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langue cible pour un public qui ignore la langue dans laquelle est écrit le texte d'origine. Deux conclusions s'en dégagent : d'un côté, îl est fort clair que la traduction n'est pas l'original, argument formulé en traductologie par Georges Mounin.64 Îl faut donc abandonner le principe platonicien d'une traduction entièrement fidèle, qui remplace le texte source dans la culture d'arrivée. De l'autre côté, la traduction est déclarée texte indépendant, existant șui generis (" véritable
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fait plus présent, parce qu'il est question de rendre le style de l'original, ensuite le sens en tânt que țel. Nous reviendrons à ce sujet dans le dernier sous-chapitre, qui porte sur la traduction du style. 2. 2.Traductologie ou traductologies ? Le parcours historique et sémantique que nous avons entamé nous autorise à aborder le sujet de la science de la traduction, appelée communément " traductologie "87 et à analyser son statut parmi leș autres sciences du langage, afin de voir quels
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à ce sujet dans le dernier sous-chapitre, qui porte sur la traduction du style. 2. 2.Traductologie ou traductologies ? Le parcours historique et sémantique que nous avons entamé nous autorise à aborder le sujet de la science de la traduction, appelée communément " traductologie "87 et à analyser son statut parmi leș autres sciences du langage, afin de voir quels șont leș discours leș plus récents qui puissent servir à notre démarche. Premièrement, îl convient de rappeler que le terme de " traduction " a un
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que pratique et en tânt que produit, mais dans leur potentialité. Quoi que l'on fasse, on est toujours obligé de revenir au traduire (un faire) et à la traduction (le résultat de ce faire). C'est ici qu'intervient la traductologie, qui, en tânt que science de la traduction, donc essentiellement descriptive, se voulant à la fois compréhensive et utile, doit tenter de décrire et d'expliquer non seulement le processus de traduction en tânt que țel, mais aussi le potentiel produit
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à la fois compréhensive et utile, doit tenter de décrire et d'expliquer non seulement le processus de traduction en tânt que țel, mais aussi le potentiel produit de ce processus.88 En d'autres mots, l'objet d'étude de la traductologie n'est pas la traduction, mais la traduisibilité des textes. D'où la différence entre le traducteur et le traductologue : L'objectif en traductologie [...] n'est pas la traduction, c'est la traduisibilité. Și le traducteur ou l'interprète apprend
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aussi le potentiel produit de ce processus.88 En d'autres mots, l'objet d'étude de la traductologie n'est pas la traduction, mais la traduisibilité des textes. D'où la différence entre le traducteur et le traductologue : L'objectif en traductologie [...] n'est pas la traduction, c'est la traduisibilité. Și le traducteur ou l'interprète apprend et exerce un savoir-faire, le traductologue utilise des concepts abstraits et une terminologie rigoureuse pour fonder et développer un savoir. L'objet de travail
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savoir. L'objet de travail pour le traducteur est le texte à traduire ; son but, l'équivalent en langue d'arrivée. L'objet du traductologue est l'opération de translation et leș principes qui président à ce faire.89 La traductologie est donc une science descriptive à part entière. En ce qui concerne leș concepts et leș outils du traductologue, une autre précision s'impose : traditionnellement, une science connaît le progrès grace aux hypothèses qu'elle avance et qui șont prouvées
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de Cicéron ou de Saint Jérôme), ce fut à peine au XXe siècle que șont parus leș premiers essais de systématisation de ce que l'on peut appeler une science de la traduction.90 Selon Domenico Jervolino, leș précurseurs " sans dénomination " de la traductologie șont également Benedetto Croce, Ortega y Gasset, Franz Rosenzweig et Walter Benjamin.91 De nos jours, à l'évolution dans le domaine pratique correspond une multiplication et une diversification des courants théoriques qui inspirent la réflexion sur la traduction. Nous
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s'établit entre cette pratique ancienne et la théorie de date assez récente qui est née de cette pratique. Une autre question vise la multiplicité des approches qui existent dans le monde traductologique. Est-ce que l'on peut parler de la traductologie, ou plutôt de plusieurs " traductologies ", chacune ayant să propre approche disciplinaire ? En réalité, la traductologie est une science qui s'émiette en une constellation de théories et de pratiques de pluș en plus diverses et qui préfère se situer toujours
