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de départ : le poète s'adresse en effet à une petite fille ; îl lui fait découvrir le village, une sorte de " centrus mundi " où est née l'éternité. Son discours est, par conséquent, caractérisé par une oralité prononcée : remplacer le verbe " regarder " à l'impératif par la tournure plus neutre (" le soir venu ") signifie annihiler en quelque sorte la présence du destinataire du discours poétique. Un changement des signes de ponctuation mène, pour la plupart des fois, à un changement de la
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cântec de lăcuste. (Vară) (Blaga, 2010 : 67) Terre champ de blé et stridence de criquets. (Été) (Poncet, 1996 : 70) La terre entière est un champ de blé et une symphonie de sauterelles. (Été) (Miclău, 1978 : 211) Jean Poncet omet le verbe " être " de son texte-traduction, le remplaçant avec le tiret, à la manière de Blaga. Par ce choix, îl reconstruit la figure en français, lui conférant une forme plus concise et, à notre sens, plus poétique. On peut observer l'adaptation
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en résulte se dépose sur nos tempes. En évitant la traduction littérale, qui permet de conserver la poéticité du texte de départ, le traducteur se perd dans leș méandres de la nouvelle figure créée, une figure mois transparente : îl emploie le verbe " bluter " pour éviter la répétition qu'aurait engendrée " tamiser " et opère une particularisation : le nom " vremea " (" le temps ") est traduit par " leș heures ".1438 Leș écarts du texte d'origine au niveau de la ponctuation șont mineurs, car ils n'affectent
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attends de moi. [...] Ou bien ne veux-tu rien ? (Psaume) (Pop-Curșeu, 2003 : 45) Le texte source n'est pas très transparent en ce qui concerne l'emploi de la majuscule, car le sujet peut rester implicite en roumain, sans accompagner nécessairement le verbe dans le discours.1467 Le premier vers cité, qui contient le pronom " te" (" te-ai închis "), représente, en effet, l'unique indice que Blaga n'a pas eu l'intention de faire commencer le pronom " tu ", qui désigne la divinité
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traducteur omet la majuscule dans des situations où le poème de départ la contient explicitement.1477 La traduction de Paul Villard contient des confusions qui mènent à des changements sémantiques ou à des contresens ; par exemple, le traducteur confond le verbe " s'éteindre " avec le verbe " s'étendre ", faute qui, à notre avis, ne pourrait pas être commise par un traducteur de langue maternelle française : În toamna pe aici se stingea aurie povestea [...]. (Corbul) (Blaga, 2010 : 199) En automne ici s
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des situations où le poème de départ la contient explicitement.1477 La traduction de Paul Villard contient des confusions qui mènent à des changements sémantiques ou à des contresens ; par exemple, le traducteur confond le verbe " s'éteindre " avec le verbe " s'étendre ", faute qui, à notre avis, ne pourrait pas être commise par un traducteur de langue maternelle française : În toamna pe aici se stingea aurie povestea [...]. (Corbul) (Blaga, 2010 : 199) En automne ici s'étendait doré le conte. (Villard
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autres vers et préserver la monorime. Le choix de traduire le syntagme " izvor sonor " (littéralement : " source sonore ") par " source sonorisée " nous semble forcé : " sonorisée " relève plutôt du domaine technique que du discours poétique. (Nous remarquons, par contre, la présence du verbe inédit " se mouvoir ", équivalent du verbe roumain " a umblă " (littéralement : " marcher ", " se promener "), qui représente, à notre sens, un ajout de poéticité). Sub zeaua noastră : oasele. În inima : frumoasele. (Poveri) (Blaga, 2010 : 242) Sous notre cotte de mailles : leș os
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Le choix de traduire le syntagme " izvor sonor " (littéralement : " source sonore ") par " source sonorisée " nous semble forcé : " sonorisée " relève plutôt du domaine technique que du discours poétique. (Nous remarquons, par contre, la présence du verbe inédit " se mouvoir ", équivalent du verbe roumain " a umblă " (littéralement : " marcher ", " se promener "), qui représente, à notre sens, un ajout de poéticité). Sub zeaua noastră : oasele. În inima : frumoasele. (Poveri) (Blaga, 2010 : 242) Sous notre cotte de mailles : leș os. Dans notre cœur : le sexe beau
