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à toute forme poétique. Nous nous proposons d'exemplifier la présence des jeux sonores dans la poésie de Blaga et de voir și leș traducteurs ont réussi à leș recréer dans la langue d'accueil.1533 Leș allitérations 1534 créées par le poète surprennent le lecteur par leur côté inédit. À titre d'exemple, nous avons inséré dans le tableau ci-dessous quelques fragments qui contiennent des allitérations, accompagnés par un petit commentaire concernant la signifiance de la figure : De vânturi și isprăvi
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pas au vent) (Miclău, 1978 : 507) ; " pe poteca mea de dor " " sur le sentier de mon désir " (Cântec în noapte/Chanson dans la nuit) (Miclău, 1978 : 515). La métaphore suprême du " dor ", dans la poétique de Blaga est " dorul-dor ", traduit par le " désir-désir " : " Nesfârșit e dorul-dor,/Bate-n valea tuturor. " " Le désir-désir est sans bornes./ Îl hanțe la vallée des hommes. " (Dorul-dor/Le désir-désir) (Miclău, 1978 : 587). Nous avons rencontré également d'autres équivalents contextuels du terme " dor ", en fonction de
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ciel) (Villard, 2009 : 75) On observe que, en général, le terme " taină " est traduit en français par " mystère ". La métaphore " zumzetul tainelor " est transposée donc, normalement, par " bourdonnement/murmure des mystères ". Le choix de Veturia Drăgănescu-Vericeanu de transposer cette figure par le " zon des secrets " n'est pas adéquat, car le " secret " est moins fort, dans son sémantisme, que " le mystère ". En plus, le nom " zon " n'existe pas en français. Une solution inédite de recréation de la figure est proposée par
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par le " zon des secrets " n'est pas adéquat, car le " secret " est moins fort, dans son sémantisme, que " le mystère ". En plus, le nom " zon " n'existe pas en français. Une solution inédite de recréation de la figure est proposée par Paul Villard, qui traduit la métaphore source par " la rumeur des arcanes ". Pour aider le lecteur à associer le concept de " mystère " de la poésie de Blaga au même concept présent dans șes écrits philosophiques, îl faudrait traduire le moț " taină
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par Ștefana et Ioan Pop-Curșeu (Le Grand Passage). La version de Sanda Stolojan, " la grande traversée ", garde entièrement le sémantisme source, tout comme la poéticité du texte-traduction. Fidèle à son choix, Philippe Loubière traduit ce syntagme-clé de la poétique de Blaga par le " grand parcours ". Quant à Paula Romanescu, elle crée un contresens, traduisant le " passage " par " le départ " (un départ peut-être vers l'au-delà, ce qui mène à un sens qui s'oppose complètement à celui voulu par Blaga). La traduction
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1992 : 115). Leș choses Le code poétique de Blaga contient le symbole des choses (" lucrurile "), expression de la " réification " de l'univers.1561 Ce șont des objets de la vie matérielle, jamais nommés, peuplant l'univers du poète. Ce symbole est traduit par le terme générique " leș choses " et rarement par leș " objets " : " Înconjurat de lucruri bătrâne/[...] ar trebui să fiu mulțumit. Entouré par leș vieilles choses/[...] je devrais être content. " (Liniște între lucruri bătrâne) (Miclău, 1978 : 269) ; " desfaceți-vă privirea peste lucruri
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des recueils de Blaga. Nous prenons en compte leș versions qui constituent notre corpus, mais aussi leș variantes de Basil Munteano et de Ladislas Gáldi que nous avons trouvées dans leurs ouvrages critiques. Le titre Poemele luminii est traduit littéralement par (Leș) Poèmes de la lumière, version que nous avons retrouvée dans toutes leș traductions consultées : Poèmes de la lumière (Munteano, 1951 : 192), Leș poèmes de la lumière (Gáldi, 1972 : 31), Poèmes de la lumière (Miclău, 1978) ; Poèmes de la lumière (Drăgănescu-Vericeanu, 1974) ; Poèmes de la lumière
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1996) ; Louange au sommeil (Villard, 2010). Le syntagme " laudă somnului " (" l'éloge du sommeil "), qui justifie le titre du recueil, est à retrouver à la fin du poème Perspectiva (Perspective) (Blaga, 2010 : 150). Le titre La cumpăna apelor est traduit par Au/Le partage des eaux par tous leș traducteurs que nous avons consultés : Le partage des eaux (Munteano, 1951 : 192) ; Au partage des eaux (Gàldi, 1972 : 141) ; Au partage des eaux (Miclău, 1978) ; Au partage des eaux (Drăgănescu-Vericeanu, 1974) ; Au
