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philosophie de l'auteur, nous proposons le moț " mystère " comme équivalent de " taină ". " Trecerea " Le moț " trecere ", qui donne aussi le titre du recueil le plus représentatif de Blaga, În marea trecere, constitue une véritable difficulté de traduction. Apparemment, ce terme se prêterait à une simple traduction littérale, solution adoptée par la plupart des traducteurs. Le traducteur qui a osé prendre position contre la méthode littérale est Philippe Loubière. Dans son " Avant-propos concernant le titre et la traduction de "trecere" " qui
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de fugacité ; alors que le mot-à-mot " dans le passage " exprime une position statique, éventuellement encombrante. Nous sommes donc loin de l'original...1547 L'interprétation que Philippe Loubière donne au moț " trecere " est correcte : dans la poétique de Blaga, ce terme ne fait pas référence au " passage vers l'au-delà ", mais à la " grande traversée " qu'est la vie.1548 Dans le même avant-propos explicatif, le traducteur expose une liste d'autres possibles solutions de traduction pour le titre du recueil
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a semblé en définitive un peu trop tragique par rapport à l'original plus léger.1550 Le travail interprétatif du traducteur a comme prétexte la fidélité au sens de départ. Pour aider le lecteur à découvrir le riche sémantisme de ce terme, Philippe Loubière choisit de marquer en italique dans le recueil traduit leș mots qui font pârtie de la famille lexicale de " trecere " : Îl reste que dans de nombreux poèmes de ce recueil le verbe " a trece ", passer, ou le substantif " trecere " șont
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pas toujours possible de leș traduire ni mot-à-mot, ni chaque fois par le même équivalent français. C'est pourquoi, pour que le lecteur ait autant que possible accès à cette précision, nous avons mis en italique dans la traduction le terme que nous avons retenu pour le traduire.1551 * Quelques précisions s'imposent à propos du moț " trecere " dans la poésie de Blaga. Le syntagme " în marea trecere " fait pârtie de son univers poétique, et non de la langue roumaine littéraire ou
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poésie de Blaga se rendra compte, lui aussi, du sémantisme de " trecere ", sans qu'il soit besoin d'expliquer. Selon nous, le choix de Philippe Loubière est original et tout à fait poétique ; cependant, l'interprétation qu'il donne au terme " trecere " est proche de l'explicitation et n'est pas absolument nécessaire au lecteur français, parce qu'elle dissipe, en quelque sorte, le mystère qu'aurait offert une version littérale du titre. Paul Miclău, qui opte pour une traduction mot-à-mot
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le sens, sans qu'il soit nécessaire de chercher d'autres solutions plus fidèles à l'égard de la philosophie de Blaga, parce qu'elles compliqueraient la signification. "1552 Une traduction littérale a donc l'avantage de conserver le mystère du terme " trecere " contenu par le titre du poème et du recueil éponyme. * Pour analyser leș différentes interprétations du terme " trecere ", nous nous proposons de commencer avec l'Exergue du recueil În marea trecere, qui offre, dans la vision de Philippe Loubière
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philosophie de Blaga, parce qu'elles compliqueraient la signification. "1552 Une traduction littérale a donc l'avantage de conserver le mystère du terme " trecere " contenu par le titre du poème et du recueil éponyme. * Pour analyser leș différentes interprétations du terme " trecere ", nous nous proposons de commencer avec l'Exergue du recueil În marea trecere, qui offre, dans la vision de Philippe Loubière, une " piste faustienne "1553 au traducteur : Oprește trecerea. [...] oprește, Doamne, ceasornicul cu care ne măsuri destrămarea. (Motto) (Blaga
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le bord) (Miclău, 1978 : 267) ; " scrumul abătut pieziș din alte zări " " [leș] cendres obliques des horizons " (Sfanțul Gheorghe bătrân/Saint Georges vieux) (Miclău, 1978 : 439) ; " scrum de clorofila " " cendre de chlorophylle " (Portret/Portrait) (Miclău, 1978 : 519). On observe que le terme générique " cendre " couvre le sémantisme des mots roumains " spuza ", " scrum " et " cenușă ", ce qui mène à un appauvrissement du texte-traduction au niveau du lexique employé. L'abeille Selon Alexandra Indrieș, le symbole de l'abeille dans la poétique de Blaga
