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du recueil. Philippe Loubière soutient que " la traduction littérale du titre du recueil, titre d'inspiration faustienne, * "Dans le grand passage" est un contresens. Îl ne s'agit pas du "grand passage", de la vie à trépas, par exemple, mais de la grande traversée de la vie, sans qu'il soit jamais question d'un au-delà possible. "1296 Le titre qu'il propose en traduction est, par conséquent, Au fil du grand parcours, un titre qui, selon le traducteur, met plutôt l'accent sur
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trouvé que des textes balançant entre banalité et maladresse ; nous n'avons perçu ni méthode, ni exigence, ni beauté. Est-ce de l'aveuglement ? Est-ce de l'infatuation devant notre propre travail ? Leș repères manquent, par définition. Notre déception a été grande, en tout cas, de n'avoir pas rencontré un autre traducteur dont la méthode aurait pu nous inspirer. Nous aurions aimé chercher là où îl a été le meilleur autant que là où nous l'avons surpassé.1315 Le discours
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par une majuscule.1398 Par ce choix, le poète met en évidence leș termes respectifs et leur confère un sémantisme à part. Dans le tableau ci-dessous, nous passons en revue leș situations où le poète décide d'accorder une plus grande importance à certains termes, par l'emploi de la majuscule. Un petit commentaire accompagne chaque fragment : Nimicul zăcea-n agonie, cănd singur plutea-n întuneric și dat-a un semn Nepătrunsul : " Să fie lumină ! " (Lumină) (Blaga, 2010 : 20) Le néant gisait
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l'Impénétrable : " Que la lumière soit ! " (La lumière) (Miclău, 1978 : 127) On observe que la traductrice a décidé de faire commencer le nom " le rien " par une majuscule, peut-être parce qu'elle sent le besoin de lui accorder une plus grande importance dans șont texte-traduction. Ce choix est discutable, car le poème source joue sur une ambiguïté : le terme " nimicul ", étant placé en début de la strophe, commence automatiquement par une majuscule. En tout cas, on ne peut pas dire și Blaga
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départ, proposant un équivalent plus poétique pour le syntagme " cu gând ducăuș " : " de mă pensée vagabonde ". Virgil Ierunca La traduction de Virgil Ierunca, fidèle en grandes lignes au rythme typographique du texte source, se fait remarquer pourtant par une plus grande oralité lorsque le traducteur décide de transformer des phrases affirmatives en interrogations : Acestui cutreier nu-i chip să-i dărui temeiul promis și mersul de-un mal să-l anin [...]. (Ani, pribegie și somn) (Blaga, 2010 : 194) Ce long cheminement
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me taire Et me font signe de me taire. (Le secret de l'initié) (Loubière, 2003 : 47) Îl y a quelques coquilles dans la traduction de Paula Romanescu, dues probablement à un travail insuffisant de relecture : *" qu'il ne me grande pas "1456, au lieu de " qu'il ne me gronde pas ", *" la péché "1457, *" at " au lieu de " et "1458, *" vizible "1459, " quëte "1460, " Comnaître "1461, *" la rêve ".1462 Comme la liberté qui résulte du travail d'interprétation se manifeste
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profondeurs. (Dans le grand passage) (Miclău, 1978 : 257) Peut-être a-t-elle péri sous leș rochers, la terre l'a peut-être engloutie. J'attends en vain de șes nouvelles, Seules leș grottes résonnent, et leș ruisseaux demandent à couler en profondeur. (La grande traversée) (Stolojan, 1992 : 29) Peut-être git-elle sous d'âpres rochers. Peut-être a-t-elle plongé au cœur de la terre. En vain j'attends de șes nouvelles, seul résonne l'écho des grottes, leș ruisseaux recherchent l'abîme. (Dans le grand passage) (Poncet
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sonore de départ et essayer de la reconstruire avec leș moyens de la langue cible, sans affecter le sémantisme du poème, soit traduire sans se soucier des rimes de l'original, afin de disposer, dans la langue d'arrivée, d'une plus grande liberté d'expression. Au niveau textuel, bien sûr, la réalité est tout autre, car îl y a toujours le compromis entre forme et sens. En ce qui suit, nous analysons leș décisions des traducteurs qui visent la prosodie du texte
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langue d'arrivée : " au dessus des eaux premières nées ". La cinquième strophe déploie une rime croisée incomplète (seulement le deuxième et le dernier vers riment). Par contre, si l'on analyse la traduction de Paul Miclău, on remarque une plus grande fidélité au poème source en termes de versification (fait exception l'avant-dernière strophe, qui présente toujours une rime croisée incomplète). Du point de vue de la récupération en langue cible des marques de la signifiance, la traduction de Paul Miclău est plus
