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faire place à de troublantes questions ".908 Le leitmotiv du volume est l'éphémère de l'existence, " le grand passage ", qui n'est pas un passage vers l'au-delà, comme le lecteur pourrait croire à la première vue, mais la grande traversée qu'est la vie. Au début du recueil, on retrouve un exergue d'influence faustienne : L'inexorable fuite du temps, voilà le sujet essentiel devenu, depuis leș romantiques, toujours plus riche et plus complexe du volume de 1924. Son
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cadence des vers surprend par des tournures inédites, qui rappellent parfois l'harmonie du vers populaire. 3. 3. 6. La curțile dorului/ À la cour du mystère (1938) Elena-Brândușa Steiciuc qualifie la poésie de ce recueil comme " une poésie d'une grande harmonie intérieure ", qui a comme inspiration " le riche patrimoine de la poésie populaire roumaine "916. À notre sens, on peut dire que, avec ce sixième recueil, leș traits stylistiques de Blaga, tout comme leș symboles sur lesquels repose son lyrisme șont
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968 ou Rilke.969 Mais, au-delà de son admiration pour leș auteurs étrangers, Blaga est motivé par son ambition d'enrichir la littérature roumaine, en lui " annexant " de telles œuvres précieuses. La traduction " apaise " une " soif ardente ", lui offre une grande satisfaction et se constitue comme une expérience enrichissante et un accomplissement nécessaire : Traducând mi-am domolit o aprigă sete. Traducând m-am îmbogățit cu o experiență. Doream să văd în ce măsură poezia poate fi trecută dintr-un grâi în altul. Traducând
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stylistique de l'œuvre d'origine : Nu-mi pot imagina un traducător de poezie care să nu-și iubească opera, întocmai ca o creație originală. Astfel, traducătorul trebuie să se ia la întrecere cu originalul. "1027 Blaga montre vraiment une grande ouverture d'esprit en déclarant que la traduction de poésie est poésie à son tour. Îl prend aussi en compte l'éventuel échec du traducteur dû à la parole prononcée, c'est à dire à la complexité du signe : " Cel
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mort à Bucarest, le 13 décembre 2011. 3. 3. 1. 2. La poésie de Paul Miclău sous la magie du signe Și l'on analyse attentivement la carrière universitaire et littéraire de Paul Miclău, on se rend compte que să grande passion est la poésie : îl étudie le signe poétique dans șes ouvrages de linguistique et de sémiotique, îl traduit des poèmes de quelques poètes roumains de l'entre-deux-guerres (parmi lesquels Lucian Blaga), îl écrit lui-même des poèmes, à prosodie fixe
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tristesse, ce qui offre aux lecteurs francophones une perspective inédite, novatrice sur l'univers poétique de l'auteur roumain. Pour illustrer la persistance de ce thème dans le recueil, nous citons quelques titres de poèmes traduits : În marea trecere/Dans la grande traversée, Am înțeles păcatul ce apasă peste casa mea/J'ai compris le péché qui pèse sur mă maison, Cap aplecat/Tête inclinée, Elegie/Elégie, Ioan se sfâșie în pustie/Jean se lamente dans le désert, Tăgăduiri/Désaveux, Încheiere/Fin
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Non pas la mélancolie du poète romantique, mais une tristesse qui envahit l'âme. Une forme de désespoir englobe l'univers tout entier, le ciel, la nature et leș créatures. L'homme, conscient qu'il va mourir, participe à cette grande dramaturgie, la procession lente de la création vers son anéantissement. "1200 Dans la poésie de Blaga, le thème de la tristesse se fait visible à travers le leitmotiv des larmes, qui a comme source un certain " christianisme cosmique " : Leș larmes, manifestation corporelle
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de la terre et des étoiles, le poète d'origine roumaine George Astalos parle de la publication en France de la poésie de Lucian Blaga, qui " est bénéfique à plus qu'un titre "1243. Premièrement, l'œuvre de Blaga s'inscrit dans la grande poésie universelle, s'imposant par son souffle particulièrement métaphysique. Une telle poésie originale doit être connue en France : Elle [la poésie de Blaga] offre à la parole poétique roumaine d'après la Grande Guerre l'occasion de se confronter avec
