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époques, elle peut être aussi [...] un acte créateur important.562 Analogue au poète, le traducteur de textes poétiques se jette dans une aventure non moins passionnante face à l'étrangeté de l'œuvre source.563 Îl se dédouble en quelque sorte, pour pratiquer " une incroyable indiscrétion dès l'instant où îl se met à traduire un poème. Îl fait incursion violente dans un œuvre jusqu'à cerner, en son tréfonds, l'endroit où s'opère son éventuel secret qu'il pourrait
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
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poème749, celui qui entend la voix du texte, mais aussi la voix de l'Autre. Toute traduction de poésie est un chemin vers l'altérité, dans toute să complexité. Chemin pas du tout facile, parce que le traducteur, en quelque sorte poète à son tour, a le devoir de " rendre des paroles du matin avec des paroles du soir "750. * Nous avons constaté dans le premier chapitre que l'approche interprétative de la traduction a également des limites. Par exemple, même și
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l'infini), le traducteur ne dispose, pour transformer le poème original en poème traduit, que du poème original (degré de liberté limité). L'opération se déroule à l'envers, dans le sens où elle doit prendre des signes en quelque sorte " apprivoisés " pour leș jeter à nouveau dans l'infini du langage.752 La traduction de poésie est, par conséquent, " une transformation au deuxième degré "753. Leș artifices șont permis au traducteur, à condition qu'ils contribuent à récupérer leș marques
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leur monde mystérieux, en étant son propre guide. Le résultat de la recherche est miraculeux : le silence, chargé de sensations et de sens profond, se matérialise dans une écriture singulière dans le paysage culturel roumain.803 Mircea Vaida parle d'une sorte de poétisation du monde concret opérée par Blaga, poétisation qui naît d'un silence magique et qui dirige să pensée vers leș profondeurs du mystère existentiel : " Nestrămutat în obsesie, credincios unor himerice încăpățânări de sorginte poetica, pretutindeni, tot ce atinge
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poète et la création poétique. La préoccupation pour l'art d'écrire et l'esthétique littéraire témoigne l'authenticité de cette obsession dans la poésie de Lucian Blaga. Dans un admirable aphorisme dont la traduction en français détruit, en quelque sorte, le double sens, le poète affirme : " Poetul nu este atat un mânuitor, cât și un mântuitor al cuvintelor. El scoate cuvintele din starea lor naturală și le aduce în starea de grație. "846 L'écriture, et la poésie plus particulièrement
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de Blaga. Elle est imprégnée au début de lumière, de frénésie, de dionysiaque, d'élan créateur et d'émerveillement devant le mystère (le premier recueil de poèmes est intitulé, d'ailleurs, Leș poèmes de la lumière). Ce mouvement continue avec une sorte de combustion, qui culmine avec la mort du dieu Pan et lors de laquelle le poète acquiert une sorte de sagesse universelle (le volume Leș pas du prophète). Par contre, leș derniers recueils șont l'expression du désir de mort
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des plus riches et des plus harmonieuses que l'on puisse imaginer. [...] Bon artisan et encore meilleur architecte, Blaga construit să demeure spirituelle comme une abeille să ruche, sans nervosité, sans hâte, ne laissant rien au hasard, conduit par une sorte d'instinct géométrique, semblable à celui d'une abeille, et qui étonne en même temps qu'il rassure l'explorateur de son féerique royaume.870 Notre présentation monographique a relevé le fait que l'œuvre du poète est construite en
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poème, le poète nous livre une sorte de mimodrame cosmique ou biologique, un spectacle lunaire qui rappelle leș enluminures stylisées dont s'ornent avec tânt de naïve profondeur leș zodiaques et leș bibles du Moyen Âge. Une joie panique, une sorte d'orgie sacrée s'empare de lui quand îl se sent grandir à l'échelle des montagnes et des mers, danser parmi leș étoiles, évoluer dans son paysage de mythes. Le temps et l'espace où se déploient ces jeux
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par Blaga à la fois dans l'horizon transcendant et dans le monde matériel, sensible.894 Blaga savait, sans doute, quels șont leș dangers qui guettent le philosophe, dans son ambition de déchiffrer l'inconnaissable. Îl choisit, par conséquent, une sorte d'équilibre trouvé dans l'hypostase privilégiée du poète, ce qui lui permet de contempler l'absolu sans l'enfermer dans des catégories strictement métaphysiques. De cette manière, îl " s'y situe sur la limite théorique des contingences positives et
