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de bois nous traînons près des écuelles [...] (Au seuil du mystère) (Poncet, 1996 : 148) La traductrice sent le besoin d'insérer un hiatus avânt le complément du nom. À notre sens, ce choix est bizarre, parce qu'il ne s'agit ni de la restitution d'une figure, ni d'une modulation de la voix du texte. À remarquer aussi la graphie erronée du nom " écuelles ". Un autre cas d'imitation de l'idiostyle de Blaga en ce qui concerne leș vers en
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păcatul ce apasă peste casa mea (J'ai compris le péché qui pèse sur mă maison) et Domnițele (Leș princesses), îl y a pourtant deux situations où, au milieu de la phrase, le vers commence par une majuscule.1425 Îl s'agit, sans doute, d'une erreur de frappe de la part des éditeurs. La présence des coquilles et des fautes de ponctuation identifiées au niveau du microcontexte typographique montre, une fois de pluș, que le travail des éditeurs et des relecteurs a
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donne à ce graphème une valeur explicative : le moi lyrique justifie son acte de chanter. L'interprétation du traducteur peut mener donc à un écart (parfois grave) du message d'origine. La traductrice prend des décisions intéressantes lorsqu'il s'agit de contextes qu'elle interprète comme directement liées à la philosophie de Blaga. Par exemple, elle fait commencer le nom " être " par une majuscule, même și le texte de départ n'est pas transparent à cet égard : Ființă tu găsi
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de Blaga devrait être transposé en français en gardant, si possible, son étrangeté, c'est à dires șes particularités stylistiques, même au niveau visuel du signifiant. En ce qui concerne l'emploi des majuscules au début des vers, îl s'agit à nouveau d'un travail d'adaptation aux rigueurs du français, mais qui n'affecte pas grièvement la signifiance du poème. Par contre, la décision de faire commencer par une majuscule leș pronoms qui désignent Dieu mène, comme nous avons
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désignent Dieu mène, comme nous avons remarqué, à une modification de la voix du texte. En réalité, le moi poétique du texte source n'est pas tellement cérémonieux dans son discours ; bien au contraire, dans le poème Psalm (Psaume), îl s'agit plutôt d'un monologue amer, voire d'une " querelle " avec un Dieu absent. Philippe Loubière ne fait que donner à son texte-traduction une note plus marquée par le sentiment religieux, même și le poème de départ a une tonalité neutre
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en français, espagnol, anglais et allemand. Ayant en vue l'analyse ci-dessus, nous pouvons affirmer que leș coquilles identifiées dans cette version nous indiquent que le traducteur a des problèmes de maîtrise de la langue cible. Selon nous, îl ne s'agit pas d'un traducteur de langue maternelle française, mais d'un traducteur roumain qui travaille, probablement, sous pseudonyme. À cela vient s'ajouter le mauvais travail des relecteurs et des éditeurs, qui mène à des confusions très graves, ce qui
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versification de Blaga : premièrement, parce que l'espace dont nous disposons est limité et une étude approfondie de la prosodie du poète ne constitue pas forcément l'objectif de notre thèse ; ensuite, parce qu'une telle étude existe déjà. Îl s'agit de l'ouvrage de Ladislas Gáldi, Contributions à l'histoire de la versification roumaine. La prosodie de Lucian Blaga, le résultat des travaux, rédigés en français, d'un Hongrois professeur à la Faculté de Lettres de Budapest, spécialiste de la poésie roumaine
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du poète. L'étude de Ladislas Gáldi est loin d'être un inventaire des techniques prosodiques 1506 ; son but est d'établir un rapport entre leș choix de versification et le message de la création poétique de Blaga : Îl ne s'agit point de faits accessoires, d'un aspect secondaire de l'art, mais de quelque chose d'inhérent à l'art blagien, d'une manifestation indissolublement liée à son message. C'est pourquoi derrière leș formes nous avons toujours cherché des
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observé. (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 180-183) Tu devines la profondeur des mystères dans l'air de țes midis envoûtés. Monte, monte sans cesse, mais ne dis jamais ce que tu aș découvert. (Miclău, 1978 : 321-323) L'exergue nous indique qu'il s'agit de l'oiseau " réalisé en or par le sculpteur C. Brâncuși "1513 ; en d'autres mots, le poème tout entier est une métaphore de la fameuse sculpture appelée " la Maïastra ".1514 Ce poème fait pârtie du recueil Laudă somnului (L'Éloge
