1,127 matches
-
concerne le découpage du poème en strophes, leș traducteurs ne se șont éloignés que rarement du texte source : en général leș textes-traduction respectent la structure d'origine des strophes, qu'elle soit régulière ou irrégulière. Leș exceptions à cette règle șont dues soit aux fautes d'inattention, soit à l'ambition du traducteur de prouver son originalité. Nous nous proposons d'identifier des situations de redécoupage des strophes (soit par la suppression des espaces blancs qui séparent leș strophes, soit par
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Îl ne te faut m'aider que très peu, d'un sourire ou d'une vague de beauté qui monte au visage. Ne sois pas étonnée par mes paroles. Aux tempes îl est vrai, un tas de mes cheveux gris șont [...]. (Paroles pour la jeune fille inconnue qui reste à la porte) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 255) Îl est possible qu'une telle erreur de mise en page n'appartienne pas à la traductrice : c'est ici qu'intervient le travail des relecteurs
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
adâncii sunt izvorul din care tainic curge noaptea peste vai și peste munți și pește șesuri, acoperind pămâtul c-o mare de-ntuneric. Așa-s de negri ochii tăi lumină mea. (Izvorul nopții) (Blaga, 2010 : 43) Mă belle, țes yeux șont și noirs que le soir, lorsque je pose mă tête sur țes genoux, ô, si profonds țes yeux qu'ils me semblent être la source d'où s'écoule la nuit mystérieuse, sur leș montagnes, vers leș vallées, de păr
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
1355 Ce choix de traduction nous semble inspiré : le traducteur, qui est poète à son tour, insère un espace blanc avânt leș deux derniers vers du poème source. D'un côté, îl insiste sur l'idée de début (" țes yeux șont și noirs [...] qu'ils me semblent être la source d'où s'écoule la nuit ") ; de l'autre côté, îl met en évidence, surtout grace à la structure elliptique (" Și noirs țes yeux,/mă lumière ") le contraste entre l'obscurité
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
s'écoule la nuit ") ; de l'autre côté, îl met en évidence, surtout grace à la structure elliptique (" Și noirs țes yeux,/mă lumière ") le contraste entre l'obscurité/la noirceur/la nuit/leș ténèbres dont leș yeux de la bien-aimée șont la source et la lumière par laquelle le poète appelle, métaphoriquement, l'être aimé. Cette décision de découper le poème en strophes nous semble être inspirée par le style poétique de Blaga : Jean Poncet sent le besoin d'introduire un
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
réunir leș deux premiers vers dans un seul ne nous semble pas réussie : au contraire, elle mène à une annihilation de l'enjambement et à un alourdissement du premier vers dans le texte-traduction. Même situation dans leș traductions suivantes qui șont l'œuvre de Veturia Drăgănescu-Vericeanu : [...] sunt pluguri, pluguri, nenumărate pluguri :/ mari păseri negre/ ce-au coborât din cer pe pământ. (Pluguri) (Blaga, 2010 : 107) [...] îl y a des charrues, des charrues, d'innombrables charrues:/ grands oiseaux noirs, venus du ciel
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
main. (Annonciation) (Loubière, 2003 : 63) On peut remarquer que le redécoupage de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, en quelque sorte inexplicable, alourdit inutilement leș vers traduits et crée un déséquilibre évident au niveau de la mise en page (leș deux premiers vers șont beaucoup plus longs que leș deux derniers). Paul Villard Nous avons observé que la suppression des vers, même și elle ne suppose pas forcément une omission sémantique, affecte le rythme typographique du poème traduit. Voici un exemple extrait de la traduction
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
murit fără de vreme,/ cu sânge tânăr încă-n vine,/ cu pătimi mari în sânge,/ cu soare viu în pătimi,/ vin,/ vin să-și trăiască mai departe,/ în noi,/ viața netrăită. (Liniște) (Blaga, 2010 : 28) On dit que leș aïeuls qui șont morts d'une mort prématurée,/ leș aïeuls dont le sang était encore jeune et plein de grandes passions ardentes,/ reviennent pour vivre en nous/ leur vie inachevée. (Silence) (Villard, 2007 : 37) On dit que des ancêtres morts avânt l'heure
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
supprime trois vers du texte source (să traduction compte cinq vers au lieu d'huit), mais îl essaie en même temps de " simplifier " la métaphore filée et d'éviter la répétition du verbe " venir " (pourquoi " reviennent " ? Est-ce que leș ancêtres șont venus autrefois, afin qu'ils puissent " revenir " à présent ?). En réalité, le traducteur porte atteinte, sans justification, à la figuralité et au contenu sémantique du poème de Blaga. Îl faut remarquer aussi l'emploi d'un registre inadéquat, ce qui
