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leș yeux, sur leș lèvres ou leș tombes. (Je n'écrase pas la corolle de merveilles du monde) (Miclău, 1978 : 125) Nous observons que le traducteur a choisi de renoncer au troisième vers, " în calea mea " (" dans mon chemin "), peut-être parce qu'il a considéré que le verbe " rencontrer " comprend déjà dans son sémantisme l'idée d'une voie que l'on parcourt. Cependant, une telle omission constitue une perte pour le texte cible, du point de vue du " rythme typographique
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le traducteur supprime ce vers explicatif, ce qui entraîne aussi une diminution de la voix du texte. Le traducteur interprète le texte à son propre gré : îl considère que l'insistance sur l'impuissance de voir n'est pas nécessaire, peut-être parce qu'elle lui semble répétitive, ou peut-être parce qu'il pense que l'adverbe " tânt ", qui modalise le verbe " avoir " du dernier vers cité, rend cette explication implicite. La suppression des vers peut entraîner la perte de l'enjambement dans
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entraîne aussi une diminution de la voix du texte. Le traducteur interprète le texte à son propre gré : îl considère que l'insistance sur l'impuissance de voir n'est pas nécessaire, peut-être parce qu'elle lui semble répétitive, ou peut-être parce qu'il pense que l'adverbe " tânt ", qui modalise le verbe " avoir " du dernier vers cité, rend cette explication implicite. La suppression des vers peut entraîner la perte de l'enjambement dans le texte cible. Cela arrive, par exemple, lorsque
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La lumière) (Poncet, 1996 : 32) Le terme " Nepătrunsul " (" l'Insondable ", dans la vision de Jean Poncet, " l'Impénétrable ", dans la vision de Paul Miclău) désigne le Grand Anonyme de la philosophie de Blaga. Îl s'agit ici d'un emploi inédit, parce que dans leș autres poèmes de Blaga on retrouve leș appellations " Dieu " ou " Seigneur ", écrits en majuscules. Par l'introduction de ce terme (" Nepătrunsul "), le poète amplifie le mystère qui est, dans ce cas, celui de la Genèse. Și-ar înflori pe
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Opera poetica, op. cît., p. 254. Zic: Tata mersul sorilor e bun. El tace pentru că-i e frică de cuvinte. (De mână cu Marele Orb) (Blaga, 2010 : 120) Je dis : Père, la marche des soleils est bonne. Îl se tait : parce qu'il a peur de mots. (Le grand aveugle par la main) (Loubière, 2003 : 49) L'appellatif " Père " fait référence au Grand Anonyme des écrits philosophiques. Le titre de ce poème est d'ailleurs assez explicite : Le grand aveugle par la
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une géographie mythique, respectivement d'une époque mythique qui s'instaure (le mois de septembre). Și le traducteur a gardé la majuscule dans le premier cas, îl l'a abolie dans la deuxième situation, par faute d'inattention ou peut-être parce qu'il l'a considérée inappropriée. [...] ești în mine. Ești, iată, Aducere-aminte, singurul triumf al vieții asupra morții și ceții. (Epitaf pentru Euridike) (Blaga, 2010 : 318) [...] tu es en moi. Tu es, voilà, Souvenir et de la vie le seul triomphe
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1974 : 207) Avec nos cuillères de bois nous traînons près des écuelles [...] (Au seuil du mystère) (Poncet, 1996 : 148) La traductrice sent le besoin d'insérer un hiatus avânt le complément du nom. À notre sens, ce choix est bizarre, parce qu'il ne s'agit ni de la restitution d'une figure, ni d'une modulation de la voix du texte. À remarquer aussi la graphie erronée du nom " écuelles ". Un autre cas d'imitation de l'idiostyle de Blaga en ce
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éternité, vois-tu, es née au village. Ici leș pensées viennent sans se presser [...]. (L'âme du village) (Stolojan, 1992 : 43) La création des vers en miroir par la répétition de l'adverbe " ici " est inexplicable et, en quelque sorte, illogique, parce qu'elle représente un écart du rythme typographique et du sémantisme du poème source et mène à une confusion. Le premier déictique " ici " n'a aucun référent et, en plus, son emploi crée un non-sens, puisqu'on a déjà un
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agonie, quand seul flottait dans leș ténèbres et fit un signe l'Impénétrable : " Que la lumière soit ! " (La lumière) (Miclău, 1978 : 127) On observe que la traductrice a décidé de faire commencer le nom " le rien " par une majuscule, peut-être parce qu'elle sent le besoin de lui accorder une plus grande importance dans șont texte-traduction. Ce choix est discutable, car le poème source joue sur une ambiguïté : le terme " nimicul ", étant placé en début de la strophe, commence automatiquement par une
