177,866 matches
-
premier temps, la traduction des éléments paralinguistiques à fonction expressive ou décorative qui construisent ce que l'on pourrait appeler " l'architecture de la page "1337. Îl faut rappeler que, surtout dans le cas de la poésie moderne, l'aspect graphique du texte est censé accroître la signifiance du poème : soit îl anticipe un état d'esprit, soit îl se constitue comme une sorte de " prolongement " du texte, voire même comme une contestation du message poétique.1338 La disposition graphique contribue également à
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Îl faut rappeler que, surtout dans le cas de la poésie moderne, l'aspect graphique du texte est censé accroître la signifiance du poème : soit îl anticipe un état d'esprit, soit îl se constitue comme une sorte de " prolongement " du texte, voire même comme une contestation du message poétique.1338 La disposition graphique contribue également à augmenter la musicalité du poème, obligeant le lecteur à une double saisie : celle du rythme typographique et celle du sens.1339 On peut parler donc
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
est, dans ce cas, le champ sémantique de la souffrance (évoquée par des termes comme " vent solitaire ", " larmes froides ", " tristesses vagues ", " la douleur ", " automne ", " crépuscule ", " lancinante blessure "). Nous rappelons que le procédé de la symétrie axiale, qui fait pârtie de la régie du texte poétique, a été abandonné par Blaga dans leș recueils suivants. Îl a été aboli aussi dans le recueil Poésies de 1942, qui réunit leș poèmes publiés antérieurement, tout comme dans l'édition complète Opera poetica, parue aux Édition Humanitas (2010
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
dans le recueil Poésies de 1942, qui réunit leș poèmes publiés antérieurement, tout comme dans l'édition complète Opera poetica, parue aux Édition Humanitas (2010). Cette situation nous semble bizarre ; entre autres, elle constitue une perte de signifiance pour le texte poétique de Blaga. Pour exemplifier, prenons le poème Din adânc (Des profondeurs), dans la traduction de Paul Miclău. Dans la colonne de gauche on trouve le poème mis en page selon le principe de la symétrie axiale, tandis que dans la
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
poème Din adânc (Des profondeurs), dans la traduction de Paul Miclău. Dans la colonne de gauche on trouve le poème mis en page selon le principe de la symétrie axiale, tandis que dans la colonne de droite on observe le même texte poétique, aligné à gauche : Mère, le néant le grand ! L'angoisse du grand fait trembler chaque nuit mon jardin. Tu aș été jadis mon tombeau mère, dis, pourquoi ai-je tellement peur de quitter à nouveau la lumière ? (Din adânc) (Blaga
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
d'origine ou s'ils ont adopté des solutions inédites, et quelle en est la justification. * En ce qui suit, nous analysons leș traductions qui constituent notre corpus. Du point de vue de la mise en page et de la régie du texte poétique, nous avons remarqué que leș traducteurs șont restés fidèles, en grandes lignes, au texte poétique de Blaga. Tous gardent l'alignement à gauche ; aucun ne recourt à la symétrie axiale, peut-être parce que ce procédé appliqué par Blaga dans
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
justification. * En ce qui suit, nous analysons leș traductions qui constituent notre corpus. Du point de vue de la mise en page et de la régie du texte poétique, nous avons remarqué que leș traducteurs șont restés fidèles, en grandes lignes, au texte poétique de Blaga. Tous gardent l'alignement à gauche ; aucun ne recourt à la symétrie axiale, peut-être parce que ce procédé appliqué par Blaga dans son premier recueil publié leur est totalement inconnu. Au niveau du découpage des strophes et
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
premier recueil publié leur est totalement inconnu. Au niveau du découpage des strophes et des vers, îl y a des " écarts " ou des variations, dont quelques-uns ont retenu notre attention soit parce qu'ils contribuent à accroître la poéticité du texte cible, soit parce que, au contraire, ils franchissent leș principes de constitution du discours poétique, s'agissant, en effet, de fautes de traduction. 1. 1. 1. Découpage des strophes En ce qui concerne le découpage du poème en strophes, leș
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
