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8. Leș recueils posthumes : Corăbii de cenușă (Navires à cendres), Cântecul focului (La chanson du feu), Ce aude unicornul (Ce qu'entend l'unicorne), Mirabila sămânâță (La merveilleuse semence) Après 1956, le régime communiste a interdit au poète de publier, șes créations étant jugées comme " mystiques ".919 Leș poèmes, tout comme leș essais philosophiques et esthétiques qu'il écrit pendant cette période paraîtront plus tard grace au soin de șa fille, Dorli Blaga. L'édition définitive de l'œuvre poétique verra
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concepts de " style " et de " métaphore " se trouvent au centre de la philosophie de Blaga. Pour arriver à la signification qu'il accorde à ces termes et décider și cette théorie pourrait avoir une influence sur la pratique de la traduction de șes poèmes, nous exposons, brièvement, leș fondements de șa philosophie. Nous avons en vue, dans un premier temps, la vision de Blaga sur le style, qui englobe également le concept de " matrice stylistique ". La deuxième pârtie de ce sous-chapitre est dédiée à
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liée à la vision de Blaga sur la métaphore et constitue, en outre, le fondement de șa pensée. À notre sens, une exégèse de son œuvre ne doit pas négliger ces deux éléments que le philosophe roumain a théorisés dans șes écrits philosophiques. 4. 1. 1. Aperçu sur le système philosophique de Blaga. Le concept de style Le système philosophique de Blaga est peut-être le plus cohérent et unitaire de toute la philosophie roumaine, même s'il y a des critiques
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l'art créateur : L'esprit humain vit essentiellement dans l'ordre du mystère et des révélations, et une seule voie lui est offerte pour dépasser l'immédiat ; îl n'a à să disposition [...] que la voie des élaborations stylistiques. Par șes différents aspects, le style représente [...] une tentative de saut en direction du non-immédiat, mais îl représente aussi un système de freinage, qui empêche tout contact positif avec le non-immédiat ou avec le mystère. [...] Mais que cela ne nous effraie pas
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créatrice qui lui a été interdite par le système politique. Dès la jeunesse, Blaga a été fasciné par la poésie universelle ; par conséquent, îl a essayé de traduire des poèmes en roumain avânt la période communiste. En 1928, îl publie șes premières traductions dans la revue Gândirea (La pensée). Îl s'agit des poèmes Cântecul câinelui (La chanson du chien) et Tot ce trăiește poartă semn (Tout ce qui vit porte un signe) appartenant au poète russe Serge Essénine. La critique
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o seama de poezii, dintre cele mai frumoase ale literaturii universale. Nu m-a interesat numărul. M-au interesat doar caratele.966 On observe donc que, pour Blaga, " traduire " signifie " annexer ", conception très moderne, exprimée aussi dans l'un de șes aphorismes : A traduce înseamnă a anexă. Un popor poate să anexeze alt popor, traducând literatura acestuia în limba să. Poporul anexat nu pierde nimic, iar cel care anexează crește și se înalță. "967 Ce désir d'" annexer " et d'" assimiler
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cette fois au public roumain en tânt que traducteur. Le succès obtenu avec la traduction de Faust a encouragé Blaga à traduire davantage, surtout de la littérature anglaise. Dans cette démarche, îl était aidé par să femme, Cornelia, qui remarque dans șes Însemnări zilnice (Notes quotidiennes) cet aspect important du travail de son mari.978 Dans l'une de ces notes de Cornelia Blaga, on découvre que le poète était surtout préoccupé de donner aux vers étrangers la forme la plus proche
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pe la ora două, i-am făcut traducerea noaptea și dimineața a luat-o cu sine la plimbare. La amiază, mi-a adus-o versificata în toată splendoarea ei.979 La traduction a constitué pour Blaga l'expérience qui a adouci șes dernières années de vie, expérience qui témoigne de son amour pour la poésie du monde et de son ambition d'enrichir la culture roumaine en lui " annexant " des œuvres littéraires étrangères. Pourtant, la critique n'a souligné que fragmentairement le
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que fragmentairement le fait que Blaga s'est conduit dans să démarche selon des principes bien fondés. En réalité, îl est l'auteur d'une vision traductive très moderne pour une époque où la traductologie n'avait pas encore établi șes fondements, vision traductive qui mérite toute notre attention et que nous analysons dans la section qui suit. 5. 3. Lucian Blaga : vision traductive Blaga n'emploie que rarement le terme " traductions " pour désigner son travail traductif. On retrouve, par contre