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Leș choses Le code poétique de Blaga contient le symbole des choses (" lucrurile "), expression de la " réification " de l'univers.1561 Ce șont des objets de la vie matérielle, jamais nommés, peuplant l'univers du poète. Ce symbole est traduit par le terme générique " leș choses " et rarement par leș " objets " : " Înconjurat de lucruri bătrâne/[...] ar trebui să fiu mulțumit. Entouré par leș vieilles choses/[...] je devrais être content. " (Liniște între lucruri bătrâne) (Miclău, 1978 : 269) ; " desfaceți-vă privirea peste lucruri " " défaites vos
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brûlant, agité " (Prin toate erele/Par toutes leș ères) (Miclău, 1978 : 533) ; " prund de suflet " " le gravier de l'âme " (Poveri/Lourdes charges) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 243). Leș races Leș collectivités humaines șont désignées dans la poésie de Blaga par le terme " seminție ", traduit en français par " race ", " peuple ", " tribus " ou " nations " : Platanii suri și cedrii-n mare/semințiile și-adapă. " " Leș platanes gris et leș cèdres/abreuvent dans la mer leurs tribus. " (Plajă/Plage) (Miclău, 1978 : 379) ; " Râuri spre alte seminții
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moț " pulbere " est traduit presque toujours par " poussière ", le moț " țărâna "/" târna " n'a pas d'équivalent en français, étant traduit par " terre ", " poussière " ou " argile ". Leș deux dernières solutions de traduction constituent, selon nous, un écart du sémantisme du terme " țărâna "/" târna ", qui représente, en effet, une terre fine, labourée. Leș poèmes de Blaga présentent également une diversité de termes qui désignent la terre labourée. On distingue le nom " glie ", qui fait référence à la terre cultivée ou au pré
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le nom " glie ", qui fait référence à la terre cultivée ou au pré et le nom " huma ", qui fait référence au " sol " (parfois humide). Par contre, le nom " lut " signifie, littéralement, " argile ". Analysant le corpus, nous avons remarqué que le terme " glie " est traduit souvent par " glèbe ", c'est-à-dire " terre cultivée " ou par le terme plus générique " terre " : " [...] mi-am lipit/de glii urechea [...]/și pe sub glii am ți-am auzit/a inimii bătaie zgomotoasă. " " [...] j'ai posé/mon oreille sur
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le nom " huma ", qui fait référence au " sol " (parfois humide). Par contre, le nom " lut " signifie, littéralement, " argile ". Analysant le corpus, nous avons remarqué que le terme " glie " est traduit souvent par " glèbe ", c'est-à-dire " terre cultivée " ou par le terme plus générique " terre " : " [...] mi-am lipit/de glii urechea [...]/și pe sub glii am ți-am auzit/a inimii bătaie zgomotoasă. " " [...] j'ai posé/mon oreille sur l'herbe [...]/et sous la glèbe j'ai entendu/leș battements sonores de ton
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Miclău, 1978 : 133) ; " [...] j'ai collé/mon oreille à la surface du pré [...]/et sous le pré j'ai entendu/leș battements tumultueux de ton cœur. " (La terre) (Poncet, 1996 : 36). On observe que Paul Miclău évite la répétition du terme " glèbe ", équivalent du moț roumain " glie ". " glia neagră a tăriilor " " la terre noire des firmaments " (Noi, cântăreții leproși/Nous, leș chanteurs lépreux) (Miclău, 1978 : 283) ; " la terre noire des profondeurs " (Nous, leș chanteurs lépreux) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 151) ; " la terre noire
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Semnal de toamnă/Signal d'automne) (Romanescu, 1998 : 69). Paula Romanescu traduit le nom " lut " (" argilă ") par " terre " ; le même équivalent est donné au nom " țara " (" pays "). La répétition du moț " terre " est censée augmenter la poéticité du texte-traduction. Le terme " ogor " (littéralement : " labourage ", " terre cultivée ") est traduit parfois par " argile ", ce qui représente un écart sémantique : " ogorul " " le labourage " (Mânzul/Le poulain) (Miclău, 1978 : 435) ; " că apele ei tac, ce umblă sub ogor " " ils se taisent telles leș eaux coulant
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image du prophète est évoquée dans l'un des poèmes du recueil, à savoir Strigat în pustie (Cri dans le désert) (Blaga, 2010 : 81). Nous avons déjà discuté la signification du nom " passage " dans la poétique de Blaga. Comme le terme a des connotations philosophiques, la traduction littérale (" passage ") est la plus adéquate, parce qu'elle ne complique pas inutilement le sémantisme du titre. La tache du lecteur est celle de découvrir de quel " passage " îl s'agit. Pour le titre
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idée de dimension temporelle exprimée par le titre de départ : on est malheureux parce que l'on se trouve ici, " dans/durant le grand passage ". Le titre du recueil Laudă somnului a connu des traductions littérales. Certains traducteurs privilégient le terme " louange " comme équivalent du nom roumain " laudă ". Leș variantes de traduction que nous avons retenues șont leș suivantes : L'Éloge du sommeil (Munteano, 1951 : 192) ; L'Éloge du sommeil (Gàldi, 1972 : 121) ; L'éloge du sommeil (Miclău, 1978) ; Louange au
