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în cercuri mă desfac. (Heraclit lângă lac) (Blaga, 2010 : 113) De la rive je lance dans le lac des épines et avec elles, en cercles je me dissémine. (Héraclite près du lac) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 141) Une traduction strictement littérale de ces vers aboutirait, à notre sens, à une perte de poéticité. La traductrice prête attention au choix des termes : le verbe " disséminer " contribue à préserver à la fois la rime et la poéticité dans le texte-traduction. Hrănim cu ea nu știm ce
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rime commence à avoir une place dominante dans la poétique de Blaga. On remarque pourtant qu'il ne s'agit pas d'un poème à rime classique : leș quatre premières strophes jouent sur la rime du deuxième et du quatrième vers ; l'avant-dernière strophe présente une rime croisée classique 1515, tandis que dans la dernière strophe le poète décide d'introduire un changement inattendu du modèle prosodique antérieur, faisant en sorte que le premier vers rime avec le dernier. Veturia Drăgănescu-Vericeanu
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rime du deuxième et du quatrième vers ; l'avant-dernière strophe présente une rime croisée classique 1515, tandis que dans la dernière strophe le poète décide d'introduire un changement inattendu du modèle prosodique antérieur, faisant en sorte que le premier vers rime avec le dernier. Veturia Drăgănescu-Vericeanu s'avère être inconstante dans șes choix : elle respecte le modèle prosodique de la première, deuxième, quatrième et sixième strophe, mais l'abandonne dans le cas de la troisième strophe (sauf și, dans la vision de la
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șont parfois discutables, par exemple quand elle décide d'ajouter des unités de traduction et force la langue d'arrivée : " au dessus des eaux premières nées ". La cinquième strophe déploie une rime croisée incomplète (seulement le deuxième et le dernier vers riment). Par contre, si l'on analyse la traduction de Paul Miclău, on remarque une plus grande fidélité au poème source en termes de versification (fait exception l'avant-dernière strophe, qui présente toujours une rime croisée incomplète). Du point de
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exemple dans la traduction publiée en 1974 des mots prosaïques (*" se déclancher "/" se déclencher ", en parlant du vent, " observer "), des maladresses au niveau de la grammaire (l'imparfait " tu criais " ; l'adjectif " existante " qui provient d'un gérondif et alourdit le vers, tout comme le gérondif " se trouvant "), des traductions purement littérales (" imaginaire flûte à vent ", " l'herbe du ciel "), des démétaphorisations par paraphrase (" leș voûtes de țes midis șont incurvées ", explication trop longue, maladroite). En revanche, dans la traduction qui date
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cas, à un double artifice : d'un côté, îl ajoute l'épithète " blanche " à son texte-traduction, afin qu'il rime avec " déclenche " ; de l'autre côté, îl opère une compensation : dans să version, c'est l'avant-dernier et le dernier vers qui se répondent, à la différence du texte source, où le jeu des rimes est beaucoup plus " espacé ". Printre ziduri ceasul umbrelor mă-ncearcă. Se desface care poartă? Se deschide care ușa? Ies vârstele și-mi pun pe cap aureola
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portail ? S'ouvre quelle porte ? L'heure des ombres m'entoure dans șes méandres. Leș âges sortent et mettent sur mă tête une auréole de cendres. (Couchant) (Miclău, 1978 : 337) Le traducteur opère une inversion du premier et du troisième vers du texte source afin de recréer la rime. Să traduction du vers " Printre ziduri ceasul umbrelor mă-ncearcă. " (littéralement : " Parmi leș murs l'heure des ombres me tente. ") par " L'heure des ombres m'entoure dans șes méandres. ", résultat de
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șes méandres. Leș âges sortent et mettent sur mă tête une auréole de cendres. (Couchant) (Miclău, 1978 : 337) Le traducteur opère une inversion du premier et du troisième vers du texte source afin de recréer la rime. Să traduction du vers " Printre ziduri ceasul umbrelor mă-ncearcă. " (littéralement : " Parmi leș murs l'heure des ombres me tente. ") par " L'heure des ombres m'entoure dans șes méandres. ", résultat de son travail interprétatif, est tout à fait poétique. Ci arătările și toată
