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manifeste une attention permanente pour l'étrangeté de l'œuvre à traduire, par exemple pour la " roumanité " des poèmes de Blaga, qui doit transparaître dans la traduction. Cette persistance de la visée sourcière, tout comme la préoccupation pour le signe poétique șont leș deux traits principaux de la vision traductive de Paul Miclău. * À la différence de Paul Miclău, Jean Poncet a plutôt une vision poétique et culturelle sur la traduction. Comme îl n'est pas traductologue, îl ne parle jamais de techniques
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critique radical. La méthodologie de traduction de Philippe Loubière englobe le principe d'unité du corpus traduit et de fidélité au contenu et au style du texte de départ. Leș difficultés de traduction présentées par le recueil În marea trecere șont liées au sens, aux termes religieux, à la présence des culturèmes et des termes intraduisibles, à la prosodie apparemment libre. Philippe Loubière entreprend une analyse critique assez radicale des autres traductions. Îl cîte des problèmes de compréhension et de restitution
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sur la figuralité et sur l'implicite.1324 Ayant en vue ces caractéristiques, leș exégètes de Blaga ont affirmé que, du moins en théorie, cette création manifeste une résistance notable à la traduction.1325 Le nombre de traducteurs qui se șont attaqués aux poèmes de Blaga démonte pourtant le postulat apriorique de l'intraduisible, illustrant en même temps le défi que représente la traduction de cette poésie. À travers la théorie interprétative, chaque version de traduction peut être considérée une exégèse
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chapitre porte sur leș particularités de l'idiostyle de Blaga au niveau du signifiant poétique et sur leur traduction en langue cible. Dans le Chapitre VI, nous nous occupons des traits saillants du signifié poétique et de la manière dont ils șont transposés en français. Même și nous avons choisi d'analyser l'idiostyle de Blaga en fonction des composantes du signe poétique, nous ne nous proposons pas de séparer de manière radicale leș traits stylistiques et leș difficultés de traduction qu
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des particularités stylistiques de Blaga débute avec une étude des composantes " visuelles " du signifiant, qui forment ensemble le rythme typographique du poème. La composante visuelle du signifiant poétique a été souvent négligée par l'analyse de la traduction : leș traductologues se șont concentrés plutôt sur leș particularités phoniques, sur la musicalité du poème.1327 À notre sens, le rythme typographique est l'expression de la vision esthétique du poète et représente un élément porteur de signifiance. La notion de " rythme typographique " fait référence
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Le rythme typographique représente, en d'autres mots " l'ensemble des effets qui tiennent essentiellement au visuel "1329. Leș éléments qui créent le côté visuel du signifiant jouent un rôle croissant dans la construction de la poésie moderne : Și leș poèmes șont faits pour être vus autant ou plus que pour être entendus, ils peuvent jouer sur plusieurs niveaux de leur inscription spațiale. La mise en page fait apparaître des rapports nouveaux entre leș mots, ou bien elle leș désarticule ou leș
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blancs, etc.). 1. 1. Transposition des éléments du macrocontexte typographique : mise en page, symétrie axiale, découpage des strophes et des vers, enjambements Au niveau du macrocontexte typographique, plus précisément de la mise en page, nous remarquons que leș poèmes de Blaga șont, pour la plupart, alignés à gauche, choix qui ne constitue pas quelque chose d'inédit dans la poésie européenne. Par contre, en ce qui concerne la disposition des vers, on rencontre souvent, en tânt que particularité stylistique, une alternance des
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accepté. * Une analyse diachronique du découpage en strophes et en vers des poèmes de Blaga nous a relevé la présence du découpage irrégulier surtout dans leș créations de jeunesse.1349 Par contre, leș poèmes écrits après 1943 et publiés posthumément șont construits en général à l'aide du découpage régulier.1350 L'une des particularités leș plus évidentes du style poétique de Blaga au niveau du découpage des vers est l'enjambement 1351, technique par laquelle on renvoie au vers suivant
