7,705 matches
-
doit pas être vue comme un artifice ou un phénomène isolé de șa poétique, mais elle doit être intégrée à la vision esthétique et au style littéraire du poète. L'étude de Ladislas Gáldi est loin d'être un inventaire des techniques prosodiques 1506 ; son but est d'établir un rapport entre leș choix de versification et le message de la création poétique de Blaga : Îl ne s'agit point de faits accessoires, d'un aspect secondaire de l'art, mais de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
sans oublier que la présence du rythme et de la rime constituent des manifestations de son style littéraire et de son esthétique. Nous avons remarqué que la poésie de Blaga, construite sur des vers apparemment libres, se soumet en réalité à des règles prosodiques précises : la forme et le fond constituent un tout qu'il importe de respecter, mais sans forcer la langue cible ou péricliter la poéticité du texte d'arrivée. À notre sens, une entreprise de traduction ne peut pas
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Un long vent vieux secoue la terre et leș fers entre leș demeures. Leș illustres prochains d'antan se montrent un instant et meurent. Un vent ancien et long entre leș façades ébranle encore terre et ferrailles. Nos illustres frères des temps passés un instant se montrent puis s'évanouissent. Turn negru stă în picioare și-și numără anii învins. Taci, ca sfanțul de piatră aureola în noapte și-a stins. (Blaga, 2010 : 142) Vaincue une tour noire reste debout et
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
styles traductifs réside dans la recréation de la rime avec leș moyens de la langue cible dans la première version. Paul Miclău, fidèle à să décision traductive, garde leș rimes d'un bouț à l'autre de son texte-traduction, en employant parfois des termes inédits comme " allant " ou en ajoutant des unités sémantiques, comme l'épithète " dorée ". Par contre, Jean Poncet ne considère pas nécessaire de reconstruire la rime dans son texte-traduction (la rime de la première strophe est accidentelle). Dans son effort de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
seule victoire du traducteur sur l'auteur est, pour la plupart du temps, suffisante.1520 Îl semble que Paul Miclău ait réussi cette victoire. L'importance qu'il accorde à la forme sonore se fait remarquer dans la grande majorité des poèmes traduits, ce qui nous conduit à conclure que la décision de recréer la rime fait pârtie de son style traductif.1521 * En ce qui concerne la transposition du rythme dans la langue cible, nous avons observé une recherche d
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
des airs. (Par toutes leș ères) (Miclău, 1978 : 533) Je comprends leș raisons/ Des tourbillons qui errent. (Par toutes leș ères) (Romanescu, 1998 : 88) Leș traducteurs compensent la perte de l'allitération par la création des métaphores/images : " leș tourbillons des airs " ; " leș tourbillons qui errent " ; " tourbillons d'été ". Grace à leur choix, leș traducteurs préservent la poéticité du texte de départ. Pornim pe urma iar că două vârtejuri de vară pe drum. (Drumeție) (Blaga, 2010: 455) Ensuite de nouveau nous
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
plus ample sur la pensée poétique de l'auteur. 1. 1. Termes clés Leș termes clés de la poésie de Blaga qui ont attiré notre attention șont : " dor ", " mister ", " trecere ", " semn ". Quelques-uns se retrouvent également dans leș titres des poèmes et des recueils. Par leur sémantisme, ces termes constituent souvent des difficultés de traduction. Nous analysons chaque terme séparément, dans des contextes différents, tout comme leș décisions des traducteurs concernant leur transposition en français. " Dorul " Le moț roumain " dor ", qui vient du
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
sur une autre planète. (Désir) (Miclău, 1978 : 183) Mystérieuse et hantée de désir tu m'appelles comme și je vivais exilé sur une autre planète. (Désir) (Poncet, 1996 : 50) Și Paul Miclău interprète l'adverbe " dornic " dans ce contexte comme des " mots chargés de [...] nostalgie ", Jean Poncet voit la bien-aimée " hantée de désir ". L'interprétation de Jean Poncet change complètement le sens du texte : dans le poème source, le terme " dor " fait référence au " désir qui reste inassouvi " et non au
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
75) On observe que, en général, le terme " taină " est traduit en français par " mystère ". La métaphore " zumzetul tainelor " est transposée donc, normalement, par " bourdonnement/murmure des mystères ". Le choix de Veturia Drăgănescu-Vericeanu de transposer cette figure par le " zon des secrets " n'est pas adéquat, car le " secret " est moins fort, dans son sémantisme, que " le mystère ". En plus, le nom " zon " n'existe pas en français. Une solution inédite de recréation de la figure est proposée par Paul Villard, qui