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et avec elles, en cercles je me dissémine. (Héraclite près du lac) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 141) Une traduction strictement littérale de ces vers aboutirait, à notre sens, à une perte de poéticité. La traductrice prête attention au choix des termes : le verbe " disséminer " contribue à préserver à la fois la rime et la poéticité dans le texte-traduction. Hrănim cu ea nu știm ce firava stea. (La curțile dorului) (Blaga, 2010 : 193) Nous la donnons comme nourriture à je ne sais quelle étoile
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En plus, îl traduit prosaïquement la métaphore " pâlpâire de pleoape " (" battement de paupières "). Le nom " pâlpâire " fait pârtie du champ sémantique du feu, să traduction littérale étant " vacillement ". Nous aurions préféré plutôt la transposition 1516 du nom " pâlpâire " par le verbe " palpiter ", comme le fait Veturia Drăgănescu-Vericeanu : " Dans la nuit, țes paupières je leș sens palpiter " (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 95) [...] și părul ți l-ai uns peste-o cădelniță-n tămâie, fir de fir, ca să mirosi la fel c-un patrafir. (Tămâie
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se laisse pas attendrir. (Chanson dans la nuit) (Miclău, 1978 : 515) Dans la première strophe on retrouve la même rime banale (" marche "/" marches ") de la traduction antérieure. Cet inconvénient est compensé dans la traduction de la deuxième strophe, par l'emploi du verbe " attendrir ", qui augmente la poéticité du texte. Leș deux situations exposées ci-dessous nous rappellent la vision traductive de Blaga sur la technique de la compensation.1519 Le poète, traducteur de Faust, était persuadé que, pour sauver une poésie en traduction, une
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îl n'a pas de chagrin (Ne fais pas confiance au vent) (Romanescu, 1998 : 68) Proche du sémantisme du moț " dor " est le terme " alean ", d'origine populaire, qui signifie " souffrance ", " chagrin ", " désir ".1542 Le terme " alean ", tout comme le verbe " a alină " (" apaiser ", " calmer ") șont à retrouver dans leș poèmes de Blaga d'inspiration folklorique : alean să-și aline (Nu crede tu vântului) (Blaga, 2010 : 372) pour apaiser șes peines (Ne crois pas au vent) (Miclău, 1978 : 507) Pour apaiser
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Dor) (Romanescu, 1998 : 40) En introduisant l'appellatif " mon absent ", Paul Miclău recourt à une explicitation pour rendre plus évident le paradoxe de la situation. Jean Poncet traduit la réplique de la bien-aimée en style indirect, évitant leș guillemets et employant le verbe " manquer ", qui illustre le sens d'origine dans la langue d'arrivée. Quant à Paula Romanescu, dans son désir de rester fidèle à l'étrangeté du poème, elle choisit de garder țel quel le terme " dor ", l'explicitant, dès le
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le lecteur à découvrir le riche sémantisme de ce terme, Philippe Loubière choisit de marquer en italique dans le recueil traduit leș mots qui font pârtie de la famille lexicale de " trecere " : Îl reste que dans de nombreux poèmes de ce recueil le verbe " a trece ", passer, ou le substantif " trecere " șont présents et qu'il n'est pas toujours possible de leș traduire ni mot-à-mot, ni chaque fois par le même équivalent français. C'est pourquoi, pour que le lecteur ait autant que
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traducteurs négligent leș traits sémantiques dominants des termes respectifs. Champ sémantique de l'éros La traduction de quelques tableaux qui suggèrent l'érotisme présente des fautes linguistiques ou de logique, voire même des maladresses et des lourdeurs. Par exemple, le verbe " a săruta " (littéralement : " embrasser ") est traduit souvent par " baiser ". Nous présentons ci-dessus un fragment hautement érotique, extrait d'un poème d'inspiration expressionniste : Când aș iubi/mi-aș întinde spre cer toate marile [...]/să-l cuprind,/mijlocul să i-l
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violente pour illustrer une scène d'amour. L'interprétation de la même expression comme " soumission " dans la traduction de Paul Villard est forcée et s'éloigne du sens d'origine. On observe également dans trois de ces versions la présence du verbe " baiser " en tânt qu'équivalent pour " a săruta " (" embrasser "). La traduction de Paula Romanescu, " boire dans un baiser șes étoiles éclatantes " est réussie, car elle porte sur la création d'une métaphore dans la langue d'accueil. * Une autre scène
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Pan à la nymphe) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 111) ; " Je voudrais te rompre comme un pain chaud,/le souffle de ton pas précipite en mon sang des instants de douceur. " (I. Pan à la nymphe) (Poncet, 1996 : 80). Dans ce fragment, le verbe " a frânge " est chargé d'érotisme, étant en quelque sorte l'équivalent de l'expression " a frânge mijlocul " que nous avons évoquée ci-dessus. Leș traducteurs préfèrent le verbe " rompre " pour illustrer le même sens dans la langue cible. On observe
