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que l'organisation particulière du matériel verbal accorde au discours poétique son statut privilégié. En d'autres mots, la complexité du signe poétique est essentielle au fonctionnement du discours lyrique, car " toute similarité apparente dans le son est évaluée en terme de similarité ou de dissimilarité dans le sens "366. Cette " hésitation prolongée entre le son et le sens "367, dont parlait Valéry, constitue, sans doute, l'une des plus grandes difficultés lors du processus de traduction.368 À part la
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fait son unicité, étant destiné à un public privilégié. Meschonnic a remarqué l'ampleur qu'a prise la notion d'" écart ", associée par la critique moderne aux concepts de discours poétique et même de style littéraire.423 L'emploi du terme " écart " a comme origine un paradoxe formulé par leș théoriciens du langage, selon lequel le discours poétique est caractérisé plutôt à l'aide de catégories négatives, à căușe de son apparent refus des normes : La question se pose donc de
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contribution la fonction référentielle ; la poésie lyrique, orientée vers la première personne, est intimement liée à la fonction émotive ; la poésie de la seconde personne est marquée par la fonction conative "475. La présence de l'adjectif " lyrique " qui accompagne le terme " poésie ", s'explique, selon Jean Cohen, par l'analogie entre la poésie et la musique.476 En ce qui concerne le rapport entre le genre lyrique et leș autres genres discursifs, littéraires ou non-littéraires, on observe que le langage poétique
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est pas la littérature, mais la littérarité, c'est-à-dire ce qui fait d'une œuvre donnée une œuvre littéraire. "502 La science de la littérature diffère donc des autres sciences, grace à son objet particulier, qui est la littérarité. Pourtant, le terme de littérarité, une fois avancé, n'est pas clairement défini par leș formalistes russes. On peut se demander quelles șont leș caractéristiques du discours qui construisent la littérarité, car, à l'époque moderne, îl semble que la distance entre la
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ipso facto, à moins qu'il ne le soit déjà, poète lui-même ou, si l'on veut, poète "en abyme" "574, car îl faut créer comme le poète.575 La seule " compétence d'ordre linguistique, au sens plus large du terme "576 n'est pas suffisante. Une certaine maîtrise de l'art poétique est, elle aussi, nécessaire : [...] la traduction poétique ne peut se faire sans une connaissance approfondie des mécanismes qui régissent la création poétique. Ce qui signifie que tout est
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constitue pas en elle-même un argument pour l'intraduisible : On peut construire un rapport entre leș structures du signifiant, d'un texte de départ à să traduction-texte, là où l'opinion, opposant deux phonologies sur le plan de la langue, et terme à terme, conduit à l'intraduisible. En effet, on ne traduit pas une phonologie. Mais on ne traduit pas de la langue non plus, dans un texte.630 Par conséquent, au lieu de discuter, en théorie, d'intraduisible poétique, îl faut
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en elle-même un argument pour l'intraduisible : On peut construire un rapport entre leș structures du signifiant, d'un texte de départ à să traduction-texte, là où l'opinion, opposant deux phonologies sur le plan de la langue, et terme à terme, conduit à l'intraduisible. En effet, on ne traduit pas une phonologie. Mais on ne traduit pas de la langue non plus, dans un texte.630 Par conséquent, au lieu de discuter, en théorie, d'intraduisible poétique, îl faut analyser leș
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et depuis Henri Meschonnic, que soit traduit "le même par le même" "691. * Nous avons remarqué dans la Section 1. 2. 3. de ce chapitre que la notion de signifiance est pourtant difficile à théoriser. La définition la plus compréhensive du terme est fondée sur la théorie de Riffaterre : " C'est ce nouveau mode de production du sens qui a lieu à l'intérieur du texte, dans le jeu des forces que sous-tendent leș signifiants, qu'on appelle la signifiance, par opposition
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elle ouvre la voie à de multiples lectures et interprétations, toutes possibles.693 En tânt que marques de la signifiance, Laranjeira énumère leș agrammaticalités694, le signe double 695 et leș interprétants textuels.696 Surtout dans le cas de la traduction poétique, le terme de " signifiance " mérite une discussion à part, parce qu'elle acquiert des valences particulières, étant associée avec la prétendue " négativité " ou " obliquité " du message, que nous avons analysée dans la première pârtie de ce chapitre : Comprendre le texte comme une unité