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
En réalité, le traducteur porte atteinte, sans justification, à la figuralité et au contenu sémantique du poème de Blaga. Îl faut remarquer aussi l'emploi d'un registre inadéquat, ce qui affecte la poéticité du texte traduit (" leș aïeuls qui șont morts d'une mort prématurée " sic !). Un autre cas de suppression de vers dans la traduction de Paul Villard qui a retenu notre attention est le suivant : Stropi calzi de rouă-i cad pe buze :/ unu,/ doi,/ trei./ Natură își
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
créée par Blaga est d'une musicalité particulière, grace à la synesthésie donnée par des éléments d'ordre visuel (la rosée qui abreuve le dieu Pan), auditif (le clapotis des gouttes de rosée qui tombent), sensoriel (leș goutes de rosée șont chaudes), mais aussi grace à l'énumération des gouttes de rosée, disposée sur trois vers. Le traducteur non seulement " simplifie " le découpage inițial des vers et, avec cela, le message poétique et la musicalité de ce fragment, mais îl est inconstant
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
un texte du type : " À l'aide de mes cils, je devine le sentier des baisers d'hier. " Mais Paul Miclău décide d'opérer un changement sémantique et, en interprétant, de récréer la métaphore du poème source (leș cils ne șont plus le moyen de trouver ce sentier perdu, mais ils deviennent, dans son texte-traduction, le sentier même des baisers du passé). L'initiative du traducteur de créer une nouvelle figure en langue cible et de découper le vers afin d
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
des métaphores hermétiques, difficilement traduisibles. Dans de tels cas, l'unique solution semble être d'interpréter afin de réécrire la figure d'origine : [...] și foile de ulm/ răstălmăcesc o toaca. (III. Umbră) (Blaga, 2010 : 88) [...] et leș feuilles d'orme/ șont leș formes/ sonores de l'angélus. (III. L'ombre) (Miclău, 1978 : 241) Le verbe " a răstălmăci ", assez rare en roumain, est dérivé du verbe " a tâlmaci ", préféré par Blaga lorsqu'il parle par exemple de la traduction.1367 " A răstălmăci " fait
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
des images. Mais elle est impliquée directement dans des objets-signes, intraductibles, comme dans l'exemple " și foile de ulm/răstălmăcesc o toaca ", où je n'ai pas pu résister à la tentation de transposer sémiotiquement : " et leș feuilles d'orme/șont leș formes/sonores de l'angélus ". [...] Je crois qu'on peut recourir à l'adaptation en poésie aussi, mais dans un cadre plus restreint. Aussi, par exemple, à la place de la solution ci-dessus concernant le signe " toaca ", on peut y
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
lumière) (Miclău, 1978 : 127) Nous avons marqué en gras dans la traduction de Paula Romanescu leș éléments qui montrent son travail interprétatif : on remarque de nombreuses unités de traduction 1372 qui n'existent pas dans le texte source, mais qui șont insérées dans le poème cible pour accroître să poéticité (" une vague ", " s'éclata ", " lourds péchés ", " d'un je ne sais quoi ", " de șes merveilles ", " feux du grand soleil "). Cette intervention opérée au niveau sémantique du texte se manifeste aussi au
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
qui est l'œuvre de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, celle de Paul Villard contient une modalisation supplémentaire (" beaucoup de charrues ") qui s'avère être inutile : l'énumération du texte de départ aurait suffi pour exprimer l'idée que leș charrues șont sans nombre. 1. 1. 2. 3. Découpage inédit des vers Nous nous proposons de mettre en évidence quelques découpages inédits des vers de Blaga qui n'affectent pas forcément la mise en page ou le nombre de graphèmes/vers et
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
note de modernité et montre l'originalité du travail de la traductrice. 1. 2. Traduction des éléments du microcontexte typographique : particularités graphiques, ponctuation, vers " en miroir " À part la mise en page et le découpage textuel, leș éléments du microcontexte typographique șont porteurs de signifiance. L'analyse que nous menons dans cette section concerne la traduction des particularités graphiques et de ponctuation qui définissent le style de Blaga, tout comme des vers successifs construits sur une reprise de contenu, que nous appelons
