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manipulation, dirigée par une politique d'État qui avait comme but d'importer le modèle soviétique au niveau linguistique, culturel et politique. En conformité avec la théorie de Lawrence Venuti, Sean Cotter identifie une stratégie de défamiliarisation (" a foreignizing strategy "), voire même de " colonisation " pratiquée par leș linguistes et leș traducteurs du nouveau régime.951 L'auteur de l'étude donne comme exemple le remplacement du nom du pays, " România ", qui contient le caractère latin " a ", par " Romînia ", dont le caractère
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la vision traductive de Blaga, nous nous limitons au premier sens du moț " tălmăcire ", celui qui fait référence à la démarche traductive. Nous montrons le fait que la traduction, dans la conception du poète-traducteur, est vue plutôt comme " interprétation ", " déchiffrage ", voire même " recréation ". Pour ce faire, îl faut exposer le témoignage de Blaga sur la traduction de Faust que nous avons retrouvé dans le volume Isvoade : eseuri, note, conferințe, articole (Notes : essais, conférences, articles).984 Dès le début, Blaga parle de la
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affirmer), et compense leș pertes inhérentes au processus de traduction par " l'intensification du plaisir esthétique ", qui représente une sorte de compensation. La densité sémantique avec laquelle un poète traduit est l'un des secrets de l'art de transposer, voire même de " transfigurer " la poésie d'une langue à l'autre : Abia în toiul acestui fel de muncă, îți poți da seama pe deplin că "Dichter" (poet) înseamnă, de fapt, într-un sens mai adânc al termenului, "densificator". Spre a
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traduceri este să nu pară traducere. "1016 Par de telles intuitions sur la traduction de poésie, Blaga s'approche des théories traductologiques modernes, y compris de la conception de Meschonnic sur la " traduction-écriture ", de celle Nida fondée sur " l'équivalence dynamique ", voire même de la théorie du sens de Marianne Lederer. L'analyse de Blaga comprend aussi " certaines questions de technique littéraire ", assez nombreuses, tenant compte du fait que " l'œuvre de Goethe est une synthèse de genres et de formes poétiques, unique
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le texte de Blaga et celui de Miclău au niveau de la figuralité. Un autre élément commun se retrouve au niveau du vocabulaire choisi : le verbe " essaimer " de Miclău nous évoque le motif du miel, de l'abeille, de l'essaim, voire même de l'apiculteur, présent dans leș poèmes de Blaga.1141 Le mythe du sang, spécifique au style de Blaga, mythe dont nous avons parlé dans le chapitre antérieur, est présent aussi chez Paul Miclău dans la métaphore " le poème
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a affaire à un sonnet, mais la ponctuation manque. Cette technique est censée inciter le lecteur à l'interprétation du texte : " Le point, on le devine par la majuscule. La lecture participative et interprétative peut remettre la ponctuation mentale, orale, voire graphique. "1156 À travers l'autotraduction, le poète-traducteur Paul Miclău transmute la réalité du poème source dans la langue cible. À notre sens, îl ne s'agit pas d'un simple travail de traduction par lequel on envisage de " faire
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instinctif de parenté que tout Français perçoit en arrivant dans ce pays latin, pourtant și éloigné géographiquement de la Rome mère et tout cerné qu'il est de langues totalement différentes, hongroise à l'Ouest, slaves au Nord et au Sud, voire turque par-delà de la Mer Noire. Ainsi, lorsque je quittai Suceava à la fin du stage, je savais que je n'en avais pas fini avec la Roumanie et qu'il me faudrait en approfondir l'étude, à commencer par un
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cycles anthumes et posthumes). En plus, leș autres versions publiées en France (celle de Virgil Ierunca, Sanda Stolojan et Ștefana et Ioan Pop-Curșeu) comprennent moins de poèmes traduits. L'argumentation de George Astalos commence par une remarque sur la " centralité ", voire même l'universalité de la langue et de la culture française en Europe et dans le monde. Pour soutenir ce propos, George Astalos cîte leș paroles d'Isidore Isou, admirateur de l'espace culturel français, dans lequel îl voit un topos consubstantiel