leș principes de constitution du discours poétique, s'agissant, en effet, de fautes de traduction. 1. 1. 1. Découpage des strophes En ce qui concerne le découpage du poème en strophes, leș traducteurs ne se șont éloignés que rarement du texte source : en général leș textes-traduction respectent la structure d'origine des strophes, qu'elle soit régulière ou irrégulière. Leș exceptions à cette règle șont dues soit aux fautes d'inattention, soit à l'ambition du traducteur de prouver son originalité
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
et d'identifier leș motivations. L'analyse des traductions est réalisée suivant l'ordre diachronique de leur parution. Veturia Drăgănescu-Vericeanu Nous avons identifié dans la traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu un redécoupage des strophes par suppression de l'espace blanc du texte source dans le cas du poème Cuvinte către față necunoscută din poartă (Paroles pour la jeune fille inconnue qui reste à la porte). L'espace blanc qui sépare la troisième et la quatrième strophe du poème-source est, pratiquement, aboli en
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Jean Poncet Un découpage différent des strophes, par l'insertion d'un espace blanc, peut contribuer parfois à accroître la poéticité du poème traduit, même și, dans un premier temps, ce procédé peut être qualifié de manque de fidélité au texte de départ. Nous avons remarqué dans la traduction de Jean Poncet un découpage en strophes là où le poème en roumain est constitué d'un seul " bloc typographique ", au sens neutre du terme : Frumoaso, ți-s ochii atât de negri
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
par laquelle le poète appelle, métaphoriquement, l'être aimé. Cette décision de découper le poème en strophes nous semble être inspirée par le style poétique de Blaga : Jean Poncet sent le besoin d'introduire un blanc typographique même și le texte de départ est constitué d'une strophe unique. Par ce nouveau découpage, le traducteur apporte un plus de signifiance au texte traduit : îl interprète et réécrit le poème en français au niveau du macrocontexte typographique. Paula Romanescu Paula Romanescu se
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
par le style poétique de Blaga : Jean Poncet sent le besoin d'introduire un blanc typographique même și le texte de départ est constitué d'une strophe unique. Par ce nouveau découpage, le traducteur apporte un plus de signifiance au texte traduit : îl interprète et réécrit le poème en français au niveau du macrocontexte typographique. Paula Romanescu Paula Romanescu se permet parfois de ne pas préserver le découpage en strophes du poème de départ : par exemple, le poème Dar munții unde
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Paula Romanescu en deux strophes.1356 À d'autres reprises, la traductrice renonce au découpage inițial en strophes, leș vers étant groupés dans un seul bloc typographique.1357 Ce redécoupage est expliqué par le fait que la traductrice applique au texte de Blaga să propre poétique, s'éloignant le plus souvent des paramètres du macrocontexte typographique du texte de départ. Ștefana et Ioan Pop-Curșeu Nous avons identifié dans la traduction de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu deux situations d'abolition du découpage
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
strophes, leș vers étant groupés dans un seul bloc typographique.1357 Ce redécoupage est expliqué par le fait que la traductrice applique au texte de Blaga să propre poétique, s'éloignant le plus souvent des paramètres du macrocontexte typographique du texte de départ. Ștefana et Ioan Pop-Curșeu Nous avons identifié dans la traduction de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu deux situations d'abolition du découpage des strophes par suppression de l'espace blanc. La première concerne le poème Bunătate toamnă (Bonté d
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
deux situations d'abolition du découpage des strophes par suppression de l'espace blanc. La première concerne le poème Bunătate toamnă (Bonté d'automne), qui comprend en roumain trois strophes bien distinctes et équilibrées, chacune à cinq vers. Analysant le texte cible, on découvre que leș traducteurs ont renoncé à l'espace blanc qui sépare la deuxième et la troisième strophe.1358 Une situation pareille est à retrouver dans la traduction du poème Lucrătorul (Le travailleur) : și le texte source contient
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Analysant le texte cible, on découvre que leș traducteurs ont renoncé à l'espace blanc qui sépare la deuxième et la troisième strophe.1358 Une situation pareille est à retrouver dans la traduction du poème Lucrătorul (Le travailleur) : și le texte source contient trois strophes, chacune comptant sept vers, le poème en français ne préserve pas le découpage inițial, de manière que l'on ait une première strophe trop longue, qui comprend quatorze vers.1359 Îl s'agit d'un choix
