1,127 matches
-
figure à l'autre, dans une séquence tout entière du texte ou tout au long de celui dernier. Richard Arcând prend en considération une autre catégorie de métaphores, qu'il appelle " dévalorisantes ", construites autour d'une dépersonnification 1585, et qui șont traduites en général en argot ou dans un registre équivalent dans la langue cible. Paul Ricœur, s'appuyant sur la définition aristotélicienne de la métaphore 1586, introduit le concept de " métaphore vive ", originale et neuve, s'opposant aux métaphores mortes (lexicalisées
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
dans la langue courante, passent parfois inobservables dans la traduction. En effet, ce que l'on appelle de nos jours " figures mortes " témoignent, elles aussi, des ressources secrètes de la langue dans son évolution et să diachronie : Leș figures de style șont au cœur même de l'activité expressive du sujet énonciateur, même și l'érosion, le figement, la fossilisation leș rétrogradent doucement au rang de clichés et en exténuent la force première dans l'anonymat ordinaire de la langue. Et pourtant, même
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
autre côté, l'excroissance figurale, c'est-à-dire l'ajout de figures, la surcharge de figuralité qui serait, dans leș termes de Meschonnic, l'expression d'une " annexion esthétique ", " rhétorisation " ou " littérarisation "1595. Ces deux extrêmes dans la traduction des figures șont discutées aussi par Maryvonne Boisseau, qui propose une autre terminologie : pour elle, le " silence métaphorique " passe par la " neutralité " et l'" arasement ", pour arriver à l'" excès " ou même au " bruit métaphorique ".1596 Ce type de choix traductifs, dont le
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
stylistiques du texte source et de trouver en langue cible des tropes équivalents appartient exclusivement au traducteur : Îl [le traducteur] doit évaluer, sans échelle de référence, le poids respectif, dans une langue et dans l'autre, de figures qui ne șont qu'apparemment équivalentes. La figure de style doit donc passer par l'" épreuve de la pesée " et, dans la " balance du traducteur ", par le souci de l'exactitude, c'est-à-dire de la mise au jour par, et grace à la traduction, de la
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
de métaphores, est présenté par le poème Tămâie și fulgi (Encens et neige) : " [...] și fulgi de-aramă azvârliți din cer/par clopoțeii atârnați/de gâtul pașilor de cai pe drum. " Leș deux traductions de cette image identifiées dans notre corpus șont : " [...] et aux cous de leurs pas sur la route/leș chevaux portent des clochettes/comme des flocons d'airain que jette/la voûte. " (Tămâie și fulgi/Encens et neige) (Miclău, 1978 : 231) ; " [...] et leș grelots pendus/aux pas des chevaux
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
versions ci-dessus, on observe dans la traduction de Paul Miclău une plus grande fidélité au sens source, tout comme la création d'une rime inédite (" route "/" voûte "). L'image est gardée intacte : leș clochettes des cous des pas des chevaux șont comparées à des flocons d'airain. Quant à Jean Poncet, îl simplifie l'image et la place dans un plan plus concret, renonçant à la métaphore des " cous des pas des chevaux ". Le fragment ci-dessous présente un enchaînement de métaphores
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
poème, Eu nu strivesc corola de minuni a lumii (Je n'écrase pas la corolle de merveilles du monde). Jean Poncet emploie un autre symbole préféré par Blaga, à savoir " le tamis "1608 (" le tamis des cils "). Leș deux versions șont, en effet, plus poétiques que le texte de départ. Jean Poncet reprend lui aussi le symbole de la " corolle " à l'aide duquel îl crée une métaphore : " Pe buzele ei calde mi se naște sufletul. Sur șes lèvres chaudes mon âme
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
d'une métaphore proprement dite, parce que le syntagme désigne, en effet, une plante aquatique, semblable à l'algue, appelée en roumain " matasea broaștei " (littéralement : " la soie de la grenouille "). L'équivalent français en est " la confèrve ". Leș traductions de ce syntagme șont différentes : " cu strai de broască-n par " " leș cheveux pleins d'algues " (I. Pan către nimfa/I. Pan à la nymphe) (Miclău, 1978 : 237) ; " portant dans leș cheveux des voiles de grenouille* " (I. Pan à la nymphe) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 111
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
voiles de grenouille ", mais introduit en même temps une note de baș de page, dans laquelle elle explique qu'il s'agit de la *" confèvre " (à remarquer la mauvaise orthographe). La recréation de la métaphore et l'explication en baș de page șont des choix contradictoires qui rendent la compréhension difficile. Quant à Jean Poncet, îl produit un contresens : leș cheveux de la nymphe ne șont pas " parés de grenouille ", mais parés de confèrve. Une démétaphorisation évidente provoquée par un mauvais choix de termes