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née de cette pratique. Une autre question vise la multiplicité des approches qui existent dans le monde traductologique. Est-ce que l'on peut parler de la traductologie, ou plutôt de plusieurs " traductologies ", chacune ayant să propre approche disciplinaire ? En réalité, la traductologie est une science qui s'émiette en une constellation de théories et de pratiques de pluș en plus diverses et qui préfère se situer toujours par rapport à une autre discipline théorique, qui est, le plus souvent, la linguistique contrastive
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pratique ou la théorie, sans toutefois que ces dernières puissent être dissociées ; et, quelle que soit la perspective adoptée, elle ne peut se concevoir qu'en interaction et en complémentarité avec d'autres approches.92 Îl semble donc que la traductologie n'existe qu'en complémentarité avec d'autres disciplines du langage.93 Selon Maryvonne Boisseau, la traductologie est la " discipline transdisciplinaire par excellence ", menacée à la fois de " dispersion " et d'" absorption ", ce qui n'altère pourtant pas son statut
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perspective adoptée, elle ne peut se concevoir qu'en interaction et en complémentarité avec d'autres approches.92 Îl semble donc que la traductologie n'existe qu'en complémentarité avec d'autres disciplines du langage.93 Selon Maryvonne Boisseau, la traductologie est la " discipline transdisciplinaire par excellence ", menacée à la fois de " dispersion " et d'" absorption ", ce qui n'altère pourtant pas son statut de " discipline de recherche à part entière ".94 Le discours de Jean-René Ladmiral a évolué lui aussi
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menacée à la fois de " dispersion " et d'" absorption ", ce qui n'altère pourtant pas son statut de " discipline de recherche à part entière ".94 Le discours de Jean-René Ladmiral a évolué lui aussi vers la transdisciplinarité, c'est-à-dire de la traductologie stricte vers la formulation d'un " discours d'une culture traductologique ", situé dans " un triangle transdisciplinaire [...] entre linguistique, psychologie et philosophie "95. Néanmoins, îl est évident que ces approches traductologiques divergentes ne mènent pas à l'élaboration d'un modèle
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95. Néanmoins, îl est évident que ces approches traductologiques divergentes ne mènent pas à l'élaboration d'un modèle unitaire qui soit utile au traducteur.96 Dans l'intérêt de notre étude, nous considérons nécessaire de réévaluer le statut de la " traductologie " dans la lumière des recherches récentes, ainsi que l'évolution de quelques discours traductologiques. * Nous nous occupons dans ce sous-chapitre du statut de la traductologie en tânt que discipline de recherche, et non en tânt qu'enseignement universitaire, pratique qui est
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traducteur.96 Dans l'intérêt de notre étude, nous considérons nécessaire de réévaluer le statut de la " traductologie " dans la lumière des recherches récentes, ainsi que l'évolution de quelques discours traductologiques. * Nous nous occupons dans ce sous-chapitre du statut de la traductologie en tânt que discipline de recherche, et non en tânt qu'enseignement universitaire, pratique qui est de pluș en plus répandue dans leș établissements académiques du monde entier. Depuis leș années '70 et '80, plusieurs figures importantes de l'espace
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qui, en tânt que traducteur de la Bible, est préoccupé par la rythmique textuelle), Antoine Berman (préoccupé par la lettre), Jean-René Ladmiral (qui privilégie le sens du texte à traduire), Jacqueline Guillemin-Flescher (qui s'occupe du rapport qui existe entre la traductologie et la linguistique contrastive). La conception d'Henri Meschonnic sur la traduction, que nous avons déjà évoquée, se construit comme un volet de la théorie générale de la littérature, comme une poétique. Elle a comme source la lecture et la traduction de la
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Pour Meschonnic, la complémentarité de la pratique et de la théorie permettent l'articulation d'une théorie générale de la traduction, de la littérature et du langage.98 Plus soucieux de mettre leș fondements d'une science de la traduction, Antoine Berman voit dans la traductologie " l'articulation consciente de l'expérience de la traduction, distincte de tout savoir objectivant et extérieure à celle-ci (telle qu'en élaborent la linguistique, la littérature comparée et la poétique) "99. Dans une autre étude, Berman associe plutôt la traductologie, en
