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Îngenunchez în vânt. " " Je m'agenouille dans le vent. " (Epilog/Épilogue) (Stolojan, 1992 : 119). Une image qui réunit le rituel chrétien du baptême et le thème récurrent de la terre est la suivante : " Botează-mă cu pământ. " Leș versions en français șont leș suivantes : " Baptise-moi avec de la terre. " (Călugărul bătrân îmi șoptește din prag/Le vieux moine me murmure sur le seuil) (Miclău, 1978 : 273) ; " Fais-moi baptême avec de la terre. " (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 137) ; " Baptise-moi dans la poussière. " (Le vieux moine sur le
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départ comprend des références culturelles, le traducteur doit trouver leș moyens de transmettre ces éléments dans la langue cible, pour ne pas aboutir au nivellement du contenu source.1568 Leș culturèmes que l'on retrouve dans la poésie de Blaga șont liés à la culture villageoise roumaine. Nous avons distingué trois champs sémantiques auxquels appartiennent leș termes marqués par la culture source : leș instruments musicaux traditionnels ; le domaine agricole/leș occupations paysannes/le paysage rural ; la maison paysanne roumaine. Leș instruments
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Air de syrinx) (Poncet, 1996 : 86). On remarque la préférence de Jean Poncet pour le terme " syrinx ", qui désigne une flûte à sept tuyaux. Pourtant, le terme est assez rarement employé en français. D'autres instruments musicaux évoqués par Blaga șont " cornul " et " tulnicul ". Le premier est un instrument à vent, employé surtout par leș gardes forestiers, tandis que le dernier est un long instrument à vent, utilisé par leș bergers (îl est, en quelque sorte, synonyme de " bucium " " buccin "). Analysant
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leurs vêtements, ils trempaient leș plantes dans l'eau pour mieux séparer leș fibres. Ce procédé s'appelle " rouissage ". La coutume était de lire l'avenir dans leș fibres mouillées.1569 Leș versions que donnent leș traducteurs à cette image șont en général littérales : " O de ce-am tălmăcit vremea și zodiile/altfel decât babă ce-și topește cânepă în baltă ? " " Ô, pourquoi ai-je interprété le temps et le zodiaque/autrement que la vieille qui rouit le chanvre dans l'étang
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leș serpents brisés à l'aube/ Par leș bâtons des bergers.* " (Faiblement sur le seuil m'appelle le vieux moine) (Loubière, 2003 : 31). *Le poète fait allusion à une croyance roumaine rurale, à savoir que leș serpents, notamment lorsqu'ils șont frappés à mort par l'homme, ont la particularité de ne succomber qu'après le coucher du soleil. Cette solution facilite la lecture et, en plus, offre au public cible un indice sur le folklore roumain.1570 Leș éléments qui
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l'homme, ont la particularité de ne succomber qu'après le coucher du soleil. Cette solution facilite la lecture et, en plus, offre au public cible un indice sur le folklore roumain.1570 Leș éléments qui individualisent le relief roumain șont parfois adaptés à la langue cible. Par exemple, le régionalisme " muncel " (littéralement : " colline ", " petite montagne ") est traduit par " le puy " (Trezire/Réveil) (Miclău, 1978 : 411). Par contre, le syntagme " țara de sus ", qui fait allusion à la Bucovine, région historique
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2003 : 71) ; " des tombes " (L'âme du village) (Loubière, 2003 : 41). La version de Sanda Stolojan est ambigüe (le terme de comparaison manque), tandis que celle de Jean Poncet s'écarte du sens d'origine : dans să vision, leș tombes șont situées " là-haut ". Une difficulté de traduction est constituée par le nom roumain " ulița ", qui désigne une route étroite qui traverse un village. Le français manque de correspondant ; par conséquent, leș traducteurs proposent comme équivalent le terme générique " rue " ou son
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rele/galeți coboară și ridică [...]. " " Leș fontaines dans leș rues/descendent et montent des sceaux funestes [...]. " (Vraja și blestem/Charme et blasphème) (Miclău, 1978 : 385). On observe la compensation opérée par le traducteur : și, dans le texte source, leș rues șont " funestes ", dans son texte-traduction leș sceaux ont cette qualité ; " jocuri [...]/n-or mai trece pe uliți " " jeux [...]/ne passeront plus dans leș ruelles " (Semne/Signes) (Pop-Curșeu, 2003 : 99). La maison paysanne roumaine En termes de vocabulaire, leș poèmes de Blaga
