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savoir, d'un côté, ce qu'il appelle démétaphorisation, suppression, nivellement ou amputation du corps figural du poème d'origine et, de l'autre côté, l'excroissance figurale, c'est-à-dire l'ajout de figures, la surcharge de figuralité qui serait, dans leș termes de Meschonnic, l'expression d'une " annexion esthétique ", " rhétorisation " ou " littérarisation "1595. Ces deux extrêmes dans la traduction des figures șont discutées aussi par Maryvonne Boisseau, qui propose une autre terminologie : pour elle, le " silence métaphorique " passe par
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d'origine et, de l'autre côté, l'excroissance figurale, c'est-à-dire l'ajout de figures, la surcharge de figuralité qui serait, dans leș termes de Meschonnic, l'expression d'une " annexion esthétique ", " rhétorisation " ou " littérarisation "1595. Ces deux extrêmes dans la traduction des figures șont discutées aussi par Maryvonne Boisseau, qui propose une autre terminologie : pour elle, le " silence métaphorique " passe par la " neutralité " et l'" arasement ", pour arriver à l'" excès " ou même au " bruit métaphorique ".1596 Ce type
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font qu'affecter le " régime figural "1597 du poème source et en altérer la textualité. De telles infidélités de traduction ont comme origine une conception inadéquate ou trompeuse du traducteur sur la métaphore et sur la fonction qu'elle accomplit dans le discours. Îl s'agit de " la médiocre perception, voire de la non-perception, par le traducteur de poésie, des mécanismes figuratifs, des régimes figuraux et des processus de signifiance "1598. En d'autres mots, pour certains traducteurs, la métaphore n'a
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En d'autres mots, pour certains traducteurs, la métaphore n'a cessé de représenter un ornement, une " fioriture " dont on pourrait se priver ou qu'on aurait le droit d'interpréter à son propre gré.1599 Pour ne pas tomber dans le piège du silence métaphorique ou de l'excroissance figurale, le traducteur de poésie doit posséder " un bagage conceptuel, un savoir stylistique, une compétence en matière de textualité ", de tels instruments lui permettant " de restituer la visée, le fonctionnement et
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la tache de traduire " figure par figure ", d'évaluer leș effets stylistiques du texte source et de trouver en langue cible des tropes équivalents appartient exclusivement au traducteur : Îl [le traducteur] doit évaluer, sans échelle de référence, le poids respectif, dans une langue et dans l'autre, de figures qui ne șont qu'apparemment équivalentes. La figure de style doit donc passer par l'" épreuve de la pesée " et, dans la " balance du traducteur ", par le souci de l'exactitude, c'est-à-dire
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figure par figure ", d'évaluer leș effets stylistiques du texte source et de trouver en langue cible des tropes équivalents appartient exclusivement au traducteur : Îl [le traducteur] doit évaluer, sans échelle de référence, le poids respectif, dans une langue et dans l'autre, de figures qui ne șont qu'apparemment équivalentes. La figure de style doit donc passer par l'" épreuve de la pesée " et, dans la " balance du traducteur ", par le souci de l'exactitude, c'est-à-dire de la mise au jour
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Îl [le traducteur] doit évaluer, sans échelle de référence, le poids respectif, dans une langue et dans l'autre, de figures qui ne șont qu'apparemment équivalentes. La figure de style doit donc passer par l'" épreuve de la pesée " et, dans la " balance du traducteur ", par le souci de l'exactitude, c'est-à-dire de la mise au jour par, et grace à la traduction, de la signification profonde du texte, qui devrait idéalement l'emporter sur la tentation de neutralité, d'arasement ou
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traduction, de la signification profonde du texte, qui devrait idéalement l'emporter sur la tentation de neutralité, d'arasement ou d'effacement.1602 En ce qui suit, nous analysons leș choix opérés par leș traducteurs pour récupérer leș métaphores de Blaga dans la langue d'arrivée. 4. 1. 2. Traduire la métaphore de Blaga L'analyse de notre corpus nous a révélé l'existence de trois choix traductifs pour la transposition de la métaphore : la traduction littérale, la recréation de la métaphore par interprétation
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333) ; " forêts de sommeil " (Paysage transcendant) (Stolojan, 1992 : 67) ; " păreri de valuri " " des illusions de vagues " (Peisaj transcendent/Paysage transcendant) (Miclău, 1978 : 333) ; " coperișele iadului " " leș toits de l'enfer " (Biografie/Biographie) (Miclău, 1978 : 313) ; " din văzduhul boltitelor tale amiezi " " dans l'air de țes midis envoûtés " (Pasărea sfântă/L'oiseau saint) (Miclău, 1978 : 323) ; " du haut de țes midis voûtés " (L'oiseau sacré) (Stolojan, 1992 : 65) ; " ceasul verde al pădurii " " l'heure verte de la forêt " (Septemvrie/Septembre) (Miclău, 1978 : 373
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temps " (Poetul/Le poète) (Miclău, 1978 : 427) ; " nebănuitele trepte " " leș marches insoupçonnées " (Epitaf/Épitaphe) (Miclău, 1978 : 449). Quelques images métaphoriques se prêtent elles aussi à la traduction littérale : Cu miros de ger în lâna vine un batran. " " Un vieillard arrive dans să fourrure à l'odeur de froid. " (La mănăstire/Au monastère) (Miclău, 1978 : 223) ; " Puis arrive un vieillard traînant senteur de gel dans să pelisse. " (Au monastère) (Poncet, 1996 : 73) ; " scăpărări de putregai " " la brillance de la pourriture de bois " (V.
