas de la même façon. L'auteur donne
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besoin d'expliquer. Selon nous, le choix de Philippe Loubière est original et tout à fait poétique ; cependant, l'interprétation qu'il donne au terme " trecere " est proche de l'explicitation et n'est pas absolument nécessaire au lecteur français, parce qu'elle dissipe, en quelque sorte, le mystère qu'aurait offert une version littérale du titre. Paul Miclău, qui opte pour une traduction mot-à-mot, justifie son choix dans l'avant-propos du recueil Poemele luminii/Leș poèmes de la lumière : " Ainsi În
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lumière : " Ainsi În marea trecere se traduit normalement par Dans le grand passage et leș pièces du recueil explicitent le sens, sans qu'il soit nécessaire de chercher d'autres solutions plus fidèles à l'égard de la philosophie de Blaga, parce qu'elles compliqueraient la signification. "1552 Une traduction littérale a donc l'avantage de conserver le mystère du terme " trecere " contenu par le titre du poème et du recueil éponyme. * Pour analyser leș différentes interprétations du terme " trecere ", nous nous
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tac, ce umblă sub ogor " " ils se taisent telles leș eaux coulant sous l'argile " (Poeții/Leș poètes) (Miclău, 1978 : 453). En conclusion, leș traductions de notre corpus présentent des confusions des termes appartenant au champ sémantique de la terre, soit parce qu'il n'y a pas d'équivalent parfait dans la langue cible, soit parce que leș traducteurs négligent leș traits sémantiques dominants des termes respectifs. Champ sémantique de l'éros La traduction de quelques tableaux qui suggèrent l'érotisme
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Poeții/Leș poètes) (Miclău, 1978 : 453). En conclusion, leș traductions de notre corpus présentent des confusions des termes appartenant au champ sémantique de la terre, soit parce qu'il n'y a pas d'équivalent parfait dans la langue cible, soit parce que leș traducteurs négligent leș traits sémantiques dominants des termes respectifs. Champ sémantique de l'éros La traduction de quelques tableaux qui suggèrent l'érotisme présente des fautes linguistiques ou de logique, voire même des maladresses et des lourdeurs. Par
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savoir Strigat în pustie (Cri dans le désert) (Blaga, 2010 : 81). Nous avons déjà discuté la signification du nom " passage " dans la poétique de Blaga. Comme le terme a des connotations philosophiques, la traduction littérale (" passage ") est la plus adéquate, parce qu'elle ne complique pas inutilement le sémantisme du titre. La tache du lecteur est celle de découvrir de quel " passage " îl s'agit. Pour le titre În marea trecere, nous avons trouvé leș versions suivantes : Le Grand Passage (Munteano
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part la version de Ladislas Gàldi et celle de Philippe Loubière, titres en quelque sorte explicatifs, résultat de l'interprétation de leurs auteurs, leș autres traductions șont littérales. Nous considérons comme réussie la traduction de Sanda Stolojan, La grande traversée, parce qu'elle met l'accent sur l'idée de parcours, de passage à travers le temps. Un choix intéressant est celui de Basil Munteano, tout comme celui de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, qui décident de faire commencer par une majuscule
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préposition " dans " manque dans le cas de plusieurs versions, ce qui représente une perte en traduction. La version de Paul Villard, Durant le grand passage, valorise l'idée de dimension temporelle exprimée par le titre de départ : on est malheureux parce que l'on se trouve ici, " dans/durant le grand passage ". Le titre du recueil Laudă somnului a connu des traductions littérales. Certains traducteurs privilégient le terme " louange " comme équivalent du nom roumain " laudă ". Leș variantes de traduction que nous
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la porte (1974 : 223). → Le titre du poème emblématique Stihuitorul, traduit par Jean Poncet et Paula Romanescu par Le poète (Poncet, 1996 : 228 ; Romanescu, 1998 : 85), est interprété par Veturia Drăgănescu-Vericeanu comme Le versificateur (1974 : 261). Cette solution est maladroite, parce que le nom " versificateur " a des connotations péjoratives, ce qui affecte la signifiance du poème traduit. → Le titre Ardere est interprété par Sanda Stolojan comme une Incandescence (1992 : 111), choix qui augmente la poéticité du texte. → Le titre Stă în
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l'apparente incompatibilité linguistique et/ou culturelle. 3. 1. Traduction des termes religieux Leș poèmes de Blaga șont souvent empreints d'allusions à une terminologie d'origine religieuse. Traduire ces allusions en français n'est pas toujours une tache facile, parce que leș termes employés dans le texte source appartiennent en général au culte orthodoxe. Leș traducteurs adaptent parfois ces termes, de manière que l'on trouve dans leurs textes-traductions des expressions en usage dans le culte catholique. La traduction littérale
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se închină " signifie littéralement, dans la confession orthodoxe, y compris dans la poésie de Blaga, " se signer ", " faire un signe de la croix ". Pourtant, leș traducteurs l'interprètent comme " se prosterner ", " s'incliner ", " se soumettre " ou " croire ", ce qui est dommage, parce que l'on perd l'image d'origine dans la traduction : " mă-nchin luminii voatre stelelor " " je me prosterne devant votre lumière, ô étoiles " (Stelelor/Ô, étoiles) (Miclău, 1978 : 195) ; " [...] cui să mă-nchin, la ce să mă-nchin ? " " devant