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que voulons-nous savoir de lui ? Rien, ou și peu. [...] Suffit-il, pour nos consciences aisément satisfaites, de nous accrocher à cette idée, qui tourne à l'idée fixe autant qu'unique, selon laquelle notre pays serait l'unique objet d'admiration, voire d'amour, de ce peuple francophone ? Pire, une telle flamme n'aurait rien que de naturel, comme și la France était une autre nation élue, terre promise de la culture et des droits de l'homme, du beau et du juste ! [...] Pourtant
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familier au lieu d'un registre solennel.1308 Philippe Loubière avoue avoir identifié dans leș autres traductions des problèmes de maîtrise du français, " notamment chez leș traducteurs de langue maternelle roumaine "1309. Îl énumère en tânt qu'exemples des maladresses, voire des fautes, dans leș régimes des verbes et dans l'ordre des mots, du charabia parfois (comme " Rien ne veut être autrement qu'il l'est ", " L'eau bat au rivage ", " Fais-moi baptême ", " Ni maintenant je ne t'écrirais peut-être
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en fonction des composantes du signe poétique, nous ne nous proposons pas de séparer de manière radicale leș traits stylistiques et leș difficultés de traduction qu'engendrent ces deux composantes : en réalité, une telle séparation est inutile à notre démarche, voire même impossible. L'analyse de chaque contexte de traduction comprend des références à la fois au plan de l'expression et au plan du contenu. L'important est de déceler leș traits stylistiques (ou " effets de style ") du texte de
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faut rappeler que, surtout dans le cas de la poésie moderne, l'aspect graphique du texte est censé accroître la signifiance du poème : soit îl anticipe un état d'esprit, soit îl se constitue comme une sorte de " prolongement " du texte, voire même comme une contestation du message poétique.1338 La disposition graphique contribue également à augmenter la musicalité du poème, obligeant le lecteur à une double saisie : celle du rythme typographique et celle du sens.1339 On peut parler donc, dans
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accentue le sentiment profondément humain d'angoisse devant la finitude. Le fait que le graphème " se retire " pour laisser la place à l'espace blanc, au non-dit, peut parler aussi du " grand passage " de l'être humain vers la mort, voire même du silence auquel décide de s'abandonner le poète dans leș dernières années de șa vie. Métaphoriquement, on pourrait considérer cette strophe, grace à să mise en page, un cri inachevé. La strophe de la colonne de droite, disposée de
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Miclău, 1978 : 241) Le verbe " a răstălmăci ", assez rare en roumain, est dérivé du verbe " a tâlmaci ", préféré par Blaga lorsqu'il parle par exemple de la traduction.1367 " A răstălmăci " fait référence, d'un côté, à l'action d'expliquer, voire d'interpréter de façon erronée des idées, des mots ou des textes et, de l'autre côté, à l'action de transposer ou de refléter comme un miroir.1368 Paul Miclău interprète et recrée la métaphore du texte d'origine
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retrăit (le troisième, le cinquième et le septième). Grace au nouveau découpage, Philippe Loubière offre une meilleure discursivité au poème, ce qui facilite să lecture en français. En effet, son texte-traduction ressemble plutôt à une poésie destinée à être chantée, voire même " cantilée ". Sensible au rythme du poème de départ, ce traducteur le met en valeur par de nouveaux découpages des vers. Voilà, à titre d'exemple, un passage qui devient, dans la traduction de Philippe Loubière, infiniment plus poétique que
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source et, en employant le modalisateur " trop ", îl met l'accent sur la distance entre le moi lyrique et Dieu (l'adverbe " aproape " signifie en français " près " ou " proche "). De l'autre côté, le traducteur préfère créer un enjambement inédit, voire choquant, dans son texte-traduction. Par contre, îl conserve le choix de Blaga au niveau du microcontexte typographique, c'est-à-dire celui de ne pas insérer une virgule après l'adverbe " près ". Sanda Stolojan Un découpage original peut être adopté en traduction
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d'inspiration expressionniste 1379) ; à d'autres reprises, des phrases assez longues șont disposées sur plusieurs vers.1380 D'autres particularités du style littéraire de Blaga șont la présence des structures intercalées, introduites à l'aide des virgules, des tirets, voire même des parenthèses1381 et leș citations précédées par deux points, avec ou sans guillemets.1382 Toutes ces caractéristiques contribuent à mettre en évidence la voix du texte poétique. La particularité la plus évidente du style de Blaga au niveau du
