537 matches
-
dor " apparaît seulement dans la traduction de ce poème1544 ; pourtant, l'analyse du recueil 65 poèmes nous montre que, dans leș autres poèmes, la traductrice donne comme équivalent du moț " dor " des termes comme " désir ", " chagrin ", " amour ", etc. La traduction du terme " dor " par emprunt n'est pas singulière ; on la rencontre également dans la présentation des poèmes d'Eminescu par Jean-Louis Courriol : le traducteur adopte des termes culturels du roumain (" leș doïné ", " leș colinde de Noël "), afin d'offrir aux lecteurs
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le sémantisme du moț " dor " se révèle au traducteur à travers un profond travail d'interprétation. Un équivalent qui renvoie au côté concret, au désir charnel, n'est pas approprié à la poétique de Blaga. De même, l'emprunt du terme dans la langue d'accueil, sous prétexte de fidélité, est, selon nous, une décision inadéquate dans la traduction de poésie. " Misterul ", " taină " Comme nous avons vu dans le Chapitre III, le fondement de la poésie et de la philosophie de Blaga est
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
traduction de poésie. " Misterul ", " taină " Comme nous avons vu dans le Chapitre III, le fondement de la poésie et de la philosophie de Blaga est l'existence du mystère, un mystère qui doit être augmenté à travers l'acte créateur. Pourtant, le terme " mister " (" mystère ") est rarement évoqué en tânt que țel dans leș poèmes.1546 Le moț qui, par son sémantisme, suggère dans leș poèmes l'idée de " mystère " est " taină " : Țărâna e plină de zumzetul tainelor [...]. (Din cer a venit un
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
du murmure des mystères [...]. (Du ciel est descendu un chant de cygne) (Pop-Curșeu, 2003 : 69) La terre est pleine de la rumeur des arcanes [...]. (Un chant de cygne est descendu du ciel) (Villard, 2009 : 75) On observe que, en général, le terme " taină " est traduit en français par " mystère ". La métaphore " zumzetul tainelor " est transposée donc, normalement, par " bourdonnement/murmure des mystères ". Le choix de Veturia Drăgănescu-Vericeanu de transposer cette figure par le " zon des secrets " n'est pas adéquat, car le
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
mare și tainic în larg. (Taină inițiatului) (Blaga, 2010 : 119) une chanson surgit au large, grande et mystérieuse au large. (Le secret de l'initié) (Miclău, 1978 : 287) Veturia Drăgănescu-Vericeanu choisit, par contre, de traduire le moț " taină " par " secret ", terme dont le sémantisme est moins fort que celui de " mystère " et qui ne fait pas référence à la conception philosophique de Blaga. Pour illustrer ce choix traductif, nous mettons en parallèle să version et celle de Paul Miclău : ochii tăi
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
secret vécu, où s'en est-il allé ? " (Încheiere/ Final) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 191). Le même choix est retrouvé chez Virgil Ierunca : " où est-il le secret vécu ? " (Încheiere/Conclusion) (Ierunca, 1975 : 8). Par contre, Sanda Stolojan, constante dans son choix, traduit le terme " taină " par " mystère " : " où va le mystère des choses vécues ? " (Încheiere/ Fin) (Stolojan, 1992 : 85) ; Aurel George-Boeșteanu traduit le terme " taină " par " secret " : " De-atunci femeia ascunde sub pleoape o taină [...]. " " Depuis, la femme cache sous șes paupières un secret
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
où est-il le secret vécu ? " (Încheiere/Conclusion) (Ierunca, 1975 : 8). Par contre, Sanda Stolojan, constante dans son choix, traduit le terme " taină " par " mystère " : " où va le mystère des choses vécues ? " (Încheiere/ Fin) (Stolojan, 1992 : 85) ; Aurel George-Boeșteanu traduit le terme " taină " par " secret " : " De-atunci femeia ascunde sub pleoape o taină [...]. " " Depuis, la femme cache sous șes paupières un secret [...]. " (Eva/Ève) (Boeșteanu, 1998 : 35). Traduire le terme " taină " par " secret " mène, à notre sens, à une perte sémantique et
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
des choses vécues ? " (Încheiere/ Fin) (Stolojan, 1992 : 85) ; Aurel George-Boeșteanu traduit le terme " taină " par " secret " : " De-atunci femeia ascunde sub pleoape o taină [...]. " " Depuis, la femme cache sous șes paupières un secret [...]. " (Eva/Ève) (Boeșteanu, 1998 : 35). Traduire le terme " taină " par " secret " mène, à notre sens, à une perte sémantique et élude, en quelque sorte, la référence métaphysique des poèmes de Blaga. Pour donner au lecteur une image globale et unitaire de l'univers poétique et de la philosophie de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
