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traduit par " le cercle menteur " (Signal d'automne) (1998 : 69). Traduisant le fragment " Cerul se dăruiește apelor de jos. " (littéralement : " Le ciel se donne aux eaux d'en baș. "), Jean Poncet crée une métaphore : " Le ciel se donne au miroir des eaux. " Dans la même version, le syntagme " în pământ " (littéralement : " dans la terre ") est traduit par " au cœur de la terre " (În marea trecere/Dans le grand passage) (Poncet, 1996 : 94). En traduisant le syntagme " la rădăcinile brazilor " (littéralement : " aux racines
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est gardée intacte : leș clochettes des cous des pas des chevaux șont comparées à des flocons d'airain. Quant à Jean Poncet, îl simplifie l'image et la place dans un plan plus concret, renonçant à la métaphore des " cous des pas des chevaux ". Le fragment ci-dessous présente un enchaînement de métaphores, dont quelques-unes difficilement transposables : " O fată frumoasă e/a traiului cèriște,/cerul cerului,/podoaba inelului. O fată frumoasă e/mirajul din zariște/aurul graiului,/lacrima raiului." " Une belle fille
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Romanescu : la larme du Paradis La traduction de cette métaphore est littérale dans la version de Jean Poncet et de Paula Romanescu. Paul Miclău s'éloigne du sens de départ, interprétant le syntagme " lacrima raiului " (" la larme du paradis ") comme des " larmes divines ". Le traducteur ajoute l'élément " l'auréole ", qui change complètement le sens d'origine de la figure. L'analyse ci-dessous nous montre que le traducteur peut recréer la figure de départ à l'aide de șa démarche interprétative, sans
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corolle de merveilles " de son poème programmatique. On dirait donc que, dans leur interprétation des tropes, leș traducteurs imitent le style de l'auteur source : " Să se vadă, ce se poate/printre gene. " " Qu'on voit à travers la corolle/des cils, tout un possible monde. " (Vară lângă rău/ Été près de la rivière) (Miclău, 1978 : 559) ; " Fais-moi le visible/au tamis de țes cils. Été près de la rivière) (Poncet, 1996 : 226). La traduction littérale de l'image d'origine est " Qu
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termes mène parfois à des démétaphorisations. Par exemple, dans leș versions ci-dessous, quelques traducteurs choisissent comme équivalent du nom " arendaș " le terme " fermier ", beaucoup moins poétique dans ce contexte par rapport à l'équivalent littéral " métayer " : " arendaș al stelelor " " métayer des étoiles " (Cuvântul din urmă/Le dernier moț) (Miclău, 1978 : 303) ; " fermier des étoiles " (La dernière parole) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 167) ; " métayer des étoiles " (Le dernier moț) (Pop-Curșeu, 2003 : 97) ; " métayer des étoiles " (Le moț de la fin) (Loubière, 2003 : 67) ; " le fermier
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quelques traducteurs choisissent comme équivalent du nom " arendaș " le terme " fermier ", beaucoup moins poétique dans ce contexte par rapport à l'équivalent littéral " métayer " : " arendaș al stelelor " " métayer des étoiles " (Cuvântul din urmă/Le dernier moț) (Miclău, 1978 : 303) ; " fermier des étoiles " (La dernière parole) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 167) ; " métayer des étoiles " (Le dernier moț) (Pop-Curșeu, 2003 : 97) ; " métayer des étoiles " (Le moț de la fin) (Loubière, 2003 : 67) ; " le fermier du ciel " (La dernière parole) (Villard, 2009 : 99). La métaphore " zăvoaiele raiului
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terme " fermier ", beaucoup moins poétique dans ce contexte par rapport à l'équivalent littéral " métayer " : " arendaș al stelelor " " métayer des étoiles " (Cuvântul din urmă/Le dernier moț) (Miclău, 1978 : 303) ; " fermier des étoiles " (La dernière parole) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 167) ; " métayer des étoiles " (Le dernier moț) (Pop-Curșeu, 2003 : 97) ; " métayer des étoiles " (Le moț de la fin) (Loubière, 2003 : 67) ; " le fermier du ciel " (La dernière parole) (Villard, 2009 : 99). La métaphore " zăvoaiele raiului " crée des difficultés aux traducteurs. Au sens propre, le
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rapport à l'équivalent littéral " métayer " : " arendaș al stelelor " " métayer des étoiles " (Cuvântul din urmă/Le dernier moț) (Miclău, 1978 : 303) ; " fermier des étoiles " (La dernière parole) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 167) ; " métayer des étoiles " (Le dernier moț) (Pop-Curșeu, 2003 : 97) ; " métayer des étoiles " (Le moț de la fin) (Loubière, 2003 : 67) ; " le fermier du ciel " (La dernière parole) (Villard, 2009 : 99). La métaphore " zăvoaiele raiului " crée des difficultés aux traducteurs. Au sens propre, le terme " zăvoi " désigne " un terrain planté de saules auprès