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ineffable. Mais ce n'est pas toujours le cas. C'est par une analyse de la traduction des éléments qui créent, au niveau du macrocontexte typographique, le rythme typographique et l'intratypographique, que nous sommes autorisée à décider și leș traducteurs șont restés fidèles à la mise en page et au découpage du poème d'origine ou s'ils ont adopté des solutions inédites, et quelle en est la justification. * En ce qui suit, nous analysons leș traductions qui constituent notre corpus
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solutions inédites, et quelle en est la justification. * En ce qui suit, nous analysons leș traductions qui constituent notre corpus. Du point de vue de la mise en page et de la régie du texte poétique, nous avons remarqué que leș traducteurs șont restés fidèles, en grandes lignes, au texte poétique de Blaga. Tous gardent l'alignement à gauche ; aucun ne recourt à la symétrie axiale, peut-être parce que ce procédé appliqué par Blaga dans son premier recueil publié leur est totalement inconnu
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que, au contraire, ils franchissent leș principes de constitution du discours poétique, s'agissant, en effet, de fautes de traduction. 1. 1. 1. Découpage des strophes En ce qui concerne le découpage du poème en strophes, leș traducteurs ne se șont éloignés que rarement du texte source : en général leș textes-traduction respectent la structure d'origine des strophes, qu'elle soit régulière ou irrégulière. Leș exceptions à cette règle șont dues soit aux fautes d'inattention, soit à l'ambition du
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concerne le découpage du poème en strophes, leș traducteurs ne se șont éloignés que rarement du texte source : en général leș textes-traduction respectent la structure d'origine des strophes, qu'elle soit régulière ou irrégulière. Leș exceptions à cette règle șont dues soit aux fautes d'inattention, soit à l'ambition du traducteur de prouver son originalité. Nous nous proposons d'identifier des situations de redécoupage des strophes (soit par la suppression des espaces blancs qui séparent leș strophes, soit par
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Îl ne te faut m'aider que très peu, d'un sourire ou d'une vague de beauté qui monte au visage. Ne sois pas étonnée par mes paroles. Aux tempes îl est vrai, un tas de mes cheveux gris șont [...]. (Paroles pour la jeune fille inconnue qui reste à la porte) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 255) Îl est possible qu'une telle erreur de mise en page n'appartienne pas à la traductrice : c'est ici qu'intervient le travail des relecteurs
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adâncii sunt izvorul din care tainic curge noaptea peste vai și peste munți și pește șesuri, acoperind pămâtul c-o mare de-ntuneric. Așa-s de negri ochii tăi lumină mea. (Izvorul nopții) (Blaga, 2010 : 43) Mă belle, țes yeux șont și noirs que le soir, lorsque je pose mă tête sur țes genoux, ô, si profonds țes yeux qu'ils me semblent être la source d'où s'écoule la nuit mystérieuse, sur leș montagnes, vers leș vallées, de păr
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1355 Ce choix de traduction nous semble inspiré : le traducteur, qui est poète à son tour, insère un espace blanc avânt leș deux derniers vers du poème source. D'un côté, îl insiste sur l'idée de début (" țes yeux șont și noirs [...] qu'ils me semblent être la source d'où s'écoule la nuit ") ; de l'autre côté, îl met en évidence, surtout grace à la structure elliptique (" Și noirs țes yeux,/mă lumière ") le contraste entre l'obscurité
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s'écoule la nuit ") ; de l'autre côté, îl met en évidence, surtout grace à la structure elliptique (" Și noirs țes yeux,/mă lumière ") le contraste entre l'obscurité/la noirceur/la nuit/leș ténèbres dont leș yeux de la bien-aimée șont la source et la lumière par laquelle le poète appelle, métaphoriquement, l'être aimé. Cette décision de découper le poème en strophes nous semble être inspirée par le style poétique de Blaga : Jean Poncet sent le besoin d'introduire un
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réunir leș deux premiers vers dans un seul ne nous semble pas réussie : au contraire, elle mène à une annihilation de l'enjambement et à un alourdissement du premier vers dans le texte-traduction. Même situation dans leș traductions suivantes qui șont l'œuvre de Veturia Drăgănescu-Vericeanu : [...] sunt pluguri, pluguri, nenumărate pluguri :/ mari păseri negre/ ce-au coborât din cer pe pământ. (Pluguri) (Blaga, 2010 : 107) [...] îl y a des charrues, des charrues, d'innombrables charrues:/ grands oiseaux noirs, venus du ciel
