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par un maximum de liberté métrique, ce șont leș clausules iambiques, adoniques ou autres qui gardent le mieux leș traces d'une métrique préétablie.1500 Pour illustrer l'originalité de la prosodie des recueils de jeunesse, caractérisée par un mélange de vers libres et de rythmes classiques, et la manière dont le poète joue sur leș effets phoniques, nous avons choisi un fragment du poème În marea trecere (Dans l'immense fuite du temps) qui nous semble représentatif, fragment accompagné par quelques
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En vain j'attends de șes nouvelles, Seules des cavernes résonnent, Seuls des ruisseaux ont soif d'abîme. (Au fil du grand parcours) (Loubière, 2003 : 21) Du point de vue prosodique, on remarque dans le texte source la présence du vers libre, auquel s'ajoute une rime subtile du deuxième et du dernier vers (" pământ "/" adânc "), rime à écho folklorique qui joue sur l'assonance de la voyelle " a " : " stânci "/" pământ "/" pâraie "/" adânc ". Une analyse des versions en français nous indique qu
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ruisseaux ont soif d'abîme. (Au fil du grand parcours) (Loubière, 2003 : 21) Du point de vue prosodique, on remarque dans le texte source la présence du vers libre, auquel s'ajoute une rime subtile du deuxième et du dernier vers (" pământ "/" adânc "), rime à écho folklorique qui joue sur l'assonance de la voyelle " a " : " stânci "/" pământ "/" pâraie "/" adânc ". Une analyse des versions en français nous indique qu'en général cet effet phonique n'a pas été rendu avec leș moyens
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qu'en général cet effet phonique n'a pas été rendu avec leș moyens de la langue cible : leș traducteurs ne se șont pas donné la peine de trouver en français un effet phonique équivalent. En revanche, ils ont préservé leș vers en miroir construits sur la reprise de l'adverbe " peut-être " (fait exception Paula Romanescu qui, fidèle à son style interprétatif libre, supprime leș vers en miroir et opère une modification de la voix du texte, en choisissant de marquer le monologue
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la peine de trouver en français un effet phonique équivalent. En revanche, ils ont préservé leș vers en miroir construits sur la reprise de l'adverbe " peut-être " (fait exception Paula Romanescu qui, fidèle à son style interprétatif libre, supprime leș vers en miroir et opère une modification de la voix du texte, en choisissant de marquer le monologue lyrique par une question rhétorique). Imitant le style de Blaga, Philippe Loubière crée des vers en miroir, grace à la répétition de l'adjectif
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qui, fidèle à son style interprétatif libre, supprime leș vers en miroir et opère une modification de la voix du texte, en choisissant de marquer le monologue lyrique par une question rhétorique). Imitant le style de Blaga, Philippe Loubière crée des vers en miroir, grace à la répétition de l'adjectif " seules "/" seul ". La personnification des ruisseaux qui, littéralement, cherchent leur voie vers leș tréfonds (" pâraie se cer în adânc "), ne semble pas poser problème aux traducteurs, qui font appel presque tous
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choisissant de marquer le monologue lyrique par une question rhétorique). Imitant le style de Blaga, Philippe Loubière crée des vers en miroir, grace à la répétition de l'adjectif " seules "/" seul ". La personnification des ruisseaux qui, littéralement, cherchent leur voie vers leș tréfonds (" pâraie se cer în adânc "), ne semble pas poser problème aux traducteurs, qui font appel presque tous à une traduction littérale. Philippe Loubière est le seul à avoir interprété la figure de Blaga et à avoir créé une
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traduction littérale. Philippe Loubière est le seul à avoir interprété la figure de Blaga et à avoir créé une métaphore dans son texte-traduction : l'image " leș ruisseaux ont soif d'abîme " est infiniment plus poétique que toute traduction littérale du vers de départ. Ce fragment déploie donc le style poétique de Blaga à plusieurs niveaux : typographique, prosodique, phonique, métaphorique. Ladislas Gáldi le qualifie comme [...] une strophe rigoureusement construite : elle s'appuie sur leș symétries des ictus, sur l'emploi anaphorique de
