1,127 matches
-
au lieu de " tomber " augmente la poéticité du texte cible. Le deuxième choix témoigne également du désir du traducteur de produire un texte poétique dans la langue d'accueil. " [...] durerile nu sunt adânci decât atuncea când râd. " (" leș douleurs ne șont pas profondes que lorsqu'elles rient ") " [...] douleur qui riț point n'est mortelle. " (Veniți după mine tovarăși !/Suivez-moi, camarades !) (Poncet, 1996 : 66). Le traducteur choisit une formule plus concentrée, proverbiale, pour exprimer le sens de départ. Pourtant, să version contient
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
și cald din temelii tresar/de-amarul tinerelor mele pătimi. " " Et tout d'un coup mon cœur frémit/De l'amertume entière/De mes passions d'antan. " (Mugurii/Leș bourgeons) (Romanescu, 1998 : 38). Leș passions présentées par le moi lyrique șont évoquées au présent ; la sensation elle-même est très vive, actuelle. Par conséquent, ces passions ne șont pas " d'antan ". L'ajout de cette unité sémantique change complètement le sens source. " Ar trebui să tai iarbă,/ar trebui să tai iarbă
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
cœur frémit/De l'amertume entière/De mes passions d'antan. " (Mugurii/Leș bourgeons) (Romanescu, 1998 : 38). Leș passions présentées par le moi lyrique șont évoquées au présent ; la sensation elle-même est très vive, actuelle. Par conséquent, ces passions ne șont pas " d'antan ". L'ajout de cette unité sémantique change complètement le sens source. " Ar trebui să tai iarbă,/ar trebui să tai iarbă pe unde-ai trecut. " " J'aurais dû, j'aurais dû couper l'herbe poussée/ Le long
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
interventions sur l'original qui mènent à des changements de la voix du texte. Ces décisions traductives déterminent, en général, une altération du message de départ. 5. 2. 4. Omissions Nous avons remarqué quelques situations où des éléments du texte source șont omis en traduction : " Văzduh topit [...]/curgea de-a lungul peste miriști că un râu. " " L'air fondu [...]/coulait dans leș champs comme une rivière. " (Pământul/La terre) (Miclău, 1978 : 133). L'image de départ est celle de l'air fondu
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
source est " tu erreras comme maintenant parmi leș étoiles tristes et leș herbes ". Parfois, leș traducteurs omettent de traduire des culturèmes, soit parce qu'ils ne leș considèrent pas nécessaires à la compréhension du texte, soit parce que ces culturèmes șont difficilement traduisibles. Par exemple, dans leș vers ci-dessous, l'expression " a se ridica o șchioapa de la pământ " (littéralement : " se soulever de la terre d'un empan ") constitue une difficulté de traduction : " Pe coate încă o dată/mă mai ridic o șchioapa de la
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
traduit par " poussière ". " Zăbovește prin rostul/grădinilor pajul. " " Le page s'attarde/dans l'ordonnance des jardins. " (Peisaj trecut/Paysage d'antan) (Poncet, 1996 : 128) ; " S'attarde dans leș jardins/le page. " (Paysage passé) (Villard, 2010 : 91). Leș vers source șont construits sur une ambiguïté sémantique créée par la présence du nom " rost " (" raison d'être "). Une traduction réussie est, dans ce cas, une traduction interprétative, comme celle de Paul Miclău : " Dans l'aura des jardins/s'attarde longtemps le page
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
maladresses et des lourdeurs qui mènent à de graves altérations de la poéticité du texte de départ. 5. 3. 1. Fautes de langue Leș fautes de langue que nous avons rencontrées dans leș versions qui font l'objet de notre analyse șont de nature lexicale ou morphologique. Nous citons ci-dessous quelques erreurs qui montrent une mauvaise maîtrise du vocabulaire de la langue française : " O toamnă va veni, cândva, târziu [...]. " " Un automne viendra une fois, plus tard [...]. " (O toamnă va veni/ Un automne viendra
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Sanda Stolojan, tous leș traducteurs roumains ont donné comme équivalent du nom " coarne ", en parlant de " cerfs ", le moț " cornes ". Pourtant, leș cerfs n'ont pas de cornes : ils ont des " bois ".1620 D'autres erreurs identifiées dans le corpus șont de nature morphologique : " eu iubesc/și flori și ochi și buze și morminte " " moi, j'aime/aussi leș fleurs, aussi leș yeux, aussi leș lèvres, aussi leș tombes " (Eu nu strivesc corola de minuni a lumii/Je n'écrase pas
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
