29,453 matches
-
l'étonnante diversité sémantique du terme, îl est impossible de trouver en français un équivalent unique. La méthode que nous jugeons adéquate pour la traduction de " dor " est celle proposée par Paul Miclău, à savoir " la séparation de șa signification dans șes traits constitutifs "1541. En d'autres mots, le traducteur doit déceler le sens du moț dans le contexte, l'interpréter et décider quel est le trăit sémantique le plus prégnant. L'analyse de notre corpus nous a révélé que
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
méthode que nous jugeons adéquate pour la traduction de " dor " est celle proposée par Paul Miclău, à savoir " la séparation de șa signification dans șes traits constitutifs "1541. En d'autres mots, le traducteur doit déceler le sens du moț dans le contexte, l'interpréter et décider quel est le trăit sémantique le plus prégnant. L'analyse de notre corpus nous a révélé que le terme " dor " est interprété et traduit, le plus souvent, par le moț " désir " (au sens de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
interpréter et décider quel est le trăit sémantique le plus prégnant. L'analyse de notre corpus nous a révélé que le terme " dor " est interprété et traduit, le plus souvent, par le moț " désir " (au sens de " désir inassouvi "), surtout dans la version de Paul Miclău : " dorul " " désir " (O toamnă va veni/ Un automne viendra) (Miclău, 1978 : 193) ; " dor " " désir " (Strigat în pustie/Cri dans le désert) (Miclău, 1978 : 233) ; " dor " " désir " (Poeții/Leș poètes) (Miclău, 1978 : 453) ; " doruri el n-
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
interprété et traduit, le plus souvent, par le moț " désir " (au sens de " désir inassouvi "), surtout dans la version de Paul Miclău : " dorul " " désir " (O toamnă va veni/ Un automne viendra) (Miclău, 1978 : 193) ; " dor " " désir " (Strigat în pustie/Cri dans le désert) (Miclău, 1978 : 233) ; " dor " " désir " (Poeții/Leș poètes) (Miclău, 1978 : 453) ; " doruri el n-are " " îl n'éprouve aucun désir " (Nu crede tu vântului/ Ne crois pas au vent) (Miclău, 1978 : 507) ; " pe poteca mea de dor " " sur
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
poètes) (Miclău, 1978 : 453) ; " doruri el n-are " " îl n'éprouve aucun désir " (Nu crede tu vântului/ Ne crois pas au vent) (Miclău, 1978 : 507) ; " pe poteca mea de dor " " sur le sentier de mon désir " (Cântec în noapte/Chanson dans la nuit) (Miclău, 1978 : 515). La métaphore suprême du " dor ", dans la poétique de Blaga est " dorul-dor ", traduit par le " désir-désir " : " Nesfârșit e dorul-dor,/Bate-n valea tuturor. " " Le désir-désir est sans bornes./ Îl hanțe la vallée des hommes. " (Dorul-dor
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
aucun désir " (Nu crede tu vântului/ Ne crois pas au vent) (Miclău, 1978 : 507) ; " pe poteca mea de dor " " sur le sentier de mon désir " (Cântec în noapte/Chanson dans la nuit) (Miclău, 1978 : 515). La métaphore suprême du " dor ", dans la poétique de Blaga est " dorul-dor ", traduit par le " désir-désir " : " Nesfârșit e dorul-dor,/Bate-n valea tuturor. " " Le désir-désir est sans bornes./ Îl hanțe la vallée des hommes. " (Dorul-dor/Le désir-désir) (Miclău, 1978 : 587). Nous avons rencontré également d'autres
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
langueur qui ne m'appartient pas (Silence) (Villard, 2007) d'autres fois par " ardeur ", " feu " (" passion "), " amour " ou " chagrin " : O, cine știe suflete-n ce piept îți vei cântă [...] dorul sugrumat [...] ? (Liniște) (Blaga, 2010 : 28) Qui sait, ô mon âme dans quel cœur tu joueras [...] ton feu étranglé [...] ? " (Silence) (Miclău, 1978 : 149) Ô qui sait en quel corps, mon âme tu feras chanter [...] [le] désir étranglé ? (Silence) (Poncet, 1996 : 42) Ô, qui peut savoir mon âme, dans quelle poitrine tu vas
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
sait, ô mon âme dans quel cœur tu joueras [...] ton feu étranglé [...] ? " (Silence) (Miclău, 1978 : 149) Ô qui sait en quel corps, mon âme tu feras chanter [...] [le] désir étranglé ? (Silence) (Poncet, 1996 : 42) Ô, qui peut savoir mon âme, dans quelle poitrine tu vas entonner [...] ton ardeur étranglée [...] ? (Calme) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 63) o sete era, de păcate, de doruri (Lumină) (Blaga, 2010 : 20) c'était une soif de péchés, d'ardeurs (La lumière) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 49) [...] niciun drum nu se
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
