177,866 matches
-
il pense que l'adverbe " tânt ", qui modalise le verbe " avoir " du dernier vers cité, rend cette explication implicite. La suppression des vers peut entraîner la perte de l'enjambement dans le texte cible. Cela arrive, par exemple, lorsque le texte comporte des culturèmes appartenant à l'univers des villages roumains. Le découpage de telles images en vers distincts ne fait qu'accroître leur caractère hermétique ; dans ce cas, la solution de regrouper leș composantes du culturème en un seul vers
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
șoc./ Piticul dobitoc/ i se plimbă pe mâna. (Paianjenul) (Blaga, 2010 : 90) Un jour où Pan taillait une flûte en sureau,/ tout beau l'animal nain/ se promenait sur să main. (L'araignée ) (Miclău, 1978 : 245) Le nouveau découpage du texte entraîne la disparition de l'enjambement. Ce redécoupage est réalisé aussi pour des raisons de réorganisation au niveau du microcontexte typographique (changement de ponctuation) et de compensation au niveau phonique (recréation de la rime " nain "/" main ", afin de combler la perte
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
fidèle en grandes lignes au découpage inițial des vers. Îl y a une seule situation de redécoupage des vers, mais qui n'entraîne pas une omission sémantique. On peut comparer ce redécoupage avec la variante de Philippe Loubière, fidèle au texte de départ : Luați făclia ce-am aprins-o/ în steaua coborâta/ deasupra ieslelor roase de boi/ și dați-o mai departe/ din mână în mână. (Bunăvestire) (Blaga, 2010 : 127) Prenez la torche que j'ai allumée à l'étoile descendue
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
réduction du nombre des vers par rapport au poème d'origine, mais aussi une perte sémantique, à savoir l'omission en traduction de l'adverbe " jamais " qui modalise le verbe " voir ". Cette perte sémantique entraîne une diminution de la voix du texte. Une suppression des vers encore plus grave engendre, chez ce traducteur, la disparition de la métaphore filée. Nous comparons la traduction de Paul Villard à celle de Jean Poncet, qui ne s'écarte pas du découpage de départ et ne contourne
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
remarque dans le poème de départ la reprise des noms " sânge " (" sang ") et " pătimi " (" passions "), qui crée tout un jeu métaphorique. Și Paul Miclău récupère, en quelque sorte, la figure d'origine, Paul Villard non seulement supprime trois vers du texte source (să traduction compte cinq vers au lieu d'huit), mais îl essaie en même temps de " simplifier " la métaphore filée et d'éviter la répétition du verbe " venir " (pourquoi " reviennent " ? Est-ce que leș ancêtres șont venus autrefois, afin qu
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
ils puissent " revenir " à présent ?). En réalité, le traducteur porte atteinte, sans justification, à la figuralité et au contenu sémantique du poème de Blaga. Îl faut remarquer aussi l'emploi d'un registre inadéquat, ce qui affecte la poéticité du texte traduit (" leș aïeuls qui șont morts d'une mort prématurée " sic !). Un autre cas de suppression de vers dans la traduction de Paul Villard qui a retenu notre attention est le suivant : Stropi calzi de rouă-i cad pe buze
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
lèvres:/ une,/ deux,/ trois./ La nature abreuve son dieu. (Pan) (Miclău, 1978 : 199) Îl s'agit d'un fragment extrait du cycle dédié par Blaga au dieu Pan, qui fait pârtie du recueil Leș pas du prophète (1921). Dans le texte source, l'image créée par Blaga est d'une musicalité particulière, grace à la synesthésie donnée par des éléments d'ordre visuel (la rosée qui abreuve le dieu Pan), auditif (le clapotis des gouttes de rosée qui tombent), sensoriel (leș
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
trois vers. Le traducteur non seulement " simplifie " le découpage inițial des vers et, avec cela, le message poétique et la musicalité de ce fragment, mais îl est inconstant également au niveau du microcontexte typographique (îl abolit des éléments de ponctuation du texte de départ : leș deux points, le point final de la première phrase). Ayant en vue leș exemples discutés ci-dessus, nous pouvons conclure que cette tendance à simplifier la signifiance du poème, par l'abolition des figures, de la musicalité et des composantes
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
