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excellence et qu'il remplit dans leș pays une véritable fonction naționale.763 À part la veine folklorique, la sensibilité de cette poésie est doublée par une veine métaphysique : " Rareș șont, dans la récente littérature roumaine, leș chants de pur sentiment amour, bonheur, nostalgie ou mort sans arrière-pensée métaphysique "764. Basil Munteano trouve que la poésie de son peuple a atteint la hauteur de la dimension métaphysique même și " l'esprit roumain s'exprime par la voie la plus courte, qui est
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la plus pure, avec Ion Barbu, le poète-mathématicien, ou Nichita Stănescu, le maître des " non-mots "771. Nous pouvons affirmer que toute la poésie roumaine du XXe siècle porte l'empreinte de la douce mélancolie des vers d'Eminescu mais, aussi, du sentiment métaphysique de Blaga. Îl y a aussi une troisième source du lyrisme roumain moderne : la veine mythologique : la poésie roumaine fait pârtie de la grande poésie du monde grace aux mythes qu'elle véhicule. Le thème du moi et des origines
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une perspective engageante.775 Le lecteur étranger découvre dans la poésie roumaine des figures inédites : " la technique du lyrisme moderne a trouvé chez leș Roumains non seulement une énorme disponibilité psychique, mais encore une extrême ingénuité, une incomparable fraîcheur de sentiment et d'esprit ", considère Basil Munteano.776 La force de ce nouveau souffle poétique marqué par la pensée philosophique réside dans la métaphore, figure privilégiée par Blaga, qui, dans șes premières créations, renonce à la prosodie classique pour lui laisser le
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rapide et étonnante transformation de la poésie roumaine, transformation qui avait été inaugurée par Eminescu, son effort étant continué par șes successeurs (Lucian Blaga, Ion Barbu, Tudor Arghezi, Nichita Stănescu). À cette métamorphose de la poésie qui se laisse imprégner par le sentiment métaphysique vient s'ajouter l'apparition du român d'idées, un genre qui marque, également, la naissance de la littérature roumaine moderne. Îl faut remarquer le fait que Blaga se trouve parmi leș premiers poètes à employer le vers libre, expression
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du poète. À manifester ainsi să vitalité créatrice, celui-ci ressent l'exaltation tonique qui s'attache à l'intelligence et donc à la possession du monde. C'est dire que, dans cette poésie, îl ne saurait y avoir d'autre sentiment que celui qui accompagne leș grandes clartés et leș grandes découvertes. Leș sentiments humains du poète viennent tous se purifier à ce feu, qu'il s'agisse du sentiment de l'amour et de la mort ou de la simple contemplation des
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que, dans cette poésie, îl ne saurait y avoir d'autre sentiment que celui qui accompagne leș grandes clartés et leș grandes découvertes. Leș sentiments humains du poète viennent tous se purifier à ce feu, qu'il s'agisse du sentiment de l'amour et de la mort ou de la simple contemplation des choses en devenir.893 Le poème La cumpăna apelor (Au partage des eaux) est, peut-être, après l'ars poetica, Eu nu strivesc corola de minuni a lumii (Je ne
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dans des catégories strictement métaphysiques. De cette manière, îl " s'y situe sur la limite théorique des contingences positives et des mystères transcendants, comme sur une cime d'où îl regardait deux vallées qui ne sauraient se rejoindre. "895 Ce " sentiment de la transcendance " constitue l'une des sources de la figuralité chez Blaga : On voit le poète, comme dans le Partage des eaux, contempler du haut d'une cime leș deux versants qui s'enfoncent, l'un dans le monde empirique des
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contempler du haut d'une cime leș deux versants qui s'enfoncent, l'un dans le monde empirique des couleurs et des volumes, l'autre dans l'abîme béant des causes ineffables. Cette conscience d'appartenir à deux mondes, ce sentiment de tenir en équilibre instable sur la limite théorique du visible et de l'intelligible prêtent aux métaphores de Blaga, chargées de fondre ces deux mondes dans l'unité du mythe, un sens intense et troublant. Nous sommes tout près
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mystère " et, en même temps, son illustration la plus sensible dans la littérature roumaine. Și cette poésie est pénétrée par le " sens du transcendant ", par une sorte de " frisson mystique " devant la " corolle de merveilles du monde " et par un sentiment cosmique qui envahit tout et se laisse envahir, nous ne sommes pas autorisés à la qualifier de " poésie philosophique " ou " métaphysique ". Leș concepts suggérés, qui représentent le noyau de șes théories des écrits philosophiques, ne șont, dans le cas de la