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en roumain pourrait témoigner de la modestie de Blaga en tânt que traducteur. Pour compléter cette analyse, îl faut préciser que, dans l'acception de Blaga sur la création littéraire, " tălmăcire " a aussi le sens d'exprimer, extérioriser des sentiments, révéler șes pensées sous une forme poétique. À ce titre, nous voulons rappeler le poème Stihuitorul (Le poète), dans lequel Blaga compare l'effort du poète à la démarche traductive, en avouant que, chaque fois qu'il écrit un poème, îl ne
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concrete ale literaturii noastre. [...] Cine nu a încercat el însuși niciodată suferință transpunerii unei poezii dintr-o literatura străină în limba noastră, anevoie își va da seama cât de spinoasă și complexă este această problemă a traducerilor.985 Pour soutenir șes propos, Blaga commence par une rétrospective diachronique de la traduction de poésie sur le territoire roumain. Îl observe que, malheureusement, la littérature naționale ne comprend pas de traductions remarquables. L'enthousiasme qui a été enregistré dans la période de formation de la
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l'attention qu'elle mérite, ce qui est une perte, parce qu'elle pourrait enrichir le patrimoine național. Îl considère qu'une réflexion plus approfondie sur le rôle de la traduction pour la constitution des littératures européennes serait bénéfique. Pour souligner șes propos, îl parle de la traduction de la Bible, qu'il considère fondamentale pour la constitution de ces littératures : " De altfel simplă împrejurare că cele mai multe literaturi europene moderne încep printr-o "traducere", prin traducerea Bibliei, ar trebui să fie, credem, un suficient
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uriași ai poeziei precum Goethe, George sau Rilke și-au închinat o mare parte a activității lor tălmăcirii unor capodopere poetice din literatura universală. "993 Par rapport aux premières décennies du XXe siècle, Blaga remarque pourtant une timide ouverture de șes contemporains vers la traduction : " Rezervă condamnabila a scriitorilor români față de traducere a durat până mai acum cativa ani, când, datorită unor mai înalte inițiative, s-a produs o îmbucurătoare cotitură în această privință. Vom avea în curând bune traduceri din
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în vederea lucrării ce doream s-o duc la capat.996 Pour transposer Faust en roumain et résoudre de telles difficultés, Blaga propose une méthodologie de traduction. Îl décide par exemple de recourir à toutes leș ressources de la langue roumaine, avec șes deux veines : la langue populaire sublimée en langue littéraire et le néologisme, celui qui " monte leș marches de toutes leș abstractions "997. L'unique condition était l'emploi d'un langage littéraire courant qui réunisse leș deux sources précisées : Condiția
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par exemple des difficultés isolées, mais îl considère que le style du texte source est la vraie question quand on transpose la poésie. Comme le traducteur doit être poète, l'interférence stylistique est implicite dans le texte cible. Pour justifier șes propos, Blaga apporte des arguments solides qui montrent qu'il était au courant des théories traductives leș plus récentes de l'époque.1009 En traduisant, un poète ne se dépersonnalise pas, annihilant son style et devenant identique à l'auteur
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deloc să dau urmare sfatului ce se desprindea din condițiile de lucru.1025 Le folklore et la langue roumaine littéraire s'avèrent être, de nouveau, leș deux grandes sources linguistiques qui assurent une traduction ethnocentrique réussie de Faust. Pour synthétiser șes propos, Blaga reprend, vers la fin de son article, la question de la traduction de la poésie. Și la poésie est l'art de la parole, la traduction de la poésie est, à son tour, un art situé à mi-chemin entre l'interprétation et
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à l'aide desquels la poésie se laisse traduire dans une langue étrangère. Și la traduction de poésie est recréation par interprétation, par déchiffrage (" tălmăcire "), le vrai traducteur doit se faire créateur. Să tache est de mettre en fonction toutes șes ressources de la langue pour que la traduction atteigne le niveau stylistique de l'œuvre d'origine : Nu-mi pot imagina un traducător de poezie care să nu-și iubească opera, întocmai ca o creație originală. Astfel, traducătorul trebuie să se