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traduction, une seule victoire du traducteur sur l'auteur est, pour la plupart du temps, suffisante.1520 Îl semble que Paul Miclău ait réussi cette victoire. L'importance qu'il accorde à la forme sonore se fait remarquer dans la grande majorité des poèmes traduits, ce qui nous conduit à conclure que la décision de recréer la rime fait pârtie de son style traductif.1521 * En ce qui concerne la transposition du rythme dans la langue cible, nous avons observé une
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Blaga, 2010 : 170) Nous prolongeons l'infini d'un mystère, d'un chant. (Chanteurs malades) (Stolojan, 1992 : 95) un cântec s-a iscat în larg, mare și tainic în larg. (Taină inițiatului) (Blaga, 2010 : 119) une chanson surgit au large, grande et mystérieuse au large. (Le secret de l'initié) (Miclău, 1978 : 287) Veturia Drăgănescu-Vericeanu choisit, par contre, de traduire le moț " taină " par " secret ", terme dont le sémantisme est moins fort que celui de " mystère " et qui ne fait pas
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éventuellement encombrante. Nous sommes donc loin de l'original...1547 L'interprétation que Philippe Loubière donne au moț " trecere " est correcte : dans la poétique de Blaga, ce terme ne fait pas référence au " passage vers l'au-delà ", mais à la " grande traversée " qu'est la vie.1548 Dans le même avant-propos explicatif, le traducteur expose une liste d'autres possibles solutions de traduction pour le titre du recueil. Nous citons ci-dessous ces versions, accompagnées par leș commentaires de Philippe Loubière : En
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explicatif, le traducteur expose une liste d'autres possibles solutions de traduction pour le titre du recueil. Nous citons ci-dessous ces versions, accompagnées par leș commentaires de Philippe Loubière : En passant (trop réducteur), En pleine course (trop vif), Dans la grande aventure (trop intrépide et hasardeux), Dans le grand mouvement (trop brownien), Dans la grande traversée (déjà pris par Astérix), Au fil du grand courant (trop passif, trop à vaut-l'eau), Au fil du grand exil (suppose un au-delà de l
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titre du recueil. Nous citons ci-dessous ces versions, accompagnées par leș commentaires de Philippe Loubière : En passant (trop réducteur), En pleine course (trop vif), Dans la grande aventure (trop intrépide et hasardeux), Dans le grand mouvement (trop brownien), Dans la grande traversée (déjà pris par Astérix), Au fil du grand courant (trop passif, trop à vaut-l'eau), Au fil du grand exil (suppose un au-delà de l'exil, ce qui n'est pas l'idée), La grande bohème (trop nervalien), Suivre
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trop brownien), Dans la grande traversée (déjà pris par Astérix), Au fil du grand courant (trop passif, trop à vaut-l'eau), Au fil du grand exil (suppose un au-delà de l'exil, ce qui n'est pas l'idée), La grande bohème (trop nervalien), Suivre le grand fil (trop abstrait), Le grand transit (trop astral).1549 Philippe Loubière avoue avoir essayé de trouver " une expression juste " pour traduire le titre În marea trecere : Trouver une expression juste nous a retenu longtemps
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termes clé de cet exergue șont " trecerea " et " destrămarea ", interprétés différemment par leș traducteurs. Paul Miclău, tout comme Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, optent pour la traduction littérale ; Paula Romanescu, par son interprétation, s'éloigne du sens fondamental de " trecere " comme " grande traversée ", tandis que Philippe Loubière reprend dans la traduction de l'exergue le moț " fil " qu'il a employé pour traduire le titre du recueil. La traduction littérale du nom " destrămarea " (" déchirement ") est poétique et ne s'éloigne pas du
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passage. (Aux lecteurs) (Ierunca, 1975 : 2) [...] on peut parler de tout tânt que l'on veut : [...] et avânt tout du grand passage. (Aux lecteurs) (Miclău, 1978 : 251) [...] on peut parler de tout à la longueur du temps : [...] et surtout de la grande traversée. (Aux lecteurs) (Stolojan, 1992 : 23) [...] On pourrait parler tânt que l'on voudrait [...] Et surtout du départ, du départ ! (Aux lecteurs) (Romanescu, 1998 : 76) [...] de tout on peut parler autant qu'on veut : [...] et avânt tout du grand parcours