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à des " plages d'intraduisibilité " parsemés dans le texte.730 C'est, par exemple, le cas du moț roumain " dor ", réputé être intraduisible : comme îl n'y a pas d'équivalent en français, le traducteur procédera à une décomposition du terme dans șes traits sémantiques et le traduira par " désir ", " nostalgie ", " chagrin ", " tristesse ", " mal d'aimer ", " amertume ", en fonction du trăit sémantique qui prédomine dans le contexte respectif. En son sens élargi, la compensation est appliquée au texte entier pour obtenir
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pe unde am putut. Am utilizat în vederea transpunerii atât texte în limba de obârșie, cât și traduceri în alte limbi, cănd limba originalelor îmi era cu totul necunoscută. "964 On observe que, pour désigner son travail, le poète-traducteur utilise le terme " transposition ", ce qui démontre la modernité de șa conception sur l'acte traductif. Dans la préface, Blaga explique que son ambition est loin de concevoir une anthologie systématique et complète de la poésie universelle : " Ambiția mea nu s-a îndreptat nici
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crescând. Căci m-am ostenit numai cu poezii ce mi-au stârnit încântarea, si care, prin tălmăcire, puteau să devină într-un fel ale mele, ale noastre, ale Românilor.970 Pencher son oreille vers l'Autre, au sens bermanien du terme, " annexer " cet Autre par la traduction revient, en quelque sorte, à transformer cet Autre en Soi, dans la conception de Blaga. Cela expliquerait aussi l'empreinte que l'on retrouve dans leș vers étrangers qu'il a traduits, empreinte qui
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une époque où la traductologie n'avait pas encore établi șes fondements, vision traductive qui mérite toute notre attention et que nous analysons dans la section qui suit. 5. 3. Lucian Blaga : vision traductive Blaga n'emploie que rarement le terme " traductions " pour désigner son travail traductif. On retrouve, par contre, dans son discours, le nom " tălmăciri ", qui constitue le titre de son recueil de traductions republié en 1975.980 La préférence du poète-traducteur pour ce moț nous semble intéressante pour
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republié en 1975.980 La préférence du poète-traducteur pour ce moț nous semble intéressante pour plusieurs raisons. Pour analyser ce choix de Blaga, îl faudrait recourir premièrement à l'étymologie : le substantif " tălmăcire " a comme origine le métier de " tâlmaci ", terme archaïque d'origine slave, qui désignait leș traducteurs/interprètes dans leș Pays Roumains au Moyen Âge.981 Le verbe " a tâlmaci " a une sémantique assez vaste par rapport au verbe classique " a traduce " : îl peut signifier " traduire ", " transposer ", " interpréter ", mais
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a tâlmaci " a une sémantique assez vaste par rapport au verbe classique " a traduce " : îl peut signifier " traduire ", " transposer ", " interpréter ", mais aussi " expliquer ", " clarifier ", " éclairer ", " déchiffrer ".982 " Tălmăcirea " serait donc le processus de traduction/transposition/interprétation ou son résultat ; le terme reste quand même difficilement transposable en français. Nous considérons que, par son sémantisme, le nom " tălmăcire " se situe plus proche de l'interprétation ou du déchiffrage que de la traduction proprement dite, fait illustré aussi par la vision traductive de Blaga
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son sémantisme, le nom " tălmăcire " se situe plus proche de l'interprétation ou du déchiffrage que de la traduction proprement dite, fait illustré aussi par la vision traductive de Blaga que nous analysons ci-dessous. De l'autre côté, l'emploi de ce terme assez rare en roumain pourrait témoigner de la modestie de Blaga en tânt que traducteur. Pour compléter cette analyse, îl faut préciser que, dans l'acception de Blaga sur la création littéraire, " tălmăcire " a aussi le sens d'exprimer, extérioriser des
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un cuvant neaoș românesc atârnă în cele din urmă de puterea creatoare de limbă a traducătorului sau a poetului.1005 Blaga propose une première technique de traduction : îl s'agit de la compensation par laquelle on ajoute au " néologisme sauveur " un terme local, cela contribuant à préserver la poéticité du texte source. En ce qui concerne le choix des termes et leur juxtaposition en traduction, cela dépend du pouvoir créateur du traducteur. Pour formuler une méthodologie de traduction du texte poétique, Blaga