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sculpture appelée " la Maïastra ".1514 Ce poème fait pârtie du recueil Laudă somnului (L'Éloge du sommeil), recueil dans lequel la rime commence à avoir une place dominante dans la poétique de Blaga. On remarque pourtant qu'il ne s'agit pas d'un poème à rime classique : leș quatre premières strophes jouent sur la rime du deuxième et du quatrième vers ; l'avant-dernière strophe présente une rime croisée classique 1515, tandis que dans la dernière strophe le poète décide d
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inhérent à la traduction littérale des vers source. L'analyse de la traduction de Jean Poncet nous conduit à conclure que la recréation de la rime ne fait pas pârtie de son style traductif. Collectif de traducteurs Poeme alese : Comme îl s'agit d'une anthologie de poèmes qui recueille leș versions en français de plusieurs traducteurs, îl est hors question de parler dans ce cas d'un style traductif. Nous avons identifié une négligence concernant la transposition des sonorités dans le cas
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le lac leș ronces du rivage, Avec leurs ronds dans l'eau je trouble mon image. (Héraclite au bord du lac) (Loubière, 2003 : 35) Paul Villard Ce traducteur ne se propose pas de recréer leș sonorités, même s'il s'agit parfois de poèmes à prosodie fixe.1531 Îl y a une absence totale de recherche prosodique dans la version de Paul Villard. 2. 2. Effets phoniques : allitérations, assonances Notre but ici n'est pas d'élaborer un inventaire des effets
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peut lire : Nous n'avons pas retenu l'apparente facilité de Dans le grand passage pour traduire În marea trecere, parce que nous aurions commis, selon nous, un important contresens. Naturellement, " trecere " se traduit ordinairement par " passage ", mais îl s'agit ici d'un emploi métaphorique dont le français et le roumain ne jouent pas de la même façon. L'auteur donne à " marea trecere " le sens de "passage" avec un grand " p ", de " grand passage ", en ce qu'il veut dire
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dans la poésie de Blaga. Le syntagme " în marea trecere " fait pârtie de son univers poétique, et non de la langue roumaine littéraire ou commune : tout exégète de l'œuvre de cet auteur connaît de quel type de " passage " îl s'agit. Le lecteur qui découvre la poésie de Blaga se rendra compte, lui aussi, du sémantisme de " trecere ", sans qu'il soit besoin d'expliquer. Selon nous, le choix de Philippe Loubière est original et tout à fait poétique ; cependant, l
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mène à un sens qui s'oppose complètement à celui voulu par Blaga). La traduction la plus fidèle au sens et qui n'arrive pas à compliquer la signification des poèmes traduits est, selon nous, " le grand passage ". Îl s'agit, en effet, de la solution adoptée en général par leș traducteurs qui n'ont pas voulu s'éloigner de la métaphore d'origine : Cu cuvinte stinse în gură am cântat și mai cânt marea trecere [...]. (Biografie) (Blaga, 2010 : 135) Avec leș paroles
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Blaga. Comme le terme a des connotations philosophiques, la traduction littérale (" passage ") est la plus adéquate, parce qu'elle ne complique pas inutilement le sémantisme du titre. La tache du lecteur est celle de découvrir de quel " passage " îl s'agit. Pour le titre În marea trecere, nous avons trouvé leș versions suivantes : Le Grand Passage (Munteano, 1951 : 192), Dans l'immense fuite du temps (Gàldi, 1972 : 105), Dans le grand passage (Miclău, 1978), Le grand passage (Drăgănescu-Vericeanu, 1974) ; La grande
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On peut conclure que leș titres des recueils de Blaga peuvent être transposés littéralement, là où ils ne contiennent pas des culturèmes ou des termes clés difficilement traduisibles. Le traducteur doit rester fidèle au sens de départ ; comme îl s'agit, en général, de métaphores hermétiques (" révélatrices ", dans la terminologie de Blaga), toute explicitation ou écart compliquerait inutilement le sens du titre cible. 2. 2. Titres de quelques poèmes En ce qui suit, nous analysons quelques titres qui présentent des difficultés
