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L'étude de la composante visuelle du signe comporte, d'un côté, le macrocontexte typographique (la mise en page, le découpage des strophes et des vers) et, de l'autre côté, le microcontexte typographique (leș particularités graphiques, la ponctuation). Notre attention porte ensuite sur la composante phonique du signifiant : effets phoniques, allitérations, assonances. 1. Côté visuel du signifiant. Transposition du rythme typographique et de l'intratypographique Notre analyse de la traduction des particularités stylistiques de Blaga débute avec une étude des composantes " visuelles
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
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dans la traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu un redécoupage des strophes par suppression de l'espace blanc du texte source dans le cas du poème Cuvinte către față necunoscută din poartă (Paroles pour la jeune fille inconnue qui reste à la porte). L'espace blanc qui sépare la troisième et la quatrième strophe du poème-source est, pratiquement, aboli en traduction, ce qui crée une agglomération de graphèmes qui alourdit la lecture. Pour exemplifier, nous citons la fin de la troisième strophe et le
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sourire ou d'une vague de beauté qui monte au visage. Ne sois pas étonnée par mes paroles. Aux tempes îl est vrai, un tas de mes cheveux gris șont [...]. (Paroles pour la jeune fille inconnue qui reste à la porte) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 255) Îl est possible qu'une telle erreur de mise en page n'appartienne pas à la traductrice : c'est ici qu'intervient le travail des relecteurs et des éditeurs. Jean Poncet Un découpage différent des strophes, par
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poème de départ : [...] și știu că și eu port/ în suflet stele multe, multe [...]./ Dar nu le văd,/ am prea mult soare-n mine/ de-aceea nu le văd. (Mi-aștept amurgul) (Blaga, 2010 : 31) [...] et je sais que je porte aussi/ dans mon âme beaucoup, beaucoup d'étoiles [...]./ Mais je ne saurais leș voir,/ tânt j'ai de soleil en moi. (J'attends mon crépuscule) (Miclău, 1978 : 153) Și le poète choisit d'expliciter la raison de son incapacité de
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huit), mais îl essaie en même temps de " simplifier " la métaphore filée et d'éviter la répétition du verbe " venir " (pourquoi " reviennent " ? Est-ce que leș ancêtres șont venus autrefois, afin qu'ils puissent " revenir " à présent ?). En réalité, le traducteur porte atteinte, sans justification, à la figuralité et au contenu sémantique du poème de Blaga. Îl faut remarquer aussi l'emploi d'un registre inadéquat, ce qui affecte la poéticité du texte traduit (" leș aïeuls qui șont morts d'une mort
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de șa voie ? (Et leș montagnes où sont-elles ?) (Miclău, 1978 : 155) Se desface care poartă? Se deschide care ușa? [...] îmi taie drumul care prieten? Îmi taie pasul ce vrăjmaș? (Asfințit) (Blaga, 2010 : 145) Se défait quel portail ? S'ouvre quelle porte ? [...] quel ami coupe mon chemin ? Quel ennemi coupe mon pas ? (Couchant) (Miclău, 1978 : 337) [...] cuvântul unde-i că un nimb Să te ridice peste timp? (Ardere) (Blaga, 2010 : 248) [...] où se trouve la parole qui t'immortalise comme une auréole
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putință ar fi: c-un strigat să atingem Luna. [...] Ce fericire ai dori să ne-o strigam în zare, Runa? Alege țipatul ce-i vrednic să ni-l întoarcă-n noapte Luna. (Madrigal) (Blaga, 2010 : 460) [...] que la Lune me porte secours pour que j'arrive à ta demeure. (Chanson dans la nuit) (Miclău, 1978 : 515) A-t-il dormi sous la Lune ? Est-il né des cendres de l'urne ? (Auprès d'un papillon) (Miclău, 1978 : 523) Mă chère Rune, chère une, nous
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peut lire *" [...] căci lutul rău slab/mi-e prea strâmt pentru strașnicul suflet/ce-l port. "1423 Malgré cette inadvertance, la traductrice respecte le sens de départ : " [...] car ta faible glaise/est trop étroite pour l'âme puissante/que je porte. "1424 Veturia Drăgănescu-Vericeanu respecte la décision du poète de faire commencer leș vers par une minuscule. Dans la traduction des poèmes Am inteles păcatul ce apasă peste casa mea (J'ai compris le péché qui pèse sur mă maison) et
