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non le registre poétique, ce qui mène à une banalisation de l'image. L'une des plus belles images de la poésie de Blaga est présentée dans le tableau ci-dessous. Îl s'agit d'une métaphore fondée sur une ambiguïté sémantique dans la langue source, qui est, par conséquent, difficilement transposable : Din cer a venit un cântec de lebădă./ Îl aud fecioarele ce umblă cu frumuseți desculțe/ peste muguri. Și pretutindeni îl aud eu și tu. (Din cer a venit un cântec
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Un chant de cygne est descendu du ciel/ L'entendent leș vierges qui portent pieds nus leurs beauté/ au-dessus des bourgeons. Et nous l'entendons partout, țoi et moi. (Un chant de cygne est descendu du ciel) (Villard, 2009 : 75) Dans la langue de départ, l'image du texte source peut avoir leș deux sens suivants : 1) Îl y a des vierges dont leș beautés șont nu-pieds et qui marchent sur leș bourgeons. 2) Îl y a des vierges qui marchent
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1) Îl y a des vierges dont leș beautés șont nu-pieds et qui marchent sur leș bourgeons. 2) Îl y a des vierges qui marchent nu-pieds sur des bourgeons avec leurs beautés. On observe quelques différences entre leș versions citées dans le tableau ci-dessus. Premièrement, la métaphore des vierges dont la beauté marche nu-pieds sur leș bourgeons trouve multiples versions en français. Sanda Stolojan et Paul Villard proposent des traductions quasi-littérales. Paul Miclău renonce au nom " la beauté ", compensant cette perte
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marche nu-pieds sur leș bourgeons trouve multiples versions en français. Sanda Stolojan et Paul Villard proposent des traductions quasi-littérales. Paul Miclău renonce au nom " la beauté ", compensant cette perte par l'introduction de l'épithète " belles " qui détermine leș vierges. Dans la version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, " leș beautés " șont " dénudées " : en effet, cette traduction correspond à la première interprétation que nous avons exposée ci-dessus. La traduction de Jean Poncet est plus interprétative : le verbe " a umblă " (" marcher ") est traduit par " gambader
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ci-dessus. La traduction de Jean Poncet est plus interprétative : le verbe " a umblă " (" marcher ") est traduit par " gambader " ; leș vierges șont " jeunes ". Leș solutions proposées par Ștefana et Ioan Pop-Curșeu et par Philippe Loubière concentrent le sémantisme de la figure source dans une nouvelle métaphore en français (" beautés marchant pieds nus " ; " la beauté nu-pieds "). La traduction poétique s'avère être, une fois de pluș, recréation. Une autre différence entre leș versions ci-dessus concerne le traitement du syntagme " eu și tu " (littéralement : " moi
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créent des difficultés de traduction, surtout à căușe du haut niveau d'abstraction et de l'ambigüité sémantique qu'elles véhiculent. La traduction littérale n'est pas toujours la méthode adéquate ; l'interprétation de l'image source et să recréation dans la langue cible mènent à des versions réussies. 4. 3. Autres figures de langage Cette section est dédiée à l'analyse d'autres figures de style identifiées dans la poésie de Blaga. Nous présentons, dans un premier temps, leș difficultés
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la méthode adéquate ; l'interprétation de l'image source et să recréation dans la langue cible mènent à des versions réussies. 4. 3. Autres figures de langage Cette section est dédiée à l'analyse d'autres figures de style identifiées dans la poésie de Blaga. Nous présentons, dans un premier temps, leș difficultés de traduction engendrées par l'épithète, pour nous concentrer ensuite sur la traduction d'autres tropes, tels que la métonymie, l'énumération et l'oxymore. 4. 3. 1
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image source et să recréation dans la langue cible mènent à des versions réussies. 4. 3. Autres figures de langage Cette section est dédiée à l'analyse d'autres figures de style identifiées dans la poésie de Blaga. Nous présentons, dans un premier temps, leș difficultés de traduction engendrées par l'épithète, pour nous concentrer ensuite sur la traduction d'autres tropes, tels que la métonymie, l'énumération et l'oxymore. 4. 3. 1. L'épithète La poésie de Blaga joue
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que leș deux autres : " leș puissances aillées ". Une particularité stylistique de Blaga est la double épithète, dont l'une est d'origine populaire et l'autre est un néologisme. Par exemple, le syntagme " telurica putere năzdravana " (l'adjectif " năzdravan " désigne, dans la mythologie populaire roumaine, un être doué de forces surnaturelles) est traduit littéralement par Paul Miclău : " un miraculeux pouvoir tellurien " (Dumbrava africană/Bois africain) (1978 : 481). À d'autres occasions, on rencontre des figures inédites construites à l'aide de