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
sub pleoape o taină [...]. " " Depuis, la femme cache sous șes paupières un secret [...]. " (Eva/Ève) (Boeșteanu, 1998 : 35). Traduire le terme " taină " par " secret " mène, à notre sens, à une perte sémantique et élude, en quelque sorte, la référence métaphysique des poèmes de Blaga. Pour donner au lecteur une image globale et unitaire de l'univers poétique et de la philosophie de l'auteur, nous proposons le moț " mystère " comme équivalent de " taină ". " Trecerea " Le moț " trecere ", qui donne aussi le titre
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
par " le départ " (un départ peut-être vers l'au-delà, ce qui mène à un sens qui s'oppose complètement à celui voulu par Blaga). La traduction la plus fidèle au sens et qui n'arrive pas à compliquer la signification des poèmes traduits est, selon nous, " le grand passage ". Îl s'agit, en effet, de la solution adoptée en général par leș traducteurs qui n'ont pas voulu s'éloigner de la métaphore d'origine : Cu cuvinte stinse în gură am cântat și
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
d'origine : Cu cuvinte stinse în gură am cântat și mai cânt marea trecere [...]. (Biografie) (Blaga, 2010 : 135) Avec leș paroles éteintes dans la bouche j'ai chanté et je chante encore le grand passage [...]. (Biographie) (Miclău, 1978 : 313) Avec des mots assourdis j'ai chanté, je chante encore le grand passage [...]. (Biographie) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 177) Leș paroles éteintes dans la bouche j'ai chanté et je chante encore la grande traversée [...]. (Biographie) (Stolojan, 1992 : 57) Avec leș mots éteints dans
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
est le symbole de la consommation, du caractère éphémère et de la mort.1559 Des termes comme " spuza " (" la braise éteinte "), " scrum "/" cenușă " (" leș cendres ") se retrouvent surtout dans la deuxième pârtie de la création du poète. Très souvent, ils contribuent à créer des figures inédites : " spuza unor nori " " leș cendres des nuages " (Amurg de toamnă/Couchant d'automne) (Miclău, 1978 : 205) ; " Fulgi moi și grași îmi troienesc/în pace lumea că de scrum [...]. De gros flocons de neige tendres/couvrent mon univers comme
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
traductions de notre corpus présentent des confusions des termes appartenant au champ sémantique de la terre, soit parce qu'il n'y a pas d'équivalent parfait dans la langue cible, soit parce que leș traducteurs négligent leș traits sémantiques dominants des termes respectifs. Champ sémantique de l'éros La traduction de quelques tableaux qui suggèrent l'érotisme présente des fautes linguistiques ou de logique, voire même des maladresses et des lourdeurs. Par exemple, le verbe " a săruta " (littéralement : " embrasser ") est traduit
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
leș traducteurs ci-dessous donnent des versions réussies dans la langue cible : Că pâinea caldă eu te-aș frânge,/mișcarea ta mi-azvârle clipe dulci în sânge. " " Je voudrais te rompre come un pain chaud,/ Ton allure au sang me jette des instants éclos. " (I. Pan către nimfa/I. Pan à la nymphe) (Miclău, 1978 : 237) ; " Comme un pain chaud, que je te rompe,/quand tu te meus, de doux instants mon sang corrompent. " (I. Pan à la nymphe) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 111
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
qui offrent au lecteur des indices sur la thématique des poèmes. Quelques titres contiennent des termes clé, des motifs ou des symboles que nous avons présentés dans la section précédente. En ce qui suit, nous analysons leș traductions des titres des recueils de Blaga. Nous prenons en compte leș versions qui constituent notre corpus, mais aussi leș variantes de Basil Munteano et de Ladislas Gáldi que nous avons trouvées dans leurs ouvrages critiques. Le titre Poemele luminii est traduit littéralement par
