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démonter, " taxonomiser ", mais bien plutôt comme une invitation à l'acte interprétatif, qui seră le seul à pouvoir reprendre leș moments presque toujours provisoires de la création, dans une recréation qui lui est nécessaire pour să propre survie comme acte de parole et, partant, comme dialogue.748 Le traducteur est, par conséquent, l'interprète par excellence du poème749, celui qui entend la voix du texte, mais aussi la voix de l'Autre. Toute traduction de poésie est un chemin vers l'altérité
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qui se libère des contraintes prosodiques trop rigides et qui devient l'outil le plus adéquat de la pensée métaphysique, dont l'expression la plus profonde est la métaphore, trope théorisé par Blaga dans șes études stylistiques et philosophiques.778 La parole poétique devient plus légère, on renonce aux rimes encombrantes, on emploie leș enjambements, on recourt au rythme intérieur et au vers libre. Îl s'agit d'une rapide et étonnante transformation de la poésie roumaine, transformation qui avait été inaugurée par
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construire șes admirables ponts vers l'abstrait, le mystère, l'inconnu, le côté caché des choses, qu'il appelle " le cryptique "799. * L'enfance du poète se trouve sous le signe d'un silence magique, une sorte de " refus de la parole " dont îl se souvient dans son român autobiographique Hronicul și cântecul vârstelor (La chronique ou la chanson des âges), mais aussi dans son poème Autoportrait.800 " Începuturile mele stau sub semnul unei fabuloase absențe a cuvântului "801, avoue le poète
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sub semnul unei fabuloase absențe a cuvântului "801, avoue le poète. Îl caractérise ce phénomène mystérieux comme une sorte de " prolongement " d'un état embryonnaire au-delà du naturel ou " une lucidité insolite " qui s'est placée entre lui et la parole.802 Le destin de ce poète " muet comme un cygne " (mais on pourrait dire aussi, sans se tromper, " muet comme un signe ") semble appartenir au grand mythe universel des artisans dont le travail est synonyme au sacrifice pour la création: Leș
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qu'agnostique, Blaga utilise maintes fois des images empruntées à la théologie orthodoxe. En ce sens, la prière ultime adressée aux lecteurs est celle de respecter să mutité, să décision de revenir au silence du cygne, puisque " amère est toute parole " : " [...] aussi laissez-moi/cheminer muet parmi vous,/et venir à votre rencontre leș yeux fermés. "848 À part le premier recueil, Leș poèmes de la lumière, qui est dominé par la frénésie devant leș mystères du monde, la poésie de Blaga porte
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evii ce se nasc și mor, cântând, ei mai slujesc un grâi pierdut de mult. [...] Își sunt asemenea prin ceea ce nu-și spun. (Poeții) (Blaga, 2010: 297) Leș poètes, tous leș poètes ne font qu'un peuple indivisible, ininterrompu. Leur parole est muette. À travers leș âges qui naissent et qui passent leur chant célèbre sans cesse un même vieux langage depuis longtemps perdu. [...] Ils se ressemblent par ce qu'ils taisent. (Leș poètes) (Poncet, 1996 : 186) Blaga fait de la mutité
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envahie, est tantôt chant qui ne veut pas écraser la corolle de merveilles du monde, tantôt psaume adressé au Démiurge absent, tantôt cri poussé pour exprimer le désarroi du poète accablé par le néant existentiel. Mais, le plus souvent, la parole est douloureuse et son antonyme, le silence, est le seul qui guérit. Jean Poncet trouve un admirable oxymore pour définir la poésie de Blaga : îl l'appelle " une parole de silence pour dire leș signes de l'indicible "858. * Leș
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poète accablé par le néant existentiel. Mais, le plus souvent, la parole est douloureuse et son antonyme, le silence, est le seul qui guérit. Jean Poncet trouve un admirable oxymore pour définir la poésie de Blaga : îl l'appelle " une parole de silence pour dire leș signes de l'indicible "858. * Leș débuts de la poésie de Blaga se trouvent sous le signe de la soif de connaissance. La première impulsion qui entraîne l'esprit du poète et le pousse à franchir le
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mots, le poète accepte de briser son mutisme inițial pour faire entendre son " chant " dans le monde, mais l'effort créateur le force de nouveau, une fois la maturité atteinte, à s'enfermer dans le silence originel, meilleur que toute parole prononcée, țel qu'il l'avoue dans le poème Taină inițiatului (Le secret de l'initié) : Omule, ți-aș spune mai mult, dar e-n zadar și-afară de-aceea stele răsar și-mi fac semn să tac și-mi
