177,866 matches
-
sangen die ganze Nacht [...] die Güte șei tot. (Poruciuc, Bargan, 2009 : 73) Le changement sémantique entraîné par la faute de frappe du texte source publié aux Éditions Ars Longa est irréparable et génère un contresens. On peut observer dans le texte de départ le champ sémantique de l'automne, auquel se substituent le sous-champ de la bonté et celui de la maladie et de la mort : Pomi suferind de gălbinare ne ies în drum. O minune e câteodată boală. [...] nimeni nu mai caută vindecare
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
passions sans vie À travers des aurores souterraines. Donnez-vous la main pour la fin : Des anges ont chanté toute la nuit [...] Que la bonté est mort. (Loubière, 2003 : 37) Îl n'y a donc aucune négation de la bonté dans le texte de départ, bien au contraire : l'automne, saison de la maladie et de la mort, est vu par le poète comme la saison de la paix, de la tolérance, de la bonté universelle. La métaphore-clé du poème est à retrouver dans le dernier vers : c
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
tolérance, de la bonté universelle. La métaphore-clé du poème est à retrouver dans le dernier vers : c'est pendant l'automne, symbole de la mort, que l'on redécouvre la bonté ; alors " la bonté est mort ". La faute de frappe dans le texte de départ a mené à une démétaphorisation dans leș textes cibles. Îl nous semble étrange qu'aucun traducteur ne s'est pas rendu compte de cette coquille du poème source, qui a engendré une grave modification sémantique dans leș traductions
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
de Blaga. Dans un premier temps, nous voulons préciser que nous n'envisageons pas leș particularités stylistiques strictement du côté sonore du signifiant ; leș décisions des traducteurs șont toujours discutées du point de vue de la récupération de la signifiance dans le texte d'arrivée, en fonction des stratégies interprétatives. Nous voulons mentionner également que nous ne nous proposons pas d'élaborer une recherche exhaustive sur la versification de Blaga : premièrement, parce que l'espace dont nous disposons est limité et une étude
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Blaga : le vers de celui-ci, quoiqu'il ait toutes leș apparences du vers libre, est, en réalité, un vers très structuré : [...] nous jugeons utile de préciser dès maintenant que la versification de Blaga et loin d'être absolument homogène [...]. Le texte se compose d'unités à peine identifiables avec leș mètres traditionnels ; la césure n'accuse aucune régularité ; leș rimes șont exclues de ce système relativement très simple. Le caractère poétique de l'énoncé s'appuie sur le thème, sur la disposition
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
peut-être, elle s'est engloutie. En vain j'attends de șes nouvelles, Seules des cavernes résonnent, Seuls des ruisseaux ont soif d'abîme. (Au fil du grand parcours) (Loubière, 2003 : 21) Du point de vue prosodique, on remarque dans le texte source la présence du vers libre, auquel s'ajoute une rime subtile du deuxième et du dernier vers (" pământ "/" adânc "), rime à écho folklorique qui joue sur l'assonance de la voyelle " a " : " stânci "/" pământ "/" pâraie "/" adânc ". Une analyse des versions
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
En revanche, ils ont préservé leș vers en miroir construits sur la reprise de l'adverbe " peut-être " (fait exception Paula Romanescu qui, fidèle à son style interprétatif libre, supprime leș vers en miroir et opère une modification de la voix du texte, en choisissant de marquer le monologue lyrique par une question rhétorique). Imitant le style de Blaga, Philippe Loubière crée des vers en miroir, grace à la répétition de l'adjectif " seules "/" seul ". La personnification des ruisseaux qui, littéralement, cherchent leur
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Blaga, construite sur des vers apparemment libres, se soumet en réalité à des règles prosodiques précises : la forme et le fond constituent un tout qu'il importe de respecter, mais sans forcer la langue cible ou péricliter la poéticité du texte d'arrivée. À notre sens, une entreprise de traduction ne peut pas ignorer leș contraintes de versification, pour garder, en quelque sorte, l'esprit du texte original. Dans un plan idéal, le traducteur devrait s'attacher à retrouver non seulement
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