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à la définition " numériste " que l'on retrouve dans la prosodie classique. Le rythme est conçu comme un simple élément formel, qui semble presque détaché de la signifiance du poème, Blaga étant plutôt préoccupé par la fidélité au strict sens du terme : " Cât privește "ritmurile", m-am ținut în general de cele ale originalului. Părțile de versificație liberă le-am tradus în ritmuri libere. Cele desfășurate într-o versificație strânsă în chingi clasice le-am respectat întocmai. Iar traducerea n-a avut
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poétique en français. On découvre également beaucoup de modulations 1157 dans l'autotraduction de Paul Miclău, ce qui démontre que, lors du passage au français, îl change d'optique en fonction de la vision que cette langue imprime au monde : le terme roumain " dor ", réputé être intraduisible, est interprété en fonction du contexte comme une " nostalgie " ; le moț " bob " devient " brin " dans l'autotraduction.1158 Le travail interprétatif, tout comme l'absence de la correspondance totale entre leș deux versions est à remarquer
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du texte de Blaga est, pour le traducteur, l'emprunt, qui constitue " la voie directe de résoudre leș différences linguistiques, mais aussi sémiotiques "1177. Miclău donne l'exemple du culturème " haïdouc ", introduit en français par Panaït Istrati ; selon lui, ce terme pourrait parler au public français de la roumanité des poèmes de Blaga : Par exemple, la traduction du poème Le haïdouc de Blaga contribuerait à consolider en français le moț roumain, mais surtout l'image du haïdouc comme signe d'une entité
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invisible, le terrestre et le céleste, le réel et le mystique qui me fit choisir pour titre de l'anthologie parue chez SUD : Le chant de la terre et des étoiles. "1218 Notons au passage qu'Alexandra Indrieș désigne par le terme " seuil lyrique " leș incipits des poèmes de Blaga, qui ont la particularité de placer le tableau dans un cadre tellurique, concret.1219 * Îl convient maintenant d'analyser l'influence de la création de Blaga que Jean Poncet avoue avoir ressentie dans
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avoir entrepris ce travail pour son goût de la poésie et pour le grand intérêt qu'il porte à Lucian Blaga.1290 La création poétique de Blaga est différente, dans la vision de Loubière, de la poésie moderne au sens stricte du terme ou de la poésie philosophique. Îl ne faut pas oublier que le poète roumain " était philosophe, et să poésie, très éloignée de toute rhétorique, est imprégnée d'une spiritualité exprimant le refus d'une religion de l'abstrait et nostalgique du
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qui dans le vers et autour du vers fait sens. L'attention portée au lecteur ensuite exige de s'assurer que ce que le lecteur croit avoir compris est précisément et correctement rendu, et de préférence bellement. Mener à ce terme ce travail nous a fait comprendre que, pour tenter de traduire un langage poétique, îl fallait respecter une méthode, même și ce fut notre cas à l'origine on peut parvenir à la définir par une forme naturelle d'intuition
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blanc matérialisé dans le découpage du vers ou de la strophe et dans la présence du tiret entraîne le lecteur de Blaga dans une lecture horizontale, active, qui laisse le message poétique toujours ouvert.1335 Par conséquent, nous avons choisi le terme " intratypographique " pour désigner de tels espaces blancs, ces " pauses lyriques " que l'on retrouve dans la poésie de Blaga et qui renvoient au domaine de l'indicible.1336 * L'analyse du corpus a comme objet, dans un premier temps, la
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être qualifié de manque de fidélité au texte de départ. Nous avons remarqué dans la traduction de Jean Poncet un découpage en strophes là où le poème en roumain est constitué d'un seul " bloc typographique ", au sens neutre du terme : Frumoaso, ți-s ochii atât de negri încât seara când stau culcat cu capu-n poala ta îmi pare, că ochii tăi, adâncii sunt izvorul din care tainic curge noaptea peste vai și peste munți și pește șesuri, acoperind pămâtul
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