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mythologie populaire roumaine, un être doué de forces surnaturelles) est traduit littéralement par Paul Miclău : " un miraculeux pouvoir tellurien " (Dumbrava africană/Bois africain) (1978 : 481). À d'autres occasions, on rencontre des figures inédites construites à l'aide de néologismes. Dans ce cas, la traduction littérale est la méthode la plus adéquate de garder l'inédit du style de Blaga. Le poète emploie parfois le moț " sibilin " (" sibyllin ") qui, en roumain, est adjectif ou adverbe : " sibilinele/glasuri " " leș sibyllines/voix " (Boare
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talc se-alege sibilin " " un sens sibyllin se détache " (Supremă ardere/Suprême combustion) (Miclău, 1978 : 465) ; " un sens se détache sibyllin " (Suprême combustion) (Poncet, 1996 : 190). Leș deux traducteurs recourent à la transposition : l'adverbe du texte source devient adjectif dans leurs textes-traductions. D'autres épithètes inédites șont traduites toujours par la méthode littérale : " cutreier sferic " " un sphérique allant " (Răsărit magic/Lever magique) (Miclău, 1978 : 433) ; " vis canibal " " rêve cannibal " (Prin toate erele/Par toutes leș ères) (Miclău, 1978 : 533). Nous
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433) ; " vis canibal " " rêve cannibal " (Prin toate erele/Par toutes leș ères) (Miclău, 1978 : 533). Nous avons remarqué que Blaga est très novateur au niveau lexical : șes poèmes contiennent parfois des mots créés par le poète, qui n'existent pas dans le dictionnaire de la langue roumaine (" ducăuș ", " cèriște "). On peut ajouter à cette liste l'adjectif " sorin " (" ensoleillé "), dérivé du nom " soare " (" soleil "). Cet adjectif est traduit littéralement par Paul Miclău. Par contre, Veturia Drăgănescu-Vericeanu crée un adjectif en français, à
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La curțile dorului/ À la cour du mystère) (Miclău, 1978 : 403) ; " paradis soleillin " (Au manoir de l'ardente ardeur) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 207). D'autres épithètes de Blaga supposent, en traduction, un travail interprétatif de la part du traducteur : " în lumina deșteaptă " " dans la lumière réveillée " (Înviere de toate zilele/Résurrection quotidienne) (Miclău, 1978 : 275) ; " dans la lumière éveillée " (Résurrection quotidienne) (Pop-Curșeu, 2003 : 63) ; " dans la lumière levante " (Résurrection de chaque jour) (Loubière, 2003 : 33). La traduction de Philippe Loubière est plus poétique
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Au manoir de l'ardente ardeur) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 207). D'autres épithètes de Blaga supposent, en traduction, un travail interprétatif de la part du traducteur : " în lumina deșteaptă " " dans la lumière réveillée " (Înviere de toate zilele/Résurrection quotidienne) (Miclău, 1978 : 275) ; " dans la lumière éveillée " (Résurrection quotidienne) (Pop-Curșeu, 2003 : 63) ; " dans la lumière levante " (Résurrection de chaque jour) (Loubière, 2003 : 33). La traduction de Philippe Loubière est plus poétique que leș deux premières versions, purement littérales. Le syntagme " zvonuri dulci " (littéralement : " des
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D'autres épithètes de Blaga supposent, en traduction, un travail interprétatif de la part du traducteur : " în lumina deșteaptă " " dans la lumière réveillée " (Înviere de toate zilele/Résurrection quotidienne) (Miclău, 1978 : 275) ; " dans la lumière éveillée " (Résurrection quotidienne) (Pop-Curșeu, 2003 : 63) ; " dans la lumière levante " (Résurrection de chaque jour) (Loubière, 2003 : 33). La traduction de Philippe Loubière est plus poétique que leș deux premières versions, purement littérales. Le syntagme " zvonuri dulci " (littéralement : " des rumeurs douces ") est interprété par Paul Miclău comme " cette
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est plus poétique que leș deux premières versions, purement littérales. Le syntagme " zvonuri dulci " (littéralement : " des rumeurs douces ") est interprété par Paul Miclău comme " cette douce chanson " (Gorunul/Le chêne) (1978 : 135) ; Leș termes du syntagme " în limpezi depărtări " (littéralement : " dans le lointain clair ") șont inversés par Paul Miclău : " dans le clair lointain " (Gorunul/Le chêne) (1978 : 135) ; Le fragment " vieața netrăită " (littéralement : " la vie non-vécue ") est interprété par Paul Miclău comme " leur vie manquée " (Liniște/Silence) (Miclău, 1978 : 147), variante
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littérales. Le syntagme " zvonuri dulci " (littéralement : " des rumeurs douces ") est interprété par Paul Miclău comme " cette douce chanson " (Gorunul/Le chêne) (1978 : 135) ; Leș termes du syntagme " în limpezi depărtări " (littéralement : " dans le lointain clair ") șont inversés par Paul Miclău : " dans le clair lointain " (Gorunul/Le chêne) (1978 : 135) ; Le fragment " vieața netrăită " (littéralement : " la vie non-vécue ") est interprété par Paul Miclău comme " leur vie manquée " (Liniște/Silence) (Miclău, 1978 : 147), variante plus poétique ; " când tu-mi îneci obrajii, ochii/în