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fait que, en général, leș traducteurs ont préservé leș majuscules dans leurs textes-traduction, car elles représentent un choix stylistique du poète roumain. L'emploi de telles majuscules est expliqué par la présence des éléments appartenant à la culture, au folklore, voire à la mythologie roumaine : le risque de ne pas trouver des équivalents dans la langue et la culture cible est assez grand. Une traduction littérale ne fait qu'accroître l'hermétisme du poème. Une connaissance du folklore roumain et de la
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d'une erreur de frappe de la part des éditeurs. La présence des coquilles et des fautes de ponctuation identifiées au niveau du microcontexte typographique montre, une fois de pluș, que le travail des éditeurs et des relecteurs a été superficiel, voire même inexistant dans le cas de cette première traduction des poèmes de Blaga qui est l'œuvre de Veturia Drăgănescu-Vericeanu. * Dans le poème en roumain La cumpăna apelor (Au partage des eaux), on découvre l'adjectif *" jucăuș " au lieu de
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Hé-là-là ! (La fille de la terre danse) (Miclău, 1978 : 293) Îl est bien possible que *" ratrappe " au lieu de " rattrape " soit une coquille dont le traducteur est innocent. En revanche, l'orthographe des interjections laisse à désirer : îl faudrait dire " ah ! " (voire " oh ! "), " eh ! " (qui n'a pas le même emploi que " hé ! "), sinon " oh, la la ! ", avec une virgule, mais sans trăit d'union. Du reste, à une analyse attentive du microcontexte typographique, la traduction de Paul Miclău est soignée et
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remarqué, à une modification de la voix du texte. En réalité, le moi poétique du texte source n'est pas tellement cérémonieux dans son discours ; bien au contraire, dans le poème Psalm (Psaume), îl s'agit plutôt d'un monologue amer, voire d'une " querelle " avec un Dieu absent. Philippe Loubière ne fait que donner à son texte-traduction une note plus marquée par le sentiment religieux, même și le poème de départ a une tonalité neutre ou agnostique. Son choix traductif est
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qui visent la prosodie du texte source. Nous avons en vue leș situations que nous qualifions d'" extrêmes " : d'un côté, l'obstination de préserver à tout prix leș rimes de départ, qui mène parfois à une perte de poéticité, voire même à une altération du message poétique ; de l'autre côté, leș solutions inédites, inspirées, de transposition de la rime, par lesquelles le traducteur récupère leș marques de la signifiance et recrée la poéticité. Nous sommes intéressée de voir și ces décisions
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Nulle part la terre ne m'a appelé. Maudit j'ai été. (La dernière parole) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 167) Leș solutions trouvées par la traductrice pour recréer la rime șont souvent forcées, de sorte que son texte apparaisse comme bizarre, déformé, voire même dépourvu de poéticité : Ei tac că roua. Că sămânță. Că un dor. Că apele ei tac, ce umblă sub ogor și-apoi sub cântecul privighetorilor, izvor se fac în rariște, izvor sonor. (Poeții) (Blaga, 2010 : 297) Ils se taisent
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et traduit par " nous prolongeons la légende ". Du point de vue sémantique, cette deuxième solution de traduction représente un écart du sens source ; du point de vue stylistique, la traduction est réussie, car le texte d'arrivée devient plus métaphorique, voire plus poétique que le texte de départ. Ce-am uitat, aprindem iară. Sub vesminte ne ghicim. Căutăm în primăvara un tărâm ce-l bănuim. (Focuri de primăvară) (Blaga, 2010 : 393) (abab) On rallume l'oubli d'antan. On devine son
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Miclău illustre ce que l'on peut appeler " sacrifier en traduction le contenu pour la forme " : afin de garder la rime embrassée du texte source, le traducteur découpe le syntagme " mă manche " en deux vers différents. Son texte est dépoétisé, voire maladroit, par rapport à la traduction plus naturelle de Sanda Stolojan, qui décide de préserver seulement la rime du premier et du dernier vers afin de ne pas altérer le message poétique. Globalement, l'effort de Paul Miclău de reconstruire
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