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de vocabulaire, leș poèmes de Blaga contiennent des culturèmes qui font référence au décor des maisons paysannes, aux vêtements populaires ou aux instruments qui servent à fabriquer du tissu. Par exemple, dans le poème Biblică, la Vierge et son enfant șont placés dans un cadre rustique roumain, auprès d'un dressoir aux rareș émaux: " blidarul cu smalturi rare " " écuelles aux rareș émaux " (Biblică/Biblique) (Miclău, 1978 : 349) ; " dressoir rustique, avec de rareș émaux " (Biblique) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 187) ; " buffet plein de rareș
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entre un domaine-source (concepts familiers) et un domaine-cible (concepts inconnus). "1582 La métaphore pourrait être considérée, par conséquent, comme une représentation seconde du monde, que ce soit dans le registre littéraire ou scientifique : [...] leș concepts métaphoriques qui structurent notre expérience șont compatibles chacun avec un éventail d'expressions différentes qui leș modulent indéfiniment sans en bouleverser la structure de fond. Și nous sommes prêts à accepter comme cohérente l'idée que l'amour est une flamme, par exemple, nous sommes tout
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être nourri ou étouffé, qu'il s'allume et qu'il s'éteint.1583 La nomenclature des métaphores est importante pour l'analyse et la critique des traductions : par exemple, si leș métaphores în praesentia (du type a est b) șont facilement traduisibles, parfois par version littérale, leș métaphores în absentia, où le comparé a est absent, posent des difficultés au traducteur. Leș métaphores explicites (pures, construites par remplacement) peuvent être traduites en dehors du contexte, par rapport aux métaphores indirectes
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figure à l'autre, dans une séquence tout entière du texte ou tout au long de celui dernier. Richard Arcând prend en considération une autre catégorie de métaphores, qu'il appelle " dévalorisantes ", construites autour d'une dépersonnification 1585, et qui șont traduites en général en argot ou dans un registre équivalent dans la langue cible. Paul Ricœur, s'appuyant sur la définition aristotélicienne de la métaphore 1586, introduit le concept de " métaphore vive ", originale et neuve, s'opposant aux métaphores mortes (lexicalisées
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dans la langue courante, passent parfois inobservables dans la traduction. En effet, ce que l'on appelle de nos jours " figures mortes " témoignent, elles aussi, des ressources secrètes de la langue dans son évolution et să diachronie : Leș figures de style șont au cœur même de l'activité expressive du sujet énonciateur, même și l'érosion, le figement, la fossilisation leș rétrogradent doucement au rang de clichés et en exténuent la force première dans l'anonymat ordinaire de la langue. Et pourtant, même
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autre côté, l'excroissance figurale, c'est-à-dire l'ajout de figures, la surcharge de figuralité qui serait, dans leș termes de Meschonnic, l'expression d'une " annexion esthétique ", " rhétorisation " ou " littérarisation "1595. Ces deux extrêmes dans la traduction des figures șont discutées aussi par Maryvonne Boisseau, qui propose une autre terminologie : pour elle, le " silence métaphorique " passe par la " neutralité " et l'" arasement ", pour arriver à l'" excès " ou même au " bruit métaphorique ".1596 Ce type de choix traductifs, dont le
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stylistiques du texte source et de trouver en langue cible des tropes équivalents appartient exclusivement au traducteur : Îl [le traducteur] doit évaluer, sans échelle de référence, le poids respectif, dans une langue et dans l'autre, de figures qui ne șont qu'apparemment équivalentes. La figure de style doit donc passer par l'" épreuve de la pesée " et, dans la " balance du traducteur ", par le souci de l'exactitude, c'est-à-dire de la mise au jour par, et grace à la traduction, de la
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de métaphores, est présenté par le poème Tămâie și fulgi (Encens et neige) : " [...] și fulgi de-aramă azvârliți din cer/par clopoțeii atârnați/de gâtul pașilor de cai pe drum. " Leș deux traductions de cette image identifiées dans notre corpus șont : " [...] et aux cous de leurs pas sur la route/leș chevaux portent des clochettes/comme des flocons d'airain que jette/la voûte. " (Tămâie și fulgi/Encens et neige) (Miclău, 1978 : 231) ; " [...] et leș grelots pendus/aux pas des chevaux
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versions ci-dessus, on observe dans la traduction de Paul Miclău une plus grande fidélité au sens source, tout comme la création d'une rime inédite (" route "/" voûte "). L'image est gardée intacte : leș clochettes des cous des pas des chevaux șont comparées à des flocons d'airain. Quant à Jean Poncet, îl simplifie l'image et la place dans un plan plus concret, renonçant à la métaphore des " cous des pas des chevaux ". Le fragment ci-dessous présente un enchaînement de métaphores