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le sens du vers source. On observe pourtant l'expression maladroite " fais-moi baptême " dans la traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, tout comme le contresens contenu par la version de Sanda Stolojan. La préposition " cu " se traduit par " avec ", non par " dans ", parce qu'elle n'indique pas une immersion dans la terre, mais l'élément à l'aide duquel le baptême se réalise. En plus, Sanda Stolojan traduit le nom " pământ " (littéralement : " terre ") par " poussière ", ce qui représente un changement sémantique pas
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volant " (Dacă m-aș pierde/Și je me perdais) (Miclău, 1978 : 463) ; " un oiseau " (Și je me perdais) (Romanescu, 1998 : 74). Philippe Loubière observe qu'un élément spécifique aux cimetières roumains, surtout en Transylvanie, est la présence des tombeaux hauts, parce que la terre qui leș couvre forme une sorte de tumulus.1572 À part Philippe Loubière, qui choisit de renoncer à l'adjectif, ne le considérant pas nécessaire, tous leș traducteurs gardent l'idée de " tombe élevée " ou " haute " : " morminte
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a poussé leș traductologues à analyser și ce trope est traduisible et quelles seraient leș stratégies traductives à employer. Și l'on définit la figure comme une violation des normes du langage, la métaphore est, du mois en théorie, transposable, parce qu'elle repose sur une comparaison qui est dans l'esprit du locuteur : Or, si leș figures constituaient toujours des écarts, notamment dans le domaine des métaphores, îl serait a priori facile de leș transposer d'une langue dans une
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texte d'arrivée. Nous citons ci-dessous quelques métaphores qui, apparemment, se prêteraient à la traduction littérale. L'effort de recréation indique le désir du traducteur de se montrer créateur, donnant naissance à de nouvelles figures. Cette tendance est bénéfique surtout parce qu'elle met en évidence leș ressources stylistiques de la langue cible : " furnicarul de porniri " " la fourmilière de mes élans " (Noapte/Nuit) (Miclău, 1978 : 179). Le traducteur interprète le nom " porniri " (littéralement : " instincts ") comme des " élans ", terme beaucoup plus poétique. La
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car elle ne préserve pas le sémantisme de la figure d'origine. cerul cerului Paul Miclău : le ciel du ciel Jean Poncet : le ciel du ciel Paula Romanescu : la voûte des cieux Cette figure continue, en quelque sorte, la métaphore antérieure, parce qu'elle reprend le nom " cer " (" ciel "). Și Paul Miclău et Jean Poncet offrent une version littérale, Paula Romanescu interprète la métaphore comme " la voûte des cieux ". podoaba inelului Paul Miclău : ornant l'anneau éternel Jean Poncet : le diamant sur
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difficulté de traduction est constituée par la métaphore " strai de broască " (littéralement : " habit de grenouille "), dans un poème qui fait pârtie du cycle dédié au dieu Pan. Dans ce cas, on ne peut pas parler d'une métaphore proprement dite, parce que le syntagme désigne, en effet, une plante aquatique, semblable à l'algue, appelée en roumain " matasea broaștei " (littéralement : " la soie de la grenouille "). L'équivalent français en est " la confèrve ". Leș traductions de ce syntagme șont différentes : " cu strai de broască
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Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 157) ; " leș puissances aillées " (J'ai compris le péché qui pèse sur mă maison) (Stolojan, 1992 : 49). La traduction de Paul Miclău est explicative. Par contre, Veturia Drăgănescu-Vericeanu opte pour le moț " oiselières ", ce qui constitue un contresens, parce que " oiselier " est, en effet, un nom qui désigne une personne qui élève ou qui vend des oiseaux. Sanda Stolojan interprète le trope source et donne une version beaucoup plus poétique que leș deux autres : " leș puissances aillées ". Une particularité
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de la main) (Stolojan, 1992 : 79). La traduction de Sanda Stolojan manque de logique. La traduction littérale du vers source est " tu erreras comme maintenant parmi leș étoiles tristes et leș herbes ". Parfois, leș traducteurs omettent de traduire des culturèmes, soit parce qu'ils ne leș considèrent pas nécessaires à la compréhension du texte, soit parce que ces culturèmes șont difficilement traduisibles. Par exemple, dans leș vers ci-dessous, l'expression " a se ridica o șchioapa de la pământ " (littéralement : " se soulever de la terre
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traduction littérale du vers source est " tu erreras comme maintenant parmi leș étoiles tristes et leș herbes ". Parfois, leș traducteurs omettent de traduire des culturèmes, soit parce qu'ils ne leș considèrent pas nécessaires à la compréhension du texte, soit parce que ces culturèmes șont difficilement traduisibles. Par exemple, dans leș vers ci-dessous, l'expression " a se ridica o șchioapa de la pământ " (littéralement : " se soulever de la terre d'un empan ") constitue une difficulté de traduction : " Pe coate încă o dată/mă mai
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