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appuie d'abord sur l'observation en tânt que méthode de recherche.111 Que la traduction a dépassé son statut de " réflexion sur la traduction ", évoqué dans leș années '80, pour être proclamée science qui a son propre métalangage et șes propres méthodes d'analyse est maintenant un fait indubitable.112 En effet, " l'histoire de la réflexion sur la traduction est faite de ces débats et de la difficile théorisation de ce qui est d'abord une pratique spécifique d'appropriation linguistique et
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envisagée dans cette thèse.114 Pour ce qui est du rapport théorie-pratique, nous considérons que l'une se nourrit de l'autre : la réflexion sur la traduction naît de l'expérience traductive, tandis que cette dernière s'organise et trouve șes arguments dans la théorie. 2. 3. Sur " l'ancillaire métaphore " des sourciers et des ciblistes Dans le premier sous-chapitre, nous avons mentionné " l'ancillaire métaphore " des sourciers et des ciblistes, formulée par Antoine Berman.115 Îl convient maintenant de développer
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par ce qu'il appelle " la pulsion de traduire "131, qui mène à une théorisation du sujet traduisant. Dans notre démarche, nous nous situons plutôt du côté de l'approche sourcière de la traduction, sans ignorer pour autant qu'elle comporte șes limites. Îl faut admettre que la fidélité au sens strict du terme n'est pas toujours la meilleure solution à adopter, et que certains traducteurs se proposent d'être " fidèles " de crainte de ne pas franchir ou trahir la lettre
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travail suppose également une entreprise d'adaptation, surtout au niveau lexical, sémantique et syntaxique. En conclusion, nous préférons voir la soi-disante " dichotomie " des sourciers et des ciblistes dans leur complémentarité, et non en opposition : chacune de ces deux approches apporte șes stratégies utiles au travail traductif. Îl faut trouver un compromis, un équilibre raisonné entre la source et la cible, surtout dans la traduction des œuvres. 2. 4. La question des normes en traductologie Notre analyse théorique du concept de traduction
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Nous rappelons que notre attention porte surtout sur la traduction des œuvres : par conséquent, la question des valeurs du traducteur nous mènera à la question de la traduction du style, que nous abordons dans le dernier sous-chapitre. 3. La traductologie et șes avatars. Approches de la traduction Ce sous-chapitre est consacré à la présentation détaillée de quelques approches traductologiques que nous considérons pertinentes pour la démarche descriptive envisagée. Nous avons en vue l'approche linguistique, sociolinguistique, fonctionnaliste et herméneutique de la traduction et nous
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analyse de la traduction : [...] avânt d'être l'affaire des traducteurs ou des interprètes, elle [la traduction] constitue, dans son principe, une opération fondamentale du langage. C'est en partant de là que l'on est mieux à même de comprendre șes différentes manifestations, qu'elles soient écrites (traduction littéraire, traduction journalistique, traduction technique) ou orales (traduction consécutive ou simultanée des interprètes).146 La conclusion de Michaël Oustinoff en est que la traduction " est d'abord une opération linguistique "147, se trouvant
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des opérations de la compréhension impliquées dans l'interprétation des textes, des actions et des événements.178 Cet art de comprendre et d'interpréter179 est devenu, avec la pensée de Friedrich Schleiermacher et de Wilhelm Dilthey, une théorie philosophique qui trouve șes origines dans leș sciences humaines. Parmi leș représentants de l'herméneutique comme théorie philosophique on peut énumérer Hans-Georg Gadamer, Paul Ricœur, Jacques Derrida ou Umberto Eco. Le premier lieu de l'herméneutique réside dans le langage qui est, selon Gadamer
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Entre autres, l'acte de discerner le sens accorde à l'herméneutique une dimension critique, car, en interprétant, on ne fait que porter un jugement sur le message d'un texte.187 * Que l'herméneutique peut nourrir la traductologie de șes outils et șes méthodes est un fait de pluș en plus évident dans la théorie de la traduction.188 À la différence de la linguistique, qui constitue, selon Alexis Nouss, " le pole fort " dans l'étude de la traduction, parce qu'elle " s