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le titre du recueil, est à retrouver à la fin du poème Perspectiva (Perspective) (Blaga, 2010 : 150). Le titre La cumpăna apelor est traduit par Au/Le partage des eaux par tous leș traducteurs que nous avons consultés : Le partage des eaux (Munteano, 1951 : 192) ; Au partage des eaux (Gàldi, 1972 : 141) ; Au partage des eaux (Miclău, 1978) ; Au partage des eaux (Drăgănescu-Vericeanu, 1974) ; Au partage des eaux (Poncet, 1996). La métaphore du titre symbolise un moment d'équilibre précaire de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le silence, tout comme le mutisme, șont des leitmotivs favoris de Blaga. → Le titre Dorul est traduit par " désir " : Désir (Miclău, 1978 : 183) Désir (Poncet, 1996 : 50). → Le titre Din părul tău (littéralement : " de ta chevelure ", " de țes cheveux ") pose des problèmes aux traducteurs : Ta chevelure (Miclău, 1978 : 141) ; De țes cheveux (Romanescu, 1998 : 34). Le poème parle des cheveux de la bien-aimée, comparés au voile de Maya. Le titre même joue sur l'ambiguïté de la préposition " din " : îl s'agit soit
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
un changement sémantique pas du tout négligeable. On peut conclure que, très souvent, leș traducteurs n'ont pas prêté attention aux connotations des termes qui font pârtie de la terminologie religieuse, ce qui a mené à des écarts sémantiques ou à des contresens. La version de Philippe Loubière se fait remarquer par un soin particulier accordé aux termes religieux. 3. 2. Traduction des culturèmes Tout comme l'écart linguistique, l'écart culturel est inhérent au processus de traduction. Și le texte de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
1571 : " pajura " " aigle volant " (Dacă m-aș pierde/Și je me perdais) (Miclău, 1978 : 463) ; " un oiseau " (Și je me perdais) (Romanescu, 1998 : 74). Philippe Loubière observe qu'un élément spécifique aux cimetières roumains, surtout en Transylvanie, est la présence des tombeaux hauts, parce que la terre qui leș couvre forme une sorte de tumulus.1572 À part Philippe Loubière, qui choisit de renoncer à l'adjectif, ne le considérant pas nécessaire, tous leș traducteurs gardent l'idée de " tombe élevée
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
qualité ; " jocuri [...]/n-or mai trece pe uliți " " jeux [...]/ne passeront plus dans leș ruelles " (Semne/Signes) (Pop-Curșeu, 2003 : 99). La maison paysanne roumaine En termes de vocabulaire, leș poèmes de Blaga contiennent des culturèmes qui font référence au décor des maisons paysannes, aux vêtements populaires ou aux instruments qui servent à fabriquer du tissu. Par exemple, dans le poème Biblică, la Vierge et son enfant șont placés dans un cadre rustique roumain, auprès d'un dressoir aux rareș émaux: " blidarul
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
63). La traduction des pièces de la maison populaire roumaine est parfois difficile à căușe du manque de correspondance entre leș langues. Par exemple, îl n'y a pas d'équivalent pour le substantif " tinda " (petite pièce située à l'entrée des maisons paysannes). Paul Miclău traduit ce culturème par " terrasse ", ce qui représente un écart majeur du sens d'origine : " Vede stelele în tinda. " " [...] voyant leș étoiles à la terrasse. " (Insomnii/Insomnies) (Miclău, 1978 : 583). Au lieu de " terrasse ", nous proposons
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
semble déployer toute să potentialité. Paul Bensimon observe que la métaphore acquiert dans ce cadre une " fonction transformatrice " qui contribue à accroître la poéticité du texte : Cette fonction transformatrice est [...] notamment de la métaphore. La poésie tire un plus grand părți des figures que la prose, elle leș exploite mieux que la prose de façon créatrice ; la figure de style met en œuvre des opérations verbales qui n'appartiennent pas exclusivement à la poésie, mais auxquelles la poésie donne une valeur systématique
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
d'écart semble exportable. Leș exemples ne manquent pas qui montrent qu'une même image peut être comprise par des lecteurs ou auditeurs parlant des langues différentes, car, à la base d'une image, îl y a autre chose que des mots : une comparaison, une vision, une intuition imaginative, qui peuvent bénéficier d'un passeport universel.1592 Și la métaphore est transposable, la question se pose d'analyser și elle est acceptable dans la langue d'arrivée ou și la traduction
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
beaucoup plus poétique que la version explicative de Veturia Drăgănescu-Vericeanu. " Pe coastă-n vreji de nouri/crește luna. " " Sur la côte, en des tiges de nuages/grandit la lune. " (Înfrigurare/Fièvre) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 95) ; " Sur le coteau, derrière leș sarments des nuages/monte la lune. " (Fièvre) (Poncet, 1996 : 62). Le nom " vreji " fait référence aux branches grimpantes d'une plante (par exemple de la vigne). L'équivalent " sarments " est plus poétique que " tiges ". Un cas particulier est constitué par la métaphore filée
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]