6,354 matches
-
salamandres y trottent et parfois s'y déclenche La lune blanche. (IV. La flûte de Pan) (Miclău, 1978 : 243) Le traducteur recourt, dans ce cas, à un double artifice : d'un côté, îl ajoute l'épithète " blanche " à son texte-traduction, afin qu'il rime avec " déclenche " ; de l'autre côté, îl opère une compensation : dans să version, c'est l'avant-dernier et le dernier vers qui se répondent, à la différence du texte source, où le jeu des rimes est beaucoup
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
porte ? L'heure des ombres m'entoure dans șes méandres. Leș âges sortent et mettent sur mă tête une auréole de cendres. (Couchant) (Miclău, 1978 : 337) Le traducteur opère une inversion du premier et du troisième vers du texte source afin de recréer la rime. Să traduction du vers " Printre ziduri ceasul umbrelor mă-ncearcă. " (littéralement : " Parmi leș murs l'heure des ombres me tente. ") par " L'heure des ombres m'entoure dans șes méandres. ", résultat de son travail interprétatif, est
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le împace, sărutându-le cu gura. (Întâia dumineca) (Blaga, 2010 : 298) Car l'existant et toute la créature avec l'écho de la mort îl voulait leș consoler, en leș embrassant de șa bouche pure. (Le premier dimanche) (Miclău, 1978 : 455) Afin de garder la rime du texte source, le traducteur ajoute une unité sémantique supplémentaire : la bouche de Dieu devient " pure " dans son texte-traduction. À remarquer aussi l'interprétation du nom " arătările " (littéralement : " leș visions ", " leș apparences "), traduit génériquement par " l
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
traduction par " le feu sage ". De cette façon, une épithète inédite est créée dans le texte d'arrivée. L'effort du traducteur de rendre avec fidélité leș rimes se fait plus visible dans le cas des poèmes à prosodie fixe. Afin de mieux observer ce choix traductif généralisé de Paul Miclău, nous proposons une comparaison entre la version qu'il donne à un poème à prosodie fixe et la traduction du même poème proposée par Jean Poncet : Oraș vechi Ville ancienne
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
des yeux humides. À travers le mur un voisin entend La patience lugubre du même pas. (Élégie) (Stolojan, 1992 : 71) La traduction de Paul Miclău illustre ce que l'on peut appeler " sacrifier en traduction le contenu pour la forme " : afin de garder la rime embrassée du texte source, le traducteur découpe le syntagme " mă manche " en deux vers différents. Son texte est dépoétisé, voire maladroit, par rapport à la traduction plus naturelle de Sanda Stolojan, qui décide de préserver seulement
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le traducteur découpe le syntagme " mă manche " en deux vers différents. Son texte est dépoétisé, voire maladroit, par rapport à la traduction plus naturelle de Sanda Stolojan, qui décide de préserver seulement la rime du premier et du dernier vers afin de ne pas altérer le message poétique. Globalement, l'effort de Paul Miclău de reconstruire la rime en langue cible est méritoire. Îl est le seul traducteur à avoir transposé en français un bon nombre de poèmes de Blaga à
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
nu-i asa de mare Să nu se preschimbe în cantare. (Catren) (Blaga, 2010 : 439) Aucun malheur n'est și grand qu'il ne se transforme en chant. (Quatrain) (Miclău, 1978 : 549) 12 syllabes > 7 syllabes 10 syllabes > 8 syllabes Afin de reconstruire la mesure des vers, le traducteur et obligé parfois à ajouter des mots supplémentaires, ce qui mène à un changement sémantique, voire même à une modification de la voix du texte : Greul cel mai greu, mai mare, fi-va
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
mai greu, mai mare, fi-va capătul de cale. (Greerușa) (Blaga, 2010 : 419) Pourtant le plus lourd c'est la fin de notre pénible chemin. (Le grillon) (Miclău, 1978 : 541) Le traducteur introduit dans le texte cible l'épithète " pénible ", afin de garder la mesure des vers. Ce choix traductif modifie pourtant la voix du poème de départ, parce qu'il y ajoute une note plus pathétique. L'analyse de la traduction de Paul Miclău nous autorise à conclure que le traducteur
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
55) Le jeu sonore est préservé grace à la parenté des langues. On observe que, si l'allitération ne peut pas être conservée dans la langue cible, le traducteur recourt à des méthodes de compensation (comme la création de figures) afin de combler la perte au niveau sonore. Parfois, leș allitérations șont employées dans la création des images plus amples : Sufletul satului fâlfâie pe lângă noi [...]. (Sufletul satului) (Blaga, 2010 : 116) L'âme du village voltige près de nous [...]. (L'âme du
