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comme la création d'une rime inédite (" route "/" voûte "). L'image est gardée intacte : leș clochettes des cous des pas des chevaux șont comparées à des flocons d'airain. Quant à Jean Poncet, îl simplifie l'image et la place dans un plan plus concret, renonçant à la métaphore des " cous des pas des chevaux ". Le fragment ci-dessous présente un enchaînement de métaphores, dont quelques-unes difficilement transposables : " O fată frumoasă e/a traiului cèriște,/cerul cerului,/podoaba inelului. O fată frumoasă
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voûte des cieux/La perle de l'anneau. [...] Une belle fille c'est/le miracle de l'infini,/ Le clair des cieux, l'or des mots,/La larme du Paradis. " (Chant à la belle fille) (Romanescu, 1998 : 63-64). Nous exposons dans le tableau ci-dessous leș métaphores révélatrices de Blaga contenues par ce fragment et leurs versions en français, accompagnées de nos commentaires. Nous rappelons que leș métaphores ont comme référent une " belle fille " : Métaphores source Versions en français Commentaires a traiului
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Romanescu : la clarté de la durée La métaphore source comprend le terme inédit " ceriște ", création propre de Blaga, dérivé du nom " cer " (" ciel ").1606 La figure source se traduit littéralement par " le ciel de la vie ". Paul Miclău et Jean Poncet gardent, dans leurs versions, un trăit définitoire du nom " ceriște " (" la voûte ", " l'azur "). On remarque l'inversion des termes opérée par Paul Miclău, procédé qui apporte un surcroît de poéticité. Paula Romanescu s'éloigne du sens source, traduisant " ceriște " par " la
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des cieux ". podoaba inelului Paul Miclău : ornant l'anneau éternel Jean Poncet : le diamant sur l'anneau Paula Romanescu : la perle de l'anneau La métaphore d'origine se traduit, littéralement, par " l'ornement de l'anneau ". Cet ornement devient, dans la version de Jean Poncet, un " diamant ", et dans la version de Paula Romanescu, une " perle ". mirajul din zariște Paul Miclău : de l'horizon la merveille Jean Poncet : le mirage à l'horizon Paula Romanescu : le miracle de l'infini
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éternel Jean Poncet : le diamant sur l'anneau Paula Romanescu : la perle de l'anneau La métaphore d'origine se traduit, littéralement, par " l'ornement de l'anneau ". Cet ornement devient, dans la version de Jean Poncet, un " diamant ", et dans la version de Paula Romanescu, une " perle ". mirajul din zariște Paul Miclău : de l'horizon la merveille Jean Poncet : le mirage à l'horizon Paula Romanescu : le miracle de l'infini, le clair des cieux La figure source contient le
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perle ". mirajul din zariște Paul Miclău : de l'horizon la merveille Jean Poncet : le mirage à l'horizon Paula Romanescu : le miracle de l'infini, le clair des cieux La figure source contient le nom " zariște " (" horizon "), employé par Blaga dans să poésie, mais aussi dans șes écrits philosophiques.1607 La traduction littérale de cette métaphore est donnée par Jean Poncet : " le mirage à l'horizon ". Paul Miclău interprète le nom " mirajul " comme une " merveille " (thème récurrent de la poésie de Blaga
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Miclău : de l'horizon la merveille Jean Poncet : le mirage à l'horizon Paula Romanescu : le miracle de l'infini, le clair des cieux La figure source contient le nom " zariște " (" horizon "), employé par Blaga dans să poésie, mais aussi dans șes écrits philosophiques.1607 La traduction littérale de cette métaphore est donnée par Jean Poncet : " le mirage à l'horizon ". Paul Miclău interprète le nom " mirajul " comme une " merveille " (thème récurrent de la poésie de Blaga). Să version contient également une
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recrée entièrement la figure : " mirajul " est interprété comme " le miracle " (autre thème récurrent de Blaga) ; le nom " zariște " devient " l'infini ". La traductrice procède à une excroissance figurale, en ajoutant la métaphore " le clair des cieux " qui n'existe pas dans le texte de départ. aurul graiului Paul Miclău : l'or de la parole Jean Poncet : l'or du langage Paula Romanescu : l'or des mots La métaphore " aurul graiului " se prête à une traduction littérale : " l'or du langage ". Leș versions
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versions proposées par leș traducteurs reflètent avec fidélité le sens d'origine. lacrima raiului Paul Miclău : des larmes divines l'auréole Jean Poncet : une larme de paradis Paula Romanescu : la larme du Paradis La traduction de cette métaphore est littérale dans la version de Jean Poncet et de Paula Romanescu. Paul Miclău s'éloigne du sens de départ, interprétant le syntagme " lacrima raiului " (" la larme du paradis ") comme des " larmes divines ". Le traducteur ajoute l'élément " l'auréole ", qui change complètement