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œuvre de Blaga s'inscrit dans la grande poésie universelle, s'imposant par son souffle particulièrement métaphysique. Une telle poésie originale doit être connue en France : Elle [la poésie de Blaga] offre à la parole poétique roumaine d'après la Grande Guerre l'occasion de se confronter avec leș autres poésies du vingtième siècle, mettant en exergue ce qu'elle a de potentialité et même de virtualité métaphysiques. [...] Au carrefour d'une confrontation universelle, l'œuvre d'un poète de la dimension
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du recueil. Philippe Loubière soutient que " la traduction littérale du titre du recueil, titre d'inspiration faustienne, * "Dans le grand passage" est un contresens. Îl ne s'agit pas du "grand passage", de la vie à trépas, par exemple, mais de la grande traversée de la vie, sans qu'il soit jamais question d'un au-delà possible. "1296 Le titre qu'il propose en traduction est, par conséquent, Au fil du grand parcours, un titre qui, selon le traducteur, met plutôt l'accent sur
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trouvé que des textes balançant entre banalité et maladresse ; nous n'avons perçu ni méthode, ni exigence, ni beauté. Est-ce de l'aveuglement ? Est-ce de l'infatuation devant notre propre travail ? Leș repères manquent, par définition. Notre déception a été grande, en tout cas, de n'avoir pas rencontré un autre traducteur dont la méthode aurait pu nous inspirer. Nous aurions aimé chercher là où îl a été le meilleur autant que là où nous l'avons surpassé.1315 Le discours
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par une majuscule.1398 Par ce choix, le poète met en évidence leș termes respectifs et leur confère un sémantisme à part. Dans le tableau ci-dessous, nous passons en revue leș situations où le poète décide d'accorder une plus grande importance à certains termes, par l'emploi de la majuscule. Un petit commentaire accompagne chaque fragment : Nimicul zăcea-n agonie, cănd singur plutea-n întuneric și dat-a un semn Nepătrunsul : " Să fie lumină ! " (Lumină) (Blaga, 2010 : 20) Le néant gisait
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l'Impénétrable : " Que la lumière soit ! " (La lumière) (Miclău, 1978 : 127) On observe que la traductrice a décidé de faire commencer le nom " le rien " par une majuscule, peut-être parce qu'elle sent le besoin de lui accorder une plus grande importance dans șont texte-traduction. Ce choix est discutable, car le poème source joue sur une ambiguïté : le terme " nimicul ", étant placé en début de la strophe, commence automatiquement par une majuscule. En tout cas, on ne peut pas dire și Blaga
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départ, proposant un équivalent plus poétique pour le syntagme " cu gând ducăuș " : " de mă pensée vagabonde ". Virgil Ierunca La traduction de Virgil Ierunca, fidèle en grandes lignes au rythme typographique du texte source, se fait remarquer pourtant par une plus grande oralité lorsque le traducteur décide de transformer des phrases affirmatives en interrogations : Acestui cutreier nu-i chip să-i dărui temeiul promis și mersul de-un mal să-l anin [...]. (Ani, pribegie și somn) (Blaga, 2010 : 194) Ce long cheminement
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me taire Et me font signe de me taire. (Le secret de l'initié) (Loubière, 2003 : 47) Îl y a quelques coquilles dans la traduction de Paula Romanescu, dues probablement à un travail insuffisant de relecture : *" qu'il ne me grande pas "1456, au lieu de " qu'il ne me gronde pas ", *" la péché "1457, *" at " au lieu de " et "1458, *" vizible "1459, " quëte "1460, " Comnaître "1461, *" la rêve ".1462 Comme la liberté qui résulte du travail d'interprétation se manifeste
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profondeurs. (Dans le grand passage) (Miclău, 1978 : 257) Peut-être a-t-elle péri sous leș rochers, la terre l'a peut-être engloutie. J'attends en vain de șes nouvelles, Seules leș grottes résonnent, et leș ruisseaux demandent à couler en profondeur. (La grande traversée) (Stolojan, 1992 : 29) Peut-être git-elle sous d'âpres rochers. Peut-être a-t-elle plongé au cœur de la terre. En vain j'attends de șes nouvelles, seul résonne l'écho des grottes, leș ruisseaux recherchent l'abîme. (Dans le grand passage) (Poncet
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sonore de départ et essayer de la reconstruire avec leș moyens de la langue cible, sans affecter le sémantisme du poème, soit traduire sans se soucier des rimes de l'original, afin de disposer, dans la langue d'arrivée, d'une plus grande liberté d'expression. Au niveau textuel, bien sûr, la réalité est tout autre, car îl y a toujours le compromis entre forme et sens. En ce qui suit, nous analysons leș décisions des traducteurs qui visent la prosodie du texte