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ce qui concerne le titre Ce aude unicornul, nous avons déjà précisé que nous privilégions le nom " la licorne " par rapport à " l'unicorne ", qui est moins familier en français. Jean Poncet est le seul traducteur à avoir employé le terme " licorne " dans la traduction de ce titre : Ce qu'entend l'unicorne (Miclău, 1978) ; Ce que l'unicorne entend (Drăgănescu-Vericeanu, 1974) ; Ce qu'entend la licorne (Poncet, 1996). Le titre Mirabila sămânță est traduit littéralement par Paul Miclău et Veturia Drăgănescu-Vericeanu
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fabriqué, soit du lieu qui génère le mystère. La version de Paul Miclău supprime cette ambiguïté et, avec cela, une pârtie de la signifiance du poème. → Le titre Visătorul (littéralement : " le rêveur ") fait référence, en effet, à une araignée. Comme le terme est féminin en français, leș traducteurs adaptent le titre au système des genres de la langue cible : La rêveuse (Miclău, 1978 : 169). → Le titre Mi-aștept amurgul (littéralement : " j'attends mon crépuscule ") est traduit par Paula Romanescu par J'attends le
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1992 : 35) ; Silence au milieu de vieilles choses (Poncet, 1996 : 100) ; Quiétude parmi leș choses anciennes (Pop-Curșeu, 2003 : 59) ; Au calme, parmi d'antiques choses (Loubière, 2003 : 29). Leș deux dernières versions șont plus originales, grace à l'emploi du terme poétique " quiétude " (version de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu) et à la tournure inédite proposée par Philippe Loubière. → Le titre-proposition Călugărul bătrân îmi șoptește din prag connaît leș versions suivantes en français : Le vieux moine me murmure sur le seuil (Miclău
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versions que nous avons retenues șont leș suivantes : La bonté en automne (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 143) ; Bonté, automne (Ierunca, 1975 : 6) ; Bonté en automne (Pop-Curșeu, 2003 : 67) ; Bonté d'automne (Loubière, 2003 : 37). → Le titre Înviere de toate zilele contient le terme religieux " înviere ", traduit littéralement : Résurrection quotidienne (Miclău, 1978 : 275) ; Résurrection quotidienne (Pop-Curșeu, 2003 : 63) ; Résurrection quotidienne (Loubière, 2003 : 33). → Le titre Din cer a venit un cântec de lebădă est traduit littéralement : Du ciel parvint un chant de cygne (Miclău
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104) ; Du ciel est descendu un chant de cygne (Pop-Curșeu, 2003 : 69) ; Du ciel est descendu un chant du cygne (Loubière, 2003 : 39) ; Un chant de cygne est descendu du ciel (Villard, 2009 : 75). → Le titre Taină inițiatului contient le terme clé " taină ". Dans le cas de ce titre, le nom " taină " est traduit en général par " secret " et non par " mystère " : Le secret de l'initié (Miclău, 1978 : 287) ; Le secret de l'initié (Poncet, 1996 : 110) ; Le mystère de l
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că un prapur vechi [...]. " " Șes joues șont en haillons/telle une vieille bannière. " (La mănăstire/Au monastère) (Miclău, 1978 : 223). Quand leș termes appartiennent à la confession orthodoxe, leș traducteurs leș adaptent aux rigueurs du milieu cible : par exemple, le terme " prescura " est traduit par " du pain bénit " (Ursul cu crin/L'ours au lys) (Miclău, 1978 : 395). Un cas particulier est constitué par la présence dans le texte source du terme " toaca ", que nous avons expliqué dans la Section 1
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adaptent aux rigueurs du milieu cible : par exemple, le terme " prescura " est traduit par " du pain bénit " (Ursul cu crin/L'ours au lys) (Miclău, 1978 : 395). Un cas particulier est constitué par la présence dans le texte source du terme " toaca ", que nous avons expliqué dans la Section 1. 1. 2. 2. du Chapitre V comme une planche de bois que l'on frappe avec de petits marteaux afin d'annoncer le début du service religieux. Leș traducteurs adaptent le
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la voix pronominale. Le verbe " a se împărtăși " (" se communier ") a, à l'origine, des connotations religieuses, même s'il est employé dans des contextes laïques. La traduction adéquate est celle de Jean Poncet, qui garde la connotation religieuse du terme : " Așteptăm/o singură oră să ne-mpărtășim/din verde imperiu, din raiul sorin. " " [...] nous attendons/l'heure seule à nous donner des félicités/de l'empire vert, du paradis ensoleillé. " (La curțile dorului/ À la cour du mystère) (Miclău, 1978
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