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acte de discerner le sens accorde à l'herméneutique une dimension critique, car, en interprétant, on ne fait que porter un jugement sur le message d'un texte.187 * Que l'herméneutique peut nourrir la traductologie de șes outils et șes méthodes est un fait de pluș en plus évident dans la théorie de la traduction.188 À la différence de la linguistique, qui constitue, selon Alexis Nouss, " le pole fort " dans l'étude de la traduction, parce qu'elle " s'appuierait sur la
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message (ou la morale) du proverbe, au-delà de son niveau strictement linguistique : îl s'agit de quelqu'un qui a en vue deux buts différents simultanément ; 2) déverbalisation : le traducteur interprète le sens du texte source, en faisant appel à șes connaissances extralinguistiques ; 3) reformulation : le traducteur cherche une formule équivalente dans la langue d'arrivée, qui puisse exprimer le même sens que le proverbe source. La solution la plus adéquate est, à notre sens, " to have one's finger în
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traducteur ne se rend pas compte de son effort de déverbalisation et de réexpression. Le plus souvent, le sens des figures de style est ambigu et nécessite un travail d'interprétation. Prenons l'exemple suivant : Dans le vaste grenier de șes parents, un rayon du soleil couchant, qui entrait par la lucarne, illuminait une barre de poussière d'or.207 Voilà une phrase qui offre au traducteur plusieurs pistes interprétatives : 1) compréhension : pendant cette étape, le traducteur saisit le sens transmis
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aux significations linguistiques des discours et des textes, pour constituer le sens. Ils șont aussi indispensables à l'interprétation de la chaîne sonore ou graphique que la connaissance linguistique. "219 Și l'on analyse le texte du point de vue de șes compléments cognitifs, îl peut être considéré comme une réalité extralinguistique à part entière.220 Soit le texte suivant : Vous leș voyez s'abattre sur leș bancs du Luxembourg comme des pierrots. Pour rendre le texte compréhensible pour lecteur roumain, le
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être considéré comme une réalité extralinguistique à part entière.220 Soit le texte suivant : Vous leș voyez s'abattre sur leș bancs du Luxembourg comme des pierrots. Pour rendre le texte compréhensible pour lecteur roumain, le traducteur doit recourir à șes connaissances extralinguistiques et opérer une explicitation, par laquelle îl suggère que l'action a lieu à Paris et îl s'agit, par conséquent, du Jardin de Luxembourg. La traduction que nous proposons est la suivante : Astfel îi vedeți cum se
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En d'autres mots, traduire c'est comprendre le sens d'un texte original et le restituer ensuite dans la langue d'arrivée. Pour prouver ce propos, nous citons un exemple de traduction par interprétation offert par Georgiana Lungu-Badea. Pendant șes travaux dirigés de traduction, l'auteur observe que leș étudiants offrent parfois de très bonnes versions en roumain grace à leur travail interprétatif, auquel s'ajoute le désir de préserver le style du texte source : " Certains étudiants ont démontré une
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que leș étudiants offrent parfois de très bonnes versions en roumain grace à leur travail interprétatif, auquel s'ajoute le désir de préserver le style du texte source : " Certains étudiants ont démontré une excellente maîtrise de la langue maternelle et de șes multiples possibilités d'expression, en traduisant "leș trois S : sous, sexe, santé" par "tripleta/tripticul/cei trei S : sfanți, sex, sănătate", en gardant de cette façon le registre stylistique de la langue et n'étant plus obligés de changer la syntaxe
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Avec cette observation, nous anticipons leș limites de cette approche appliquée à la pratique de traduction. 3. 4. 3. Limites de l'approche interprétative de la traduction Leș limites de l'herméneutique en tânt que théorie philosophique ont été formulées par șes praticiens. Par exemple, Paul Ricœur voit dans l'interprétation à la fois une récollection du sens et une démystification 237, tandis que Jacques Derrida l'analyse dans son ambivalence : l'orientation vers leș origines et le désir de transcender l
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aide d'une lecture préliminaire de la traduction, ensuite d'une lecture de l'original, qui implique " une pré-analyse textuelle, sélectionnant un certain nombre de traits stylistiques fondamentaux de l'original " et " une interprétation de l'œuvre, permettant une sélection de șes passages signifiants ".255 En conclusion, leș limites de la traduction comme interprétation peuvent être gérées, dans un premier temps, par le traducteur même, en conformité avec son éthique, ensuite par le traductologue, en tânt que critique subjectif de la traduction. * Nous avons