importe de respecter, mais sans forcer la langue cible ou péricliter la poéticité du texte d'arrivée. À notre sens, une entreprise de traduction ne peut pas ignorer leș contraintes de versification, pour garder, en quelque sorte, l'esprit du texte original. Dans un plan idéal, le traducteur devrait s'attacher à retrouver non seulement une expression à la fois juste et naturelle, mais aussi un rythme adéquat et, surtout dans le cas des poèmes à forme fixe, un jeu de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le traducteur devrait s'attacher à retrouver non seulement une expression à la fois juste et naturelle, mais aussi un rythme adéquat et, surtout dans le cas des poèmes à forme fixe, un jeu de rimes. Pourtant, au niveau du texte, leș décisions du traducteur ne șont jamais innocentes, car elles șont le résultat d'une négociation, d'une médiation. L'ambition de garder à tout prix le jeu de rimes peut mener à des versions maladroites ou forcées en langue
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
par la suite ; en d'autres mots, le traducteur arrive à sacrifier le contenu pour la forme, et même à ajouter des unités sémantiques supplémentaires, opérant des changements sémantiques, parfois graves. De l'autre côté, ignorer totalement la prosodie du texte source mène à une perte stylistique dans la traduction : leș contraintes prosodiques șont inhérentes à la poésie, y compris à la poésie écrite dans des vers apparemment libres. Leș recueils anthumes de Blaga șont parus dans la période 1919-1943, donc
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
grande liberté d'expression. Au niveau textuel, bien sûr, la réalité est tout autre, car îl y a toujours le compromis entre forme et sens. En ce qui suit, nous analysons leș décisions des traducteurs qui visent la prosodie du texte source. Nous avons en vue leș situations que nous qualifions d'" extrêmes " : d'un côté, l'obstination de préserver à tout prix leș rimes de départ, qui mène parfois à une perte de poéticité, voire même à une altération du
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
din urmă) (Blaga, 2010 : 129) Nulle part la terre ne m'a appelé. Maudit j'ai été. (La dernière parole) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 167) Leș solutions trouvées par la traductrice pour recréer la rime șont souvent forcées, de sorte que son texte apparaisse comme bizarre, déformé, voire même dépourvu de poéticité : Ei tac că roua. Că sămânță. Că un dor. Că apele ei tac, ce umblă sub ogor și-apoi sub cântecul privighetorilor, izvor se fac în rariște, izvor sonor. (Poeții) (Blaga
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Comme la graine. Comme la rosée. Ils se taisent comme leș eaux qui se meuvent sous la terre labourée, ensuite, par le chant du rossignol entraînés, source ils deviennent dans la clairière, source sonorisée. (Leș poètes) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 241) Le texte source présente une monorime.1509 La traductrice opère une inversion des termes de la comparaison du premier vers, afin de faire rimer " la rosée " avec leș autres vers et préserver la monorime. Le choix de traduire le syntagme " izvor sonor " (littéralement
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
de poéticité). Sub zeaua noastră : oasele. În inima : frumoasele. (Poveri) (Blaga, 2010 : 242) Sous notre cotte de mailles : leș os. Dans notre cœur : le sexe beau. (Lourdes charges) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 243) On a affaire ici à une dépoétisation évidente. Le texte source présente un rythme et des rimes proches à la prosodie des poèmes folkloriques roumains. Par contre, la traductrice offre comme équivalent du nom " frumoasele " (littéralement : " leș belles (femmes) ") le syntagme prosaïque " le sexe beau " qui " viole ", en quelque sorte
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
rythme et des rimes proches à la prosodie des poèmes folkloriques roumains. Par contre, la traductrice offre comme équivalent du nom " frumoasele " (littéralement : " leș belles (femmes) ") le syntagme prosaïque " le sexe beau " qui " viole ", en quelque sorte, la poéticité du texte d'arrivée, contribuant à une banalisation flagrante du message. On retrouve également quelques rimes inédites dans la version de cette traductrice, construites à l'aide du travail interprétatif ou par l'ajout d'unités de traduction supplémentaires : Nisipuri prind să
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
jour, le cercueil de șes yeux de feu se trouva fermé. Pan était recouvert de frimas et le couchant descendait au son de l'angélus, pas à pas. La flûte de sureau resta inachevée. (L'araignée) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 119) Le texte source présente une rime embrassée.1510 Pour garder le jeu des sonorités en langue cible, la traductrice introduit dans le texte d'arrivée une unité de traduction supplémentaire, à savoir " pas à pas ". On remarque aussi une adaptation culturelle : le
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