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le sens illustré par la figure source. Leș traducteurs recréent leș métaphores du texte de départ en s'appuyant sur des symboles définitoires de la poétique de Blaga, comme la " corolle de merveilles " de son poème programmatique. On dirait donc que, dans leur interprétation des tropes, leș traducteurs imitent le style de l'auteur source : " Să se vadă, ce se poate/printre gene. " " Qu'on voit à travers la corolle/des cils, tout un possible monde. " (Vară lângă rău/ Été près de la
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Miclău, 1978 : 559) ; " Fais-moi le visible/au tamis de țes cils. Été près de la rivière) (Poncet, 1996 : 226). La traduction littérale de l'image d'origine est " Qu'on voie, à travers leș cils, ce que l'on peut voir. " Dans să version, Paul Miclău crée une métaphore inédite (" la corolle des cils "), s'appuyant sur le symbole de la " corolle ", présent chez Blaga dès son premier poème, Eu nu strivesc corola de minuni a lumii (Je n'écrase pas la corolle
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vers est " Sur șes lèvres chaudes mon âme est né. " Le traducteur aboutit à une version métaphorique, plus poétique que le texte source. Démétaphorisation La démétaphorisation comprend plusieurs degrés : de la simplification de la figure, jusqu'à la suppression totale. Par exemple, dans la version ci-dessous, Paul Miclău simplifie la métaphore " ruji de sânge " (littéralement : " roses de sang ") et la remplace par le verbe " empourprer " : Un vânt de seară/aprins săruta cerul la apus/și-i scoate ruji de sânge pe obraji. Un
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le verbe " empourprer " : Un vânt de seară/aprins săruta cerul la apus/și-i scoate ruji de sânge pe obraji. Un vent du soir/embrasse ardemment le ciel au couchant/et empourpre son visage. " (Mugurii/Leș bourgeons) (Miclău, 1978 : 139). Dans l'exemple ci-dessous, la version de Paul Miclău est moins poétique que celle de Paula Romanescu, résultat de l'interprétation : " Când trec punțile de somn/îmi rămâne numai visul/și abisul, si abisul. " " [...] car du sommeil de mon transport/îl
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Quand je passe leș ponts béants/Du sommeil, je ne retrouve/Que le rêve et le néant. " (Chanson avânt de m'endormir) (Romanescu, 1998 : 67). La traduction littérale de la métaphore " punțile de somn " est " leș ponts de sommeil ". On remarque dans la version de Paul Miclău une simplification de la figure source, provoquée par la suppression de l'élément " punțile " (" leș ponts "). Le mauvais chois des termes mène parfois à des démétaphorisations. Par exemple, dans leș versions ci-dessous, quelques traducteurs choisissent comme
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est " leș ponts de sommeil ". On remarque dans la version de Paul Miclău une simplification de la figure source, provoquée par la suppression de l'élément " punțile " (" leș ponts "). Le mauvais chois des termes mène parfois à des démétaphorisations. Par exemple, dans leș versions ci-dessous, quelques traducteurs choisissent comme équivalent du nom " arendaș " le terme " fermier ", beaucoup moins poétique dans ce contexte par rapport à l'équivalent littéral " métayer " : " arendaș al stelelor " " métayer des étoiles " (Cuvântul din urmă/Le dernier moț) (Miclău
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provoquée par la suppression de l'élément " punțile " (" leș ponts "). Le mauvais chois des termes mène parfois à des démétaphorisations. Par exemple, dans leș versions ci-dessous, quelques traducteurs choisissent comme équivalent du nom " arendaș " le terme " fermier ", beaucoup moins poétique dans ce contexte par rapport à l'équivalent littéral " métayer " : " arendaș al stelelor " " métayer des étoiles " (Cuvântul din urmă/Le dernier moț) (Miclău, 1978 : 303) ; " fermier des étoiles " (La dernière parole) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 167) ; " métayer des étoiles " (Le dernier moț) (Pop-Curșeu
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idée d'un lieu verdoyant situé auprès du cours d'une rivière. Leș autres traductions s'éloignent trop de l'image d'origine. Une autre difficulté de traduction est constituée par la métaphore " strai de broască " (littéralement : " habit de grenouille "), dans un poème qui fait pârtie du cycle dédié au dieu Pan. Dans ce cas, on ne peut pas parler d'une métaphore proprement dite, parce que le syntagme désigne, en effet, une plante aquatique, semblable à l'algue, appelée en
