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l'art, mais de quelque chose d'inhérent à l'art blagien, d'une manifestation indissolublement liée à son message. C'est pourquoi derrière leș formes nous avons toujours cherché des états d'âme, des moments d'orientation spirituelle qui, dans leur ensemble, laissent entrevoir l'évolution d'un homme : avec toutes șes faiblesses et șes contradictions, un " moi " qui s'est gravé dans un vaste œuvre poétique. Évidemment, îl serait impossible de déterminer leș fonctions expressives du vers blagien sans
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
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derrière leș formes nous avons toujours cherché des états d'âme, des moments d'orientation spirituelle qui, dans leur ensemble, laissent entrevoir l'évolution d'un homme : avec toutes șes faiblesses et șes contradictions, un " moi " qui s'est gravé dans un vaste œuvre poétique. Évidemment, îl serait impossible de déterminer leș fonctions expressives du vers blagien sans tenir compte d'une âme toujours en marche vers leș " gradins insoupçonnées ". D'où notre tentative d'" humaniser " leș schémas vides d'un
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compte d'une âme toujours en marche vers leș " gradins insoupçonnées ". D'où notre tentative d'" humaniser " leș schémas vides d'un système abstrait.1507 En d'autres mots, la prosodie de Blaga, caractérisée par le vers apparemment libre et, dans la seconde moitié de șa vie, par la rigueur classique et l'influence des rythmes folkloriques, est l'une des manifestations de son art poétique. * Nous procédons maintenant à l'analyse des traductions qui constituent notre corpus, afin de voir
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la seconde moitié de șa vie, par la rigueur classique et l'influence des rythmes folkloriques, est l'une des manifestations de son art poétique. * Nous procédons maintenant à l'analyse des traductions qui constituent notre corpus, afin de voir dans quelle mesure leș traducteurs șont restés fidèles à la prosodie des poèmes de départ et quels șont le compromis qu'ils ont fait pour rendre, dans la langue cible, la forme, sans négliger le message. Pour ce faire, îl convient
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procédons maintenant à l'analyse des traductions qui constituent notre corpus, afin de voir dans quelle mesure leș traducteurs șont restés fidèles à la prosodie des poèmes de départ et quels șont le compromis qu'ils ont fait pour rendre, dans la langue cible, la forme, sans négliger le message. Pour ce faire, îl convient d'exprimer premièrement notre vision sur leș stratégies qui devraient être adoptés pour la traduction de la prosodie de Blaga, sans oublier que la présence du rythme
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respecter, mais sans forcer la langue cible ou péricliter la poéticité du texte d'arrivée. À notre sens, une entreprise de traduction ne peut pas ignorer leș contraintes de versification, pour garder, en quelque sorte, l'esprit du texte original. Dans un plan idéal, le traducteur devrait s'attacher à retrouver non seulement une expression à la fois juste et naturelle, mais aussi un rythme adéquat et, surtout dans le cas des poèmes à forme fixe, un jeu de rimes. Pourtant
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de versification, pour garder, en quelque sorte, l'esprit du texte original. Dans un plan idéal, le traducteur devrait s'attacher à retrouver non seulement une expression à la fois juste et naturelle, mais aussi un rythme adéquat et, surtout dans le cas des poèmes à forme fixe, un jeu de rimes. Pourtant, au niveau du texte, leș décisions du traducteur ne șont jamais innocentes, car elles șont le résultat d'une négociation, d'une médiation. L'ambition de garder à
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le traducteur arrive à sacrifier le contenu pour la forme, et même à ajouter des unités sémantiques supplémentaires, opérant des changements sémantiques, parfois graves. De l'autre côté, ignorer totalement la prosodie du texte source mène à une perte stylistique dans la traduction : leș contraintes prosodiques șont inhérentes à la poésie, y compris à la poésie écrite dans des vers apparemment libres. Leș recueils anthumes de Blaga șont parus dans la période 1919-1943, donc à une époque où le vers roumain
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supplémentaires, opérant des changements sémantiques, parfois graves. De l'autre côté, ignorer totalement la prosodie du texte source mène à une perte stylistique dans la traduction : leș contraintes prosodiques șont inhérentes à la poésie, y compris à la poésie écrite dans des vers apparemment libres. Leș recueils anthumes de Blaga șont parus dans la période 1919-1943, donc à une époque où le vers roumain et français n'avait pas encore renoncé à toute contrainte de la forme. Par conséquent, ce serait une