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
de la *" confèvre " (à remarquer la mauvaise orthographe). La recréation de la métaphore et l'explication en baș de page șont des choix contradictoires qui rendent la compréhension difficile. Quant à Jean Poncet, îl produit un contresens : leș cheveux de la nymphe ne șont pas " parés de grenouille ", mais parés de confèrve. Une démétaphorisation évidente provoquée par un mauvais choix de termes peut être observée dans la version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu citée ci-dessous : " Spre munți trec nori cu ugerele pline. Vers leș montagnes passent
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
leurs outres pleines. " (Mélancolie) (Bonnet, 1998 : 47). Dans la version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, le nom " mamelle ", pas du tout poétique, annule l'effet de la métaphore. On observe également dans la version de Mireille Bonnet un changement sémantique : leș nuages ne șont plus présentés comme des animaux aux pis gonflés, mais comme des êtres qui portent des " outres ". La version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu citée ci-dessous contient, de nouveau, une démétaphorisation : " în amiază nopții " " au cœur de la nuit " (Noi, cântăreții leproși/Nous, leș
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
aussi des ressources secrètes de la langue d'arrivée, si celle-ci est maniée savamment. L'excroissance figurale fondée sur une mutation sémantique et la démétaphorisation qui annule pratiquement la figure s'avèrent être des péchés graves. L'interprétation et la récréation șont leș moyens du traducteur. Pourtant, celui-ci n'est pas autorisé à s'éloigner du message que la figure est censée transmettre. En d'autres mots, la métaphore, plus que toute autre figure du langage, laisse libre cours à l'interprétation
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
traduit par l'adjectif " guérissantes ". Le changement sémantique est provoqué, peut-être, par une faute d'inattention de la part du traducteur. Une légère modification du sens source est contenue par la version de Sanda Stolojan citée ci-dessous. Leș deux autres versions șont littérales : " Vulturi treceau prin Dumnezeu deasupra noastră. " " Des vautours nous survolaient à travers Dieu. " (Amintire/Souvenir) (Miclău, 1978 : 291) ; " Des aigles passaient à travers Dieu au dessus de nous. " (Souvenir) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 155) ; " Autrefois des vautours volaient plus haut que
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Dieu au dessus de nous. " (Souvenir) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 155) ; " Autrefois des vautours volaient plus haut que Dieu au-dessus de nous. " (Mémoire) (Stolojan, 1992 : 45). Dans le cas de l'image ci-dessous, leș versions de Paula Romanescu et d'Alain Caumette șont construites sur des écarts sémantiques graves : " Lucian Blaga e mut că o lebădă./ În patria să/zăpadă făpturii ține loc de cuvânt. " " Lucian Blaga est muet comme un cygne./ Dans să patrie/la neige de l'être remplace leș mots
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
cygne./ Dans să pârtie/la neige de son visage tient lieu de parole. " (Autoportrait) (Caumette, 1998 : 189). La métaphore " zăpadă făpturii " (littéralement : " la neige de l'être ") doit être interprétée au niveau abstrait et générique. Și leș trois premières versions șont littérales, Paula Romanescu décide d'introduire une modification de la voix du texte par l'emploi de l'adjectif démonstratif " ce ". En plus, să traduction contient un changement sémantique pas du tout négligeable, tout comme un contresens : la métaphore source est
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
partout, țoi et moi. (Un chant de cygne est descendu du ciel) (Villard, 2009 : 75) Dans la langue de départ, l'image du texte source peut avoir leș deux sens suivants : 1) Îl y a des vierges dont leș beautés șont nu-pieds et qui marchent sur leș bourgeons. 2) Îl y a des vierges qui marchent nu-pieds sur des bourgeons avec leurs beautés. On observe quelques différences entre leș versions citées dans le tableau ci-dessus. Premièrement, la métaphore des vierges dont
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
en français. Sanda Stolojan et Paul Villard proposent des traductions quasi-littérales. Paul Miclău renonce au nom " la beauté ", compensant cette perte par l'introduction de l'épithète " belles " qui détermine leș vierges. Dans la version de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, " leș beautés " șont " dénudées " : en effet, cette traduction correspond à la première interprétation que nous avons exposée ci-dessus. La traduction de Jean Poncet est plus interprétative : le verbe " a umblă " (" marcher ") est traduit par " gambader " ; leș vierges șont " jeunes ". Leș solutions proposées par
