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observer que Blaga ne parle pas du poète comme figure générique, idéalisée, mais d'une communauté de créateurs prêts à propager le mystère dans le monde. Voilà des vers emblématiques qui témoignent de la vision de Blaga sur le destin commun des poètes : Poeții, toți poeții sunt un singur, ne-mpărțit, neîntrerupt popor. Vorbind, sunt muți. Prin evii ce se nasc și mor, cântând, ei mai slujesc un grâi pierdut de mult. [...] Își sunt asemenea prin ceea ce nu-și spun. (Poeții) (Blaga, 2010
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définition même de l'esprit créateur.855 Cette génération de poètes unis par leur mission de vénérer le mystère existentiel semble mettre fin au " Babel " et à la " dispersion "856. La vision sur la mission du poète de devenir Sauveur des mots et de se sauver soi-même grace à l'acte artistique fait de Blaga l'une des consciences leș plus actives de la littérature européenne et l'inscrit dans la modernité. Le poème devient chemin qui mène au cœur même du
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à propos de la diversité des poésies de Blaga, qu'" aucune [poésie] ne ressemble [à l'autre], toutes multiplient la parole, l'image, le portrait spéculaire "869. Aux lecteurs maintenant d'en juger. 3. 2. Pour une poésie philosophique ? Le danger des " lectures déformantes " Dans son étude La poésie de Lucian Blaga précédée d'une introduction à l'étude du lyrisme moderne, Basil Munteano fait une analyse de l'œuvre du poète, l'effort du créateur étant comparé avec le travail d
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mais qui ne sert que de support pour l'interrogation, l'expression du tumulte intérieur, la quête du sens " jusqu'aux limites dernières "884. En d'autres mots, tout poème devient l'expression d'une pensée. Chacun peut envoyer à des préceptes philosophiques, mais sans leș nommer directement et sans en faire son fondement.885 Cette poésie particulière et inédite dans la littérature roumaine est loin d'être un simple argument d'ordre philosophique. La " soif métaphysique " que l'on retrouve
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et qui en fait son credo fondamental.887 Dès son poème programmatique, Eu nu strivesc corola de minuni a lumii (Je ne piétine pas la corolle de merveilles du monde), qui ouvre le recueil Poèmes de la lumière888, Blaga " enferme " dans des figures de langage, et le plus souvent dans des métaphores, șes visions métaphysiques sur la connaissance, le mystère, le phénomène originel dans son état le plus pur. Leș concepts philosophiques tels que " la connaissance paradisiaque ", " la connaissance luciférienne ", " le phanique
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originel dans son état le plus pur. Leș concepts philosophiques tels que " la connaissance paradisiaque ", " la connaissance luciférienne ", " le phanique ", " le cryptique ", " la censure transcendante ", " le Grand Anonyme " ne șont jamais nommés ; on y fait seulement allusion par l'intermédiaire des ruses du langage poétique.889 Și l'on analyse le rapport de la poésie et de la philosophie de Blaga avec le concept de " mystère ", on constate que la première a un rôle privilégié : à la différence du système de pensée, la
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envahit tout et se laisse envahir, nous ne sommes pas autorisés à la qualifier de " poésie philosophique " ou " métaphysique ". Leș concepts suggérés, qui représentent le noyau de șes théories des écrits philosophiques, ne șont, dans le cas de la poésie, que des " ponts " vers le mystère universel. Comme elle devient chant, tumulte, élégie, et, en fin de compte, " parole de silence ", cette poésie se place, par son originalité, au-delà de tout système de pensée. Elle est adressée à l'Être ; elle est
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une biographie mythologique du moi, qui tente de sonder șes propres origines " : dans le poème Biografie (Biographie), " Blaga donne [...] au mythe de șa naissance le statut d'un événement aux proportions cosmiques, car le moi est une des monades, un des centres de l'univers. "913 3. 3. 5. La cumpăna apelor/Au partage des eaux (1933) Le titre du recueil fait référence à " une nouvelle hypostase du moi lyrique blagien, arrivé à mi-chemin de șa vie "914. Le poème La
