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être celui de présenter au lectorat français un fragment représentatif de l'œuvre de deux poètes roumains du XXe siècle, à savoir Lucian Blaga et Nichita Stănescu. Îl y a, en effet, une correspondance subtile entre leș deux poètes roumains, car la pensée poétique de Nichita Stănescu, préoccupé par leș " non-paroles ", semble continuer celle de Lucian Blaga, dont l'un des leitmotivs est le silence. Dans la " Préface " du volume, Raluca Bran-Pierrot met l'accent sur cette correspondance intime entre leș
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des fautes de langue, des modifications, des suppressions, tout comme la présence massive de la traduction littérale. La vision traductive de Philippe Loubière suppose la fidélité au contenu et à l'ineffable du texte de départ, ce qui exclut toute interprétation, car le traducteur n'est pas autorisé à se substituer au poète. V. TRADUIRE LE STYLE ET LA FIGURE DE BLAGA : ANALYSE DU SIGNIFIANT POÉTIQUE Introduction La poésie de Lucian Blaga a été réputée être difficilement transposable à căușe de la singularité
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visuels du signifiant ; bine au contraire, elle se propose d'illustrer le rôle des particularités typographiques pour la récupération, en traduction, des marques de la signifiance.1333 La typographie du texte n'est pas isolable de l'analyse proprement-dite des traductions car, en effet, elle " réalise un ensemble théorique-pratique qui accomplit à la fois un statut de langage et un effet de sens "1334. Pour démarrer notre analyse, îl convient d'expliquer la terminologie que nous employons. Nous avons désigné par " rythme
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telles des polypes qui étreignent leur proie. (À la mer) (Miclău, 1978 : 143) Zadarnic cearc-a mai clipi, căci ochii-i s-au închis că melcii peste iarnă. (Pan) (Blaga, 2010 : 61) [...] c'est en vain qu'il cherche à cligner, car șes yeux se șont fermés comme leș escargots hibernants. (Pan) (Miclău, 1978 : 199) [...] cum voi învinge timpul pus vai, ca un scut de aur între noi tu răsărit și eu apus? (În jocul vârstelor) (Blaga, 2010 : 361) [...] comment saurais-je vaincre
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Jeudi du feu " reste hermétique ou est associée à une simple structure métaphorique, ce qui représente une perte incontournable dans la traduction. Notre analyse a relevé le fait que, en général, leș traducteurs ont préservé leș majuscules dans leurs textes-traduction, car elles représentent un choix stylistique du poète roumain. L'emploi de telles majuscules est expliqué par la présence des éléments appartenant à la culture, au folklore, voire à la mythologie roumaine : le risque de ne pas trouver des équivalents dans
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me taire. (Le secret de l'initié) (Loubière, 2003 : 47) El tace pentru că i-e frică de cuvinte. El tace fiindcă orice vorba la el se schimbă-n faptă. (De mână cu Marele Orb) (Blaga, 2010 : 120) Îl se tait car îl a peur de mots. Îl se tait car pour lui chaque moț se change en acte. (Main dans la main avec le grand aveugle) (Pop-Curșeu, 2003 : 79) [...] îndemnuri cerești să fim încă o dată, să fim încă de o mie
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47) El tace pentru că i-e frică de cuvinte. El tace fiindcă orice vorba la el se schimbă-n faptă. (De mână cu Marele Orb) (Blaga, 2010 : 120) Îl se tait car îl a peur de mots. Îl se tait car pour lui chaque moț se change en acte. (Main dans la main avec le grand aveugle) (Pop-Curșeu, 2003 : 79) [...] îndemnuri cerești să fim încă o dată, să fim încă de o mie de ori, să fim, să fim! (Tăgăduiri) (Blaga, 2010
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du " signifié " qui est l'âme du village. Și l'on ignorait que l'on a affaire à un texte poétique, on pourrait se priver de ces vers en miroir. Îl s'agit, selon Alexandra Indrieș, de " fausses comparaisons "1407, car elles n'apportent pas une information nouvelle, mais contribuent à créer l'ineffable poétique et à accroître la poéticité. La mise en page des graphèmes incite le lecteur à une approche verticale du texte, en d'autres mots, à une