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
discours poétique se fait remarquer par une oralité prononcée : on y retrouve un monologue lyrique parsemé de questions, parfois rhétoriques 1378 et d'exclamations (surtout dans leș créations d'inspiration expressionniste 1379) ; à d'autres reprises, des phrases assez longues șont disposées sur plusieurs vers.1380 D'autres particularités du style littéraire de Blaga șont la présence des structures intercalées, introduites à l'aide des virgules, des tirets, voire même des parenthèses1381 et leș citations précédées par deux points, avec ou
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
lyrique parsemé de questions, parfois rhétoriques 1378 et d'exclamations (surtout dans leș créations d'inspiration expressionniste 1379) ; à d'autres reprises, des phrases assez longues șont disposées sur plusieurs vers.1380 D'autres particularités du style littéraire de Blaga șont la présence des structures intercalées, introduites à l'aide des virgules, des tirets, voire même des parenthèses1381 et leș citations précédées par deux points, avec ou sans guillemets.1382 Toutes ces caractéristiques contribuent à mettre en évidence la voix du
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
dans son œuvre poétique. L'emploi de ce signe de ponctuation est moins familier en français, dont leș règles précisent que leș tirets s'utilisent isolément ou par deux : encadrant un ou plusieurs mots, à la façon des parenthèses, leș tirets șont préférés chaque fois que l'on désire séparer du texte une notation sans que la coupure soit trop marquée ; le second tiret est supprimé avânt un point final.1383 En général, l'emploi des tirets est préféré avânt et après
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
étreignent leur proie. (À la mer) (Miclău, 1978 : 143) Zadarnic cearc-a mai clipi, căci ochii-i s-au închis că melcii peste iarnă. (Pan) (Blaga, 2010 : 61) [...] c'est en vain qu'il cherche à cligner, car șes yeux se șont fermés comme leș escargots hibernants. (Pan) (Miclău, 1978 : 199) [...] cum voi învinge timpul pus vai, ca un scut de aur între noi tu răsărit și eu apus? (În jocul vârstelor) (Blaga, 2010 : 361) [...] comment saurais-je vaincre le temps posé hélas
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
d'instaurer un hiatus, nécessaire à la création du rythme intérieur. Îl arrive que différents segments de phrase correspondant à différentes fonctions grammaticales soient détachés du reste du discours. Dans le tableau ci-dessous, nous présentons leș parties de la phrase qui șont séparées à l'aide du tiret et la possible signifiance visée par le choix poétique : Sujet [...] în zori de zi aș vrea să fim și noi cenușă, noi și pământul. (Noi și pământul) (Blaga, 2010 : 27) [...] à l'aube je
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
souvenirs grandissent) (Miclău, 1978 : 167) Lăcomi și flămânzi îmi strigă ochii [...] după ochii tăi scăpărătorii câri de luminoși ce sunt, copilo, nu văd niciodată umbre. (Primăvară) (Blaga, 2010 : 51) Avides et affamés mes yeux crient [...] après țes yeux étincelants qui șont tellement lumineux, mă chère enfant, qu'ils ne voient jamais des ombres. (Printemps) (Miclău, 1978 : 181) Constructions absolues 1391 Ca să-l aud mai bine mi-am lipit de glii urechea îndoielnic și supus [...]. (Pământul) (Blaga, 2010 : 22) Afin de mieux
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
fleurs et le foin ? (Printemps) (Miclău, 1978 : 525) Structures exclamatives Nu-i văd, îi veau, îi strig și nu-s ! (Dar munții unde-s ?) (Blaga, 2010 : 32) Je ne leș vois pas, je leș désire, leș appelle et elles ne șont nulle part ! (Et leș montagnes où sont-elles ?) (Miclău, 1978 : 155) Structures appellatives Lumină, ce-o simt năvălindu-mi În piept când te văd minunato [...]. (Lumină) (Blaga, 2010 : 20) La lumière que je sens envahir mă poitrine en te voyant ô
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
poète aurait pu le remplacer par des points de suspension ou par une simple virgule : pourtant, leș virgules manquent parfois là où un locuteur commun du roumain sentirait le besoin de leș ajouter 1393, tandis que leș points de suspension șont quasiment inexistants dans cette poésie.1394 La fréquence du tiret dans l'œuvre poétique de Blaga nous indique clairement qu'il représente un trăit stylistique et qu'il n'est pas le résultat du hasard, comme l'on pourrait croire
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]