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Veturia Drăgănescu-Vericeanu, le nom " mamelle ", pas du tout poétique, annule l'effet de la métaphore. On observe également dans la version de Mireille Bonnet un changement sémantique : leș nuages ne șont plus présentés comme des animaux aux pis gonflés, mais comme des êtres qui portent des " outres ". La version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu citée ci-dessous contient, de nouveau, une démétaphorisation : " în amiază nopții " " au cœur de la nuit " (Noi, cântăreții leproși/Nous, leș chanteurs lépreux) (Miclău, 1978 : 283) ; " à minuit " (Nous, leș chanteurs lépreux
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ci-dessous. Leș deux autres versions șont littérales : " Vulturi treceau prin Dumnezeu deasupra noastră. " " Des vautours nous survolaient à travers Dieu. " (Amintire/Souvenir) (Miclău, 1978 : 291) ; " Des aigles passaient à travers Dieu au dessus de nous. " (Souvenir) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 155) ; " Autrefois des vautours volaient plus haut que Dieu au-dessus de nous. " (Mémoire) (Stolojan, 1992 : 45). Dans le cas de l'image ci-dessous, leș versions de Paula Romanescu et d'Alain Caumette șont construites sur des écarts sémantiques graves : " Lucian Blaga e mut
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à căușe du haut niveau d'abstraction et de l'ambigüité sémantique qu'elles véhiculent. La traduction littérale n'est pas toujours la méthode adéquate ; l'interprétation de l'image source et să recréation dans la langue cible mènent à des versions réussies. 4. 3. Autres figures de langage Cette section est dédiée à l'analyse d'autres figures de style identifiées dans la poésie de Blaga. Nous présentons, dans un premier temps, leș difficultés de traduction engendrées par l'épithète
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telurica putere năzdravana " (l'adjectif " năzdravan " désigne, dans la mythologie populaire roumaine, un être doué de forces surnaturelles) est traduit littéralement par Paul Miclău : " un miraculeux pouvoir tellurien " (Dumbrava africană/Bois africain) (1978 : 481). À d'autres occasions, on rencontre des figures inédites construites à l'aide de néologismes. Dans ce cas, la traduction littérale est la méthode la plus adéquate de garder l'inédit du style de Blaga. Le poète emploie parfois le moț " sibilin " (" sibyllin ") qui, en roumain, est
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sferic " " un sphérique allant " (Răsărit magic/Lever magique) (Miclău, 1978 : 433) ; " vis canibal " " rêve cannibal " (Prin toate erele/Par toutes leș ères) (Miclău, 1978 : 533). Nous avons remarqué que Blaga est très novateur au niveau lexical : șes poèmes contiennent parfois des mots créés par le poète, qui n'existent pas dans le dictionnaire de la langue roumaine (" ducăuș ", " cèriște "). On peut ajouter à cette liste l'adjectif " sorin " (" ensoleillé "), dérivé du nom " soare " (" soleil "). Cet adjectif est traduit littéralement par Paul Miclău
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une surtraduction : la double épithète " valurile-i negre și bogate " (" șes vagues noires et riches ") est métaphorisée en traduction : " le vertige de șes vagues noires et riches "). Nous avons identifié dans notre corpus quelques changements sémantiques subtils dans la traduction des épithètes : Le syntagme " întunecatele vești " (littéralement : " leș nouvelles sombres ") devient, dans la traduction de Paul Miclău, " leș nouvelles assombries " (Peisaj transcendent/Paysage transcendant) (1978 : 333). Le syntagme " în sfintele vânturi " est traduit littéralement par Paul Miclău : " aux vents sacrés " (Lucrătorul
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pas être récupérée, le traducteur recourt à la compensation. Nous analysons quelques contextes de traduction pour décider și cette méthode peut être appliquée à la traduction de poésie. 5. 1. 1. Termes poétiques Le discours de la poésie suppose l'existence des termes qui, le plus souvent, appartiennent à un registre soutenu et șont porteurs de valeurs affectives et esthétiques.1616 La tache du traducteur est de ne pas changer de registre lors du passage d'une langue à l'autre ; en
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ne omoară " " la solitude nous occit " (Nous, leș chanteurs lépreux) (Pop-Curșeu, 2003 : 73) ; Le verbe " a închide " (" enfermer ") est traduit par " confiner " ; le nom " pivnițe " (" caves ") est traduit par " cryptes " : " Călugării și-au închis rugăciunile/în pivnițele pământului. " " Au fond des cryptes de la terre/Leș moines ont confiné leurs prières. " (Din cer a venit un cântec de lebădă/Du ciel est descendu un chant du cygne) (Loubière, 2003 : 39) ; L'expression métaphorique " arde cu păreri de valuri " (littéralement : " brûle avec des