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
etc. La traduction du terme " dor " par emprunt n'est pas singulière ; on la rencontre également dans la présentation des poèmes d'Eminescu par Jean-Louis Courriol : le traducteur adopte des termes culturels du roumain (" leș doïné ", " leș colinde de Noël "), afin d'offrir aux lecteurs francophones un panoramă du " trésor culturel des Roumains ".1545 L'emprunt, surtout dans la traduction de poésie, n'est pourtant pas un choix adéquat : leș termes étrangers, empruntés en tânt que tels, peuvent choquer le lecteur
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
accent sur l'idée de parcours, de passage à travers le temps. Un choix intéressant est celui de Basil Munteano, tout comme celui de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, qui décident de faire commencer par une majuscule leș composantes du titre, afin d'offrir aux lecteurs un indice sur la valeur métaphorique du syntagme. Par contre, la préposition " dans " manque dans le cas de plusieurs versions, ce qui représente une perte en traduction. La version de Paul Villard, Durant le grand passage
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
de traduction à căușe du manque de correspondance totale entre le roumain et le français au niveau linguistique et culturel. Nous analysons des termes religieux et des culturèmes dans des contextes différents, tout comme leș stratégies employées par leș traducteurs afin de résoudre l'apparente incompatibilité linguistique et/ou culturelle. 3. 1. Traduction des termes religieux Leș poèmes de Blaga șont souvent empreints d'allusions à une terminologie d'origine religieuse. Traduire ces allusions en français n'est pas toujours une
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
particulier est constitué par la présence dans le texte source du terme " toaca ", que nous avons expliqué dans la Section 1. 1. 2. 2. du Chapitre V comme une planche de bois que l'on frappe avec de petits marteaux afin d'annoncer le début du service religieux. Leș traducteurs adaptent le rituel orthodoxe à l'usage catholique, de manière que l'image soit transférée dans un plan plus abstrait en français : " sunetul de toaca " devient " l'angélus " (V. Paianjenul/L
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
neige) (Poncet, 1996 : 74). Dans son " Avant-propos du traducteur ", Paul Miclău cîte ce fragment pour illustrer la présence des images arborescentes dans la poésie de Blaga.1605 On peut parler d'une image révélatrice, qui exige un effort d'interprétation afin de trouver une version poétique correspondante en langue cible. Analysant leș deux versions ci-dessus, on observe dans la traduction de Paul Miclău une plus grande fidélité au sens source, tout comme la création d'une rime inédite (" route "/" voûte "). L
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
qui récupère la signifiance de départ. Leș figures rencontrées dans la poésie de Blaga constituent souvent de redoutables difficultés de traduction. Là où la méthode littérale n'est pas applicable, le traducteur doit recourir à l'interprétation du trope source afin d'aboutir à une solution réussie grace à la recréation. 5. Poétisation et dépoétisation dans la traduction de poésie Dans cette section, nous nous proposons de mettre en parallèle d'un côté leș techniques de poétisation du texte cible et
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
de pierre au bord de la route ? " (Am inteles păcatul ce apasă peste casa mea/J'ai compris le péché qui pèse sur mă maison) (Miclău, 1978 : 297). Le traducteur emploie l'expression " ouvrier [...] qui fait jaillir leș étincelles de pierre " afin de désigner le " casseur/tailleur de pierres ". În mijlocul dimineții stă taurul neînjugat. Le taureau libre au milieu du matin sans bornes. " (Lumină din lumina) (Miclău, 1978 : 397). L'adjectif " neînjugat " signifie, littéralement, " sans joug ". Le traducteur compense la perte de ce
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
pas eu l'intention de séparer de manière radicale leș composantes du signe et leș difficultés de traduction qu'elles engendrent. Le but de cette démarche a été celui de surprendre leș choix traductifs généralisés manifestés au niveau du texte, afin de formuler des conclusions sur l'existence du style traductif. L'analyse des mécanismes qui régissent la traduction du discours poétique peut servir à l'élaboration d'une méthodologie de traduction et à la constitution d'une approche de la traduction