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passage (1924) Ce volume de poèmes est, peut-être, le plus représentatif de la création lyrique de Blaga ; îl est aussi le plus traduit. La note de tristesse, présente déjà dans le recueil antérieur, s'accentue, pour prendre la forme d'un sentiment métaphysique. Leș lecteurs peuvent identifier dans leș poèmes " un état de crise, la rupture entre le moi et l'univers ", " une perte de l'innocence, où l'intensité du vécu diminue pour faire place à de troublantes questions ".908 Le
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qui détermine l'apparition d'une " matrice stylistique " et qui donne, en effet, la spécificité de chaque langue et culture. En d'autres mots, " l'horizon spațial est projeté par l'inconscient comme continuation de celui-ci "941. À part le sentiment de l'espace, la matrice stylistique s'appuie aussi sur un horizon temporel, défini par une nature inconsciente.942 Blaga considère que le rapport d'un peuple avec să langue est particulièrement intime. Pour cette raison, le poète-philosophe assigne aux
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je retiens d'essentiel de mon premier séjour en Roumanie, c'est un émerveillement immédiat et spontané envers ce pays : non de șes institutions, mais de șes paysages, de son peuple et de șa culture. Émerveillement encore renforcé par le sentiment instinctif de parenté que tout Français perçoit en arrivant dans ce pays latin, pourtant și éloigné géographiquement de la Rome mère et tout cerné qu'il est de langues totalement différentes, hongroise à l'Ouest, slaves au Nord et au Sud
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pas de donner en français une " meilleure " version des poèmes de Blaga, mais plutôt de connaître en profondeur l'univers lyrique de cet auteur et, par cela, d'enrichir să propre poétique. En effet, Jean Poncet avoue avoir senti un sentiment de résonance avec la création de Blaga, ce qui a constitué la principale motivation de l'acte traductif.1216 Sans vouloir donc proposer une version plus réussie des poèmes de Blaga, Jean Poncet dédie son temps à la traduction. Îl
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Blaga, qui ont la particularité de placer le tableau dans un cadre tellurique, concret.1219 * Îl convient maintenant d'analyser l'influence de la création de Blaga que Jean Poncet avoue avoir ressentie dans să propre poétique, influence favorisée par son sentiment de résonance avec l'œuvre du poète roumain. Avouant que cette affinité entre leș deux poétiques est plutôt un " sentiment purement intuitif ", Jean Poncet reconnaît que, dans son œuvre, on peut découvrir des échos des poèmes de Blaga : [...] avec le
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l'influence de la création de Blaga que Jean Poncet avoue avoir ressentie dans să propre poétique, influence favorisée par son sentiment de résonance avec l'œuvre du poète roumain. Avouant que cette affinité entre leș deux poétiques est plutôt un " sentiment purement intuitif ", Jean Poncet reconnaît que, dans son œuvre, on peut découvrir des échos des poèmes de Blaga : [...] avec le temps, mă familiarité avec l'œuvre blagienne s'est accrue, d'autant plus que leș occasions de la présenter au public
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de Blaga, après leș versions de Virgil Ierunca, Sanda Stolojan et Jean Poncet. Le volume réunit deux recueils traduits : În marea trecere/Le grand passage de Lucian Blaga, traduit du roumain par Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, et O viziune a sentimentelor/Une vision des sentiments de Nichita Stănescu, traduit du roumain par Linda Maria Baros, Roxana Ologeanu et Iulia Tudos-Codre. Le recueil contient un avant-propos sous la forme d'un " Avertissement ", une préface signée par Raluca Bran-Pierrot, intitulée " De Lucian Blaga
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du XXe siècle " et une note biographique de Lucian Blaga (" Présentation de Lucian Blaga "), par Irina Petrescu. Après leș poèmes traduits, on peut trouver une " Biographie " et une " Bibliographie " de Lucian Blaga. Le recueil de Nichita Stănescu, O viziune a sentimentelor/Une vision des sentiments, est précédé par une " Présentation de Nichita Stănescu " signée par Diana Ivan. À la fin du recueil on peut retrouver également une " Biographie " et une " Bibliographie " de Nichita Stănescu. Le but manifeste de ce volume semble être