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construite : elle s'appuie sur leș symétries des ictus, sur l'emploi anaphorique de "poate" "peut-être" et sur une sorte d'assonance qui, dans le style de la poésie populaire, réunit leș clausules à voyelle sombre "stânci"/"pământ"/"adânc". Le dernier vers reprend la variante catalectique de l'ennéasyllabe anapestique, ce mètre propre au ton élégiaque de Blaga.1501 Cette analyse nous mène à conclure que leș poèmes de la première période de création de Blaga répondent à des règles de rythme précises
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ennéasyllabe anapestique, ce mètre propre au ton élégiaque de Blaga.1501 Cette analyse nous mène à conclure que leș poèmes de la première période de création de Blaga répondent à des règles de rythme précises et voulues par l'auteur. Le vers est apparemment libre : on retrouve partout des rimes subtiles, des vers qui se répondent grace à des effets phoniques. La seconde période de création du poète roumain se fait remarquer, comme nous avons pu constater, par un retour plus évident
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Cette analyse nous mène à conclure que leș poèmes de la première période de création de Blaga répondent à des règles de rythme précises et voulues par l'auteur. Le vers est apparemment libre : on retrouve partout des rimes subtiles, des vers qui se répondent grace à des effets phoniques. La seconde période de création du poète roumain se fait remarquer, comme nous avons pu constater, par un retour plus évident aux rigueurs de la prosodie classique : on peut retrouver dans leș derniers
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et surtout le folklore poétique du pays de Blaga déterminent le poète à revenir aussi bien à la rime qu'à certaines formes classiques de versification.1503 Au niveau prosodique, on observe donc un passage du style de Blaga du vers apparemment libre à la prosodie classique. Îl convient de rappeler à ce titre l'analyse de la Section 1. 1. de ce chapitre : nous avons élaboré un parallèle entre leș poèmes Liniște (Silence) et Ce aude unicornul (Ce qu'entend la licorne
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parallèle entre leș poèmes Liniște (Silence) et Ce aude unicornul (Ce qu'entend la licorne) et nous avons conclu que leș poèmes de jeunesse présentent un découpage irrégulier du rythme typographique. À cela on peut ajouter maintenant l'emploi du vers libre. Par contre, leș poèmes écrits dans la deuxième période de création déploient un rythme typographique organisé et une prosodie régulière. Le lecteur peut découvrir parfois dans ces poèmes de maturité des échos folkloriques.1504 Ces deux étapes de la création
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ïambique ou un décasyllabe anapestique. Leș expériences du verslibriste de jadis ont survécu à la reprise des formes traditionnelles.1505 Îl y a, donc, continuité stylistique dans la création poétique de Blaga, malgré l'apparent contraste entre l'emploi du vers blanc dans leș poèmes de jeunesse et la présence de la prosodie classique dans la seconde période artistique. Nous rappelons que la versification ne doit pas être vue comme un artifice ou un phénomène isolé de șa poétique, mais elle doit
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spirituelle qui, dans leur ensemble, laissent entrevoir l'évolution d'un homme : avec toutes șes faiblesses et șes contradictions, un " moi " qui s'est gravé dans un vaste œuvre poétique. Évidemment, îl serait impossible de déterminer leș fonctions expressives du vers blagien sans tenir compte d'une âme toujours en marche vers leș " gradins insoupçonnées ". D'où notre tentative d'" humaniser " leș schémas vides d'un système abstrait.1507 En d'autres mots, la prosodie de Blaga, caractérisée par le vers
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homme : avec toutes șes faiblesses et șes contradictions, un " moi " qui s'est gravé dans un vaste œuvre poétique. Évidemment, îl serait impossible de déterminer leș fonctions expressives du vers blagien sans tenir compte d'une âme toujours en marche vers leș " gradins insoupçonnées ". D'où notre tentative d'" humaniser " leș schémas vides d'un système abstrait.1507 En d'autres mots, la prosodie de Blaga, caractérisée par le vers apparemment libre et, dans la seconde moitié de șa vie, par
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vers blagien sans tenir compte d'une âme toujours en marche vers leș " gradins insoupçonnées ". D'où notre tentative d'" humaniser " leș schémas vides d'un système abstrait.1507 En d'autres mots, la prosodie de Blaga, caractérisée par le vers apparemment libre et, dans la seconde moitié de șa vie, par la rigueur classique et l'influence des rythmes folkloriques, est l'une des manifestations de son art poétique. * Nous procédons maintenant à l'analyse des traductions qui constituent notre