philosophie de l'auteur, nous proposons le moț " mystère " comme équivalent de " taină ". " Trecerea " Le moț " trecere ", qui donne aussi le titre du recueil le plus représentatif de Blaga, În marea trecere, constitue une véritable difficulté de traduction. Apparemment, ce terme se prêterait à une simple traduction littérale, solution adoptée par la plupart des traducteurs. Le traducteur qui a osé prendre position contre la méthode littérale est Philippe Loubière. Dans son " Avant-propos concernant le titre et la traduction de "trecere" " qui
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
de fugacité ; alors que le mot-à-mot " dans le passage " exprime une position statique, éventuellement encombrante. Nous sommes donc loin de l'original...1547 L'interprétation que Philippe Loubière donne au moț " trecere " est correcte : dans la poétique de Blaga, ce terme ne fait pas référence au " passage vers l'au-delà ", mais à la " grande traversée " qu'est la vie.1548 Dans le même avant-propos explicatif, le traducteur expose une liste d'autres possibles solutions de traduction pour le titre du recueil
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
a semblé en définitive un peu trop tragique par rapport à l'original plus léger.1550 Le travail interprétatif du traducteur a comme prétexte la fidélité au sens de départ. Pour aider le lecteur à découvrir le riche sémantisme de ce terme, Philippe Loubière choisit de marquer en italique dans le recueil traduit leș mots qui font pârtie de la famille lexicale de " trecere " : Îl reste que dans de nombreux poèmes de ce recueil le verbe " a trece ", passer, ou le substantif " trecere " șont
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
pas toujours possible de leș traduire ni mot-à-mot, ni chaque fois par le même équivalent français. C'est pourquoi, pour que le lecteur ait autant que possible accès à cette précision, nous avons mis en italique dans la traduction le terme que nous avons retenu pour le traduire.1551 * Quelques précisions s'imposent à propos du moț " trecere " dans la poésie de Blaga. Le syntagme " în marea trecere " fait pârtie de son univers poétique, et non de la langue roumaine littéraire ou
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
poésie de Blaga se rendra compte, lui aussi, du sémantisme de " trecere ", sans qu'il soit besoin d'expliquer. Selon nous, le choix de Philippe Loubière est original et tout à fait poétique ; cependant, l'interprétation qu'il donne au terme " trecere " est proche de l'explicitation et n'est pas absolument nécessaire au lecteur français, parce qu'elle dissipe, en quelque sorte, le mystère qu'aurait offert une version littérale du titre. Paul Miclău, qui opte pour une traduction mot-à-mot
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le sens, sans qu'il soit nécessaire de chercher d'autres solutions plus fidèles à l'égard de la philosophie de Blaga, parce qu'elles compliqueraient la signification. "1552 Une traduction littérale a donc l'avantage de conserver le mystère du terme " trecere " contenu par le titre du poème et du recueil éponyme. * Pour analyser leș différentes interprétations du terme " trecere ", nous nous proposons de commencer avec l'Exergue du recueil În marea trecere, qui offre, dans la vision de Philippe Loubière
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
philosophie de Blaga, parce qu'elles compliqueraient la signification. "1552 Une traduction littérale a donc l'avantage de conserver le mystère du terme " trecere " contenu par le titre du poème et du recueil éponyme. * Pour analyser leș différentes interprétations du terme " trecere ", nous nous proposons de commencer avec l'Exergue du recueil În marea trecere, qui offre, dans la vision de Philippe Loubière, une " piste faustienne "1553 au traducteur : Oprește trecerea. [...] oprește, Doamne, ceasornicul cu care ne măsuri destrămarea. (Motto) (Blaga
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le bord) (Miclău, 1978 : 267) ; " scrumul abătut pieziș din alte zări " " [leș] cendres obliques des horizons " (Sfanțul Gheorghe bătrân/Saint Georges vieux) (Miclău, 1978 : 439) ; " scrum de clorofila " " cendre de chlorophylle " (Portret/Portrait) (Miclău, 1978 : 519). On observe que le terme générique " cendre " couvre le sémantisme des mots roumains " spuza ", " scrum " et " cenușă ", ce qui mène à un appauvrissement du texte-traduction au niveau du lexique employé. L'abeille Selon Alexandra Indrieș, le symbole de l'abeille dans la poétique de Blaga
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Leș choses Le code poétique de Blaga contient le symbole des choses (" lucrurile "), expression de la " réification " de l'univers.1561 Ce șont des objets de la vie matérielle, jamais nommés, peuplant l'univers du poète. Ce symbole est traduit par le terme générique " leș choses " et rarement par leș " objets " : " Înconjurat de lucruri bătrâne/[...] ar trebui să fiu mulțumit. Entouré par leș vieilles choses/[...] je devrais être content. " (Liniște între lucruri bătrâne) (Miclău, 1978 : 269) ; " desfaceți-vă privirea peste lucruri " " défaites vos