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poétique pour rendre la notion de départ. " în piept " (" dans mă poitrine ") " en mon tréfonds " (Liniște/Silence) (Poncet, 1996 : 42). La version cible est plus poétique que le fragment source. Le travail interprétatif se fait remarquer surtout dans le cas des fragments plus amples et des images : " Ei [părinții] vor să fie rădăcinile/prin câri ne prelungim pe sub pământ. " (" Ils [leș parents] veulent être leș racines/par lesquelles nous nous prolongeons sous la terre. ") " Ils [leș parents] veulent être leș pivots
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départ. " Prin țară lăsăm în urma noastră ghicitori. Nous laissons derrière nous des lieux peuplés d'énigmes. " (De mână cu Marele Orb/Je tiens le grand aveugle par la main) (Stolojan, 1992 : 47). Le nom " ghicitori " (" des devinettes ") est interprété comme " des lieux peuplés d'énigmes ", choix poétique. " Atâtea stele cad în noaptea asta. " (" Tânt d'étoiles tombent en cette nuit. ") " Îl pleut tânt d'étoiles en cette nuit. " demonul nopții " (" le démon de la nuit ") " le démon de l'ombre " (Noi și
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contiennent beaucoup de changements de registre et de termes mal choisis qui affectent la poéticité du texte cible. 5. 2. 2. Simplifications et changements sémantiques Nous avons identifié dans notre corpus des simplifications du message source qui mènent parfois à des démétaphorisations : " cu gângurit de aur " (" avec un gazouillement d'or ") " en gazouillant " (Din copilăria mea/De mon enfance) (Villard, 2008 : 71). La métaphore source fait référence au son produit par un oison. Le traducteur supprime le déterminant " d'or " qui
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aussi prise d'habit, par laquelle un jeune homme ou une jeune fille, après avoir fait șes épreuves dans un monastère, y prend l'habit religieux pour commencer son noviciat "1617). " roiuri tânjind după raiuri și ceară " (" essaims languissant après des paradis et du cire ") " essaims soupirant après l'éden et le ciel " (Timp fără patrie/Temps apatride) (Poncet, 1996 : 180). Le nom " ceară " (" cire ") du texte source est traduit, inexplicablement, par " ciel ". " [...] și cald din temelii tresar/de-amarul tinerelor
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une faute d'inattention de la part des traducteurs, soit par une mauvaise maîtrise de la langue d'arrivée. 5. 2. 3. Changements de la voix du texte Leș versions de notre corpus contiennent parfois des interventions dans l'original qui mènent à des changements de la voix du texte, c'est-à-dire à des altérations du message poétique. Nous citons ci-dessous quelques exemples qui présentent des modifications de la voix du texte de départ : L'appellatif " copilo ", qui désigne une fillette, est traduit différemment par leș
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traductifs, Paul Miclău et Paul Villard ajoutent une note d'affectivité au texte traduit. Pourtant, leș poèmes de départ ne présentent pas un langage trop affectif. " tu crengi ai, nu brațe " " mă chère, tu n'as pas des bras, mais des branches " (Cântecul focului/La chanson du feu) (Miclău, 1978 : 535). Dans le poème source, le moi lyrique compare la bien-aimée à un arbre. La femme est appelée, simplement, " tu ". La version de Paul Miclău se fait remarquer par un langage
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Paul Miclău), dans la version de Jean Poncet îl s'adresse à son propre âme, en tânt qu'entité séparée . Leș versions de Paul Miclău, Veturia Drăgănescu-Vericeanu et Jean Poncet contiennent parfois des interventions sur l'original qui mènent à des changements de la voix du texte. Ces décisions traductives déterminent, en général, une altération du message de départ. 5. 2. 4. Omissions Nous avons remarqué quelques situations où des éléments du texte source șont omis en traduction : " Văzduh topit [...]/curgea de-
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cer în adânc " (" des ruisseaux aspirent aux profondeurs ") " leș ruisseaux qui murmurent dans l'abîme " (În marea trecere/Durant le grand passage) (Villard, 2009 : 35) ; " Sângeram din mâini, din cuget și din ochi. On saigne des mains, de la pensée et des yeux ") " On a leș mains, l'esprit, leș yeux ensanglantés. " (Un chant de cygne est descendu du ciel) (Villard, 2009 : 75) ; " îți verși mlădie trupul gol în iarbă " " ton souple corps tout nu, tu le renverses dans l'herbe " (I.
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leș becs enfoncés dans la terre saine,/îl y a des charrues " (Pluguri/Leș charrues) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 133) ; " leur bec planté dans l'humus fertile/vois des charrues " (Charrues) (Poncet, 1996 : 96) ; " leurs becs enfoncés dans la glèbe fertile,/ voilà des charrues " (Pop-Curșeu, 2003 : 51) ; " le bec fiché dans le champ, sainement,/îl y a des charrues " (Charrues) (Loubière, 2003 : 23) ; " avec leurs becs plongés dans la glèbe saine,/îl y a des charrues " (Charrues) (Villard, 2009 : 51). Le texte source
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