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nous a montré que la traduction de Jean Poncet est soignée et fidèle en général aux particularités graphiques du texte de départ. L'emploi du tiret peut créer des difficultés de traduction. Collectif de traducteurs Poeme alese : Le recueil qui porte le titre Poeme alese (Poèmes choisis), publié en 1998 aux éditions Grâi și Suflet de Bucarest, contient plusieurs inadvertances au niveau du microcontexte typographique. Nous avons découvert des omissions des tirets, qui șont remplacés soit par des virgules, soit par
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se certă cu cerul. (Călugărul bătrân îmi șoptește din prag) Mă vie a été tout ce que l'on veut imaginer [...] parfois une cloche se querellant avec le ciel. (Le vieux moine me parle à mi-voix depuis le pas de la porte) (Villard, 2009 : 59) Mă vie a été tout ce que tu veux, [...] parfois cloche qui se disputait avec le ciel. (Le vieil ermite me parle tout baș sur son seuil) (Pop-Curșeu, 2003 : 61) Îl arrive aussi que le traducteur imite
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suflet [...] căi lactee, minuni ale întunericului. (Mi-aștept amurgul) (Blaga, 2010 : 31) [...] et je sais que je garde dans mon âme [...] des voies lactées leș merveilles des ténèbres. (J'attends mon crépuscule) (Villard, 2007 : 49) [...] et je sais que je porte aussi dans mon âme [...] de voies lactées, merveilles des ténèbres. (J'attends mon crépuscule) (Miclău, 1978 : 153) Mă dezbrac de trup că de-o haină pe care-o lași în drum. (Psalm) (Blaga, 2010 : 104) J'ôte mon corps vêtement
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pas d'un traducteur de langue maternelle française, mais d'un traducteur roumain qui travaille, probablement, sous pseudonyme. À cela vient s'ajouter le mauvais travail des relecteurs et des éditeurs, qui mène à des confusions très graves, ce qui porte atteinte à l'œuvre poétique de Blaga. 2. Côté sonore du signifiant. Traduction des éléments prosodiques et des effets phoniques Cette section a comme sujet la traduction de la prosodie et des effets phoniques de la poésie de Blaga. Dans un premier
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somnului L'Éloge du Sommeil, La cumpăna apelor Au Partage des Eaux, La curțile dorului Dans la Cour du Désir, Nebănuitele trepte Leș Gradins insoupçonnés).1483 L'auteur continue par une étude des poèmes écrits après 1943. Le quatrième chapitre porte sur le vers libre dramatique de Blaga. L'érudit hongrois explique la nécessité de șa démarche d'un côté par " l'état actuel des recherches sur la prosodie du XXe siècle " et de l'autre côté par " une lacune très
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en détail chaque recueil de poèmes et après avoir présenté une perspective historique qui lui a permis d'examiner leș particularités du vers de Blaga, " să facture très élaborée, son harmonie et son originalité "1498, Ladislas Gáldi conclut que " tout porte à croire que l'art de Blaga qu'on ne peut guère réduire au vers libre est un phénomène aussi complexe que l'époque et le génie qui l'ont produit "1499. Le philologue fait une rétrospective des étapes de la
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termes de recréation de la versification en langue cible, parce que la traductrice est inconstante dans șes décisions prises au niveau du texte. En plus, l'étude ci-dessus nous aide à anticiper l'analyse que nous mènerons au Chapitre VI, qui porte sur leș particularités stylistiques du signifié en traduction. Paul Miclău En tânt que traducteur, Paul Miclău est très sensible aux sonorités du texte de départ et soucieux de respecter la prosodie des poèmes, surtout dans le cas d'une prosodie
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rimes est beaucoup plus " espacé ". Printre ziduri ceasul umbrelor mă-ncearcă. Se desface care poartă? Se deschide care ușa? Ies vârstele și-mi pun pe cap aureola de cenușă. (Asfințit) (Blaga, 2010 : 145) Se défait quel portail ? S'ouvre quelle porte ? L'heure des ombres m'entoure dans șes méandres. Leș âges sortent et mettent sur mă tête une auréole de cendres. (Couchant) (Miclău, 1978 : 337) Le traducteur opère une inversion du premier et du troisième vers du texte source afin
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à la traduction des marques stylistiques de Blaga qui relèvent du signifié poétique. Nous commençons par la spécificité du vocabulaire (termes clés, motifs et symboles), pour continuer avec la traduction des titres des recueils et des poèmes. Une autre section porte sur la traduction des figures (métaphores, métonymies, épithètes, énumérations, oxymores). Nous mettons ensuite en parallèle d'un côté leș procédés qui contribuent à augmenter la poéticité du texte traduit (y compris l'interprétation et la recréation) et, de l'autre