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totalement la prosodie du texte source mène à une perte stylistique dans la traduction : leș contraintes prosodiques șont inhérentes à la poésie, y compris à la poésie écrite dans des vers apparemment libres. Leș recueils anthumes de Blaga șont parus dans la période 1919-1943, donc à une époque où le vers roumain et français n'avait pas encore renoncé à toute contrainte de la forme. Par conséquent, ce serait une erreur de traduire la poésie de Blaga, qui est une osmose entre
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façon de la poésie postmoderne des années '60 ou '70. Cette poésie, au moment de șa parution, a été considérée assez hardie, assez novatrice par leș contemporains de Blaga, familiers de la poésie d'Eminescu : cette modernité formelle devrait se retrouver également dans la traduction. La solution la plus adéquate serait de traduire sans nuire à l'esthétique de Blaga, sans dépoétiser ou alourdir leș vers. La traduction devrait se réaliser, si possible, en conformité avec leș règles de la prosodie française, mais sans
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conformité avec leș règles de la prosodie française, mais sans ignorer la pârtie d'" étrangeté " que constitue la versification des poèmes de Blaga. Un autre principe que nous tenons à évoquer est la constance des choix traductifs. Nous considérons que, surtout dans le cas des poèmes à prosodie fixe, le traducteur doit prendre des responsabilités et s'assumer des risques. En grand, leș deux options qu'il a șont leș suivantes : soit rester fidèle entièrement à la forme sonore de départ et
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suivantes : soit rester fidèle entièrement à la forme sonore de départ et essayer de la reconstruire avec leș moyens de la langue cible, sans affecter le sémantisme du poème, soit traduire sans se soucier des rimes de l'original, afin de disposer, dans la langue d'arrivée, d'une plus grande liberté d'expression. Au niveau textuel, bien sûr, la réalité est tout autre, car îl y a toujours le compromis entre forme et sens. En ce qui suit, nous analysons leș décisions
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de la rime, par lesquelles le traducteur récupère leș marques de la signifiance et recrée la poéticité. Nous sommes intéressée de voir și ces décisions font pârtie du style traductif. Veturia Drăgănescu-Vericeanu Nous avons identifié chez Veturia Drăgănescu-Vericeanu une certaine recherche prosodique dans la traduction des poèmes à vers apparemment libre ou à forme fixe. Cette tendance est expliquée par le désir de la traductrice de rester fidèle à l'original. Leș rimes qu'elle crée, parfois à l'aide d'inversions ou de
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Leș rimes qu'elle crée, parfois à l'aide d'inversions ou de changements des tournures de phrase, șont assez pauvres 1508 : Îmi ești aproape. Prin noapte simt o pâlpâire de pleoape. (Înfrigurare) (Blaga, 2010 : 63) Toute proche tu es. Dans la nuit, țes paupières je leș sens palpiter. (Fièvre) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 95) [...] și-aș apare năvalnic și liber cum sunt, pământule sfânt. (Dați-mi un trup, voi munților) (Blaga, 2010 : 77) [...] et j'apparaîtrais envahisseur et libre țel que je
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sonor. (Poeții) (Blaga, 2010 : 297) Ils se taisent comme une langueur. Comme la graine. Comme la rosée. Ils se taisent comme leș eaux qui se meuvent sous la terre labourée, ensuite, par le chant du rossignol entraînés, source ils deviennent dans la clairière, source sonorisée. (Leș poètes) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 241) Le texte source présente une monorime.1509 La traductrice opère une inversion des termes de la comparaison du premier vers, afin de faire rimer " la rosée " avec leș autres vers et préserver
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inédit " se mouvoir ", équivalent du verbe roumain " a umblă " (littéralement : " marcher ", " se promener "), qui représente, à notre sens, un ajout de poéticité). Sub zeaua noastră : oasele. În inima : frumoasele. (Poveri) (Blaga, 2010 : 242) Sous notre cotte de mailles : leș os. Dans notre cœur : le sexe beau. (Lourdes charges) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 243) On a affaire ici à une dépoétisation évidente. Le texte source présente un rythme et des rimes proches à la prosodie des poèmes folkloriques roumains. Par contre, la traductrice offre