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légende. (Leș parents) (Miclău, 1978 : 487) (abba) Le jeu de la rime est préservé grace à une double démarche : d'un côté, le nom " rădăcinile " (littéralement " leș racines ") est interprété comme " leș pivots souterrains ", métaphore inédite ; de l'autre côté, le vers " ne prelungim pe sub pământ " (littéralement : " nous nous prolongeons sous la terre ") est déverbalisé et traduit par " nous prolongeons la légende ". Du point de vue sémantique, cette deuxième solution de traduction représente un écart du sens source ; du point de vue
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1992 : 71) La traduction de Paul Miclău illustre ce que l'on peut appeler " sacrifier en traduction le contenu pour la forme " : afin de garder la rime embrassée du texte source, le traducteur découpe le syntagme " mă manche " en deux vers différents. Son texte est dépoétisé, voire maladroit, par rapport à la traduction plus naturelle de Sanda Stolojan, qui décide de préserver seulement la rime du premier et du dernier vers afin de ne pas altérer le message poétique. Globalement, l
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source, le traducteur découpe le syntagme " mă manche " en deux vers différents. Son texte est dépoétisé, voire maladroit, par rapport à la traduction plus naturelle de Sanda Stolojan, qui décide de préserver seulement la rime du premier et du dernier vers afin de ne pas altérer le message poétique. Globalement, l'effort de Paul Miclău de reconstruire la rime en langue cible est méritoire. Îl est le seul traducteur à avoir transposé en français un bon nombre de poèmes de Blaga
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un bon nombre de poèmes de Blaga à prosodie fixe et à avoir tenté de préserver cette prosodie dans la langue cible. Și, par ailleurs, să tentative n'a pas un grand succès, cette perte est compensée par d'autres vers admirablement traduits : De argint se făcură, o treptele, frunțile martore pure izvoadelor din univers. Iar noi ne ghiceam izbăviți din penumbre că două fapturi de matase în mers. În ceasul acela înalt, de-alchimie cerească, silirăm luna și alte vreo
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et du rythme dans la deuxième strophe. À remarquer aussi dans la traduction de la première strophe l'omission des unités de traduction " ne ghiceam " (littéralement : " nous nous devinions ") et " izbăviți " (littéralement : " délivrés), pour des raisons de conservation de la mesure du vers. Pietre-n cale, mereu pietre. Nime-n beznă nu mă-ndreaptă. Pan' la tine nicio piatră nu mai vreasă-mi fie treaptă. Pietre sunt și iarăși pietre. Pe poteca mea de dor, greu se lasă, greu se lasă Dumnezeul pietrelor. (Cântec
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observé une recherche d'ordre mélodique chez Paul Miclău : comme îl est soucieux de la rime, îl essaie également de trouver, si possible, un rythme équivalent en français. Parfois, en traduction, îl lui arrive de raccourcir le nombre de syllabes du vers d'origine, sans affecter la poéticité du texte : A cunoaște. A iubi. Înc-odată, iar și iară, a cunoaște-nseamnă iarnă, a iubi e primăvară. Înc-odată, iar și iară, a iubi e primăvară. (Primăvară) (Blaga, 2010 : 391) Connaître. Aimer. Encore, toujours
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Aimer, c'est le printemps. (Printemps) (Miclău, 1978 : 525-527) 7 syllabes > 5 syllabes 8 syllabes > 6 syllabes 8 syllabes > 6 syllabes 8 syllabes > 6 syllabes Le traducteur imprime une autre cadence aux poèmes traduits, par la modification de la mesure des vers (le nombre de syllabes contenues par chaque vers en français est diminué). Cela n'affecte pourtant pas le rythme ou la musicalité du texte d'arrivée. Nicio suferință nu-i asa de mare Să nu se preschimbe în cantare. (Catren
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525-527) 7 syllabes > 5 syllabes 8 syllabes > 6 syllabes 8 syllabes > 6 syllabes 8 syllabes > 6 syllabes Le traducteur imprime une autre cadence aux poèmes traduits, par la modification de la mesure des vers (le nombre de syllabes contenues par chaque vers en français est diminué). Cela n'affecte pourtant pas le rythme ou la musicalité du texte d'arrivée. Nicio suferință nu-i asa de mare Să nu se preschimbe în cantare. (Catren) (Blaga, 2010 : 439) Aucun malheur n'est și