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aussi à la traduction littérale : Cu miros de ger în lâna vine un batran. " " Un vieillard arrive dans să fourrure à l'odeur de froid. " (La mănăstire/Au monastère) (Miclău, 1978 : 223) ; " Puis arrive un vieillard traînant senteur de gel dans să pelisse. " (Au monastère) (Poncet, 1996 : 73) ; " scăpărări de putregai " " la brillance de la pourriture de bois " (V. Paianjenul/V. L'araignée) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 117) ; " leș éclats de bois pourri " (V. L'araignée) (Poncet, 1996 : 88). La traduction de Jean Poncet
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équivalent " sarments " est plus poétique que " tiges ". Un cas particulier est constitué par la métaphore filée, qui est " une construction cohérente au long de laquelle une image sert de thème conducteur, développé de façon prévue et imprévue "1603. Par exemple, dans leș vers ci-dessous, Dieu est vu comme un " arbre maudit ", qui a des " racines ". La traduction littérale est la méthode la plus adéquate : " la rădăcinile tale mă-ngrop,/Dumnezeule, pom blestemat. " à țes racines je m'enterre,/Seigneur, arbre maudit
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arbre maudit. " (Cuvântul din urmă/Le dernier moț) (Miclău, 1978 : 303). Recréation de la métaphore La recréation de la figure est le résultat du travail interprétatif du traducteur : grace à cette technique, la poéticité du texte de départ est récupérée et valorisée dans le texte d'arrivée. Nous citons ci-dessous quelques métaphores qui, apparemment, se prêteraient à la traduction littérale. L'effort de recréation indique le désir du traducteur de se montrer créateur, donnant naissance à de nouvelles figures. Cette tendance est bénéfique
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métaphore d'origine. Le trope " zumzetul veștilor " (littéralement : " le bourdonnement des mystères ") est interprété par Paul Miclău comme " des messages de la ronde " ( Ce aude unicornul/Ce qu'entend l'unicorne) (1978 : 547). La métaphore " șarpele binelui ", traduite en général littéralement dans le corpus (" le serpent du bien "), est interprétée par Sanda Stolojan comme " [le] serpent de bon augure " (Către cititori/Aux lecteurs) (1992 : 23). Grace à son choix inspiré, la traductrice rappelle aux lecteurs que le serpent était pour leș Anciens
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le cercle menteur " (Signal d'automne) (1998 : 69). Traduisant le fragment " Cerul se dăruiește apelor de jos. " (littéralement : " Le ciel se donne aux eaux d'en baș. "), Jean Poncet crée une métaphore : " Le ciel se donne au miroir des eaux. " Dans la même version, le syntagme " în pământ " (littéralement : " dans la terre ") est traduit par " au cœur de la terre " (În marea trecere/Dans le grand passage) (Poncet, 1996 : 94). En traduisant le syntagme " la rădăcinile brazilor " (littéralement : " aux racines des sapins
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le fragment " Cerul se dăruiește apelor de jos. " (littéralement : " Le ciel se donne aux eaux d'en baș. "), Jean Poncet crée une métaphore : " Le ciel se donne au miroir des eaux. " Dans la même version, le syntagme " în pământ " (littéralement : " dans la terre ") est traduit par " au cœur de la terre " (În marea trecere/Dans le grand passage) (Poncet, 1996 : 94). En traduisant le syntagme " la rădăcinile brazilor " (littéralement : " aux racines des sapins "), Jean Poncet crée une métaphore : " au berceau des racines
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aux eaux d'en baș. "), Jean Poncet crée une métaphore : " Le ciel se donne au miroir des eaux. " Dans la même version, le syntagme " în pământ " (littéralement : " dans la terre ") est traduit par " au cœur de la terre " (În marea trecere/Dans le grand passage) (Poncet, 1996 : 94). En traduisant le syntagme " la rădăcinile brazilor " (littéralement : " aux racines des sapins "), Jean Poncet crée une métaphore : " au berceau des racines ligneuses " (În munți/Dans leș montagnes) (1996 : 122). À partir d'une comparaison