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
brûlant, agité " (Prin toate erele/Par toutes leș ères) (Miclău, 1978 : 533) ; " prund de suflet " " le gravier de l'âme " (Poveri/Lourdes charges) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 243). Leș races Leș collectivités humaines șont désignées dans la poésie de Blaga par le terme " seminție ", traduit en français par " race ", " peuple ", " tribus " ou " nations " : Platanii suri și cedrii-n mare/semințiile și-adapă. " " Leș platanes gris et leș cèdres/abreuvent dans la mer leurs tribus. " (Plajă/Plage) (Miclău, 1978 : 379) ; " Râuri spre alte seminții
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
moț " pulbere " est traduit presque toujours par " poussière ", le moț " țărâna "/" târna " n'a pas d'équivalent en français, étant traduit par " terre ", " poussière " ou " argile ". Leș deux dernières solutions de traduction constituent, selon nous, un écart du sémantisme du terme " țărâna "/" târna ", qui représente, en effet, une terre fine, labourée. Leș poèmes de Blaga présentent également une diversité de termes qui désignent la terre labourée. On distingue le nom " glie ", qui fait référence à la terre cultivée ou au pré
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le nom " glie ", qui fait référence à la terre cultivée ou au pré et le nom " huma ", qui fait référence au " sol " (parfois humide). Par contre, le nom " lut " signifie, littéralement, " argile ". Analysant le corpus, nous avons remarqué que le terme " glie " est traduit souvent par " glèbe ", c'est-à-dire " terre cultivée " ou par le terme plus générique " terre " : " [...] mi-am lipit/de glii urechea [...]/și pe sub glii am ți-am auzit/a inimii bătaie zgomotoasă. " " [...] j'ai posé/mon oreille sur
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le nom " huma ", qui fait référence au " sol " (parfois humide). Par contre, le nom " lut " signifie, littéralement, " argile ". Analysant le corpus, nous avons remarqué que le terme " glie " est traduit souvent par " glèbe ", c'est-à-dire " terre cultivée " ou par le terme plus générique " terre " : " [...] mi-am lipit/de glii urechea [...]/și pe sub glii am ți-am auzit/a inimii bătaie zgomotoasă. " " [...] j'ai posé/mon oreille sur l'herbe [...]/et sous la glèbe j'ai entendu/leș battements sonores de ton
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Miclău, 1978 : 133) ; " [...] j'ai collé/mon oreille à la surface du pré [...]/et sous le pré j'ai entendu/leș battements tumultueux de ton cœur. " (La terre) (Poncet, 1996 : 36). On observe que Paul Miclău évite la répétition du terme " glèbe ", équivalent du moț roumain " glie ". " glia neagră a tăriilor " " la terre noire des firmaments " (Noi, cântăreții leproși/Nous, leș chanteurs lépreux) (Miclău, 1978 : 283) ; " la terre noire des profondeurs " (Nous, leș chanteurs lépreux) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 151) ; " la terre noire
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Semnal de toamnă/Signal d'automne) (Romanescu, 1998 : 69). Paula Romanescu traduit le nom " lut " (" argilă ") par " terre " ; le même équivalent est donné au nom " țara " (" pays "). La répétition du moț " terre " est censée augmenter la poéticité du texte-traduction. Le terme " ogor " (littéralement : " labourage ", " terre cultivée ") est traduit parfois par " argile ", ce qui représente un écart sémantique : " ogorul " " le labourage " (Mânzul/Le poulain) (Miclău, 1978 : 435) ; " că apele ei tac, ce umblă sub ogor " " ils se taisent telles leș eaux coulant
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
image du prophète est évoquée dans l'un des poèmes du recueil, à savoir Strigat în pustie (Cri dans le désert) (Blaga, 2010 : 81). Nous avons déjà discuté la signification du nom " passage " dans la poétique de Blaga. Comme le terme a des connotations philosophiques, la traduction littérale (" passage ") est la plus adéquate, parce qu'elle ne complique pas inutilement le sémantisme du titre. La tache du lecteur est celle de découvrir de quel " passage " îl s'agit. Pour le titre
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
idée de dimension temporelle exprimée par le titre de départ : on est malheureux parce que l'on se trouve ici, " dans/durant le grand passage ". Le titre du recueil Laudă somnului a connu des traductions littérales. Certains traducteurs privilégient le terme " louange " comme équivalent du nom roumain " laudă ". Leș variantes de traduction que nous avons retenues șont leș suivantes : L'Éloge du sommeil (Munteano, 1951 : 192) ; L'Éloge du sommeil (Gàldi, 1972 : 121) ; L'éloge du sommeil (Miclău, 1978) ; Louange au
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]