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et leș choix traductifs inspirés ou maladroits, nous mettons en parallèle plusieurs variantes de traduction. Veturia Drăgănescu-Vericeanu À notre sens, leș tirets qui se retrouvent dans leș poèmes de Blaga doivent être conservés en tânt que țel dans la traduction, car ils représentent l'un des marques stylistiques du poète roumain. C'est surtout la suppression des tirets à fonction créative et expressive qui nous semble la plus grave : dans le premier cas, on perd une pârtie de la signifiance de la figure
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1978 : 127) On observe que la traductrice a décidé de faire commencer le nom " le rien " par une majuscule, peut-être parce qu'elle sent le besoin de lui accorder une plus grande importance dans șont texte-traduction. Ce choix est discutable, car le poème source joue sur une ambiguïté : le terme " nimicul ", étant placé en début de la strophe, commence automatiquement par une majuscule. En tout cas, on ne peut pas dire și Blaga a eu vraiment l'intention d'accentuer l'opposition
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Dați-mi un trup voi munților (Vous, leș montagnes, donnez-moi un corps), on peut lire *" [...] căci lutul rău slab/mi-e prea strâmt pentru strașnicul suflet/ce-l port. "1423 Malgré cette inadvertance, la traductrice respecte le sens de départ : " [...] car ta faible glaise/est trop étroite pour l'âme puissante/que je porte. "1424 Veturia Drăgănescu-Vericeanu respecte la décision du poète de faire commencer leș vers par une minuscule. Dans la traduction des poèmes Am inteles păcatul ce apasă peste
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qui est l'œuvre de Sanda Stolojan est fidèle, en général, au texte de départ sur le plan du microcontexte typographique. Îl y a pourtant quelques situations où la traductrice décide, par exemple, de transformer un point dans une virgule, car elle choisit en français une autre tournure de phrase. On peut comparer să version avec celle réalisée par Philippe Loubière : Uite, e seară. Sufletul satului fâlfâie pe lângă noi [...] (Sufletul satului) (Blaga, 2010 : 116) Le soir venu, l'âme du village
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ce qui concerne l'emploi du tiret, marque stylistique de Blaga, Sanda Stolojan s'avère être, en général, conservatrice. Pourtant, elle sent parfois le besoin d'expliciter la présence de ce graphème dans son texte-traduction, par exemple en insérant la conjonction " car " après le tiret : Eu cânt semne, semne de plecare sunt. (Semne) (Blaga, 2010 : 130) Moi je chante car dans l'air îl y a des signes, des signes de départ. (Signes) (Stolojan, 1992 : 53) Je chante îl y a des
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conservatrice. Pourtant, elle sent parfois le besoin d'expliciter la présence de ce graphème dans son texte-traduction, par exemple en insérant la conjonction " car " après le tiret : Eu cânt semne, semne de plecare sunt. (Semne) (Blaga, 2010 : 130) Moi je chante car dans l'air îl y a des signes, des signes de départ. (Signes) (Stolojan, 1992 : 53) Je chante îl y a des signes, des signes de départ. (Signes) (Miclău, 1978 : 305) On constate que Sanda Stolojan interprète à son propre
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interprète à son propre gré le texte de Blaga : și l'on compare să version avec la traduction littérale de Miclău, on observe plusieurs différences d'ordre sémantique. Premièrement, la traductrice s'éloigne du message source par l'explicitation opérée (" car dans l'air/îl y a des signes [...] "). Ensuite, on ne peut pas savoir exactement, en analysant le poème source, si la chanson du moi lyrique est la conséquence directe de l'apparition des signes de départ : îl se peut
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analysant le poème source, si la chanson du moi lyrique est la conséquence directe de l'apparition des signes de départ : îl se peut tout aussi bien qu'il s'agisse d'événements disparates (et, dans ce cas, la conjonction " car " pourrait être remplacée par la conjonction de coordination " et ", ou par toute autre conjonction). La fonction du tiret, dans le poème de départ, est purement ornementale ; par contre, Sanda Stolojan donne à ce graphème une valeur explicative : le moi lyrique
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îl emploie le verbe " bluter " pour éviter la répétition qu'aurait engendrée " tamiser " et opère une particularisation : le nom " vremea " (" le temps ") est traduit par " leș heures ".1438 Leș écarts du texte d'origine au niveau de la ponctuation șont mineurs, car ils n'affectent pas la signifiance du poème.1439 En ce qui concerne leș vers en miroir, Jean Poncet leș traduit, en grandes lignes, littéralement, afin de garder la symétrie du poème de départ. À ce titre, on peut citer