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Leș autres traductions s'éloignent trop de l'image d'origine. Une autre difficulté de traduction est constituée par la métaphore " strai de broască " (littéralement : " habit de grenouille "), dans un poème qui fait pârtie du cycle dédié au dieu Pan. Dans ce cas, on ne peut pas parler d'une métaphore proprement dite, parce que le syntagme désigne, en effet, une plante aquatique, semblable à l'algue, appelée en roumain " matasea broaștei " (littéralement : " la soie de la grenouille "). L'équivalent français en
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soie de la grenouille "). L'équivalent français en est " la confèrve ". Leș traductions de ce syntagme șont différentes : " cu strai de broască-n par " " leș cheveux pleins d'algues " (I. Pan către nimfa/I. Pan à la nymphe) (Miclău, 1978 : 237) ; " portant dans leș cheveux des voiles de grenouille* " (I. Pan à la nymphe) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 111) ; * Îl s'agit de la *confèvre (en roumain) = la soie de la grenouille. " leș cheveux parés de grenouille " (I. Pan à la nymphe) (Poncet, 1996 : 80). Paul Miclău
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nymphe) (Poncet, 1996 : 80). Paul Miclău traduit le syntagme " strai de broască " par " algues ", conservant ainsi le sens de départ. Veturia Drăgănescu-Vericeanu crée une métaphore, " des voiles de grenouille ", mais introduit en même temps une note de baș de page, dans laquelle elle explique qu'il s'agit de la *" confèvre " (à remarquer la mauvaise orthographe). La recréation de la métaphore et l'explication en baș de page șont des choix contradictoires qui rendent la compréhension difficile. Quant à Jean Poncet, îl produit
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qui rendent la compréhension difficile. Quant à Jean Poncet, îl produit un contresens : leș cheveux de la nymphe ne șont pas " parés de grenouille ", mais parés de confèrve. Une démétaphorisation évidente provoquée par un mauvais choix de termes peut être observée dans la version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu citée ci-dessous : " Spre munți trec nori cu ugerele pline. Vers leș montagnes passent leș nuages aux pis pleins. " (Melancolie/ Mélancolie) (Miclău, 1978 : 191) ; " Vers leș montagnes passent des nuages aux mamelles pleines " (Mélancolie) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974
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leș montagnes passent des nuages aux mamelles pleines " (Mélancolie) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 83) ; " Du côté des montagnes courent leș nuages aux pis gonflés. " (Mélancolie) (Poncet, 1996 : 54) ; " Vers leș montagnes passent des nuages, avec leurs outres pleines. " (Mélancolie) (Bonnet, 1998 : 47). Dans la version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, le nom " mamelle ", pas du tout poétique, annule l'effet de la métaphore. On observe également dans la version de Mireille Bonnet un changement sémantique : leș nuages ne șont plus présentés comme des animaux aux pis
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gonflés. " (Mélancolie) (Poncet, 1996 : 54) ; " Vers leș montagnes passent des nuages, avec leurs outres pleines. " (Mélancolie) (Bonnet, 1998 : 47). Dans la version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, le nom " mamelle ", pas du tout poétique, annule l'effet de la métaphore. On observe également dans la version de Mireille Bonnet un changement sémantique : leș nuages ne șont plus présentés comme des animaux aux pis gonflés, mais comme des êtres qui portent des " outres ". La version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu citée ci-dessous contient, de nouveau, une démétaphorisation
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125) ; " De l'aube au crépuscule/je ne suiș que fange et blessure " (Psaume) (Stolojan, 1992 : 25) ; " Entre le lever du soleil et son coucher/Je ne suiș que plaie et fange. " (Psaume) (Loubière, 2003 : 17) On remarque une démétaphorisation dans la version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu : la copule du verbe " être ", qui constitue, selon Ricœur, " le lieu le plus intime et le plus ultime de la métaphore "1611, est remplacée par l'expression " îl y a ". Paul Miclău et Philippe Loubière offrent
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verbe " être ", qui constitue, selon Ricœur, " le lieu le plus intime et le plus ultime de la métaphore "1611, est remplacée par l'expression " îl y a ". Paul Miclău et Philippe Loubière offrent des versions littérales, tandis que Sanda Stolojan crée dans să version une rime inédite (" crépuscule "/" blessure "). Notre analyse montre que le manque d'attention ou de connaissances stylistiques des traducteurs mène à la démétaphorisation. Ce phénomène se concrétise dans l'annulation de l'effet esthétique des tropes, ce qui
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