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I. Pan à la nymphe) (Poncet, 1996 : 80). Dans ce fragment, le verbe " a frânge " est chargé d'érotisme, étant en quelque sorte l'équivalent de l'expression " a frânge mijlocul " que nous avons évoquée ci-dessus. Leș traducteurs préfèrent le verbe " rompre " pour illustrer le même sens dans la langue cible. On observe également que Paul Miclău et Veturia Drăgănescu-Vericeanu récréent la rime dans leurs versions. La traduction littérale est parfois la méthode adéquate pour recréer le tableau dans la langue
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que Paul Miclău et Veturia Drăgănescu-Vericeanu récréent la rime dans leurs versions. La traduction littérale est parfois la méthode adéquate pour recréer le tableau dans la langue d'accueil. Dans la version ci-dessous, on observe de nouveau la présence du verbe " a (se) rupe " (" (se) rompre "), cette fois-ci au sens propre : " Aștept aici cu-nspăimântată bucurie/tăcerea lungă să se rupă între noi,/cumplit, amarnic, sfâșiata că o iie/într-un iatac, pe întuneric între doi. " " Avec une joie terrifiée ici
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30) ; Je n'écrase pas la corolle de merveilles du monde (Romanescu, 1998 : 18) ; Je n'écrase pas la corolle de merveilles du monde (Villard, 2007). On remarque une oscillation des traducteurs entre leș verbes " écraser ", " fouler " et " piétiner ". Le verbe " écraser ", dont le sens est plus générique, est préférable dans ce contexte : on ne sait pas și le verbe " a strivi " du roumain signifie " fouler au pieds ". → Gorunul est un poème dont le titre, apparemment simple à traduire, a constitué
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corolle de merveilles du monde (Villard, 2007). On remarque une oscillation des traducteurs entre leș verbes " écraser ", " fouler " et " piétiner ". Le verbe " écraser ", dont le sens est plus générique, est préférable dans ce contexte : on ne sait pas și le verbe " a strivi " du roumain signifie " fouler au pieds ". → Gorunul est un poème dont le titre, apparemment simple à traduire, a constitué une difficulté pour certains traducteurs : Le chêne (Miclău, 1978 : 135) Le jeune chêne (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 55) ; Le chêne (Poncet
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fille de la terre danse (Miclău, 1978 : 293) ; La fille de la terre danse (Pop-Curșeu, 2003 : 83) ; La fille de la terre danse (Loubière, 2003 : 53). → Le titre Am inteles păcatul ce apasă peste casa mea est traduit littéralement. Philipe Loubière interprète le verbe " a apasă " (" peser ") comme " ronger ", ce qui contribue à accroître la poéticité de șa version : J'ai compris le péché qui pèse sur mă maison (Miclău, 1978 : 297) ; J'ai compris le péché qui pèse sur mă maison (Drăgănescu-Vericeanu, 1974
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2003 : 61). → Le titre Fum căzut est traduit par Fumée basse (Miclău, 1978 : 319) et par Fumée penchée (Stolojan, 1992 : 61). → Le titre Cap aplecat est traduit par Tête penchée (Miclău, 1978 : 339) et Tête inclinée (Stolojan, 1992 : 69). → Le verbe " a se sfâșia " (littéralement : " se déchirer ") du titre Ioan se sfâșie în pustie est interprété par Sanda Stolojan comme " se lamenter ", verbe à connotations bibliques : Jean se lamente dans le désert (Stolojan, 1992 : 77). → Le titre Cetire din palmă est
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titre Cap aplecat est traduit par Tête penchée (Miclău, 1978 : 339) et Tête inclinée (Stolojan, 1992 : 69). → Le verbe " a se sfâșia " (littéralement : " se déchirer ") du titre Ioan se sfâșie în pustie est interprété par Sanda Stolojan comme " se lamenter ", verbe à connotations bibliques : Jean se lamente dans le désert (Stolojan, 1992 : 77). → Le titre Cetire din palmă est interprété par Sanda Stolojan comme L'avenir dans leș lignes de la main (Stolojan, 1992 : 79), version poétique. → Le titre Tăgăduiri est traduit
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non pour " accompagner leș morts au ciel ". La version de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu est trop vague. Par contre, Philippe Loubière connaît le sens de cette expression et la traduit de manière adéquate. Le nom " ispita " (" tentation "), tout comme le verbe " a ispiti " (" tenter "), qui se retrouve parfois à la voix pronominale, șont fréquents dans leș poèmes de Blaga : " mă ispitesc singur să cred/că lumea e o cantare " " dans l'ombre mă propre tentation me porte à croire/que le
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