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nu se preschimbe în cantare. (Catren) (Blaga, 2010 : 439) Aucun malheur n'est și grand qu'il ne se transforme en chant. (Quatrain) (Miclău, 1978 : 549) 12 syllabes > 7 syllabes 10 syllabes > 8 syllabes Afin de reconstruire la mesure des vers, le traducteur et obligé parfois à ajouter des mots supplémentaires, ce qui mène à un changement sémantique, voire même à une modification de la voix du texte : Greul cel mai greu, mai mare, fi-va capătul de cale. (Greerușa) (Blaga, 2010
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capătul de cale. (Greerușa) (Blaga, 2010 : 419) Pourtant le plus lourd c'est la fin de notre pénible chemin. (Le grillon) (Miclău, 1978 : 541) Le traducteur introduit dans le texte cible l'épithète " pénible ", afin de garder la mesure des vers. Ce choix traductif modifie pourtant la voix du poème de départ, parce qu'il y ajoute une note plus pathétique. L'analyse de la traduction de Paul Miclău nous autorise à conclure que le traducteur est très attaché à la forme
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la fidélité à la prosodie source fait pârtie, par conséquent, de son style traductif. Sanda Stolojan Sanda Stolojan ne se propose pas de rendre de manière fidèle la prosodie des poèmes de départ : dans le cas de quelques poèmes à vers apparemment libre ou à prosodie fixe, îl n'y a aucune recherche d'équivalence formelle dans să traduction.1522 D'autres poèmes traduits témoignent, par contre, une certaine préoccupation de la traductrice pour la forme sonore.1523 L'effort de la traductrice
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iarbă cu miile. (Peisaj transcendent) (Blaga, 2010 : 144) On entend sonner par milliers sous leș feuilles des cloches ou peut-être des cercueils. (Paysage transcendant) (Stolojan, 1992 : 67) La traductrice surprend parfois le lecteur par des rimes inédites, même și leș vers source ne riment pas : Între răsăritul de soare și-apusul de soare sunt numai țină și rană. (Psalm) (Blaga, 2010 : 104) De l'aube au crépuscule je ne suiș que fange et blessure. (Psaume) (Stolojan, 2010 : 25) En revanche, dans
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de soare și-apusul de soare sunt numai țină și rană. (Psalm) (Blaga, 2010 : 104) De l'aube au crépuscule je ne suiș que fange et blessure. (Psaume) (Stolojan, 2010 : 25) En revanche, dans le cas d'autres poèmes à vers apparemment libre, mais qui, à un certain moment, présentent des rimes inattendues, Sanda Stolojan ignore leș sonorités, peut-être par crainte de ne pas forcer la langue cible à se soumettre dans leș mêmes moules prosodiques que la langue source. On
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peut-être par crainte de ne pas forcer la langue cible à se soumettre dans leș mêmes moules prosodiques que la langue source. On peut comparer să version à celle de Paul Miclău, qui recrée la rime et la mesure des vers : Poduri vor tăcea. Din clopote avântul va cădea. (Semne) (Blaga, 2010 : 130) L'élan des cloches retombera et ce seră le silence des ponts. (Signes) (Stolojan, 1992 : 53) Leș ponts se tairont. Des cloches leș élans retomberont. (Signes) (Miclău, 1978
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destin. L'automne blessé saigne sur un ancien aller. Parmi leș longues ombres j'ajourne mă destinée. Spre nu știu ce sfârșit un zbor s-a întins. Cu pâlpâit de sfeșnic un copac s-a stins. Un vol d'oiseaux s'étire vers je ne sais quelle fin. Comme un cierge qui vacille un arbre s'est éteint. Un vol s'est étendu vers je ne sais quelle fin. Comme un bougeoir qui vacille un arbre s'est éteint. În fântână mi-aplec
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zbor s-a întins. Cu pâlpâit de sfeșnic un copac s-a stins. Un vol d'oiseaux s'étire vers je ne sais quelle fin. Comme un cierge qui vacille un arbre s'est éteint. Un vol s'est étendu vers je ne sais quelle fin. Comme un bougeoir qui vacille un arbre s'est éteint. În fântână mi-aplec gând și cuvânt. Ceru-și deschide un ochi în pământ. (Blaga, 2010 : 146) Sur la fontaine j'ai incliné mes paroles
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contrainte. Le poète-traducteur transpose leș poèmes à prosodie classique de Blaga en conformité avec le style de la poésie moderne, voire avec să propre vision esthétique, renonçant presque complètement aux rimes.1524 En ce qui concerne la traduction des poèmes à vers apparemment libre, îl n'y a aucune recherche prosodique 1525, sauf leș deux exemples ci-dessous : [...] și tresari îndurerat, paianjenul s-a-ncreștinat. (V. Paianjenul) (Blaga, 2010 : 90) [...] abattu îl tressaillit, l'araignée s'était convertie. (V. L'araignée) (Poncet, 1996 : 88) Cu
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