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nous, est devenue presqu'un cliché de la linguistique, définit le discours poétique comme un " écart " du langage courant, ou bien comme " une violation systématique des normes langagières ". Cette vision se rapporte aux deux approches déjà formulées, parce qu'elle suppose soit que la poésie comme écart peut se priver de șes récepteurs, parce qu'elle est le produit d'un manque de logique, soit que la poésie a un sens inédit, tout différent du sens commun, qui fait son unicité, étant
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
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systématique des normes langagières ". Cette vision se rapporte aux deux approches déjà formulées, parce qu'elle suppose soit que la poésie comme écart peut se priver de șes récepteurs, parce qu'elle est le produit d'un manque de logique, soit que la poésie a un sens inédit, tout différent du sens commun, qui fait son unicité, étant destiné à un public privilégié. Meschonnic a remarqué l'ampleur qu'a prise la notion d'" écart ", associée par la critique moderne aux
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également : Ce ne șont pas toujours leș très grands poètes qui font leș grands traducteurs de poésie. Peut-être le grand génie subit-il impatiemment leș lisières qu'impose l'effort de traduction, si souples soient-elles. Dans tous leș cas, quelle que soit la mesure du génie propre au traducteur, îl est indispensable, dans ce genre de traduction plus que dans tout autre, que s'établisse en lui une communion intime avec l'œuvre et son auteur. Ce don de sympathie, d'accord
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un poème analogue au texte source. Dans la vision d'Edmond Cary, cet " amour du poème " est synonyme de la " sympathie " manifestée envers le poète qu'il traduit. Tout traducteur de poésie " devient ipso facto, à moins qu'il ne le soit déjà, poète lui-même ou, si l'on veut, poète "en abyme" "574, car îl faut créer comme le poète.575 La seule " compétence d'ordre linguistique, au sens plus large du terme "576 n'est pas suffisante. Une certaine maîtrise
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équivalence stylistique et esthétique ne peut pas être obtenue en traduction que și le traducteur se fait, dans un premier temps, herméneute. En d'autres mots, l'interprétation du poème précède să traduction : Îl est certes souhaitable que le traducteur soit, d'abord, prudemment herméneute, ensuite temporairement philologue, et enfin poète à son tour. Herméneute, îl se dégage du circuit permanent informatif de la langue dès qu'il estime avoir suffisamment éclairci leș problèmes techniques et structurels et transcendé leur complexité.580
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rythmiques.587 Puisque " le rapport entre sens et expression est beaucoup plus étroit dans le cas de la poésie que dans le cas de la prose ou du langage dramatique "588, le traducteur de poésie se voit obligé, en théorie, de privilégier soit le message, soit la forme.589 Leș difficultés engendrées par la traduction de la poésie șont multiples, elles étant directement liées aux particularités de ce discours, qui ont été détaillées dans la première pârtie de ce chapitre. Nous en présentons ci-dessous une liste
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qui le définit comme poème ", observe Maurice Merleau-Ponty.611 Cette " traduction en prose " comme critère d'existence du sens de la poésie est appelée par Jean Cohen " paraphrase " : " traduire c'est donner à un énoncé E1 un énoncé E2 sémantiquement équivalent, soit dans une autre langue, soit dans la même (paraphrase) "612. Toutefois, le discours poétique constitue une exception à cette règle : îl n'est pas " paraphrasable ", parce que le sens qu'il avance échappe à ce critère.613 Le sens du
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observe Maurice Merleau-Ponty.611 Cette " traduction en prose " comme critère d'existence du sens de la poésie est appelée par Jean Cohen " paraphrase " : " traduire c'est donner à un énoncé E1 un énoncé E2 sémantiquement équivalent, soit dans une autre langue, soit dans la même (paraphrase) "612. Toutefois, le discours poétique constitue une exception à cette règle : îl n'est pas " paraphrasable ", parce que le sens qu'il avance échappe à ce critère.613 Le sens du langage poétique semble flou, voire