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se tait " (Sommeil) (Poncet, 1996 : 118) ; " le garde forestier ne parle plus " (Sommeil) (Villard, 2010 : 19). Le verbe " a doini ", qui signifie " chanter une "doina" ", (chanson populaire roumaine qui transmet des sentiments d'amour, de chagrin, de nostalgie), est traduit par le verbe " chanter " dans le contexte ci-dessous. La perte sémantique est incontournable : Doinind aș privi șapte ani/spre cerul cu miei luzitani [...]. Sept ans chantant je regarderais/le ciel aux agneaux portugais [...]. " (Alean/Nostalgie) (Miclău, 1978 : 415). Le domaine agricole
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Poncet s'écarte du sens d'origine : dans să vision, leș tombes șont situées " là-haut ". Une difficulté de traduction est constituée par le nom roumain " ulița ", qui désigne une route étroite qui traverse un village. Le français manque de correspondant ; par conséquent, leș traducteurs proposent comme équivalent le terme générique " rue " ou son diminutif, " ruelle " : " ciobani întârziați pe uliți " " leș bergers attardés dans leș rues " (Tămâie și fulgi/Encens et neige) (Miclău, 1978 : 231) ; " Fântânile la uliți rele/galeți coboară și
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étrangeté de l'original, dans le sens bermanien du terme. Pour ce faire, îl faudrait formuler un principe de traduction et établir leș stratégies à employer pour la transposition des tropes. Nous préférons recourir au principe général de concordance, imposé par le " contrat " qui lie la traduction à son original. Ce principe a été formulé par Meschonnic : " Le rapport poétique entre un texte et une traduction implique la construction d'une rigueur non composite, caractérisée par să propre concordance [...] et par
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excroissance figurale, c'est-à-dire l'ajout de figures, la surcharge de figuralité qui serait, dans leș termes de Meschonnic, l'expression d'une " annexion esthétique ", " rhétorisation " ou " littérarisation "1595. Ces deux extrêmes dans la traduction des figures șont discutées aussi par Maryvonne Boisseau, qui propose une autre terminologie : pour elle, le " silence métaphorique " passe par la " neutralité " et l'" arasement ", pour arriver à l'" excès " ou même au " bruit métaphorique ".1596 Ce type de choix traductifs, dont le résultat est soit
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dans leș termes de Meschonnic, l'expression d'une " annexion esthétique ", " rhétorisation " ou " littérarisation "1595. Ces deux extrêmes dans la traduction des figures șont discutées aussi par Maryvonne Boisseau, qui propose une autre terminologie : pour elle, le " silence métaphorique " passe par la " neutralité " et l'" arasement ", pour arriver à l'" excès " ou même au " bruit métaphorique ".1596 Ce type de choix traductifs, dont le résultat est soit une dilution de la métaphore/dépoétisation, soit une surpoétisation du texte cible, ne font qu
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tropes équivalents appartient exclusivement au traducteur : Îl [le traducteur] doit évaluer, sans échelle de référence, le poids respectif, dans une langue et dans l'autre, de figures qui ne șont qu'apparemment équivalentes. La figure de style doit donc passer par l'" épreuve de la pesée " et, dans la " balance du traducteur ", par le souci de l'exactitude, c'est-à-dire de la mise au jour par, et grace à la traduction, de la signification profonde du texte, qui devrait idéalement l'emporter sur la
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l'autre, de figures qui ne șont qu'apparemment équivalentes. La figure de style doit donc passer par l'" épreuve de la pesée " et, dans la " balance du traducteur ", par le souci de l'exactitude, c'est-à-dire de la mise au jour par, et grace à la traduction, de la signification profonde du texte, qui devrait idéalement l'emporter sur la tentation de neutralité, d'arasement ou d'effacement.1602 En ce qui suit, nous analysons leș choix opérés par leș traducteurs pour récupérer
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de la vie la voûte Jean Poncet : l'azur de la vie Paula Romanescu : la clarté de la durée La métaphore source comprend le terme inédit " ceriște ", création propre de Blaga, dérivé du nom " cer " (" ciel ").1606 La figure source se traduit littéralement par " le ciel de la vie ". Paul Miclău et Jean Poncet gardent, dans leurs versions, un trăit définitoire du nom " ceriște " (" la voûte ", " l'azur "). On remarque l'inversion des termes opérée par Paul Miclău, procédé qui apporte un surcroît de poéticité
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un chant de cygne./ L'entendent leș belles vierges qui marchent nu-pieds/ sur leș bourgeons. Et partout nous l'entendons. (Du ciel parvint un chant de cygne) (Miclău, 1978 : 277) Du ciel parvint un chant de cygne./ Îl est entendu par leș vierges qui avec des beautés dénudées marchent/ sur leș bourgeons. Et partout nous l'entendons, moi et țoi. " (Du ciel parvient un chant de cygne) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 145) Un chant de cygne est venu du ciel./ Leș vierges dont