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offre comme équivalent du nom " frumoasele " (littéralement : " leș belles (femmes) ") le syntagme prosaïque " le sexe beau " qui " viole ", en quelque sorte, la poéticité du texte d'arrivée, contribuant à une banalisation flagrante du message. On retrouve également quelques rimes inédites dans la version de cette traductrice, construites à l'aide du travail interprétatif ou par l'ajout d'unités de traduction supplémentaires : Nisipuri prind să fiarbă. Vară, soare, iarbă ! (I. Pan către nimfa) (Blaga, 2010 : 86) Prêt à bouillir, le sable
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Blaga, 2010 : 86) Prêt à bouillir, le sable s'exacerbe. Été, soleil, de l'herbe ! (I. Pan à la nymphe) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 111) L'emploi du néologisme " s'exacerber " s'explique par l'ambition de la traductrice de préserver la rime dans son texte-traduction. Îl faut remarquer également l'interprétation de la phrase " Nisipuri prind să fiarbă. " (littéralement : Le sable se met à bouillir. "), interprétation opérée pour des raisons prosodiques. A treia zi și-a-nchis cosciugul ochilor de foc. Era acoperit cu
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descendait au son de l'angélus, pas à pas. La flûte de sureau resta inachevée. (L'araignée) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 119) Le texte source présente une rime embrassée.1510 Pour garder le jeu des sonorités en langue cible, la traductrice introduit dans le texte d'arrivée une unité de traduction supplémentaire, à savoir " pas à pas ". On remarque aussi une adaptation culturelle : le syntagme " sunetul de toaca " est traduit par le " son de l'angélus ". Par contre, la métaphore filée " și-a
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cible un équivalent poétique " Le jour, l'orage dirige mă vie, mă fortune. " Cette décision nous semble inspirée. Spini azvârl de pe țărm în lac, cu ei în cercuri mă desfac. (Heraclit lângă lac) (Blaga, 2010 : 113) De la rive je lance dans le lac des épines et avec elles, en cercles je me dissémine. (Héraclite près du lac) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 141) Une traduction strictement littérale de ces vers aboutirait, à notre sens, à une perte de poéticité. La traductrice prête attention au
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1974 : 141) Une traduction strictement littérale de ces vers aboutirait, à notre sens, à une perte de poéticité. La traductrice prête attention au choix des termes : le verbe " disséminer " contribue à préserver à la fois la rime et la poéticité dans le texte-traduction. Hrănim cu ea nu știm ce firava stea. (La curțile dorului) (Blaga, 2010 : 193) Nous la donnons comme nourriture à je ne sais quelle étoile d'une délicate facture. (Au manoir de l'ardente langueur) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 207
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comme nourriture à je ne sais quelle étoile d'une délicate facture. (Au manoir de l'ardente langueur) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 207) L'épithète " firava " (" fragile ", " délicate ") est traduite par une paraphrase (" d'une délicate facture "), afin de maintenir la rime dans le texte cible. Dacă m-aș pierde în toate și-aș rămânea fără nume, așa că o pană căzută din zbor, din àripa pajurei, n-aș mai fi singur pe lume. Dacă m-aș pierde) (Blaga, 2010 : 311) Și je me
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texte cible. Dacă m-aș pierde în toate și-aș rămânea fără nume, așa că o pană căzută din zbor, din àripa pajurei, n-aș mai fi singur pe lume. Dacă m-aș pierde) (Blaga, 2010 : 311) Și je me perdais dans toutes choses et sans nom je restais, comme la plume tombée de l'aile d'un aigle qui plane, au monde je ne serais plus esseulé. (Și je me perdais) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 247) L'emploi de l'épithète très inédite
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plus esseulé. (Și je me perdais) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 247) L'emploi de l'épithète très inédite " esseulé " comme équivalent du syntagme " singur pe lume " (" seul au monde ") est un choix inspiré par lequel la traductrice non seulement recrée la rime dans la langue cible, mais augmente aussi le degré de poéticité de son texte-traduction. [...] un veac pădureț, popoare de frunze și-un murmur de neam cântăreț. (Mirabila sămânță) (Blaga, 2010 : 503) [...] un siècle où leș forêts ont régné et des peuples
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