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4. Blaga figure de la résistance anti-communiste à travers la traduction Sean Cotter observe que, dans la période trouble des années '50, deux intellectuels se șont opposés aux rigueurs du régime communiste : le premier est le linguiste Alexandru Philippide qui, dans șes écrits théoriques, a critiqué la nouvelle politique culturelle et de traduction. Le deuxième est Lucian Blaga, figure illustre des lettres roumaines de l'entre-deux-guerres, qui était déjà connu par le grand public en tânt que poète, essayiste, dramaturge et philosophe
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dans la veine folklorique et dans la veine métaphysique, cette poésie véhicule leș grands thèmes de la poésie universelle, transposés dans un style singulier. La source de cette poésie est le mystère, concept clé de la pensée de Blaga. On découvre dans șes vers des réflexions sur l'éros, la catharsis, la tristesse métaphysique, le temps du " grand passage ", la mutité, la quête des origines et l'histoire personnelle du moi lyrique, le village comme espace-matrice. La poésie devient souvent métapoésie, lorsqu'elle
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qui a parlé d'une " région d'interférence " entre le style de l'auteur et celui du traducteur, une sorte de " rencontre stylistique " nécessaire à la réussite de la traduction.1037 On ne peut pas reprocher à Blaga d'avoir marqué șes traductions de son empreinte stylistique, fait remarqué par la critique de l'époque : cela est normal, car șes traductions ne șont autre chose que le résultat de șa vision sur la création littéraire et sur la traduction de la poésie.1038
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une sorte de " rencontre stylistique " nécessaire à la réussite de la traduction.1037 On ne peut pas reprocher à Blaga d'avoir marqué șes traductions de son empreinte stylistique, fait remarqué par la critique de l'époque : cela est normal, car șes traductions ne șont autre chose que le résultat de șa vision sur la création littéraire et sur la traduction de la poésie.1038 Blaga avoue que, dans la traduction de Faust, on peut retrouver, à part son sceau poétique, une superposition
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de l'œuvre de Blaga Une précision s'impose : la liste des ouvrages que nous présentons dans cette section comprend également leș traductions en français parues en Roumanie avânt 1989. À part l'œuvre lyrique, le théâtre de Blaga et șes ouvrages philosophiques ont été traduits fragmentairement en français. Leș traductions șont parues en Roumanie et en France : → 1986 : Lucian Blaga, Théâtre, traduit du roumain et préfacé par Micaela Slăvescu, Minerva, Bucarest (englobe leș drames Zalmoxis, Quand leș eaux se troublèrent
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Bonté automne), Perspectiva (Perspective), Epilog (Épilogue), Încheiere (Conclusion). Leș poèmes traduits șont précédés par une brève présentation de la biographie et de l'univers conceptuel de Lucian Blaga. 3. 3. Lucian Blaga traduit par Paul Miclău ou comment le traducteur justifie șes stratégies À notre sens, Paul Miclău est le premier grand traducteur de Blaga en français et le premier théoricien de la traduction des cette œuvre. Îl a été une personnalité plurivalente du monde universitaire et culturel roumain : linguiste et chercheur, professeur
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dès le début de șa carrière universitaire. Îl publie son premier article, " Noțiunea și cuvântul " (" La notion et le moț "), dans le volume Introducere în lingvistică (Introduction à la linguistique), păru en 1955 sous la coordination du professeur Alexandru Graur. Șes recherches en linguistique șont couronnées par să thèse de doctorat, Le signe linguistique, qu'il soutient en 1968 à l'Université " Paul Valéry " de Montpellier et qui est publiée en 1970 aux Éditions Klincksieck de Paris.1099 En 1971, le
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l'évolution des études roumaines de sémiotique "1103, étant utilisé comme un manuel dans leș facultés de philologie de Roumanie. En 1972, le professeur Miclău fonde un Groupe Roumain de Sémiotique qu'il dirige pendant une vingtaine d'années.1104 Șes recherches en sémiotique șont doublées par une riche activité de traducteur : en 1966, à l'époque où îl enseignait la langue et la littérature roumaine aux étudiants de l'Université " Paul Valéry " de Montpellier, Paul Miclău commence à traduire en
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