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capacité de dompter la langue et le sens. À căușe de son sémantisme inédit, la métaphore révélatrice est, du moins en théorie, plus difficilement transposable que la métaphore-ornement.946 * La métaphore et le style représentent dans la vision de Blaga des aspects différents de la création artistique, étant définis comme leș composantes d'un acte révélatoire. La métaphore change son style en fonction de l'époque historique, parce que le style de la métaphore naît des catégories abyssales de l'inconscient, comme leș
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cu care sufletul meu a răspuns izvoadelor ce le aveam în față. "959 Quelques-uns de ces poèmes traduits șont parus progressivement dans leș revues Saeculum et Steaua (L'étoile) ; d'autres ont été publiées après la mort de Blaga, dans des revues comme Viața românească (La vie roumaine), Gazeta literară (La gazette littéraire), Familia (La famille), Secolul XX (Le XXe siècle).960 * Le premier volume de traductions, Din lirica universală, constitue un florilège de la poésie universelle, réunissant des poèmes de l
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lui écrit , à propos de cette intention du poète: " S-a raspandit zvonul până dincolo de Carpați că ai apărea curând cu niste traduceri. "962 Comme îl ne connaissait pas toutes leș langues étrangères source, Blaga a fait souvent recours à des variantes déjà traduites, probablement en français ou en allemand 963 : " Am spicuit prin autori și prin antologii străine, cum am putut și pe unde am putut. Am utilizat în vederea transpunerii atât texte în limba de obârșie, cât și traduceri în
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poétique de Blaga est purement lyrique et métaphorique. La qualifier de poésie philosophique, conceptuelle, métaphysique ou mystique serait une erreur. La preuve la plus éloquente est le fait que le traducteur de la poésie de Blaga ne se heurte pas à des concepts philosophiques, jamais exprimés ouvertement, mais plutôt aux difficultés d'ordre stylistique ou culturel. L'exégèse de l'œuvre de Blaga suppose également l'approfondissement de son système de pensée. Nous retenons, d'un côté, la théorie de la connaissance, qui
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du poète, expérience qui a connu une certaine progressivité : îl a commencé à traduire des poèmes peu étendus (qui șont à retrouver dans leș recueils Din lirica universală et Din lirica engleză, et, plus tard, dans Tălmăciri), pour aboutir à des œuvres poétiques plus vastes, comme celles de Lessing ou de Goethe. Le travail traductif a constitué donc, pour le poète, une découverte inédite, une pratique enrichissante et un accomplissement nécessaire à să carrière. Blaga ressemble en quelque sorte aux romantiques
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plaide en même temps pour une traduction ethnocentrique : traduire, dans să vision, signifie annexer et assimiler des œuvres étrangères. La question du style se place au centre de șa réflexion théorique sur l'acte traductif : Blaga est peut-être l'un des premiers théoriciens qui a parlé d'une " région d'interférence " entre le style de l'auteur et celui du traducteur, une sorte de " rencontre stylistique " nécessaire à la réussite de la traduction.1037 On ne peut pas reprocher à Blaga d
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autre part, elle prend en compte le possible échec du traducteur. La méthode par laquelle on peut éviter un țel insuccès est la compensation qui relève du pouvoir créateur du traducteur. Un dernier argument qui fait de Blaga l'un des théoriciens modernes de la traduction de poésie. IV. TRADUCTIONS ET TRADUCTEURS DE LA POÉSIE DE LUCIAN BLAGA Introduction Ce chapitre est consacré aux traducteurs et aux versions en français de l'œuvre poétique de Lucian Blaga, étape que nous jugeons préliminaire à
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proprement dite des traductions, qui fait le sujet des Chapitres V et VI. Nous nous occupons, plus précisément, de la biographie de chaque traducteur, de șa formation, de șa vision traductive exposée dans des préfaces, des notes, des mémoires, mais aussi des versions de traduction (contexte de parution, maison d'édition, présentation, poèmes traduits). Notre analyse suit le critère chronologique de la parution des traductions. Îl faut préciser que, par ailleurs, leș informations ne șont pas nombreuses ou elles manquent tout simplement, surtout
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des éditions plus récentes. Dans de tels cas, nous avons pris comme sujet d'étude seulement l'une des éditions, à savoir celle qui est plus actuelle ou qui compte un nombre plus grand de poèmes. Îl y a également des éditions limitées, qui ne șont pas rééditées pour des raisons de droit d'auteur et que nous avons trouvées dans leș boutiques des antiquaires (c'est le cas des traductions de Paula Romanescu et de Philippe Loubière). Par conséquent, nous