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langue d'arrivée : " au dessus des eaux premières nées ". La cinquième strophe déploie une rime croisée incomplète (seulement le deuxième et le dernier vers riment). Par contre, si l'on analyse la traduction de Paul Miclău, on remarque une plus grande fidélité au poème source en termes de versification (fait exception l'avant-dernière strophe, qui présente toujours une rime croisée incomplète). Du point de vue de la récupération en langue cible des marques de la signifiance, la traduction de Paul Miclău est plus
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traduction, une seule victoire du traducteur sur l'auteur est, pour la plupart du temps, suffisante.1520 Îl semble que Paul Miclău ait réussi cette victoire. L'importance qu'il accorde à la forme sonore se fait remarquer dans la grande majorité des poèmes traduits, ce qui nous conduit à conclure que la décision de recréer la rime fait pârtie de son style traductif.1521 * En ce qui concerne la transposition du rythme dans la langue cible, nous avons observé une
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Blaga, 2010 : 170) Nous prolongeons l'infini d'un mystère, d'un chant. (Chanteurs malades) (Stolojan, 1992 : 95) un cântec s-a iscat în larg, mare și tainic în larg. (Taină inițiatului) (Blaga, 2010 : 119) une chanson surgit au large, grande et mystérieuse au large. (Le secret de l'initié) (Miclău, 1978 : 287) Veturia Drăgănescu-Vericeanu choisit, par contre, de traduire le moț " taină " par " secret ", terme dont le sémantisme est moins fort que celui de " mystère " et qui ne fait pas
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éventuellement encombrante. Nous sommes donc loin de l'original...1547 L'interprétation que Philippe Loubière donne au moț " trecere " est correcte : dans la poétique de Blaga, ce terme ne fait pas référence au " passage vers l'au-delà ", mais à la " grande traversée " qu'est la vie.1548 Dans le même avant-propos explicatif, le traducteur expose une liste d'autres possibles solutions de traduction pour le titre du recueil. Nous citons ci-dessous ces versions, accompagnées par leș commentaires de Philippe Loubière : En
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explicatif, le traducteur expose une liste d'autres possibles solutions de traduction pour le titre du recueil. Nous citons ci-dessous ces versions, accompagnées par leș commentaires de Philippe Loubière : En passant (trop réducteur), En pleine course (trop vif), Dans la grande aventure (trop intrépide et hasardeux), Dans le grand mouvement (trop brownien), Dans la grande traversée (déjà pris par Astérix), Au fil du grand courant (trop passif, trop à vaut-l'eau), Au fil du grand exil (suppose un au-delà de l
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titre du recueil. Nous citons ci-dessous ces versions, accompagnées par leș commentaires de Philippe Loubière : En passant (trop réducteur), En pleine course (trop vif), Dans la grande aventure (trop intrépide et hasardeux), Dans le grand mouvement (trop brownien), Dans la grande traversée (déjà pris par Astérix), Au fil du grand courant (trop passif, trop à vaut-l'eau), Au fil du grand exil (suppose un au-delà de l'exil, ce qui n'est pas l'idée), La grande bohème (trop nervalien), Suivre
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trop brownien), Dans la grande traversée (déjà pris par Astérix), Au fil du grand courant (trop passif, trop à vaut-l'eau), Au fil du grand exil (suppose un au-delà de l'exil, ce qui n'est pas l'idée), La grande bohème (trop nervalien), Suivre le grand fil (trop abstrait), Le grand transit (trop astral).1549 Philippe Loubière avoue avoir essayé de trouver " une expression juste " pour traduire le titre În marea trecere : Trouver une expression juste nous a retenu longtemps
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termes clé de cet exergue șont " trecerea " et " destrămarea ", interprétés différemment par leș traducteurs. Paul Miclău, tout comme Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, optent pour la traduction littérale ; Paula Romanescu, par son interprétation, s'éloigne du sens fondamental de " trecere " comme " grande traversée ", tandis que Philippe Loubière reprend dans la traduction de l'exergue le moț " fil " qu'il a employé pour traduire le titre du recueil. La traduction littérale du nom " destrămarea " (" déchirement ") est poétique et ne s'éloigne pas du
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