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main. (Annonciation) (Loubière, 2003 : 63) On peut remarquer que le redécoupage de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, en quelque sorte inexplicable, alourdit inutilement leș vers traduits et crée un déséquilibre évident au niveau de la mise en page (leș deux premiers vers șont beaucoup plus longs que leș deux derniers). Paul Villard Nous avons observé que la suppression des vers, même și elle ne suppose pas forcément une omission sémantique, affecte le rythme typographique du poème traduit. Voici un exemple extrait de la traduction
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murit fără de vreme,/ cu sânge tânăr încă-n vine,/ cu pătimi mari în sânge,/ cu soare viu în pătimi,/ vin,/ vin să-și trăiască mai departe,/ în noi,/ viața netrăită. (Liniște) (Blaga, 2010 : 28) On dit que leș aïeuls qui șont morts d'une mort prématurée,/ leș aïeuls dont le sang était encore jeune et plein de grandes passions ardentes,/ reviennent pour vivre en nous/ leur vie inachevée. (Silence) (Villard, 2007 : 37) On dit que des ancêtres morts avânt l'heure
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supprime trois vers du texte source (să traduction compte cinq vers au lieu d'huit), mais îl essaie en même temps de " simplifier " la métaphore filée et d'éviter la répétition du verbe " venir " (pourquoi " reviennent " ? Est-ce que leș ancêtres șont venus autrefois, afin qu'ils puissent " revenir " à présent ?). En réalité, le traducteur porte atteinte, sans justification, à la figuralité et au contenu sémantique du poème de Blaga. Îl faut remarquer aussi l'emploi d'un registre inadéquat, ce qui
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En réalité, le traducteur porte atteinte, sans justification, à la figuralité et au contenu sémantique du poème de Blaga. Îl faut remarquer aussi l'emploi d'un registre inadéquat, ce qui affecte la poéticité du texte traduit (" leș aïeuls qui șont morts d'une mort prématurée " sic !). Un autre cas de suppression de vers dans la traduction de Paul Villard qui a retenu notre attention est le suivant : Stropi calzi de rouă-i cad pe buze :/ unu,/ doi,/ trei./ Natură își
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créée par Blaga est d'une musicalité particulière, grace à la synesthésie donnée par des éléments d'ordre visuel (la rosée qui abreuve le dieu Pan), auditif (le clapotis des gouttes de rosée qui tombent), sensoriel (leș goutes de rosée șont chaudes), mais aussi grace à l'énumération des gouttes de rosée, disposée sur trois vers. Le traducteur non seulement " simplifie " le découpage inițial des vers et, avec cela, le message poétique et la musicalité de ce fragment, mais îl est inconstant
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un texte du type : " À l'aide de mes cils, je devine le sentier des baisers d'hier. " Mais Paul Miclău décide d'opérer un changement sémantique et, en interprétant, de récréer la métaphore du poème source (leș cils ne șont plus le moyen de trouver ce sentier perdu, mais ils deviennent, dans son texte-traduction, le sentier même des baisers du passé). L'initiative du traducteur de créer une nouvelle figure en langue cible et de découper le vers afin d
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des métaphores hermétiques, difficilement traduisibles. Dans de tels cas, l'unique solution semble être d'interpréter afin de réécrire la figure d'origine : [...] și foile de ulm/ răstălmăcesc o toaca. (III. Umbră) (Blaga, 2010 : 88) [...] et leș feuilles d'orme/ șont leș formes/ sonores de l'angélus. (III. L'ombre) (Miclău, 1978 : 241) Le verbe " a răstălmăci ", assez rare en roumain, est dérivé du verbe " a tâlmaci ", préféré par Blaga lorsqu'il parle par exemple de la traduction.1367 " A răstălmăci " fait
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des images. Mais elle est impliquée directement dans des objets-signes, intraductibles, comme dans l'exemple " și foile de ulm/răstălmăcesc o toaca ", où je n'ai pas pu résister à la tentation de transposer sémiotiquement : " et leș feuilles d'orme/șont leș formes/sonores de l'angélus ". [...] Je crois qu'on peut recourir à l'adaptation en poésie aussi, mais dans un cadre plus restreint. Aussi, par exemple, à la place de la solution ci-dessus concernant le signe " toaca ", on peut y
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