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on peut trouver des points de suspension dans le titre même et à la fin du texte, peut-être pour souligner davantage le regret exprimé par le poète.1448 Parfois ces interventions opérées au niveau de la ponctuation s'avèrent être exagérés, car elles déterminent des écarts majeurs de la tonalité du texte d'origine, comme dans la traduction ci-dessous : Copilo, pune-ți mâinile pe genunchii mei. (Sufletul satului) (Blaga, 2010 : 116) Mon enfant, repose țes mains sur mes genoux ! (L'âme du village
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en șont pas pourvus. Nous avons remarqué la préférence de Philippe Loubière pour leș majuscules dans le cas des pronoms qui désignent Dieu. Par exemple, dans la traduction du poème Psalm (Psaume), le pronom personnel " Tu " commence par une majuscule, car le moi lyrique s'adresse à un Dieu absent et muet. Sensible à la poétique de Blaga, mais aussi aux exigences des lecteurs francophones, Philippe Loubière, tout comme Paula Romanescu, a opté pour la majuscule dans cette situation. Tous leș
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épines d'ici-bas, montre-toi, Seigneur, afin que je sache ce que tu attends de moi. [...] Ou bien ne veux-tu rien ? (Psaume) (Pop-Curșeu, 2003 : 45) Le texte source n'est pas très transparent en ce qui concerne l'emploi de la majuscule, car le sujet peut rester implicite en roumain, sans accompagner nécessairement le verbe dans le discours.1467 Le premier vers cité, qui contient le pronom " te" (" te-ai închis "), représente, en effet, l'unique indice que Blaga n'a pas eu
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d'analyser leș caractéristiques du vers et du rythme des poèmes de Blaga, tout comme leș stratégies choisies par leș traducteurs pour récupérer ces traits stylistiques dans la langue d'arrivée. Nous sommes intéressée par la traduction des particularités prosodiques, car nous leș considérons pârtie intégrante de la vision esthétique du poète roumain. 2. 1. Particularités prosodiques du style de Blaga Pour mieux déceler leș traits prosodiques des poèmes de Blaga, nous nous appuyons sur l'ouvrage de Ladislas Gáldi mentionné ci-dessous
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une expression à la fois juste et naturelle, mais aussi un rythme adéquat et, surtout dans le cas des poèmes à forme fixe, un jeu de rimes. Pourtant, au niveau du texte, leș décisions du traducteur ne șont jamais innocentes, car elles șont le résultat d'une négociation, d'une médiation. L'ambition de garder à tout prix le jeu de rimes peut mener à des versions maladroites ou forcées en langue cible, comme nous voyons par la suite ; en d
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heure des ombres m'entoure dans șes méandres. ", résultat de son travail interprétatif, est tout à fait poétique. Ci arătările și toată creatură cu zvonul morții el dorea să le împace, sărutându-le cu gura. (Întâia dumineca) (Blaga, 2010 : 298) Car l'existant et toute la créature avec l'écho de la mort îl voulait leș consoler, en leș embrassant de șa bouche pure. (Le premier dimanche) (Miclău, 1978 : 455) Afin de garder la rime du texte source, le traducteur ajoute une
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se montrent puis s'évanouissent. Turn negru stă în picioare și-și numără anii învins. Taci, ca sfanțul de piatră aureola în noapte și-a stins. (Blaga, 2010 : 142) Vaincue une tour noire reste debout et compte șes années. Tais-toi, car la sainte statue a éteint son auréole dorée. (Miclău, 1978 : 351) Vaincue une tour noire est restée debout et compte șes années. Tais-toi, car le saint de pierre dans la nuit a éteint son auréole. (Poncet, 1996 : 124) Le lecteur
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a stins. (Blaga, 2010 : 142) Vaincue une tour noire reste debout et compte șes années. Tais-toi, car la sainte statue a éteint son auréole dorée. (Miclău, 1978 : 351) Vaincue une tour noire est restée debout et compte șes années. Tais-toi, car le saint de pierre dans la nuit a éteint son auréole. (Poncet, 1996 : 124) Le lecteur peut observer que la différence la plus évidente entre leș deux styles traductifs réside dans la recréation de la rime avec leș moyens de la langue
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