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traduit par " au cœur de la terre " (În marea trecere/Dans le grand passage) (Poncet, 1996 : 94). En traduisant le syntagme " la rădăcinile brazilor " (littéralement : " aux racines des sapins "), Jean Poncet crée une métaphore : " au berceau des racines ligneuses " (În munți/Dans leș montagnes) (1996 : 122). À partir d'une comparaison, " o închipuire că fumul " (" un être imaginaire comme la fumée "), Paula Romanescu crée une métaphore : " O fată frumoasă e/o închipuire că fumul [...]. " " Une belle fille c'est une icône de
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Romanescu crée une métaphore : " O fată frumoasă e/o închipuire că fumul [...]. " " Une belle fille c'est une icône de fumée [...]. " (Catrenele fetei frumoase/ Chant à la belle fille) (Romanescu, 1998 : 64). Le travail interprétatif mène à des traductions réussies dans le cas des images plus amples : " Prinși de duhul înverzirii/prin grădini ne-nsuflețim. Saisis par l'esprit de la sève/on s'anime dans leș jardins. " (Focuri de primăvară/Feux de printemps) (Miclău, 1978 : 531). On a affaire à une
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Chant à la belle fille) (Romanescu, 1998 : 64). Le travail interprétatif mène à des traductions réussies dans le cas des images plus amples : " Prinși de duhul înverzirii/prin grădini ne-nsuflețim. Saisis par l'esprit de la sève/on s'anime dans leș jardins. " (Focuri de primăvară/Feux de printemps) (Miclău, 1978 : 531). On a affaire à une métaphore filée : le nom " duh " (" esprit ") et le verbe " a se însufleți " font pârtie du même champ sémantique. La traduction littérale de la métaphore source
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531). On a affaire à une métaphore filée : le nom " duh " (" esprit ") et le verbe " a se însufleți " font pârtie du même champ sémantique. La traduction littérale de la métaphore source est " l'esprit de la verdure ". Le traducteur recrée la figure dans la langue cible, ce qui apporte un surcroît de poéticité. " [...] un uliu tâlcuiește/rotire de soarta. " " [...] un autour interprète/le rond de destinée. " (Peisaj trecut/Paysage d'antan) (Miclău, 1978 : 345) ; " [...] un autour interprète/la roue du destin. " (Paysage d
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sur un cumul de métaphores, est présenté par le poème Tămâie și fulgi (Encens et neige) : " [...] și fulgi de-aramă azvârliți din cer/par clopoțeii atârnați/de gâtul pașilor de cai pe drum. " Leș deux traductions de cette image identifiées dans notre corpus șont : " [...] et aux cous de leurs pas sur la route/leș chevaux portent des clochettes/comme des flocons d'airain que jette/la voûte. " (Tămâie și fulgi/Encens et neige) (Miclău, 1978 : 231) ; " [...] et leș grelots pendus/aux
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que jette/la voûte. " (Tămâie și fulgi/Encens et neige) (Miclău, 1978 : 231) ; " [...] et leș grelots pendus/aux pas des chevaux sur la route ont l'air/de flocons d'airain lancés au ciel. " (Encens et neige) (Poncet, 1996 : 74). Dans son " Avant-propos du traducteur ", Paul Miclău cîte ce fragment pour illustrer la présence des images arborescentes dans la poésie de Blaga.1605 On peut parler d'une image révélatrice, qui exige un effort d'interprétation afin de trouver une version
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aux pas des chevaux sur la route ont l'air/de flocons d'airain lancés au ciel. " (Encens et neige) (Poncet, 1996 : 74). Dans son " Avant-propos du traducteur ", Paul Miclău cîte ce fragment pour illustrer la présence des images arborescentes dans la poésie de Blaga.1605 On peut parler d'une image révélatrice, qui exige un effort d'interprétation afin de trouver une version poétique correspondante en langue cible. Analysant leș deux versions ci-dessus, on observe dans la traduction de Paul
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présence des images arborescentes dans la poésie de Blaga.1605 On peut parler d'une image révélatrice, qui exige un effort d'interprétation afin de trouver une version poétique correspondante en langue cible. Analysant leș deux versions ci-dessus, on observe dans la traduction de Paul Miclău une plus grande fidélité au sens source, tout comme la création d'une rime inédite (" route "/" voûte "). L'image est gardée intacte : leș clochettes des cous des pas des chevaux șont comparées à des flocons
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