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du texte, lourdeurs, contresens). Une dernière section est dédiée à la version de Paula Romanescu, que nous considérons différente des autres traductions qui constituent notre corpus. 1. Spécificité du vocabulaire de Blaga : termes clés, motifs, symboles, champs sémantiques Cette section porte sur quelques termes clé de l'univers poétique de Blaga et leur traduction en français. Nous avons en vue également la traduction des motifs et des symboles qui se retrouvent dans leș poèmes et qui offrent une perspective plus ample
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sens d'origine. On observe également dans trois de ces versions la présence du verbe " baiser " en tânt qu'équivalent pour " a săruta " (" embrasser "). La traduction de Paula Romanescu, " boire dans un baiser șes étoiles éclatantes " est réussie, car elle porte sur la création d'une métaphore dans la langue d'accueil. * Une autre scène construite sur des images érotiques fait pârtie du cycle que Blaga dédie au dieu Pan. À l'aide du travail d'interprétation et de recréation, leș
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baș (Stolojan, 1992 : 37) ; Le vieil ermite me parle tout baș sur son seuil (Pop-Curșeu, 2003 : 61) ; Faiblement sur le seuil m'appelle le vieux moine (Loubière, 2003 : 31) ; Le vieux moine me parle à mi-voix depuis le pas de la porte (Villard, 2009 : 59). L'emploi du gérondif (" me parlant baș "), tout comme une version trop longue et explicative (comme la version de Paul Villard) alourdissent inutilement le titre dans la langue cible. → Nous avons analysé la métaphore centrale du poème
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Paul Miclău une forme poétique : L'heure qui ne décline pas (1978 : 597). → Veturia Drăgănescu-Vericeanu donne au titre Cuvinte către față necunoscută din poartă une forme trop longue en français : Paroles pour la jeune fille inconnue qui reste à la porte (1974 : 223). → Le titre du poème emblématique Stihuitorul, traduit par Jean Poncet et Paula Romanescu par Le poète (Poncet, 1996 : 228 ; Romanescu, 1998 : 85), est interprété par Veturia Drăgănescu-Vericeanu comme Le versificateur (1974 : 261). Cette solution est maladroite, parce que
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tentation "), tout comme le verbe " a ispiti " (" tenter "), qui se retrouve parfois à la voix pronominale, șont fréquents dans leș poèmes de Blaga : " mă ispitesc singur să cred/că lumea e o cantare " " dans l'ombre mă propre tentation me porte à croire/que le monde est une chanson " (Biografie/Biographie) (Miclău, 1978 : 313) ; " je m'incite à croire/que le monde est un chant. " (Biographie) (Stolojan, 1992 : 57). Le verbe " a (se) ispiti " a une connotation mystique. " Undeva se trage
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me parle tout baș sur son seuil) (Pop-Curșeu, 2003 : 61) ; " Baptise-moi de terre. " (Faiblement sur le seuil m'appelle le vieux moine) (Loubière, 2003 : 31) " Baptise-moi avec de la terre. " (Le vieux moine me parle à mi-voix depuis le pas de la porte) (Villard, 2009 : 59). Leș traducteurs, dans leur majorité, ont gardé le sens du vers source. On observe pourtant l'expression maladroite " fais-moi baptême " dans la traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, tout comme le contresens contenu par la version de Sanda Stolojan
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Poncet, 1996 : 129) ; " des émaux rareș du vaisselier " (Biblique) (Villard, 2010 : 35). À d'autres occasions, le métier à tisser est évoqué dans leș poèmes pour suggérer le milieu rustique : " Războiul după ușa pus/țese singur vezi suveica ? " " Derrière la porte, le métier/tisse seul, en vois-tu la navette ? " (Vraja și blestem/Charme et blasphème) (Miclău, 1978 : 385). Le lin (" inul ") est un symbole de la pureté dans la poésie de Blaga. Dans le contexte ci-dessous, le traducteur décide de remplacer cet
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Cette version n'a pas de sens en français. L'expression " nu te-mpotrivi " (" ne t'oppose pas ") est traduite par " ne résiste pas " (Cuvinte către față necunoscută din poartă/Paroles pour la jeune fille inconnue qui reste à la porte) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 223). " sporește-mi inima c-o ardere, c-un gând " " agrandis mon cœur d'une brûlure, d'une pensée au moins " (Vară Sfanțului Mihai (8 noiemvrie)/L'été de la Saint-Michel (le 8 novembre)) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 253). Le nom
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