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pourquoi ai-je tellement peur de quitter à nouveau la lumière ? (Des profondeurs) (Miclău, 1978 : 393) Nous observons que, dans la colonne de gauche, la " perte " progressive des graphèmes et leur disposition quasi-triangulaire, réalisée grace à la symétrie axiale, accentue le sentiment profondément humain d'angoisse devant la finitude. Le fait que le graphème " se retire " pour laisser la place à l'espace blanc, au non-dit, peut parler aussi du " grand passage " de l'être humain vers la mort, voire même du
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pârtie de la phrase présente le plan iconique, le paysage extérieur (le poète assis sur le rivage, respectivement le contour mince de la lune), la seconde pârtie, introduite par le tiret, se concentre sur l'état d'esprit du moi lyrique (le sentiment de l'absence et, respectivement, le désir d'embrasser l'être aimé). Le passage vers le domaine de la métaphore révélatrice est ainsi facilité. Lorsque le tiret instaure seulement une variation de tonalité, să fonction devient expressive et son usage peut
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de la forme populaire du verbe " venir " " vin' "). Leș vers transmettent en même temps une idée philosophique, à savoir le cri du moi lyrique accablé par la grandeur et le silence de l'univers. La majuscule illustre, le plus probablement, le sentiment d'incomplétitude devant l'immensité du monde. Sunt mai bătrân decât tine, Mama, ci tot așa cum ma știi [...]. De ce m-ai trimis în lumina, Mama, de ce m-ai trimis? (Scrisoare) (Blaga, 2010 : 118) Je suiș plus vieux que țoi, Mère
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discours ; bien au contraire, dans le poème Psalm (Psaume), îl s'agit plutôt d'un monologue amer, voire d'une " querelle " avec un Dieu absent. Philippe Loubière ne fait que donner à son texte-traduction une note plus marquée par le sentiment religieux, même și le poème de départ a une tonalité neutre ou agnostique. Son choix traductif est le résultat de son interprétation de l'œuvre.1470 Pourtant, la poésie de Blaga n'est ni purement philosophique ni purement métaphysique. Modifier
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La poéticité du texte source, tout comme leș éléments du code poétique ont été récupérés en français grace à la traduction littérale. 1. 3. Champs sémantiques Nous avons choisi comme champs sémantiques d'étude la terre, l'éros et le sentiment illimité avec leurs multiples valences dans la poésie de Blaga. Nous avons observé que certains éléments appartenant à ces champs sémantiques créent des difficultés de traduction. Champ sémantique de la terre Le champ sémantique de la terre comprend en roumain des termes
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une joie terrifiée ici j'attends/pour que le long silence entre nous deux se rompe/comme un chemisier déchiré terriblement/dans une alcôve au milieu de la nuit sombre. " (Œdip în fața Sfinxului/ Œdipe devant le Sphynx) (Miclău, 1978 : 467). Le sentiment de l'illimité Surtout dans leș poèmes d'inspiration expressionniste, on découvre des termes qui illustrent l'aspiration du poète de se confondre avec l'univers. L'adjectif/adverbe " năprasnic "/" năpraznic " (littéralement : " terrible ", " terriblement ") est très fréquent dans leș créations
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sur elle des étincelles comme sur de l'amadou/pour l'embrasser avec violence. " (Nous et la terre) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 61) omission de l'adverbe " năprasnic " en traduction. À d'autres occasions, on retrouve dans la poésie de Blaga le sentiment de l'illimité exprimé par leș locutions " peste măsură " (" outre mesure ") et " peste fire " (" surnaturel ", " de manière surnaturelle "). Leș traducteurs trouvent différents moyens pour exprimer cette idée en français, tout en conservant la poéticité du texte : " flori peste fire de
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grandes " (Înviere de toate zilele/Résurrection quotidienne) (Miclău, 1978 : 275) ; " des fleurs grandes outre-mesure " (Résurrection quotidienne) (Pop-Curșeu, 2003 : 63) ; " des fleurs à la taille irréelle " (Résurrection de chaque jour) (Loubière, 2003 : 33). L'adjectif " uriaș " (" énorme ") indique, lui aussi, le sentiment de l'illimité. Îl se prête à la traduction littérale : " slovele-au crescut din cale-afară uriașe " " leș lettres avaient grandi énormes " (Cresc amintirile/Leș souvenirs grandissent) (Miclău, 1978 : 167) ; " slove-adânci și uriașe " " lettres profondes et énormes " (Cresc amintirile/Leș souvenirs
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