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trecere " est, en général, " le grand passage " : îl se retrouve également dans leș titres des recueils traduits par Paul Miclău (Dans le grand passage)1554 et par Ștefana et Ioan Pop-Curșeu (Le Grand Passage). La version de Sanda Stolojan, " la grande traversée ", garde entièrement le sémantisme source, tout comme la poéticité du texte-traduction. Fidèle à son choix, Philippe Loubière traduit ce syntagme-clé de la poétique de Blaga par le " grand parcours ". Quant à Paula Romanescu, elle crée un contresens, traduisant le " passage
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chante encore le grand passage [...]. (Biographie) (Miclău, 1978 : 313) Avec des mots assourdis j'ai chanté, je chante encore le grand passage [...]. (Biographie) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 177) Leș paroles éteintes dans la bouche j'ai chanté et je chante encore la grande traversée [...]. (Biographie) (Stolojan, 1992 : 57) Avec leș mots éteints dans mă bouche j'ai chanté et je chante encore le grand passage [...]. (Biographie) (Villard, 2010 : 11) Nous analysons leș versions de traduction du titre În marea trecere dans le deuxième
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conte,/dans le grand, le grand conte. " (Semne/Signes) (Miclău, 1978 : 307) ; " et tout autre chemin aboutit au conte/au mythe très grand et très ancien. " (Signes) (Stolojan, 1992 : 55) ; " mais tout autre chemin mène dans la légende,/dans la grande, grande légende. " (Signes) (Pop-Curșeu, 2003 : 101) ; " basmul ar începe-așa " " car le conte dirait de cette façon " (Cântec pentru anul 2000/Chanson pour l'an 2000) (Miclău, 1978 : 447). Le village et l'âtre Dans la poésie de Blaga, le
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dans le grand, le grand conte. " (Semne/Signes) (Miclău, 1978 : 307) ; " et tout autre chemin aboutit au conte/au mythe très grand et très ancien. " (Signes) (Stolojan, 1992 : 55) ; " mais tout autre chemin mène dans la légende,/dans la grande, grande légende. " (Signes) (Pop-Curșeu, 2003 : 101) ; " basmul ar începe-așa " " car le conte dirait de cette façon " (Cântec pentru anul 2000/Chanson pour l'an 2000) (Miclău, 1978 : 447). Le village et l'âtre Dans la poésie de Blaga, le village
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agit. Pour le titre În marea trecere, nous avons trouvé leș versions suivantes : Le Grand Passage (Munteano, 1951 : 192), Dans l'immense fuite du temps (Gàldi, 1972 : 105), Dans le grand passage (Miclău, 1978), Le grand passage (Drăgănescu-Vericeanu, 1974) ; La grande traversée (Stolojan, 1992 : 29) ; Dans le grand passage (Poncet, 1996) ; Le Grand Passage (Pop-Curșeu, 2003) ; Au fil du grand parcours (Loubière, 2003) ; Durant le grand passage (Villard, 2009). Nous avons pris en compte également leș versions qui contiennent la traduction
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trecere. À part la version de Ladislas Gàldi et celle de Philippe Loubière, titres en quelque sorte explicatifs, résultat de l'interprétation de leurs auteurs, leș autres traductions șont littérales. Nous considérons comme réussie la traduction de Sanda Stolojan, La grande traversée, parce qu'elle met l'accent sur l'idée de parcours, de passage à travers le temps. Un choix intéressant est celui de Basil Munteano, tout comme celui de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, qui décident de faire commencer par
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Leș montagnes/que mă foie pourrait déplacer de șa voie ? (Dar munții unde-s ?/Et leș montagnes où sont-elles ?) (Miclău, 1978 : 155). Le fragment fait allusion aux paroles de Jésus : îl dit aux Apôtres que, si leur foi était aussi grande qu'une graine de moutarde, ils pourraient déplacer leș montagnes. La phrase " Clopotele să tragă-ntr-o dunga " est assez hermétique même pour le locuteur roumain. Philippe Loubière observe que, dans le rituel orthodoxe, cette expression fait référence à la
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croix, à la fois, leș pensées et leș mains. Sanda Stolojan et Jean Poncet valorisent la métaphore source dans leurs textes-traductions : " Que țes pensées et țes bras/se mettent en croix. " (Noapte ecstatică/Nuit extatique) (Stolojan, 1992 : 73) ; " Ouvre en grande croix/ta pensée et țes mains. " (Nuit extatique) (Poncet, 1996 : 126). Par contre, Paul Villard produit un contresens en traduisant : " Croise/țes pensées et țes mains. " (Nuit extatique) (2010 : 75). Leș vers " Tăiați-vă mieii pe cruce/ În amintirea jertfei
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