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profondeur, le mystère), qui est à découvrir à l'aide d'un " intellect ekstatique ". Le cryptique et le phanique constituent ensemble " la tension intérieure du problème "927. Le concept de " mystère " est le fondement de la philosophie de Blaga, représentant une sorte d'équivalent de la " chose en soi " de Kant. Și, traditionnellement, le devoir du philosophe est celui de dévoiler le cryptique, le poète a, par contre, la tache d'accroître l'inconnaissable et de " scruter le caché depuis le seuil du
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ce qui concerne la matrice stylistique, elle représente une censure transcendante du Grand Anonyme, mais elle assure en même temps l'équilibre existentiel de l'homme en tânt qu'être créateur. En d'autres mots, la matrice stylistique est " une sorte d'a priori de toutes leș créations humaines possibles "948. 5. Lucian Blaga le traducteur Nous présentons dans ce sous-chapitre l'activité de Lucian Blaga en tânt que traducteur. Pour ce faire, nous analysons le contexte historique et culturel dans
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un traducteur de poésie est " un densificateur " qui essaie de préserver la signification des vers d'origine (ou leur " signifiance ", osons-nous affirmer), et compense leș pertes inhérentes au processus de traduction par " l'intensification du plaisir esthétique ", qui représente une sorte de compensation. La densité sémantique avec laquelle un poète traduit est l'un des secrets de l'art de transposer, voire même de " transfigurer " la poésie d'une langue à l'autre : Abia în toiul acestui fel de muncă, îți
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sau este în sine și prin sine poezie, sau nu este nimic.1026 C'est bizarre comme le message et même la tonalité de sentence que l'on retrouve dans ce fragment ressemble au style de Meschonnic ! Anticipant, en quelque sorte, la théorie de celui dernier sur la traduction-écriture, Blaga affirme que la traduction réussie de poésie est poésie à son tour ou elle n'est rien. L'interprétation du poème source, tout comme le pouvoir créateur du poète-traducteur șont leș
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aboutir à des œuvres poétiques plus vastes, comme celles de Lessing ou de Goethe. Le travail traductif a constitué donc, pour le poète, une découverte inédite, une pratique enrichissante et un accomplissement nécessaire à să carrière. Blaga ressemble en quelque sorte aux romantiques allemands quand îl analyse du point de vue diachronique la traduction dans le milieu littéraire roumain et met en évidence le rôle de la traduction pour la constitution de la langue littéraire et du patrimoine național. Îl plaide en même
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ce qui représente déjà un triple avantage. La démarche de Paul Miclău s'apparente à celle d'Henri Meschonnic quand îl plaide pour ce qu'il appelle la " poétologie ", c'est-à-dire l'étude de la poétique du poème. La poétologie (une sorte de " poétique du traduire ", en termes meschonniciens)1144, a comme but la recherche de la " poématicité ", qui est à retrouver dans la dense structure sémiotique de l'œuvre.1145 L'analyse de la " poématicité " est équivalente à la " lecture totale ", concept que
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traduction prosaïque, moț à moț, et l'effet en seră fulminant.1181 D'autres stratégies de traduction employées par Miclău șont la transposition et la modulation. Le sens attribué par le traducteur à ces stratégies de traduction diffère en quelque sorte des définitions données par Vinay et Darbelnet. Aussi, pour Paul Miclău, la transposition est le procédé destiné à résoudre leș incongruences linguistiques entre leș deux langues, comme l'emploi des substantifs sans articles, préféré par Blaga, ou le traitement des
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pour Blaga que să traduction en français est particulièrement lacunaire. Leș textes qui suivent constituent donc une première approche du lyrisme métaphysique de Blaga, dans să profonde et riche simplicité.1254 Dans la même " Préface ", Jean Poncet parle d'une sorte de " dégel idéologique " enregistré en Roumanie, qui a mené à la publication des textes inédits de l'œuvre de Blaga " occultée dans son propre pays près de quinze ans "1255. En 1995 a lieu le centenaire de la naissance de Blaga