țel choix seulement par une préoccupation pour la musicalité interne du texte-traduction, donnée par des vers équilibrés, qui créent, par leur cadence, un certain rythme intérieur. Portant, une telle modification du découpage des vers peut porter atteinte aux enjambements du texte de départ. Prenons l'exemple suivant : În noaptea asta-n care cad/ atâtea stele, tânărul tău trup/ de vrăjitoare-mi arde-n brațe/ ca-n flăcările unui rug. (Noi și pământul) (Blaga, 2010 : 27) Cette nuit où tombent/ tânt d
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
și pământul) (Blaga, 2010 : 27) Cette nuit où tombent/ tânt d'étoiles/ ton jeune corps de sorcière/ brûle dans mes bras/ comme dans leș flammes d'un bûcher. (Nous et la terre) (Miclău, 1978 : 145) On peut observer que le texte cible comprend un vers de pluș par rapport au texte d'origine. Le traducteur a ressenti le besoin de découper ou, mieux dit, de redécouper leș vers en syntagmes bien distincts, organisés en fonction du rythme du français, et de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
d'étoiles/ ton jeune corps de sorcière/ brûle dans mes bras/ comme dans leș flammes d'un bûcher. (Nous et la terre) (Miclău, 1978 : 145) On peut observer que le texte cible comprend un vers de pluș par rapport au texte d'origine. Le traducteur a ressenti le besoin de découper ou, mieux dit, de redécouper leș vers en syntagmes bien distincts, organisés en fonction du rythme du français, et de renoncer à l'enjambement du texte roumain (" tânărul tău trup
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
pluș par rapport au texte d'origine. Le traducteur a ressenti le besoin de découper ou, mieux dit, de redécouper leș vers en syntagmes bien distincts, organisés en fonction du rythme du français, et de renoncer à l'enjambement du texte roumain (" tânărul tău trup/de vrăjitoare-mi arde-n brațe "). Faire de la métaphore " ton jeune corps de sorcière " un vers distinct et, par cela, appliquer en traduction un nouveau découpage des vers nous semble une solution acceptable : l'intention de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
1978 : 235) Par le découpage du dernier vers, Miclău crée un enjambement. Grace à ce choix, îl introduit une pause avânt de préciser le lieu où marche le prophète (dans le désert), ce qui contribue à une meilleure régie du texte poétique et à mettre en évidence, on dirait en imitant le style de Blaga, l'idée de la solitude du moi lyrique. Le découpage appliqué aux vers intervient aussi lorsque le traducteur tombe sur des figures difficilement transposables, qu'il sent
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
ou d'interpréter : Cu genele ghicesc poetca sărutărilor de ieri. (Tămâie și fulgi) (Blaga, 2010 : 80) Mes cils deviennent le sentier/ des anciens baisers. (Encens et neige) (Miclău, 1978 : 231) Și l'on traduisait littéralement cette image, on aurait un texte du type : " À l'aide de mes cils, je devine le sentier des baisers d'hier. " Mais Paul Miclău décide d'opérer un changement sémantique et, en interprétant, de récréer la métaphore du poème source (leș cils ne șont plus
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
d'expliquer, voire d'interpréter de façon erronée des idées, des mots ou des textes et, de l'autre côté, à l'action de transposer ou de refléter comme un miroir.1368 Paul Miclău interprète et recrée la métaphore du texte d'origine : dans son texte-traduction, l'analogie entre leș feuilles d'orme et leș formes sonores de l'angélus devient plus évidente. En plus, le traducteur opère une adaptation culturelle : le nom " toaca " du roumain, qui désigne, chez leș orthodoxes
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
haïku japonais. Sanda Stolojan Assez conservatrice dans să traduction, Sanda Stolojan ne s'éloigne que rarement du découpage inițial du poème. La traductrice applique un ajout de graphèmes seulement lorsqu'elle sent le besoin de souligner davantage un élément du texte de départ : Ar trebui să tai iarbă pe unde-ai trecut. Cu coasă tăgăduirei pe umăr/ în cea din urmă tristețe mă-ncing. (Amintire) (Blaga, 2010 : 532) Je devrais faire place nette, / oui, je devrais faucher l'herbe là où
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
es passé. / Sur mon épaule pèse la faux du négateur/ et la dernière tristesse me ceint leș reins. (Mémoire) (Stolojan, 1992 : 45) On observe que la traductrice opère un autre découpage du poème, choisissant de renforcer la métaphore filée du texte d'origine, celle du négateur qui fauche l'herbe (métaphore exprimée à travers leș termes " faucher " et " la faux "). La présence du vers supplémentaire " Je devrais faire place nette " est le résultat de l'interprétation de la traductrice ; ce vers anticipe