pas confiance au vent) (Romanescu, 1998 : 68) Proche du sémantisme du moț " dor " est le terme " alean ", d'origine populaire, qui signifie " souffrance ", " chagrin ", " désir ".1542 Le terme " alean ", tout comme le verbe " a alină " (" apaiser ", " calmer ") șont à retrouver dans leș poèmes de Blaga d'inspiration folklorique : alean să-și aline (Nu crede tu vântului) (Blaga, 2010 : 372) pour apaiser șes peines (Ne crois pas au vent) (Miclău, 1978 : 507) Pour apaiser șes plus Ardents désirs (Ne fais pas confiance
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
avons remarqué que, en général, l'interprétation que donnent leș traducteurs au terme " dor " se situe soit du côté du désir charnel (" désir "), soit du côté des sentiments (" la nostalgie "). Parfois, leș traducteurs oscillent entre l'abstrait et le concret dans le cas du même contexte. Nous analysons ci-dessous leș équivalents de l'adverbe " dornic ", dérivé de " dor " : Așa de tainic tu mi-o spui și dornic, parc-aș fi pribeag pe-un alt tărâm. (Dorul) (Blaga, 2010 : 52) Țes mots
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
și j'étais exilé sur une autre planète. (Désir) (Miclău, 1978 : 183) Mystérieuse et hantée de désir tu m'appelles comme și je vivais exilé sur une autre planète. (Désir) (Poncet, 1996 : 50) Și Paul Miclău interprète l'adverbe " dornic " dans ce contexte comme des " mots chargés de [...] nostalgie ", Jean Poncet voit la bien-aimée " hantée de désir ". L'interprétation de Jean Poncet change complètement le sens du texte : dans le poème source, le terme " dor " fait référence au " désir qui reste
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
planète. (Désir) (Poncet, 1996 : 50) Și Paul Miclău interprète l'adverbe " dornic " dans ce contexte comme des " mots chargés de [...] nostalgie ", Jean Poncet voit la bien-aimée " hantée de désir ". L'interprétation de Jean Poncet change complètement le sens du texte : dans le poème source, le terme " dor " fait référence au " désir qui reste inassouvi " et non au désir charnel. L'écart sémantique entre leș deux versions, y compris entre leș deux interprétations du texte de Blaga est évident. Une situation paradoxale
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
source, le terme " dor " fait référence au " désir qui reste inassouvi " et non au désir charnel. L'écart sémantique entre leș deux versions, y compris entre leș deux interprétations du texte de Blaga est évident. Une situation paradoxale est présentée dans le poème Dorul : la proximité physique des deux amoureux inspire à la femme l'affirmation surprenante " Mi-e așa de dor de tine. " (littéralement : " J'ai tellement dor de țoi. ") Leș traducteurs offrent des versions différentes : " Mi-e așa de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
mon absent ", Paul Miclău recourt à une explicitation pour rendre plus évident le paradoxe de la situation. Jean Poncet traduit la réplique de la bien-aimée en style indirect, évitant leș guillemets et employant le verbe " manquer ", qui illustre le sens d'origine dans la langue d'arrivée. Quant à Paula Romanescu, dans son désir de rester fidèle à l'étrangeté du poème, elle choisit de garder țel quel le terme " dor ", l'explicitant, dès le titre du poème, dans une note de baș
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
rendre plus évident le paradoxe de la situation. Jean Poncet traduit la réplique de la bien-aimée en style indirect, évitant leș guillemets et employant le verbe " manquer ", qui illustre le sens d'origine dans la langue d'arrivée. Quant à Paula Romanescu, dans son désir de rester fidèle à l'étrangeté du poème, elle choisit de garder țel quel le terme " dor ", l'explicitant, dès le titre du poème, dans une note de baș de page : " Moț intraduisible qui exprime le chagrin, la
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le sens d'origine dans la langue d'arrivée. Quant à Paula Romanescu, dans son désir de rester fidèle à l'étrangeté du poème, elle choisit de garder țel quel le terme " dor ", l'explicitant, dès le titre du poème, dans une note de baș de page : " Moț intraduisible qui exprime le chagrin, la joie, la douceur infinie, le désir, la tristesse, le mal d'aimer, l'amertume, le sourire-larme au bord de l'âme, et j'en passe... "1543. À
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
aimer, l'amertume, le sourire-larme au bord de l'âme, et j'en passe... "1543. À notre sens, cette note de baș de page alourdit inutilement la traduction et rend le texte difficilement compréhensible. En plus, Paula Romanescu est inconstante dans șes choix : l'emprunt " dor " apparaît seulement dans la traduction de ce poème1544 ; pourtant, l'analyse du recueil 65 poèmes nous montre que, dans leș autres poèmes, la traductrice donne comme équivalent du moț " dor " des termes comme " désir ", " chagrin ", " amour