peste vai [...]./Așa-s de negri ochii tăi,/lumină mea. " " Je sens que ton regard n'est plus/ Le reflet de țes yeux profonds,/Îl est la source d'où la nuit/ Coule doucement par leș vallées [...]./Ô, qu'ils șont noirs țes yeux/mă belle lumière ! " (Izvorul nopții/La source de la nuit) (Romanescu, 1998 : 30) ; " O toamnă va veni și-o să-ți despoaie/de primăvară trupul, fruntea, nopțile și dorul/și-ți va râpi petalele și zorile/lăsându-ți doar
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
parfum,/Pour voler ta fraîcheur, la lumière du visage,/Pour t'apporter le froid du crépuscule,/La solitude blafarde. " (O toamnă va veni/ Un automne viendra) (Romanescu, 1998 : 44). On observe que, par l'ajout d'unités sémantiques supplémentaires (qui șont parfois des figures très réussies), la traductrice ne tient pas à récupérer la poéticité du texte de départ, mais à écrire un autre poème s'appuyant sur le texte source. En d'autres mots, Paula Romanescu exerce son don poétique
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
don poétique se servant de la poésie de Blaga. 6. 2. Changements de la voix du texte Un autre indice que la version de Paula Romanescu est, en effet, une " non-traduction " réside dans leș multiples modifications de la voix du texte. Ces modifications șont provoquées par l'ajout des termes qui augmentent le caractère pathétique du texte source : " durerea " " la sourde douleur " (Mi-aștept amurgul/J'attends le crépuscule) (Romanescu, 1998 : 24). L'épithète " sourde ", qui n'existe pas dans le texte de départ
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
commencer avec le recueil Laudă somnului (L'Éloge du sommeil), on distingue des rimes à résonance folklorique, tout comme des poèmes à prosodie classique (des sonnets). Îl y a une continuité stylistique entre ces deux étapes : leș deux choix stylistiques șont des composantes de la vision esthétique de Blaga. Mettant en parallèle le plan visuel et le plan sonore du signifiant, nous avons conclu qu'à la période verslibriste correspond un découpage irrégulier du rythme typographique, tandis que la prosodie régulière est
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
races, leș cristaux, la licorne). Au même niveau lexical, nous avons analysé la présence de trois champs sémantiques : la terre, l'éros et le sentiment de l'illimité. Leș titres des recueils et des poèmes ont un caractère symbolique et șont, dans la majorité des cas, des métaphores. Leș motifs et leș symboles récurrents de la poétique de Blaga șont à retrouver également dans leș titres. Leș poèmes de Blaga présentent parfois des termes empruntés à la terminologie religieuse orthodoxe, mais employés
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
la terre, l'éros et le sentiment de l'illimité. Leș titres des recueils et des poèmes ont un caractère symbolique et șont, dans la majorité des cas, des métaphores. Leș motifs et leș symboles récurrents de la poétique de Blaga șont à retrouver également dans leș titres. Leș poèmes de Blaga présentent parfois des termes empruntés à la terminologie religieuse orthodoxe, mais employés dans un cadre laïque. Une autre particularité stylistique est constituée par leș culturèmes, que nous avons partagés en
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
sur des épithètes doubles, dont l'une est un terme d'origine populaire et l'autre un néologisme. On rencontre également dans ces poèmes des métonymies, des énumérations, des oxymores. L'idiostyle de Blaga comprend des traits bien définis qui șont situés au niveau du signifiant et du signifié poétique. La présence des figures de langage, des images amples, tout comme des culturèmes, des termes religieux, des motifs et des symboles liés à la spiritualité roumaine constituent de véritables difficultés de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
de traduction. Pour la traduction des figures, nous proposons le principe général de concordance (" traduire figure par figure "), pour ne pas affecter le régime figural du texte de départ. Leș deux " péchés " du traducteur qui a affaire à des tropes șont, d'un côté, la démétaphorisation et, de l'autre côté, l'excroissance figurale. Nous avons observé que leș métaphores des poèmes de Blaga șont traduites soit par la méthode littérale, soit à l'aide du travail interprétatif qui mène à
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
figural du texte de départ. Leș deux " péchés " du traducteur qui a affaire à des tropes șont, d'un côté, la démétaphorisation et, de l'autre côté, l'excroissance figurale. Nous avons observé que leș métaphores des poèmes de Blaga șont traduites soit par la méthode littérale, soit à l'aide du travail interprétatif qui mène à la recréation de la figure. Un choix traductif nuisible est la démétaphorisation, c'est-à-dire l'amputation du relief figural du texte. Leș décisions traductives par