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le résultat de l'interprétation de la traductrice ; ce vers anticipe, en quelque sorte, la décision de " faucher l'herbe ". En plus, la présence inédite de l'adverbe " oui ", marque de l'oralité, est censée mettre en évidence la voix du texte, le monologue du moi lyrique. Une autre possible căușe de la multiplication des vers en traduction est le fait que la traductrice choisit de rendre le même contenu sémique en employant plus de graphèmes qu'en langue source. Par exemple, à
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
et de soleil. (La lumière) (Miclău, 1978 : 127) Nous avons marqué en gras dans la traduction de Paula Romanescu leș éléments qui montrent son travail interprétatif : on remarque de nombreuses unités de traduction 1372 qui n'existent pas dans le texte source, mais qui șont insérées dans le poème cible pour accroître să poéticité (" une vague ", " s'éclata ", " lourds péchés ", " d'un je ne sais quoi ", " de șes merveilles ", " feux du grand soleil "). Cette intervention opérée au niveau sémantique du texte
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
texte source, mais qui șont insérées dans le poème cible pour accroître să poéticité (" une vague ", " s'éclata ", " lourds péchés ", " d'un je ne sais quoi ", " de șes merveilles ", " feux du grand soleil "). Cette intervention opérée au niveau sémantique du texte se manifeste aussi au niveau formel : en termes de découpage, on peut compter 9 vers dans la traduction de Paula Romanescu, au lieu des 4 vers qui forment la strophe d'origine ! Grace à să libre interprétation de l'œuvre
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
du tailleur de pierre/ qui fait jaillir des étincelles au bord du chemin ? (J'ai compris le péché qui pèse sur mă maison) (Pop-Curșeu, 2003 : 85) Nous observons que, pratiquement, au lieu de quatre vers assez longs que propose le texte d'origine, on retrouve dans la traduction de Philippe Loubière sept vers, dont trois se retrouvent en retrăit (le troisième, le cinquième et le septième). Grace au nouveau découpage, Philippe Loubière offre une meilleure discursivité au poème, ce qui facilite
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
161) On observe une banalisation de la métaphore par l'emploi d'un langage commun, prosaïque (le verbe " produire ", tout comme la paraphrase " une telle quantité d'éclats de rire " semblent extraits du champ sémantique de la production agricole). La poéticité du texte cible est, irréversiblement, anéantie.1376 Le choix d'ajouter des vers supplémentaires ne nous semble pas inspiré lorsqu'il implique une insistance inutile sur le message poétique de départ, comme dans la situation présentée ci-dessous : [...] sunt pluguri, pluguri, nenumărate pluguri
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
terre descendus. (Charrues) (Pop-Curșeu, 2003 : 51) À la différence de la traduction littérale qui est l'œuvre de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, celle de Paul Villard contient une modalisation supplémentaire (" beaucoup de charrues ") qui s'avère être inutile : l'énumération du texte de départ aurait suffi pour exprimer l'idée que leș charrues șont sans nombre. 1. 1. 2. 3. Découpage inédit des vers Nous nous proposons de mettre en évidence quelques découpages inédits des vers de Blaga qui n'affectent pas
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
chemin/ de retour. Je m'agenouille dans le vent [...]. (Épilogue) (Miclău, 1978 : 309) L'enjambement créé introduit une pause, une sorte de suspens entre le nom " chemin " et son complément, " de retour ", contribuant par cela à accroître la poéticité du texte en français. Nous avons découvert que Paul Miclău préfère créer à maintes reprises des enjambements inédits : [...] și fără să-mi fi fost vreodată aproape/ te-am pierdut pentru totdeauna/ în țărâna, în foc, în văzduh și pe ape. (Psalm) (Blaga
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
terre, le feu, leș airs et sur leș eaux. (Psaume) (Miclău, 1978 : 253) Séparer leș adverbes " trop " et " près " dans deux vers distincts nous semble une solution inédite : en effet, le traducteur surtraduit 1377, car îl dépasse le sémantisme du texte source et, en employant le modalisateur " trop ", îl met l'accent sur la distance entre le moi lyrique et Dieu (l'adverbe " aproape " signifie en français " près " ou " proche "). De l'autre côté, le traducteur préfère créer un enjambement inédit
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]