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lecteur francophone découvre en traduction un poète-philosophe sensible et doué, toujours préoccupé par " leș énigmes du monde "868. Andrea Genovese écrit, à propos de la diversité des poésies de Blaga, qu'" aucune [poésie] ne ressemble [à l'autre], toutes multiplient la parole, l'image, le portrait spéculaire "869. Aux lecteurs maintenant d'en juger. 3. 2. Pour une poésie philosophique ? Le danger des " lectures déformantes " Dans son étude La poésie de Lucian Blaga précédée d'une introduction à l'étude du lyrisme
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ou " métaphysique ". Leș concepts suggérés, qui représentent le noyau de șes théories des écrits philosophiques, ne șont, dans le cas de la poésie, que des " ponts " vers le mystère universel. Comme elle devient chant, tumulte, élégie, et, en fin de compte, " parole de silence ", cette poésie se place, par son originalité, au-delà de tout système de pensée. Elle est adressée à l'Être ; elle est censée toucher en même temps la sensibilité et la raison. Elle est culte du mystère, mais aussi
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poésie se place, par son originalité, au-delà de tout système de pensée. Elle est adressée à l'Être ; elle est censée toucher en même temps la sensibilité et la raison. Elle est culte du mystère, mais aussi, dirions-nous, culte de la Parole et de son opposé, le Silence. La poésie de Blaga, même și elle témoigne de la même vision sur le sensible et le transcendant que leș études philosophiques, trouve șes fondements dans le discours littéraire, dont la particularité stylistique la plus
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de nouveau, leș deux grandes sources linguistiques qui assurent une traduction ethnocentrique réussie de Faust. Pour synthétiser șes propos, Blaga reprend, vers la fin de son article, la question de la traduction de la poésie. Și la poésie est l'art de la parole, la traduction de la poésie est, à son tour, un art situé à mi-chemin entre l'interprétation et la création : Poezia a fost definită că arta a cuvântului. Niciodată o traducere notariala a poeziei nu e poezie. Traducerea poeziei este o
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se ia la întrecere cu originalul. "1027 Blaga montre vraiment une grande ouverture d'esprit en déclarant que la traduction de poésie est poésie à son tour. Îl prend aussi en compte l'éventuel échec du traducteur dû à la parole prononcée, c'est à dire à la complexité du signe : " Cel mai adesea traducerea, oricât de bună, rămâne inferioară originalului. Și nu e de mirare, căci poezia este prin definitie legată de "cuvânt". "1028 Une possible solution pour combler un
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en philosophie et esthétique au CNRS et collabore en même temps avec la Radio Free Europe où îl a deux émissions : " Actualitatea culturală românească " (" L'actualité culturelle roumaine ") et " Povestea vorbei (pagini uitate, pagini cenzurate, pagini exilate) " (" L'histoire de la parole (pages oubliées, pages censurées, pages exilées) ". Dans le volume Pitești, laboratoire concentrationnaire (1949-1952), publié en 1981, Virgil Ierunca dénonce le travail de " rééducation ", c'est-à-dire l'expérience de la terreur, utilisée comme moyen de destruction psychique dans la Roumanie communiste. Îl
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qu'un titre "1243. Premièrement, l'œuvre de Blaga s'inscrit dans la grande poésie universelle, s'imposant par son souffle particulièrement métaphysique. Une telle poésie originale doit être connue en France : Elle [la poésie de Blaga] offre à la parole poétique roumaine d'après la Grande Guerre l'occasion de se confronter avec leș autres poésies du vingtième siècle, mettant en exergue ce qu'elle a de potentialité et même de virtualité métaphysiques. [...] Au carrefour d'une confrontation universelle, l
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confrontation universelle, l'œuvre d'un poète de la dimension de Blaga constitue un support comparatif idéal.1244 George Astalos insiste sur le côté métaphysique de la création littéraire de cet " auteur aussi irréversiblement ancré dans la pensée philosophique que dans la parole poétique ". Îl met en évidence quelques particularités qui font l'originalité de l'œuvre de Blaga, dont " la technique du passage de la sensation à la réflexion ". Leș vers, au début purement descriptifs ou narratifs, dévoilent leș profondeurs de la pensée philosophique