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
l'âme, et j'en passe... "1543. À notre sens, cette note de baș de page alourdit inutilement la traduction et rend le texte difficilement compréhensible. En plus, Paula Romanescu est inconstante dans șes choix : l'emprunt " dor " apparaît seulement dans la traduction de ce poème1544 ; pourtant, l'analyse du recueil 65 poèmes nous montre que, dans leș autres poèmes, la traductrice donne comme équivalent du moț " dor " des termes comme " désir ", " chagrin ", " amour ", etc. La traduction du terme " dor " par emprunt
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
page alourdit inutilement la traduction et rend le texte difficilement compréhensible. En plus, Paula Romanescu est inconstante dans șes choix : l'emprunt " dor " apparaît seulement dans la traduction de ce poème1544 ; pourtant, l'analyse du recueil 65 poèmes nous montre que, dans leș autres poèmes, la traductrice donne comme équivalent du moț " dor " des termes comme " désir ", " chagrin ", " amour ", etc. La traduction du terme " dor " par emprunt n'est pas singulière ; on la rencontre également dans la présentation des poèmes d'Eminescu
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
recueil 65 poèmes nous montre que, dans leș autres poèmes, la traductrice donne comme équivalent du moț " dor " des termes comme " désir ", " chagrin ", " amour ", etc. La traduction du terme " dor " par emprunt n'est pas singulière ; on la rencontre également dans la présentation des poèmes d'Eminescu par Jean-Louis Courriol : le traducteur adopte des termes culturels du roumain (" leș doïné ", " leș colinde de Noël "), afin d'offrir aux lecteurs francophones un panoramă du " trésor culturel des Roumains ".1545 L'emprunt, surtout
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
la présentation des poèmes d'Eminescu par Jean-Louis Courriol : le traducteur adopte des termes culturels du roumain (" leș doïné ", " leș colinde de Noël "), afin d'offrir aux lecteurs francophones un panoramă du " trésor culturel des Roumains ".1545 L'emprunt, surtout dans la traduction de poésie, n'est pourtant pas un choix adéquat : leș termes étrangers, empruntés en tânt que tels, peuvent choquer le lecteur ou créer des situations incompréhensibles. En guise de conclusion, nous pouvons affirmer que le sémantisme du moț
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
sémantisme du moț " dor " se révèle au traducteur à travers un profond travail d'interprétation. Un équivalent qui renvoie au côté concret, au désir charnel, n'est pas approprié à la poétique de Blaga. De même, l'emprunt du terme dans la langue d'accueil, sous prétexte de fidélité, est, selon nous, une décision inadéquate dans la traduction de poésie. " Misterul ", " taină " Comme nous avons vu dans le Chapitre III, le fondement de la poésie et de la philosophie de Blaga est l
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Un équivalent qui renvoie au côté concret, au désir charnel, n'est pas approprié à la poétique de Blaga. De même, l'emprunt du terme dans la langue d'accueil, sous prétexte de fidélité, est, selon nous, une décision inadéquate dans la traduction de poésie. " Misterul ", " taină " Comme nous avons vu dans le Chapitre III, le fondement de la poésie et de la philosophie de Blaga est l'existence du mystère, un mystère qui doit être augmenté à travers l'acte créateur. Pourtant
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
est pas approprié à la poétique de Blaga. De même, l'emprunt du terme dans la langue d'accueil, sous prétexte de fidélité, est, selon nous, une décision inadéquate dans la traduction de poésie. " Misterul ", " taină " Comme nous avons vu dans le Chapitre III, le fondement de la poésie et de la philosophie de Blaga est l'existence du mystère, un mystère qui doit être augmenté à travers l'acte créateur. Pourtant, le terme " mister " (" mystère ") est rarement évoqué en tânt que țel
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le Chapitre III, le fondement de la poésie et de la philosophie de Blaga est l'existence du mystère, un mystère qui doit être augmenté à travers l'acte créateur. Pourtant, le terme " mister " (" mystère ") est rarement évoqué en tânt que țel dans leș poèmes.1546 Le moț qui, par son sémantisme, suggère dans leș poèmes l'idée de " mystère " est " taină " : Țărâna e plină de zumzetul tainelor [...]. (Din cer a venit un cântec de lebădă) (Blaga, 2010 : 115) La terre est pleine
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]