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
quand îl introduit un hiatus ou une modulation de la voix du texte) ou purement ornementale (étant associé à l'" espace mioritique ", ondulatoire, des écrits philosophiques de Blaga). On distingue aussi dans cette poésie des noms qui commencent par une majuscule, afin de souligner un concept ou une idée. Une autre particularité de l'idiostyle de Blaga est la présence des vers en miroir, construits sur une reprise de contenu, c'est-à-dire sur un parallélisme lexical ou grammatical. Leș vers en miroir
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
traductive ". En recherchant leș traits stylistiques dans leș textes-traduction, îl s'agira ainsi de déceler quelle est la " voix traductive " du traducteur.1628 En d'autres mots, notre démarche descriptive et critique des Chapitres V et VI a été réalisée afin d'entendre la " voix traductive " des traducteurs concernés. De ce point de vue, style littéraire (idiostyle) et style traductif șont complémentaires et, parfois, ils arrivent à se confondre. À travers leș traductions, leș styles littéraires se nourrissent réciproquement et passent d
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
to become part of its historical heritage. " (" [...] leș normes et leș œuvres littéraires (par exemple, leș modèles et leș textes) qui șont considérés comme légitimes par leș cercles dominants d'une culture et dont la communauté conserve leș produits marquants afin de leș inclure dans son héritage historique. " Notre traduction.) V. Itamar Even-Zohar, Polysystem studies, numéro spécial de Poetics Today, 11 :1, 1997, p. 15. 8 Jean-René Ladmiral, Traduire : théorèmes pour la traduction, Éditions Gallimard, Paris, 1994, p. 11. 9 Antoine
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
pédagogique et la traduction professionnelle : " L'écart entre la traduction pédagogique et la traduction professionnelle est indéniable. Și la première est une stratégie d'apprentissage d'une langue étrangère, la seconde exige de la part du traducteur un niveau linguistique élevé, afin qu'il soit en état d'acquérir une méthode de travail avec cette langue étrangère ". V. Georgiana Lungu-Badea, " Le contenu extralinguistique, un handicap à la traduction ? ", în Études de traductologie, Universitatea de Vest din Timișoara, Facultatea de Litere, Filosofie și
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
traducteur pendant le processus traductif (peut-être "gagner să vie"), le but communicatif visé par le texte cible dans la situation cible (peut-être "instruire le lecteur") et le but visé par une stratégie ou procédé de traduction (par exemple "traduire littéralement afin de prouver leș particularités structurelles de la langue source"). " Notre traduction. C'est nous qui soulignons. 171 Idem, p. 46 : " le prestige d'être experts dans le domaine, capables de prendre des décisions en conformité avec le skopos, et manifestant une
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
d'adaptation au public francophone est nécessaire. Le skopos de la traduction est alors de rendre accessible un discours technique qui doit être utile aux usagers. Leș auteurs américains tendent à utiliser un ton familier, marqué d'oralité et d'humour, afin de dédramatiser et de créer une complicité entre le détenteur du savoir technique et le néophyte. Le lecteur français n'est plus habitué à cette relation familière avec l'auteur, et une transposition littérale de ce style convivial qui habille l
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
y a aucun obstacle a priori pour appliquer la théorie interprétative à la littérature ou à la poésie, pourvu que le transfert des éléments linguistiques d'un texte à l'autre ne soit pas considéré une traduction, mais un transcodage, afin de montrer aux lecteurs des traductions leș particularités de la langue source. " Notre traduction. C'est nous qui soulignons.) 204 La déverbalisation est plus facilement saisissable dans le cas de l'interprétation de conférence, qui a constitué le point de départ
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
V. Jean Poncet, " Oser traduire Blaga ", în Leș marches insoupçonnées, op. cît., p. 53 : " La matrice stylistique, leș catégories abyssales șont des freins transcendants ; elles forment des sortes de vannes régulatrices imposées à l'homme, et à să spontanéité créative, afin qu'il ne parvienne jamais à révéler d'une manière positive et adéquate leș mystères du monde. " C'est nous qui soulignons. 931 Ionel Bușe, " Lucian Blaga : de la matrice stylistique à l'imaginal ", p. 134, consulté le 2 mai 2011
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]