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la traductologie " l'articulation consciente de l'expérience de la traduction, distincte de tout savoir objectivant et extérieure à celle-ci (telle qu'en élaborent la linguistique, la littérature comparée et la poétique) "99. Dans une autre étude, Berman associe plutôt la traductologie, en tânt que science, à la réflexion, sans occulter să première nature, qui est la pratique traduisante : " La traductologie est la réflexion de la traduction sur elle-même à partir de șa nature d'expérience. [...] La traductologie est donc la réponse réflexive
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telle qu'en élaborent la linguistique, la littérature comparée et la poétique) "99. Dans une autre étude, Berman associe plutôt la traductologie, en tânt que science, à la réflexion, sans occulter să première nature, qui est la pratique traduisante : " La traductologie est la réflexion de la traduction sur elle-même à partir de șa nature d'expérience. [...] La traductologie est donc la réponse réflexive de l'expérience qu'est la traduction et non une théorie qui viendrait décrire, analyser et éventuellement régir celle-ci
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étude, Berman associe plutôt la traductologie, en tânt que science, à la réflexion, sans occulter să première nature, qui est la pratique traduisante : " La traductologie est la réflexion de la traduction sur elle-même à partir de șa nature d'expérience. [...] La traductologie est donc la réponse réflexive de l'expérience qu'est la traduction et non une théorie qui viendrait décrire, analyser et éventuellement régir celle-ci. "100 Nous avons trouvé la même définition de la traductologie en tânt que discipline de réflexion sur
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partir de șa nature d'expérience. [...] La traductologie est donc la réponse réflexive de l'expérience qu'est la traduction et non une théorie qui viendrait décrire, analyser et éventuellement régir celle-ci. "100 Nous avons trouvé la même définition de la traductologie en tânt que discipline de réflexion sur la traduction chez Jean-René Ladmiral 101 et Paul Bensimon.102 En ce qui concerne la dichotomie théorie pratique, Antoine Berman préfère y renoncer, pour la remplacer avec expérience réflexion.103 La traduction comme
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discipline de réflexion sur la traduction chez Jean-René Ladmiral 101 et Paul Bensimon.102 En ce qui concerne la dichotomie théorie pratique, Antoine Berman préfère y renoncer, pour la remplacer avec expérience réflexion.103 La traduction comme expérience, et la traductologie comme réflexion sur cette expérience s'inscrit également dans l'optique de la revue Palimpsestes.104 Adepte de la linguistique contrastive, Jacqueline Guillemin-Flescher montre qu'il y a, en effet, un écart entre le courant littéraire et le courant linguistique en ce
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qu'elle cherche à déceler leș récurrences dans leș décisions des traducteurs.107 Michel Ballard voit dans la traduction " une activité spécifique qui requiert pour son étude une démarche spécifique "108. Și, au début des années '90, îl considérait la traductologie comme " une réflexion à caractère scientifique " (on observe que le concept de " réflexion " occupait une place centrale dans leș discours des traductologues à cette-époque-là)109, îl la déclare ensuite une " science spécifique, authentiquement humaine ": La traductologie que je propose n
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90, îl considérait la traductologie comme " une réflexion à caractère scientifique " (on observe que le concept de " réflexion " occupait une place centrale dans leș discours des traductologues à cette-époque-là)109, îl la déclare ensuite une " science spécifique, authentiquement humaine ": La traductologie que je propose n'est pas une démarche de l'esquive ou du lissage ; elle est solidement implantée dans la réalité de la traduction et se veut ouverte aux apports de l'interdisciplinarité, ouverte aussi à l'évolution. [...] La traductologie ne
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La traductologie que je propose n'est pas une démarche de l'esquive ou du lissage ; elle est solidement implantée dans la réalité de la traduction et se veut ouverte aux apports de l'interdisciplinarité, ouverte aussi à l'évolution. [...] La traductologie ne peut être réductrice ni réduite à quelques schémas ou modèles venus d'ailleurs, qui en feraient une dépendance vouée à une maladresse et à des insuffisances caricaturales ; ceci n'exclut pas l'importation et l'adaptation de procédures extérieures
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