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par Paul Miclău comme " leur vie manquée " (Liniște/Silence) (Miclău, 1978 : 147), variante plus poétique ; " când tu-mi îneci obrajii, ochii/în părul tău,/eu amețit de valurile-i negre și bogate/visez [...]. " " quand tu noies mon visage, mes yeux/dans ta chevelure,/pris par le vertige de șes vagues noires et riches,/je rêve [...]. " (Din părul tău/Ta chevelure) (Miclău, 1978 :141). On a affaire ici à une surtraduction : la double épithète " valurile-i negre și bogate " (" șes vagues noires
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Ta chevelure) (Miclău, 1978 :141). On a affaire ici à une surtraduction : la double épithète " valurile-i negre și bogate " (" șes vagues noires et riches ") est métaphorisée en traduction : " le vertige de șes vagues noires et riches "). Nous avons identifié dans notre corpus quelques changements sémantiques subtils dans la traduction des épithètes : Le syntagme " întunecatele vești " (littéralement : " leș nouvelles sombres ") devient, dans la traduction de Paul Miclău, " leș nouvelles assombries " (Peisaj transcendent/Paysage transcendant) (1978 : 333). Le syntagme " în sfintele vânturi
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affaire ici à une surtraduction : la double épithète " valurile-i negre și bogate " (" șes vagues noires et riches ") est métaphorisée en traduction : " le vertige de șes vagues noires et riches "). Nous avons identifié dans notre corpus quelques changements sémantiques subtils dans la traduction des épithètes : Le syntagme " întunecatele vești " (littéralement : " leș nouvelles sombres ") devient, dans la traduction de Paul Miclău, " leș nouvelles assombries " (Peisaj transcendent/Paysage transcendant) (1978 : 333). Le syntagme " în sfintele vânturi " est traduit littéralement par Paul Miclău : " aux
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vagues noires et riches ") est métaphorisée en traduction : " le vertige de șes vagues noires et riches "). Nous avons identifié dans notre corpus quelques changements sémantiques subtils dans la traduction des épithètes : Le syntagme " întunecatele vești " (littéralement : " leș nouvelles sombres ") devient, dans la traduction de Paul Miclău, " leș nouvelles assombries " (Peisaj transcendent/Paysage transcendant) (1978 : 333). Le syntagme " în sfintele vânturi " est traduit littéralement par Paul Miclău : " aux vents sacrés " (Lucrătorul/L'ouvrier) (1978 : 301). Par contre, Veturia Drăgănescu-Vericeanu traduit l'épithète
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Lucrătorul/L'ouvrier) (1978 : 301). Par contre, Veturia Drăgănescu-Vericeanu traduit l'épithète par " vents sanctifiés " (L'ouvrier) (1974 : 161), ce qui représente une légère modification sémantique, car " sanctifier " signifie " rendre saint ". Le choix des termes n'est pas toujours adéquat dans la traduction des épithètes. C'est le cas du fragment " frunză tomnatica ", traduit par Sanda Stolojan par " feuille automnale " (Heraclit lângă lac/ Héraclite au bord du lac) (1992 : 39). On dit plutôt " feuille d'automne ". Și Blaga parle de la métaphore
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Stolojan par " feuille automnale " (Heraclit lângă lac/ Héraclite au bord du lac) (1992 : 39). On dit plutôt " feuille d'automne ". Și Blaga parle de la métaphore révélatrice par opposition à la métaphore plasticisante, on peut affirmer qu'il y a aussi dans să poésie des épithètes révélatrices, qui exigent de la part du traducteur un travail d'interprétation. 4. 3. 2. La métonymie, l'énumération, l'oxymore La métonymie consiste à " remplacer le nom d'un objet par le nom d'un autre
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1975 : 6) ; " buvez du vin, réchauffez-vous " (Stolojan, 1002 : 117) ; " réchauffez votre glaise avec du vin " (Nous, leș chanteurs lépreux) (Pop-Curșeu, 2003 : 73) ; " Avec du vin réchauffez votre argile " (Nous, chanteurs lépreux) (Loubière, 2003 : 43). Le nom " lutul " (" l'argile ") désigne, dans ce contexte, un pot en argile. Le poète conseille donc șes amis de réchauffer leurs pots en argile avec du vin, c'est-à-dire de verser du vin chaud dans leurs pots. À la différence des autres versions citées ci-dessus, celles
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chanteurs lépreux) (Loubière, 2003 : 43). Le nom " lutul " (" l'argile ") désigne, dans ce contexte, un pot en argile. Le poète conseille donc șes amis de réchauffer leurs pots en argile avec du vin, c'est-à-dire de verser du vin chaud dans leurs pots. À la différence des autres versions citées ci-dessus, celles de Virgil Ierunca et de Sanda Stolojan présentent une amputation du corps figural, provoquée par une mauvaise interprétation (" buvez et vous réchauffez " ; " buvez du vin, réchauffez-vous "). Ce choix traductif
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