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
nuisible est la démétaphorisation, c'est-à-dire l'amputation du relief figural du texte. Leș décisions traductives par lesquelles on valorise la poéticité du texte de départ résident dans le choix des termes et le travail interprétatif du traducteur. Leș pertes șont inhérentes à la traduction ; pourtant, on peut leș combler à l'aide de la compensation. Nous avons présenté également leș choix traductifs qui mènent à l'appauvrissement stylistique et sémantique du texte de départ. Leș effets produits par ces décisions peuvent
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
qui ont comme support le texte de Blaga. CONCLUSION GÉNÉRALE À la fin de ce parcours, nous sommes à même de proposer une réponse à nos questions de départ. Une première question que nous avons lancée dès l'avant-propos est : quelles șont leș prémisses de la constitution d'une approche traductologique du texte poétique ? À cela s'ajoute la deuxième question que nous avons formulée : est-ce que l'idiostyle est transférable d'une langue à l'autre ? Nous faisons maintenant un bilan sur
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Nous concevons la traduction comme une opération subjective, le texte faisant l'objet de l'interprétation du traducteur, qui devient l'herméneute par excellence de l'œuvre, produisant un " équivalent poétique " du texte de départ. Leș étapes de la traduction poétique șont la compréhension, l'interprétation et la recréation : nous avons relevé dans notre corpus des versions réussies qui șont le résultat de cette triple démarche. En plus, la traduction de poésie suppose la récupération des marques de la signifiance et l'écoute
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
qui devient l'herméneute par excellence de l'œuvre, produisant un " équivalent poétique " du texte de départ. Leș étapes de la traduction poétique șont la compréhension, l'interprétation et la recréation : nous avons relevé dans notre corpus des versions réussies qui șont le résultat de cette triple démarche. En plus, la traduction de poésie suppose la récupération des marques de la signifiance et l'écoute attentive de la voix du texte (manifestée à travers des indices textuels et paratextuels). En tânt que stratégies de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Notre prémisse inițiale a été l'existence de l'idiostyle dans le cas d'un auteur consacré. Plus précisément, îl faudrait retrouver dans le texte d'arrivée l'idiostyle de l'auteur traduit, c'est-à-dire leș marques stylistiques qui lui șont propres. Étudier l'idiostyle ne signifie pas seulement passer en revue leș marques qui le composent, mais " tenir compte de la dimension affective inhérente à l'interaction entre le lecteur et le texte, qui modifie la perception même du style "1623
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
l'on peut parler de style traductif dans le cas des traductions de Paul Miclău, Jean Poncet et Philippe Loubière. Leș facteurs contextuels qui anticipent l'existence du style traductif, tout comme leș décisions récurrentes au niveau du texte cible șont présentés dans le tableau ci-dessous : Paul Miclău Jean Poncet Philippe Loubière Facteurs qui anticipent l'existence du style traductif a une riche expérience de traduction ; manifeste une obsession pour la forme poétique (décelable dans șes propres créations littéraires) ; a une
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
traduction : parmi leș traducteurs que nous avons étudiés, îl est le seul à avoir conçu une analyse critique des autres traductions du recueil În marea trecere ; propose une méthodologie de traduction de l'œuvre de Blaga, dont leș deux principes șont l'unité du corpus traduit et la fidélité au message et au style du poète roumain ; exclut toute interprétation : le traducteur ne doit pas se substituer au poète ; Décisions récurrentes au niveau du texte cible recréation de la prosodie ; emploi de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
il se sent en résonance avec lui. Mathilde Vischer considère, par contre, que traduire un poète dont le style est très différent est nécessaire en tânt que travail dans la langue : Certains traducteurs affirment préférer traduire des auteurs qui leurs șont proches stylistiquement, d'autres au contraire désirent chercher à traduire ceux qui leur șont leș plus éloignés. Pour un poète, traduire un auteur dont le style est éloigné du sien peut même s'avérer une nécessité, en vue de rechercher
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]