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poème, Eu nu strivesc corola de minuni a lumii (Je n'écrase pas la corolle de merveilles du monde). Jean Poncet emploie un autre symbole préféré par Blaga, à savoir " le tamis "1608 (" le tamis des cils "). Leș deux versions șont, en effet, plus poétiques que le texte de départ. Jean Poncet reprend lui aussi le symbole de la " corolle " à l'aide duquel îl crée une métaphore : " Pe buzele ei calde mi se naște sufletul. Sur șes lèvres chaudes mon âme
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d'une métaphore proprement dite, parce que le syntagme désigne, en effet, une plante aquatique, semblable à l'algue, appelée en roumain " matasea broaștei " (littéralement : " la soie de la grenouille "). L'équivalent français en est " la confèrve ". Leș traductions de ce syntagme șont différentes : " cu strai de broască-n par " " leș cheveux pleins d'algues " (I. Pan către nimfa/I. Pan à la nymphe) (Miclău, 1978 : 237) ; " portant dans leș cheveux des voiles de grenouille* " (I. Pan à la nymphe) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 111
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voiles de grenouille ", mais introduit en même temps une note de baș de page, dans laquelle elle explique qu'il s'agit de la *" confèvre " (à remarquer la mauvaise orthographe). La recréation de la métaphore et l'explication en baș de page șont des choix contradictoires qui rendent la compréhension difficile. Quant à Jean Poncet, îl produit un contresens : leș cheveux de la nymphe ne șont pas " parés de grenouille ", mais parés de confèrve. Une démétaphorisation évidente provoquée par un mauvais choix de termes
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de la *" confèvre " (à remarquer la mauvaise orthographe). La recréation de la métaphore et l'explication en baș de page șont des choix contradictoires qui rendent la compréhension difficile. Quant à Jean Poncet, îl produit un contresens : leș cheveux de la nymphe ne șont pas " parés de grenouille ", mais parés de confèrve. Une démétaphorisation évidente provoquée par un mauvais choix de termes peut être observée dans la version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu citée ci-dessous : " Spre munți trec nori cu ugerele pline. Vers leș montagnes passent
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leurs outres pleines. " (Mélancolie) (Bonnet, 1998 : 47). Dans la version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, le nom " mamelle ", pas du tout poétique, annule l'effet de la métaphore. On observe également dans la version de Mireille Bonnet un changement sémantique : leș nuages ne șont plus présentés comme des animaux aux pis gonflés, mais comme des êtres qui portent des " outres ". La version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu citée ci-dessous contient, de nouveau, une démétaphorisation : " în amiază nopții " " au cœur de la nuit " (Noi, cântăreții leproși/Nous, leș
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aussi des ressources secrètes de la langue d'arrivée, si celle-ci est maniée savamment. L'excroissance figurale fondée sur une mutation sémantique et la démétaphorisation qui annule pratiquement la figure s'avèrent être des péchés graves. L'interprétation et la récréation șont leș moyens du traducteur. Pourtant, celui-ci n'est pas autorisé à s'éloigner du message que la figure est censée transmettre. En d'autres mots, la métaphore, plus que toute autre figure du langage, laisse libre cours à l'interprétation
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traduit par l'adjectif " guérissantes ". Le changement sémantique est provoqué, peut-être, par une faute d'inattention de la part du traducteur. Une légère modification du sens source est contenue par la version de Sanda Stolojan citée ci-dessous. Leș deux autres versions șont littérales : " Vulturi treceau prin Dumnezeu deasupra noastră. " " Des vautours nous survolaient à travers Dieu. " (Amintire/Souvenir) (Miclău, 1978 : 291) ; " Des aigles passaient à travers Dieu au dessus de nous. " (Souvenir) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 155) ; " Autrefois des vautours volaient plus haut que
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Dieu au dessus de nous. " (Souvenir) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 155) ; " Autrefois des vautours volaient plus haut que Dieu au-dessus de nous. " (Mémoire) (Stolojan, 1992 : 45). Dans le cas de l'image ci-dessous, leș versions de Paula Romanescu et d'Alain Caumette șont construites sur des écarts sémantiques graves : " Lucian Blaga e mut că o lebădă./ În patria să/zăpadă făpturii ține loc de cuvânt. " " Lucian Blaga est muet comme un cygne./ Dans să patrie/la neige de l'être remplace leș mots
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