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d'humanité. C'est le message de la Roumanie aux hommes de bonne volonté !1261 Cette analyse de la réception des œuvres littéraires roumaines est censée rendre conscient le public français de l'existence des stéréotypes, parfois dangereux. Elle complète, en quelque sorte, l'effort de traduction et publication des poèmes de Blaga en France aux Éditions SUD. 3. 6. Paula Romanescu traductrice de Blaga Paula Romanescu est une poétesse, professeur et traductrice roumaine, née à Țuțulești, département Argeș. Elle a suivi leș
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la conception de Paul Miclău sur la traduction poétique, exprimée dans șes ouvrages linguistiques et sémiotiques. Le fait que Philippe Loubière limite son étude comparative et critique aux versions en français du recueil În marea trecere la rend, en quelque sorte, incomplète. En plus, Philippe Loubière ne tient pas compte du fait que, parmi leș traducteurs antérieurs, îl y a également des poètes d'expression française, comme Paul Miclău, Jean Poncet, Paula Romanescu. Ce serait donc injuste de nier complètement leur
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mise en page, un cri inachevé. La strophe de la colonne de droite, disposée de manière classique, transmet elle aussi, mais seulement par son message poétique, l'anxiété du poète devant l'extinction. Le poème aligné à gauche perd en quelque sorte la signifiance plus profonde qu'aurait offerte une mise en page conçue selon la symétrie axiale. * Au niveau du macrocontexte typographique, nous sommes intéressée également par le découpage des strophes et des vers. Par " découpage ", nous entendons la technique d
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en strophes ne soit pas une décision de traducteur, mais une faute de mise en page des éditeurs. 1. 1. 2. Découpage des vers Au niveau de la disposition typographique des vers, nous avons identifié deux tendances qui modifient, en quelque sorte, la signifiance du texte d'origine : îl s'agit, d'un côté, de la suppression de graphèmes/vers et, de l'autre côté, de l'ajout de graphèmes/vers. Îl est intéressant d'observer également le découpage proprement-dit des sémèmes qui
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portes ouvertes,/ regardant longuement tout autour. (Signes) (Miclău, 1978 : 307) Le fait que leș églises ont, littéralement, leș portes largement ouvertes, est rendu implicite par Sanda Stolojan. Une faute de traduction qui peut sembler mineure, mais qui altère, en quelque sorte, le message poétique d'origine. Paula Romanescu Paula Romanescu interprète à să propre manière leș poèmes de Blaga et îl lui arrive très fréquemment d'ajouter des graphèmes/des vers à son texte-traduction. Nous avons identifié aussi quelques suppressions de
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viennent,/ viennent vivre/ en nous/ leur vie manquée. (Silence) (Miclău, 1978 : 147) On remarque dans le poème de départ la reprise des noms " sânge " (" sang ") et " pătimi " (" passions "), qui crée tout un jeu métaphorique. Și Paul Miclău récupère, en quelque sorte, la figure d'origine, Paul Villard non seulement supprime trois vers du texte source (să traduction compte cinq vers au lieu d'huit), mais îl essaie en même temps de " simplifier " la métaphore filée et d'éviter la répétition du
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celle du négateur qui fauche l'herbe (métaphore exprimée à travers leș termes " faucher " et " la faux "). La présence du vers supplémentaire " Je devrais faire place nette " est le résultat de l'interprétation de la traductrice ; ce vers anticipe, en quelque sorte, la décision de " faucher l'herbe ". En plus, la présence inédite de l'adverbe " oui ", marque de l'oralité, est censée mettre en évidence la voix du texte, le monologue du moi lyrique. Une autre possible căușe de la multiplication des
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village, une sorte de " centrus mundi " où est née l'éternité. Son discours est, par conséquent, caractérisé par une oralité prononcée : remplacer le verbe " regarder " à l'impératif par la tournure plus neutre (" le soir venu ") signifie annihiler en quelque sorte la présence du destinataire du discours poétique. Un changement des signes de ponctuation mène, pour la plupart des fois, à un changement de la voix du texte, quelque subtile qu'il soit : Și iar plecăm. De ce a tresărit ? Tata orb, fii
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