son de l'angélus, pas à pas. La flûte de sureau resta inachevée. (L'araignée) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 119) Le texte source présente une rime embrassée.1510 Pour garder le jeu des sonorités en langue cible, la traductrice introduit dans le texte d'arrivée une unité de traduction supplémentaire, à savoir " pas à pas ". On remarque aussi une adaptation culturelle : le syntagme " sunetul de toaca " est traduit par le " son de l'angélus ". Par contre, la métaphore filée " și-a-nchis cosciugul
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
à je ne sais quelle étoile d'une délicate facture. (Au manoir de l'ardente langueur) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 207) L'épithète " firava " (" fragile ", " délicate ") est traduite par une paraphrase (" d'une délicate facture "), afin de maintenir la rime dans le texte cible. Dacă m-aș pierde în toate și-aș rămânea fără nume, așa că o pană căzută din zbor, din àripa pajurei, n-aș mai fi singur pe lume. Dacă m-aș pierde) (Blaga, 2010 : 311) Și je me perdais dans
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
avec ta main dans mon âme le lac et tout ce que tu vois encore, la flamme et le gel [...]. (L'été de la Saint-Michel (le 8 novembre)) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 253) La traductrice déverbalise le nom " cântărețul " (littéralement : " le chanteur ") du texte source et l'interprète dans ce contexte comme étant un " ménestrel ". Aussi, le texte cible devient-il plus poétique que l'original. Nous avons observé que la création des rimes est parfois facilitée par la simple parenté de la langue source et
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
encore, la flamme et le gel [...]. (L'été de la Saint-Michel (le 8 novembre)) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 253) La traductrice déverbalise le nom " cântărețul " (littéralement : " le chanteur ") du texte source et l'interprète dans ce contexte comme étant un " ménestrel ". Aussi, le texte cible devient-il plus poétique que l'original. Nous avons observé que la création des rimes est parfois facilitée par la simple parenté de la langue source et de la langue cible : " trist "/" Christ " (" triste "/" Christ ")1511, " rest "/" vest " (" reste "/" ouest ").1512 Même
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
leș voûtes de țes midis șont incurvées ", explication trop longue, maladroite). En revanche, dans la traduction qui date de 1978, plus fidèle à la prosodie source, on peut identifier un travail d'interprétation qui met en valeur la poéticité du texte : le syntagme " lăcrimându-și [...] geometria " est traduit par " en pleurant [...] să géométrie " ; l'épithète " înaltă " (littéralement : " haute ") est interprétée comme " infinie ". Leș métaphores du poème de départ șont soumises également au travail d'interprétation : " fluier părelnic de vânt " est traduit
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
la flûte irréelle des airs ", tandis que " văzduhul boltitelor tale amiezi " devient en langue cible " l'air de țes midis envoûtés ". L'ajout sémantique auquel recourt le traducteur pour recréer la rime n'arrive pas à compromettre la poéticité du texte, bien au contraire : traduire le nom " făptura " (littéralement : " être "), par " être nu " nous semble une solution inédite, adoptée pour ne pas " briser " la prosodie du texte. Ce petit commentaire nous conduit à conclure que la traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu laisse
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le traducteur pour recréer la rime n'arrive pas à compromettre la poéticité du texte, bien au contraire : traduire le nom " făptura " (littéralement : " être "), par " être nu " nous semble une solution inédite, adoptée pour ne pas " briser " la prosodie du texte. Ce petit commentaire nous conduit à conclure que la traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu laisse parfois à désirer en termes de recréation de la versification en langue cible, parce que la traductrice est inconstante dans șes décisions prises au niveau du texte
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
texte. Ce petit commentaire nous conduit à conclure que la traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu laisse parfois à désirer en termes de recréation de la versification en langue cible, parce que la traductrice est inconstante dans șes décisions prises au niveau du texte. En plus, l'étude ci-dessus nous aide à anticiper l'analyse que nous mènerons au Chapitre VI, qui porte sur leș particularités stylistiques du signifié en traduction. Paul Miclău En tânt que traducteur, Paul Miclău est très sensible aux sonorités
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]