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que tout autre type de traduction, se veut l'ambassadeur de l'Autre dans la langue et la culture d'accueil. 4. 1. Leș enjeux culturels dans le cadre de la mondialisation Lors de notre parcours théorique sur la traduction est șes différentes approches, nous avons évoqué souvent la problématique du transfert du culturel, l'une des plus épineuses dans le monde traductologique, puisqu'elle déploie une diversité étonnante. Leș langues naturelles ne șont pas seulement associées à un milieu spécifique ; elles
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plus évidente en est la " résistance " de la culture source à la traduction. En effet, comme observe Georgiana Lungu-Badea, leș interférences culturelles entre leș langues " ne résolvent que partiellement le transfert linguistique et culturel "261. Le texte source tient à conserver șes marques d'étrangeté et, dans cette perspective, le texte traduit deviendrait, a priori, une utopie. Pour Georgiana Lungu-Badea, l'obstacle majeur dans le transfert culturel est ce qu'elle appelle le " culturème ", et qu'elle définit comme " un énoncé porteur
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le monde contemporain, leș concepts de culture et de traduction ont été modifiés grace au contexte de la mondialisation. À notre avis, le terme de mondialisation a deux sens : îl fait référence, d'un côté, à la composante économique avec toutes șes implications, et, de l'autre côté, aux interférences des univers sociaux et culturels. Leș conséquences de cette ouverture envers leș langues et leș cultures du monde, facilitée par le progrès technologique, șont visibles : la communication devient plus rapide, l'information
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espace où tous leș interlocuteurs șont traduits, y compris le traducteur.278 La création de cet espace de rencontre entre leș cultures, voilà le but de la traduction, " opération politique et poétique complexe qui concerne, au-delà du traducteur-interprète, la culture-société dans șes réflexes et șes choix par rapport à la question de la diversité dans l'horizon de l'interculturalité "279. Îl semble donc que l'interculturel naisse de cette rencontre du linguistique et du culturel, qui diffère d'une communauté à l
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leș interlocuteurs șont traduits, y compris le traducteur.278 La création de cet espace de rencontre entre leș cultures, voilà le but de la traduction, " opération politique et poétique complexe qui concerne, au-delà du traducteur-interprète, la culture-société dans șes réflexes et șes choix par rapport à la question de la diversité dans l'horizon de l'interculturalité "279. Îl semble donc que l'interculturel naisse de cette rencontre du linguistique et du culturel, qui diffère d'une communauté à l'autre et se
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société voudrait être un Tout pur et non mélangé.281 La traduction ne devrait pas être dissociée du contexte socioculturel, parce que, en tânt que praxis sociale, elle rend compte des rapports étroits de l'individu avec son entourage et șes valeurs. En ce sens, la relation interculturelle devrait être conçue comme une relation d'appropriation de l'altérité, car îl n'y a pas de dynamique interculturelle sans connaître et reconnaître l'Autre (langue, culture, histoire, civilisation). Par conséquent, une
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traducteurs, ces " maîtres cachés de l'interculturel "283, est marquée par des responsabilités et des risques. En tânt que sujets engagés dans l'histoire 284, ils șont de vrais agents sociaux qui négocient la relation entre la communauté source, avec șes modèles, șes idées et șes valeurs, et la communauté cible, préparée ou non à comprendre et à assimiler leș nouveaux éléments culturels. Agents professionnels, ils se placent dans " l'interculture "285, là où la séparation trop rigide entre la culture
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maîtres cachés de l'interculturel "283, est marquée par des responsabilités et des risques. En tânt que sujets engagés dans l'histoire 284, ils șont de vrais agents sociaux qui négocient la relation entre la communauté source, avec șes modèles, șes idées et șes valeurs, et la communauté cible, préparée ou non à comprendre et à assimiler leș nouveaux éléments culturels. Agents professionnels, ils se placent dans " l'interculture "285, là où la séparation trop rigide entre la culture source et
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