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et plus que tout autre discours, sous le paradigme du signe, qui constitue également l'une des difficultés leș plus redoutables en traduction.639 Îl semble que le traducteur de poésie n'ait pas de choix réel et qu'il soit condamné, dès le début, à sacrifier la forme pour le contenu, et inversement : " La traduction est condamnée au choix entre la forme et le sens. Sans tenir compte de l'aspect métrique et prosodique, îl est toujours difficile d'équilibrer
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un deuxième temps, la poésie à forme fixe est fortement marquée par l'époque où elle a été produite.648 Pour approfondir cette analyse, îl serait peut-être intéressant d'étudier l'origine de la rime, phénomène controversé qui pourrait être expliqué soit par să " filiation historique ", soit par une " genèse spontanée ". Leș facteurs qui favorisent la création de la rime șont " la structure syllabique relativement simple ", " l'inventaire réduit de voyelles phonologiquement pertinentes ", " la morphologie bien développée ", " le riche choix de suffixes dans
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à forme fixe est fortement marquée par l'époque où elle a été produite.648 Pour approfondir cette analyse, îl serait peut-être intéressant d'étudier l'origine de la rime, phénomène controversé qui pourrait être expliqué soit par să " filiation historique ", soit par une " genèse spontanée ". Leș facteurs qui favorisent la création de la rime șont " la structure syllabique relativement simple ", " l'inventaire réduit de voyelles phonologiquement pertinentes ", " la morphologie bien développée ", " le riche choix de suffixes dans le domaine de la formation des
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à travers une écoute de l'écriture : La traduction inter-linguale, cibliste ou sourcière, ne transporte que leș restes d'une œuvre, qu'une dépouille dépossédée de tout ce qui la fait se mouvoir en tânt que corps-langage. Afin qu'elle soit véritablement efficace et vivante, une traduction doit donner à entendre une vocalisation textuelle, c'est à dire la voix du texte sacré.665 Plus que tout autre discours, le discours lyrique se fait, par excellence, dans le domaine du littéraire
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l'altérité, du sens à la signifiance, de la prosodie au rythme et de l'interprétation à la traduction. De cette nouvelle perspective sur le texte source comme discours découlent deux hypothèses qui visent l'invariant de la traduction poétique : îl consiste soit dans l'effet produit sur le lecteur (en d'autres mots, îl faudrait " traduire ce que leș mots ne disent pas, mais ce qu'ils font "678), soit dans le rythme qui " a une importance particulière dans le discours sur
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découlent deux hypothèses qui visent l'invariant de la traduction poétique : îl consiste soit dans l'effet produit sur le lecteur (en d'autres mots, îl faudrait " traduire ce que leș mots ne disent pas, mais ce qu'ils font "678), soit dans le rythme qui " a une importance particulière dans le discours sur la traduction, depuis que Henri Meschonnic l'a élevé au rang de théorie "679. * La traduction du rythme est donc la vraie question lorsque l'on parle du
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autre. Îl s'agit plutôt d'une incompatibilité apriorique invoquée par ceux qui ne voient dans le discours poétique que la fixité de la forme ou la rigidité du contenu sémantique. Le poème est un tout unitaire ; négliger soit la forme, soit le message lors de la traduction devient une faute impardonnable.706 Par contre, ce qui devrait transparaître dans la langue cible est la signifiance du poème : cette signifiance résulte des composantes du signe poétique et ne se retrouve complètement ni au
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însăși această substanță, permițându-mi anume libertăți de cuvânt ; când m-am găsit în fața unor fragmente de ton, mi-am permis mai mari libertăți de cuvânt, ca să redau tonul. "1018 En d'autres mots, Blaga accorde la prééminence en traduction soit au signifié, soit au signifiant poétique, en fonction du rôle accompli dans le texte source par l'une des deux composantes du signe. La question de la tonalité du texte source touche un autre aspect important de la traduction poétique, à savoir
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permițându-mi anume libertăți de cuvânt ; când m-am găsit în fața unor fragmente de ton, mi-am permis mai mari libertăți de cuvânt, ca să redau tonul. "1018 En d'autres mots, Blaga accorde la prééminence en traduction soit au signifié, soit au signifiant poétique, en fonction du rôle accompli dans le texte source par l'une des deux composantes du signe. La question de la tonalité du texte source touche un autre aspect important de la traduction poétique, à savoir la traduction du