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pose des problèmes aux traducteurs : Ta chevelure (Miclău, 1978 : 141) ; De țes cheveux (Romanescu, 1998 : 34). Le poème parle des cheveux de la bien-aimée, comparés au voile de Maya. Le titre même joue sur l'ambiguïté de la préposition " din " : îl s'agit soit de la matière dont quelque chose est fabriqué, soit du lieu qui génère le mystère. La version de Paul Miclău supprime cette ambiguïté et, avec cela, une pârtie de la signifiance du poème. → Le titre Visătorul (littéralement : " le rêveur ") fait référence
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1978 : 263) ; En souvenir du paysan peintre (Pop-Curșeu, 2003 : 53) ; En souvenir du paysan peintre d'icônes (Loubière, 2003 : 25). → Le titre du poème Un om s-apleacă peste margine est métaphorique : le moi lyrique se demande s'il s'agit du bord de la mer ou du bord d'une pauvre pensée. Leș traductions de ce titre oscillent entre le côté abstrait (Sanda Stolojan supprime même le complément de lieu du titre) et le côté matériel (Jean Poncet introduit le nom " la
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source appartiennent en général au culte orthodoxe. Leș traducteurs adaptent parfois ces termes, de manière que l'on trouve dans leurs textes-traductions des expressions en usage dans le culte catholique. La traduction littérale est la meilleure solution lorsqu'il s'agit de termes à valeur générique : " răstigniri " " crucifiements " (Către cititori/Aux lecteurs) (Miclău, 1978 : 251) ; " nos croix " (Aux lecteurs) (Loubière, 2003 : 15) ; " jocuri și răstigniri " " des jeux et des crucifixions " (Semne/Signes) (Miclău, 1978 : 305) ; " iscodim învierile în fața porților " " nous épiions
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figural "1597 du poème source et en altérer la textualité. De telles infidélités de traduction ont comme origine une conception inadéquate ou trompeuse du traducteur sur la métaphore et sur la fonction qu'elle accomplit dans le discours. Îl s'agit de " la médiocre perception, voire de la non-perception, par le traducteur de poésie, des mécanismes figuratifs, des régimes figuraux et des processus de signifiance "1598. En d'autres mots, pour certains traducteurs, la métaphore n'a cessé de représenter un ornement
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strai de broască-n par " " leș cheveux pleins d'algues " (I. Pan către nimfa/I. Pan à la nymphe) (Miclău, 1978 : 237) ; " portant dans leș cheveux des voiles de grenouille* " (I. Pan à la nymphe) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 111) ; * Îl s'agit de la *confèvre (en roumain) = la soie de la grenouille. " leș cheveux parés de grenouille " (I. Pan à la nymphe) (Poncet, 1996 : 80). Paul Miclău traduit le syntagme " strai de broască " par " algues ", conservant ainsi le sens de départ. Veturia Drăgănescu-Vericeanu crée
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le syntagme " strai de broască " par " algues ", conservant ainsi le sens de départ. Veturia Drăgănescu-Vericeanu crée une métaphore, " des voiles de grenouille ", mais introduit en même temps une note de baș de page, dans laquelle elle explique qu'il s'agit de la *" confèvre " (à remarquer la mauvaise orthographe). La recréation de la métaphore et l'explication en baș de page șont des choix contradictoires qui rendent la compréhension difficile. Quant à Jean Poncet, îl produit un contresens : leș cheveux de la nymphe ne
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celui du discours commun, de tous leș jours, et non le registre poétique, ce qui mène à une banalisation de l'image. L'une des plus belles images de la poésie de Blaga est présentée dans le tableau ci-dessous. Îl s'agit d'une métaphore fondée sur une ambiguïté sémantique dans la langue source, qui est, par conséquent, difficilement transposable : Din cer a venit un cântec de lebădă./ Îl aud fecioarele ce umblă cu frumuseți desculțe/ peste muguri. Și pretutindeni îl aud
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la sat. " " L'éternité, je crois, est née à la campagne. " (Sufletul satului/L'âme du village) (Miclău, 1978 : 281). Dans ce contexte, l'expression " la sat " (littéralement : " à la campagne ") doit être traduite par " au village ", puisqu'il s'agit, dès le titre, de l'" âme du village " et non de l'" âme de la campagne ". În iarbă înaltă în mare mătasă/căzu din a veacului casă. " " Dans l'herbe, dans la grande voie,/de la maison du siècle elle tomba. " (Cerească
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