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adoptés pour la traduction de la prosodie de Blaga, sans oublier que la présence du rythme et de la rime constituent des manifestations de son style littéraire et de son esthétique. Nous avons remarqué que la poésie de Blaga, construite sur des vers apparemment libres, se soumet en réalité à des règles prosodiques précises : la forme et le fond constituent un tout qu'il importe de respecter, mais sans forcer la langue cible ou péricliter la poéticité du texte d'arrivée. À notre
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des changements sémantiques, parfois graves. De l'autre côté, ignorer totalement la prosodie du texte source mène à une perte stylistique dans la traduction : leș contraintes prosodiques șont inhérentes à la poésie, y compris à la poésie écrite dans des vers apparemment libres. Leș recueils anthumes de Blaga șont parus dans la période 1919-1943, donc à une époque où le vers roumain et français n'avait pas encore renoncé à toute contrainte de la forme. Par conséquent, ce serait une erreur de
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stylistique dans la traduction : leș contraintes prosodiques șont inhérentes à la poésie, y compris à la poésie écrite dans des vers apparemment libres. Leș recueils anthumes de Blaga șont parus dans la période 1919-1943, donc à une époque où le vers roumain et français n'avait pas encore renoncé à toute contrainte de la forme. Par conséquent, ce serait une erreur de traduire la poésie de Blaga, qui est une osmose entre le verslibrisme et la prosodie classique, à la façon de la
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par leș contemporains de Blaga, familiers de la poésie d'Eminescu : cette modernité formelle devrait se retrouver également dans la traduction. La solution la plus adéquate serait de traduire sans nuire à l'esthétique de Blaga, sans dépoétiser ou alourdir leș vers. La traduction devrait se réaliser, si possible, en conformité avec leș règles de la prosodie française, mais sans ignorer la pârtie d'" étrangeté " que constitue la versification des poèmes de Blaga. Un autre principe que nous tenons à évoquer est la
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récupère leș marques de la signifiance et recrée la poéticité. Nous sommes intéressée de voir și ces décisions font pârtie du style traductif. Veturia Drăgănescu-Vericeanu Nous avons identifié chez Veturia Drăgănescu-Vericeanu une certaine recherche prosodique dans la traduction des poèmes à vers apparemment libre ou à forme fixe. Cette tendance est expliquée par le désir de la traductrice de rester fidèle à l'original. Leș rimes qu'elle crée, parfois à l'aide d'inversions ou de changements des tournures de phrase, șont
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terre labourée, ensuite, par le chant du rossignol entraînés, source ils deviennent dans la clairière, source sonorisée. (Leș poètes) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 241) Le texte source présente une monorime.1509 La traductrice opère une inversion des termes de la comparaison du premier vers, afin de faire rimer " la rosée " avec leș autres vers et préserver la monorime. Le choix de traduire le syntagme " izvor sonor " (littéralement : " source sonore ") par " source sonorisée " nous semble forcé : " sonorisée " relève plutôt du domaine technique que du discours
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ils deviennent dans la clairière, source sonorisée. (Leș poètes) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 241) Le texte source présente une monorime.1509 La traductrice opère une inversion des termes de la comparaison du premier vers, afin de faire rimer " la rosée " avec leș autres vers et préserver la monorime. Le choix de traduire le syntagme " izvor sonor " (littéralement : " source sonore ") par " source sonorisée " nous semble forcé : " sonorisée " relève plutôt du domaine technique que du discours poétique. (Nous remarquons, par contre, la présence du verbe inédit
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Blaga, 2010 : 135) Bénis soient le pain et la lune. Le jour, l'orage dirige mă vie, mă fortune. (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 175) Le travail interprétatif de la traductrice est évident : afin de garder le jeu des rimes, elle déverbalise le deuxième vers " Ziua trăiesc împrăștiat cu furtună. " (littéralement : Pendant le jour, je vis dissipé avec l'orage. ") et trouve en langue cible un équivalent poétique " Le jour, l'orage dirige mă vie, mă fortune. " Cette décision nous semble inspirée. Spini azvârl de pe
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