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original.1021 Intéressant ce choix de Blaga de conserver leș rimes " strictement nécessaires " pour rester fidèle à la fois à la musicalité et à la " substance poétique " du texte ! En général, Blaga désire réaliser une traduction ethnocentrique de Faust, qui soit fonctionnellement équivalente en roumain et qui ne choque pas le public cible par des éléments exotiques : par exemple, pour traduire leș éléments de mythologie populaire allemande, îl emploie des termes équivalents de la mythologie folklorique roumaine.1022 Plus qu'une traduction
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porte sur leș traducteurs et leș traductions de l'œuvre poétique de Blaga. 2. Autres traductions de l'œuvre de Lucian Blaga Nous n'envisageons pas dans cette thèse la problématique de la réception de l'œuvre de Blaga, que ce soit dans l'espace francophone ou non-francophone. Nous voulons néanmoins passer en revue leș autres traductions des œuvres littéraires et philosophiques de Blaga dans l'espace européen, pour offrir au lecteur un panoramă sur l'existence des créations de Blaga à
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sur un poète traducteur : Pourtant, ce n'est pas de traduction dont je vais vous parler, du moins pas de techniques de traduction. En premier lieu, parce que j'ai toujours mal à analyser mă propre production littéraire, que ce soit mes traductions ou mă poésie. Je ne vous en parlerai pas non plus, parce que l'acte de traduire, s'il implique indéniablement certaines techniques, est infiniment plus complexe, tout particulièrement lorsqu'il s'agit de traduction de poésie. Disons
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que je découvris, en 1978, la profondeur poétique de Lucian Blaga. [...] son édition des Poèmes de la lumière, chez Minerva en 1978 en réalité une vaste anthologie de l'ensemble de l'œuvre poétique de Blaga (pas loin de 200 poèmes, soit plus du tiers du corpus blagien) demeure à ce jour, en dépit de mon travail et de celui de la regrettée Sanda Stolojan, la plus importante en langue française. Le travail de Paul Miclău est, en outre, d'une qualité linguistique
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poète-traducteur français.1257 Voilà donc une tentative audacieuse, qui s'ajoute aux autres efforts de reconstitution et de diffusion de la création de Blaga : Le volume consacré à Blaga que SUD présente maintenant au public est suffisamment original pour que cela soit souligné. Certes leș soixante-quinze poèmes ici rassemblés, extraits de l'ensemble des cycles poétiques de Blaga, y compris leș cycles posthumes, șont de bien peu de poids face au monument que constitue son œuvre poétique complète. Cette anthologie bilingue n
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traduction littérale du titre du recueil, titre d'inspiration faustienne, * "Dans le grand passage" est un contresens. Îl ne s'agit pas du "grand passage", de la vie à trépas, par exemple, mais de la grande traversée de la vie, sans qu'il soit jamais question d'un au-delà possible. "1296 Le titre qu'il propose en traduction est, par conséquent, Au fil du grand parcours, un titre qui, selon le traducteur, met plutôt l'accent sur la vie comme parcours, et ne mène
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des situations exceptionnelles 1322, leș traductions publiées en France, peu nombreuses, șont à la disposition du large public. Du point de vue de l'analyse du corpus, îl ne faut pas négliger non plus le fait que leș traducteurs ont soit le roumain, soit le français en tânt que langue maternelle. Ils diffèrent aussi en ce qui concerne leur formation : Paul Miclău est professeur, poète d'expression française, linguiste, traducteur et traductologue, Philippe Loubière est traducteur littéraire, Paula Romanescu et Jean
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1322, leș traductions publiées en France, peu nombreuses, șont à la disposition du large public. Du point de vue de l'analyse du corpus, îl ne faut pas négliger non plus le fait que leș traducteurs ont soit le roumain, soit le français en tânt que langue maternelle. Ils diffèrent aussi en ce qui concerne leur formation : Paul Miclău est professeur, poète d'expression française, linguiste, traducteur et traductologue, Philippe Loubière est traducteur littéraire, Paula Romanescu et Jean Poncet șont poètes
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