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manière de Blaga. Par ce choix, îl reconstruit la figure en français, lui conférant une forme plus concise et, à notre sens, plus poétique. On peut observer l'adaptation opérée par Poncet qui traduit le nom " lăcusta " par " criquet ", peut-être parce que " la stridence des criquets " est plus familière à l'oreille du lecteur francophone que " la symphonie des sauterelles ". Nous avons remarqué que Jean Poncet, tout comme Sanda Stolojan, accorde parfois au tiret une fonction explicative : Mocnind sub copaci Dumnezeu
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d'une explicitation nous montre que la signifiance que ce graphème acquiert dans le texte poétique source leur est parfois méconnue. S'il y a des cas où leș traducteurs préservent le tiret dans leurs versions, ils le font peut-être parce qu'ils șont poussés par le désir de rester fidèle au texte de départ, sans avoir approfondi l'importance stylistique du tiret dans l'œuvre de Blaga. Par exemple, dans la traduction ci-dessous, Jean Poncet ignore la fonction créative du
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nous préférons plutôt le terme " le néant " comme équivalent du terme roumain " nimicul " ; " le Rien " est trop vague et dépourvu de connotations philosophiques. Le choix de la traductrice de faire commencer le syntagme " le Très Grand " par des majuscules est inspiré, parce qu'il met en évidence l'épouvante du moi lyrique devant le néant. L'emploi des majuscules dans le cas des verbes-clés " Connaître " (associé à l'hiver) et " Aimer " (associé au printemps) du poème Primăvară (Printemps) est, lui aussi, réussi
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discutées du point de vue de la récupération de la signifiance dans le texte d'arrivée, en fonction des stratégies interprétatives. Nous voulons mentionner également que nous ne nous proposons pas d'élaborer une recherche exhaustive sur la versification de Blaga : premièrement, parce que l'espace dont nous disposons est limité et une étude approfondie de la prosodie du poète ne constitue pas forcément l'objectif de notre thèse ; ensuite, parce qu'une telle étude existe déjà. Îl s'agit de l'ouvrage de
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proposons pas d'élaborer une recherche exhaustive sur la versification de Blaga : premièrement, parce que l'espace dont nous disposons est limité et une étude approfondie de la prosodie du poète ne constitue pas forcément l'objectif de notre thèse ; ensuite, parce qu'une telle étude existe déjà. Îl s'agit de l'ouvrage de Ladislas Gáldi, Contributions à l'histoire de la versification roumaine. La prosodie de Lucian Blaga, le résultat des travaux, rédigés en français, d'un Hongrois professeur à la
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nous semble une solution inédite, adoptée pour ne pas " briser " la prosodie du texte. Ce petit commentaire nous conduit à conclure que la traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu laisse parfois à désirer en termes de recréation de la versification en langue cible, parce que la traductrice est inconstante dans șes décisions prises au niveau du texte. En plus, l'étude ci-dessus nous aide à anticiper l'analyse que nous mènerons au Chapitre VI, qui porte sur leș particularités stylistiques du signifié en traduction
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fir de fir " (littéralement : " cheveu à cheveu "). Par contre, grace à son travail interprétatif, le traducteur crée une métaphore inédite en français, traduisant " cădelnița " par " l'auréole d'un encensoir ". Nous avons qualifié leș situations ci-dessus comme des cas isolés parce que, le plus souvent, Paul Miclău préserve leș rimes dans son texte-traduction, même și elles șont parfois " cachées " dans l'architecture du texte, comme dans le cas des poèmes des premiers recueils de Blaga: Nici o cărare nu mai e lungă
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est la fin de notre pénible chemin. (Le grillon) (Miclău, 1978 : 541) Le traducteur introduit dans le texte cible l'épithète " pénible ", afin de garder la mesure des vers. Ce choix traductif modifie pourtant la voix du poème de départ, parce qu'il y ajoute une note plus pathétique. L'analyse de la traduction de Paul Miclău nous autorise à conclure que le traducteur est très attaché à la forme sonore des poèmes : la fidélité à la prosodie source fait pârtie, par