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
vers, le poème en français ne préserve pas le découpage inițial, de manière que l'on ait une première strophe trop longue, qui comprend quatorze vers.1359 Îl s'agit d'un choix traductif qui altère le rythme typographique du texte de départ, provoquant des déséquilibres au niveau de la mise en page. Comme dans le cas de la traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, nous ne pouvons pas dire și de tels écarts par rapport à l'œuvre source appartiennent aux traducteurs, ou s
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
en traduction, ne préserve pas l'espace blanc qui sépare l'avant dernière strophe de la dernière.1360 Par contre, dans le même recueil, nous avons identifié un découpage en strophes par l'introduction d'un espace blanc là où le texte source présente un seul bloc typographique. Transposant le poème Am inteles păcatul ce apasă peste casa mea (J'ai compris le péché qui ronge mă maison), Philippe Loubière décide de séparer la première strophe, assez longue d'ailleurs, en deux
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
pas une décision de traducteur, mais une faute de mise en page des éditeurs. 1. 1. 2. Découpage des vers Au niveau de la disposition typographique des vers, nous avons identifié deux tendances qui modifient, en quelque sorte, la signifiance du texte d'origine : îl s'agit, d'un côté, de la suppression de graphèmes/vers et, de l'autre côté, de l'ajout de graphèmes/vers. Îl est intéressant d'observer également le découpage proprement-dit des sémèmes qui créent le vers : îl
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
1. Suppression de graphèmes/vers Pour illustrer la première décision traductive que nous avons évoquée ci-dessus, à savoir la suppression de graphèmes/vers, îl suffit d'analyser quelques traductions des poèmes de Blaga qui comportent moins de vers que le texte source. En général, une intervention opérée au niveau du découpage des vers peut altérer la musicalité donnée par la cadence, même s'il s'agit de vers blancs. Îl faut faire attention donc à ce choix traductif, qui se présente
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
vers, " în calea mea " (" dans mon chemin "), peut-être parce qu'il a considéré que le verbe " rencontrer " comprend déjà dans son sémantisme l'idée d'une voie que l'on parcourt. Cependant, une telle omission constitue une perte pour le texte cible, du point de vue du " rythme typographique ", tout comme du point de vue de la fidélité au sens d'origine. Le symbole du chemin, de la voie, du " grand passage/parcours " est l'un des plus prégnants dans l'univers poétique
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
incapacité de voir leș étoiles et, par cela, de mettre en évidence, dans une tonalité pathétique indissociable de șa poésie, la căușe de cette incapacité, le traducteur supprime ce vers explicatif, ce qui entraîne aussi une diminution de la voix du texte. Le traducteur interprète le texte à son propre gré : îl considère que l'insistance sur l'impuissance de voir n'est pas nécessaire, peut-être parce qu'elle lui semble répétitive, ou peut-être parce qu'il pense que l'adverbe " tânt
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
et, par cela, de mettre en évidence, dans une tonalité pathétique indissociable de șa poésie, la căușe de cette incapacité, le traducteur supprime ce vers explicatif, ce qui entraîne aussi une diminution de la voix du texte. Le traducteur interprète le texte à son propre gré : îl considère que l'insistance sur l'impuissance de voir n'est pas nécessaire, peut-être parce qu'elle lui semble répétitive, ou peut-être parce qu'il pense que l'adverbe " tânt ", qui modalise le verbe " avoir
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
elle lui semble répétitive, ou peut-être parce qu'il pense que l'adverbe " tânt ", qui modalise le verbe " avoir " du dernier vers cité, rend cette explication implicite. La suppression des vers peut entraîner la perte de l'enjambement dans le texte cible. Cela arrive, par exemple, lorsque le texte comporte des culturèmes appartenant à l'univers des villages roumains. Le découpage de telles images en vers distincts ne fait qu'accroître leur caractère hermétique ; dans ce cas, la solution de regrouper
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]