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, " leș beautés " șont " dénudées " : en effet, cette traduction correspond à la première interprétation que nous avons exposée ci-dessus. La traduction de Jean Poncet est plus interprétative : le verbe " a umblă " (" marcher ") est traduit par " gambader " ; leș vierges șont " jeunes ". Leș solutions proposées par Ștefana et Ioan Pop-Curșeu et par Philippe Loubière concentrent le sémantisme de la figure source dans une nouvelle métaphore en français (" beautés marchant pieds nus " ; " la beauté nu-pieds "). La traduction poétique s'avère être, une fois
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
et țoi "). La traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, tout comme celle Ștefana et Ioan Pop-Curșeu contiennent une faute d'usage du français : on observe la formule " moi et țoi ", eu lieu du " țoi et moi " habituel de courtoisie. Leș autres traductions șont plus conformes à l'esprit de la langue cible. Leș images arborescentes de la poésie de Blaga créent des difficultés de traduction, surtout à căușe du haut niveau d'abstraction et de l'ambigüité sémantique qu'elles véhiculent. La traduction littérale n
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
se détache " (Supremă ardere/Suprême combustion) (Miclău, 1978 : 465) ; " un sens se détache sibyllin " (Suprême combustion) (Poncet, 1996 : 190). Leș deux traducteurs recourent à la transposition : l'adverbe du texte source devient adjectif dans leurs textes-traductions. D'autres épithètes inédites șont traduites toujours par la méthode littérale : " cutreier sferic " " un sphérique allant " (Răsărit magic/Lever magique) (Miclău, 1978 : 433) ; " vis canibal " " rêve cannibal " (Prin toate erele/Par toutes leș ères) (Miclău, 1978 : 533). Nous avons remarqué que Blaga est très novateur
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
leș deux premières versions, purement littérales. Le syntagme " zvonuri dulci " (littéralement : " des rumeurs douces ") est interprété par Paul Miclău comme " cette douce chanson " (Gorunul/Le chêne) (1978 : 135) ; Leș termes du syntagme " în limpezi depărtări " (littéralement : " dans le lointain clair ") șont inversés par Paul Miclău : " dans le clair lointain " (Gorunul/Le chêne) (1978 : 135) ; Le fragment " vieața netrăită " (littéralement : " la vie non-vécue ") est interprété par Paul Miclău comme " leur vie manquée " (Liniște/Silence) (Miclău, 1978 : 147), variante plus poétique ; " când tu
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
coșuri : țestoase, țipari, curcubee. " " [...] leș pêcheurs portent le fardeau sur la tête :/tortues, anguilles, arcs-en-ciel aux paniers. " (Boare atlantică/Brise atlantique) (Miclău, 1978 : 417). Cette énumération se prête à la traduction littérale : și leș " tortues " (" țestoase ") et leș " anguilles " (" țipari ") șont à retrouver d'habitude dans le panier d'un pêcheur, la présence des " arcs-en ciel " (" curcubee ") crée l'inédit de cette figure. En effet, ce dernier élément est une métaphore qui englobe leș deux autres éléments de l'énumération. La
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
texte d'arrivée résident dans le choix des termes et dans le travail interprétatif du traducteur. Nous analysons ci-dessous des contextes qui montrent, à travers le vocabulaire employé, la sensibilité poétique du traducteur. Nous présentons ensuite des versions réussies qui șont le résultat du travail d'interprétation. Là où la poéticité du texte de départ ne peut pas être récupérée, le traducteur recourt à la compensation. Nous analysons quelques contextes de traduction pour décider și cette méthode peut être appliquée à
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
contextes de traduction pour décider și cette méthode peut être appliquée à la traduction de poésie. 5. 1. 1. Termes poétiques Le discours de la poésie suppose l'existence des termes qui, le plus souvent, appartiennent à un registre soutenu et șont porteurs de valeurs affectives et esthétiques.1616 La tache du traducteur est de ne pas changer de registre lors du passage d'une langue à l'autre ; en d'autres mots, la traduction ne peut se réaliser qu'en accordant
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
potrivnic " (" le sort se sert de moi pour faire son jeu contraire ") " le sort se joue de moi, contre moi " (Ani, pribegie și somn/Années, exil et sommeil) (Ierunca, 1975 : 5). Leș deux variantes, résultat de l'interprétation du traducteur, șont poétiques. " o boală învinsă ți se pare orice carte " " tout livre te semble un mal vaincu. " (Încheiere/Conclusion) (Ierunca, 1975 : 7). Le nom " boală " (" maladie ") est traduit par le terme générique " mal ", choix qui met en valeur le message de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]