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et par la culture au sein de laquelle elle a été produite. Et cela devient réalisable grace au travail des traducteurs, qui créent de véritables " ponts de transition " à travers leș langues et leș cultures. Pour conclure, nous laisserons la parole toujours à Jean Poncet qui, dans l'Avant-propos à l'anthologie de poésie roumaine Voix de Roumanie (Georges Astalos, Horia Bădescu, Cezar Ivănescu, Valeriu Stancu, Ioan Țepelea), parue aux éditions SUD en 1997, témoigne, une fois de pluș, de la relation
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pourtant des tolérances en ce qui concerne l'usage du tiret en français : par exemple, on peut le rencontrer seul, pour séparer nettement un groupe. Dans ce cas, îl représente " une sorte de changement d'allure dans le débit de la parole "1385, qui correspondrait, dans le cas du discours poétique, à une modulation de la voix du texte. Au niveau du microcontexte typographique, leș poèmes de Blaga se font remarquer par la présence généralisée du tiret trăit stylistique qui est, à notre
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défait quel portail ? S'ouvre quelle porte ? [...] quel ami coupe mon chemin ? Quel ennemi coupe mon pas ? (Couchant) (Miclău, 1978 : 337) [...] cuvântul unde-i că un nimb Să te ridice peste timp? (Ardere) (Blaga, 2010 : 248) [...] où se trouve la parole qui t'immortalise comme une auréole ? (Combustion) (Miclău, 1978 : 445) A cunoaște ce înseamnă? A iubi de ce ți-e teamă printre flori și-n mare iarbă? (Primăvară) (Blaga, 2010 : 391) Connaître qu'est-ce que c'est ? Aimer qu'est-ce que
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tu găsi-voi cândva cuvenitul sunet de-argint, de foc, si ritul unei rostiri egale în veci arderii tale ? (Ardere) (Blaga, 2010 : 248) Ô Être saurai-je trouver un jour le juste son argentin, la flamme et le rite d'une parole équivalente à tout jamais à ton incandescence ? (Incandescence) (Stolojan, 1992 : 111) Ô être pourrais-je jamais trouver le rite, le son incandescent, argenté d'une pure expression égale à ton éternelle combustion ? (Combustion) (Miclău, 1978 : 445) La question du moi lyrique
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terre sacrée. (Vous, leș montagnes, donnez-moi un corps) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 107-109) De nicăieri pământul nu m-a chemat. Sunt blestemat! (Cuvântul din urmă) (Blaga, 2010 : 129) Nulle part la terre ne m'a appelé. Maudit j'ai été. (La dernière parole) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 167) Leș solutions trouvées par la traductrice pour recréer la rime șont souvent forcées, de sorte que son texte apparaisse comme bizarre, déformé, voire même dépourvu de poéticité : Ei tac că roua. Că sămânță. Că un dor. Că
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și cuvânt. Ceru-și deschide un ochi în pământ. (Blaga, 2010 : 146) Sur la fontaine j'ai incliné mes paroles et mes pensées. Le ciel a ouvert un œil dans la terre. (Stolojan, 1992 : 69) Je penche sur la fontaine parole et pensée. Le ciel ouvre un œil dans la terre plongé. (Miclău, 1978 : 339) Analysant la traduction de Sanda Stolojan, on observe que, paradoxalement, après avoir recréé la rime dans leș trois premières strophes du poème, elle abandonne să démarche
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fată frumoasă e/mirajul din zariște/aurul graiului,/lacrima raiului." " Une belle fille c'est/de la vie la voûte,/le ciel du ciel/ornant l'anneau éternel. [...] Une belle fille c'est/de l'horizon la merveille,/l'or de la parole,/des larmes divines l'auréole. " (Catrenele fetei frumoase/Leș quatrains de la belle fille) (Miclău, 1978 : 553-555) ; " Une jeune fille c'est/l'azur de la vie,/le ciel du ciel,/le diamant sur l'anneau. [...] Une jeune fille c'est/le
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récurrent de Blaga) ; le nom " zariște " devient " l'infini ". La traductrice procède à une excroissance figurale, en ajoutant la métaphore " le clair des cieux " qui n'existe pas dans le texte de départ. aurul graiului Paul Miclău : l'or de la parole Jean Poncet : l'or du langage Paula Romanescu : l'or des mots La métaphore " aurul graiului " se prête à une traduction littérale : " l'or du langage ". Leș versions proposées par leș traducteurs reflètent avec fidélité le sens d'origine. lacrima
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