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1531 Îl y a une absence totale de recherche prosodique dans la version de Paul Villard. 2. 2. Effets phoniques : allitérations, assonances Notre but ici n'est pas d'élaborer un inventaire des effets phoniques de la poésie de Blaga, premièrement parce qu'ils ne constituent pas forcément un trăit définitoire de son style. On ne peut pas parler chez lui d'une poésie phonique, qui joue essentiellement sur le sens des sons1532, mais plutôt d'effets sonores isolés, porteurs de signifiance
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le titre et la traduction de "trecere" " qui ouvre le recueil În marea trecere/Au fil du grand parcours, on peut lire : Nous n'avons pas retenu l'apparente facilité de Dans le grand passage pour traduire În marea trecere, parce que nous aurions commis, selon nous, un important contresens. Naturellement, " trecere " se traduit ordinairement par " passage ", mais îl s'agit ici d'un emploi métaphorique dont le français et le roumain ne jouent pas de la même façon. L'auteur donne
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besoin d'expliquer. Selon nous, le choix de Philippe Loubière est original et tout à fait poétique ; cependant, l'interprétation qu'il donne au terme " trecere " est proche de l'explicitation et n'est pas absolument nécessaire au lecteur français, parce qu'elle dissipe, en quelque sorte, le mystère qu'aurait offert une version littérale du titre. Paul Miclău, qui opte pour une traduction mot-à-mot, justifie son choix dans l'avant-propos du recueil Poemele luminii/Leș poèmes de la lumière : " Ainsi În
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lumière : " Ainsi În marea trecere se traduit normalement par Dans le grand passage et leș pièces du recueil explicitent le sens, sans qu'il soit nécessaire de chercher d'autres solutions plus fidèles à l'égard de la philosophie de Blaga, parce qu'elles compliqueraient la signification. "1552 Une traduction littérale a donc l'avantage de conserver le mystère du terme " trecere " contenu par le titre du poème et du recueil éponyme. * Pour analyser leș différentes interprétations du terme " trecere ", nous nous
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tac, ce umblă sub ogor " " ils se taisent telles leș eaux coulant sous l'argile " (Poeții/Leș poètes) (Miclău, 1978 : 453). En conclusion, leș traductions de notre corpus présentent des confusions des termes appartenant au champ sémantique de la terre, soit parce qu'il n'y a pas d'équivalent parfait dans la langue cible, soit parce que leș traducteurs négligent leș traits sémantiques dominants des termes respectifs. Champ sémantique de l'éros La traduction de quelques tableaux qui suggèrent l'érotisme
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Poeții/Leș poètes) (Miclău, 1978 : 453). En conclusion, leș traductions de notre corpus présentent des confusions des termes appartenant au champ sémantique de la terre, soit parce qu'il n'y a pas d'équivalent parfait dans la langue cible, soit parce que leș traducteurs négligent leș traits sémantiques dominants des termes respectifs. Champ sémantique de l'éros La traduction de quelques tableaux qui suggèrent l'érotisme présente des fautes linguistiques ou de logique, voire même des maladresses et des lourdeurs. Par
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savoir Strigat în pustie (Cri dans le désert) (Blaga, 2010 : 81). Nous avons déjà discuté la signification du nom " passage " dans la poétique de Blaga. Comme le terme a des connotations philosophiques, la traduction littérale (" passage ") est la plus adéquate, parce qu'elle ne complique pas inutilement le sémantisme du titre. La tache du lecteur est celle de découvrir de quel " passage " îl s'agit. Pour le titre În marea trecere, nous avons trouvé leș versions suivantes : Le Grand Passage (Munteano
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part la version de Ladislas Gàldi et celle de Philippe Loubière, titres en quelque sorte explicatifs, résultat de l'interprétation de leurs auteurs, leș autres traductions șont littérales. Nous considérons comme réussie la traduction de Sanda Stolojan, La grande traversée, parce qu'elle met l'accent sur l'idée de parcours, de passage à travers le temps. Un choix intéressant est celui de Basil Munteano, tout comme celui de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, qui décident de faire commencer par une majuscule
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