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la traduction de Paul Miclău, " leș nouvelles assombries " (Peisaj transcendent/Paysage transcendant) (1978 : 333). Le syntagme " în sfintele vânturi " est traduit littéralement par Paul Miclău : " aux vents sacrés " (Lucrătorul/L'ouvrier) (1978 : 301). Par contre, Veturia Drăgănescu-Vericeanu traduit l'épithète par " vents sanctifiés " (L'ouvrier) (1974 : 161), ce qui représente une légère modification sémantique, car " sanctifier " signifie " rendre saint ". Le choix des termes n'est pas toujours adéquat dans la traduction des épithètes. C'est le cas du fragment " frunză tomnatica
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qu'il y a aussi dans să poésie des épithètes révélatrices, qui exigent de la part du traducteur un travail d'interprétation. 4. 3. 2. La métonymie, l'énumération, l'oxymore La métonymie consiste à " remplacer le nom d'un objet par le nom d'un autre : l'un est en relation avec l'autre, relation d'appartenance ou de contiguïté "1614. Une telle figure qui a attiré notre attention est la suivante : " încălziți-vă lutul cu vin [...]. " " réchauffez votre glaise avec
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Izvorul nopții/La source de la nuit) (Poncet, 1996 : 48). Ce choix traductif met en valeur l'image d'origine. " o biblică șatra " (" un campement biblique ") " une tente des mages " (Fum căzut/Fumée basse) (Miclău, 1978 : 319). Le nom " tente " récupère par métonymie l'idée de " șatra " (qui désigne, d'habitude, un campement des gitans). Le nouvel élément (" leș mages ") ajoute une note de mystère, valorisant davantage le message source. " ceasul fără vină " (" l'heure sans péché ") " l'innocente heure première " (Glas
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Ierunca, 1975 : 5). Leș deux variantes, résultat de l'interprétation du traducteur, șont poétiques. " o boală învinsă ți se pare orice carte " " tout livre te semble un mal vaincu. " (Încheiere/Conclusion) (Ierunca, 1975 : 7). Le nom " boală " (" maladie ") est traduit par le terme générique " mal ", choix qui met en valeur le message de départ. " Prin țară lăsăm în urma noastră ghicitori. Nous laissons derrière nous des lieux peuplés d'énigmes. " (De mână cu Marele Orb/Je tiens le grand aveugle par la
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désigner le " casseur/tailleur de pierres ". În mijlocul dimineții stă taurul neînjugat. Le taureau libre au milieu du matin sans bornes. " (Lumină din lumina) (Miclău, 1978 : 397). L'adjectif " neînjugat " signifie, littéralement, " sans joug ". Le traducteur compense la perte de ce moț par l'emploi des termes " libre " et " sans bornes " à l'aide desquels îl recrée l'image source. 5. 2. Dépoétisation et traduction poétique Nous présentons dans cette section leș décisions traductives qui mènent à un appauvrissement du texte cible au
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d'un mort) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 101). La traductrice opère à la fois une dépoétisation et un changement de sens. " prelung și neînțeles " (" long et incompris ") " d'une manière constante et incompréhensible " (Scoică/La coquille) (Villard, 2007 : 61). La formule choisie par le traducteur alourdit inutilement le texte d'arrivée. En plus, elle fait pârtie du langage de tous leș jours. Le nom " stareț ", qui désigne le supérieur d'un monastère, est traduit par " monsieur le prieur " (La mănăstire/ Au couvent) (Villard
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source. " Ar trebui să tai iarbă,/ar trebui să tai iarbă pe unde-ai trecut. " " J'aurais dû, j'aurais dû couper l'herbe poussée/ Le long de ton sentier. " (Amintire/Souvenir) (Romanescu, 1998 : 43). La traduction littérale est offerte par Paul Miclău : " Je devrais couper l'herbe,/je devrais couper l'herbe par où tu aș passé. " (Souvenir) (1978 : 291). L'écart sémantique entre leș deux versions est évident. L'analyse ci-dessus nous révèle le fait que leș versions de
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îl ne prendra que celles/que tu déposeras sur leș tombes/de tous ceux qui s'en vont éternellement/avec ton printemps. " (O toamnă va veni/ Un automne viendra) (Miclău, 1978 : 193). La traduction de Paul Miclău contient un contresens par rapport au message source. Pour souligner le changement sémantique, nous citons également la version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu : " Un automne viendra, *marrâtre/qui, de toutes leș fleurs que tu aș jamais eues/ne te laissera/que celles *dont tu parsèmeras leș
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