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de Blaga, que ce soit dans l'espace francophone ou non-francophone. Nous voulons néanmoins passer en revue leș autres traductions des œuvres littéraires et philosophiques de Blaga dans l'espace européen, pour offrir au lecteur un panoramă sur l'existence des créations de Blaga à travers la traduction dans des pays et des cultures très différentes de l'Europe ou du monde. Lors de nos recherches, nous avons trouvé une bibliographie complète de Lucian Blaga qui se trouve sur le site
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et dont l'année de parution n'est pas précisée ; → Leș ouvrages pour lesquels Lucian Blaga est " responsable secondaire " (îl est le traducteur, îl signe la préface ou l'avant-propos, etc.) ; → Leș articles de Blaga parus dans des périodiques et des revues ; → Leș références critiques (livres) sur l'œuvre de Blaga ; → Leș références critiques (articles) sur l'œuvre de Blaga ; → Une bibliographie concernant la documentation.1042 Comme la liste d'ouvrages de cette bibliographie est exhaustive, nous la prenons en compte
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en hongrois et en allemand, et aux Éditions Mihai Eminescu, qui publient une version en anglais de quelques poèmes de Blaga. Après la chute du communisme, la maison d'édition Grâi și Suflet de Bucarest fait publier trois recueils réunissant des poèmes traduits en allemand, en français et en hongrois. L'œuvre poétique de Blaga connaît également plusieurs versions en hongrois, parues à Bucarest (aux Éditions Kriterion), mais aussi à Cluj-Napoca et à Budapest (où îl y a deux versions, l
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savons est qu'elle a traduit également en français des poèmes de Mihai Eminescu 1089 et de George Bacovia.1090 La version bilingue publiée en 1974 aux Éditions Minerva de Bucarest contient 80 poèmes traduits en français, qui font pârtie des recueils anthumes et posthumes de Blaga. La préface est signée par Eugen Simion. Le recueil comprend également une note de la traductrice sous la forme d'un avant-propos.1091 Après avoir exposé brièvement l'importance de l'œuvre poétique de Blaga
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avoir exposé brièvement l'importance de l'œuvre poétique de Blaga dans la littérature roumaine 1092, la traductrice justifie să démarche : " Un manque de modestie, mais en même temps le désir de voir Lucian Blaga entrer dans l'univers poétique des lecteurs de langue française m'ont poussée à essayer la traduction d'une suite de poèmes choisis dans (sic !) tous leș volumes parus. "1093 En tânt que particularités du style de Blaga qui peuvent constituer des difficultés de traduction, Veturia
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de Veturia Drăgănescu-Vericeanu de garder l'étrangeté du style de Blaga dans son travail traductif. La traductrice évoque ensuite un souvenir personnel lié à la traduction des poèmes de Blaga ; îl est intéressant de remarquer qu'elle appelle leș traductions des " équivalences " : " Jamais je n'oublierai que, par un concours de circonstances, le poème Leș pensées d'un mort, le premier en date de ces équivalences, a été transposé en français dans un cimetière, près d'une tombe fleurie, un jour
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à Trésor/Tezaur, probablement pour éliminer dans le titre le dramatisme de l'ouvrage, qui relate un des épisodes leș plus cruels des années staliniennes en Roumanie : la déportation des paysans riches du Banat dans la pleine du Bărăgan, dans des conditions inhumaines, à des centaines de kilomètres de leur village d'origine, Comoriște -, pour intégrer le goulag roumain. Tout cela pour la " faute " d'appartenir à une couche aisée de la société et pour intimider leș autres paysans, qui auraient pu
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une statue divine tous șes contours parfaits se șont faits que de mots dans lesquels est inscrit le parfum des sanglots à la fin le sonnet vers l'absolu chemine 1139 Voilà donc un sonnet classique qui illustre, à travers des figures de langage, l'idée que la poésie ne parle que d'elle-même. À la différence du courant moderne et postmoderne, le poète Paul Miclău ne ressent pas la forme comme une contrainte, mais comme un cadre stimulant, propice à
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