177,866 matches
-
plus, l'étude ci-dessus nous aide à anticiper l'analyse que nous mènerons au Chapitre VI, qui porte sur leș particularités stylistiques du signifié en traduction. Paul Miclău En tânt que traducteur, Paul Miclău est très sensible aux sonorités du texte de départ et soucieux de respecter la prosodie des poèmes, surtout dans le cas d'une prosodie fixe. Leș situations où le traducteur ne trouve pas une forme équivalente en langue cible pour leș rimes inattendues rencontrées dans leș créations
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
cădelnița " par " l'auréole d'un encensoir ". Nous avons qualifié leș situations ci-dessus comme des cas isolés parce que, le plus souvent, Paul Miclău préserve leș rimes dans son texte-traduction, même și elles șont parfois " cachées " dans l'architecture du texte, comme dans le cas des poèmes des premiers recueils de Blaga: Nici o cărare nu mai e lungă, nici o chemare nu mă alunga. Un om s-apleacă peste margine) (Blaga, 2010 : 109) Îl n'y a plus de long sentier, ni
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
îl ajoute l'épithète " blanche " à son texte-traduction, afin qu'il rime avec " déclenche " ; de l'autre côté, îl opère une compensation : dans să version, c'est l'avant-dernier et le dernier vers qui se répondent, à la différence du texte source, où le jeu des rimes est beaucoup plus " espacé ". Printre ziduri ceasul umbrelor mă-ncearcă. Se desface care poartă? Se deschide care ușa? Ies vârstele și-mi pun pe cap aureola de cenușă. (Asfințit) (Blaga, 2010 : 145) Se défait
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
ouvre quelle porte ? L'heure des ombres m'entoure dans șes méandres. Leș âges sortent et mettent sur mă tête une auréole de cendres. (Couchant) (Miclău, 1978 : 337) Le traducteur opère une inversion du premier et du troisième vers du texte source afin de recréer la rime. Să traduction du vers " Printre ziduri ceasul umbrelor mă-ncearcă. " (littéralement : " Parmi leș murs l'heure des ombres me tente. ") par " L'heure des ombres m'entoure dans șes méandres. ", résultat de son travail
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Întâia dumineca) (Blaga, 2010 : 298) Car l'existant et toute la créature avec l'écho de la mort îl voulait leș consoler, en leș embrassant de șa bouche pure. (Le premier dimanche) (Miclău, 1978 : 455) Afin de garder la rime du texte source, le traducteur ajoute une unité sémantique supplémentaire : la bouche de Dieu devient " pure " dans son texte-traduction. À remarquer aussi l'interprétation du nom " arătările " (littéralement : " leș visions ", " leș apparences "), traduit génériquement par " l'existant ". Pe vetre și în càpiște
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
sauvage. (Suprême combustion) (Miclău, 2010 : 465) Le jeu de la rime est conservé grace à la dévérbalisation du nom " jăratecul " (littéralement : " la braise ") et à să traduction par " le feu sage ". De cette façon, une épithète inédite est créée dans le texte d'arrivée. L'effort du traducteur de rendre avec fidélité leș rimes se fait plus visible dans le cas des poèmes à prosodie fixe. Afin de mieux observer ce choix traductif généralisé de Paul Miclău, nous proposons une comparaison entre
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Jean Poncet ne considère pas nécessaire de reconstruire la rime dans son texte-traduction (la rime de la première strophe est accidentelle). Dans son effort de préserver la rime, Paul Miclău arrive parfois à des solutions intéressantes, fruit de son interprétation du texte de départ. En voici quelques exemples : Ce-a rămas din lucruri ? Numai întuneric și semnale. Turnuri nu-s, nici catedrale. Calea Laptelui e-n vale. Calea Laptelui e-n vale mai aproape decât ieri, când era deasupra noastră pretutindeni, nicăieri
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Ce choix traductif, résultat de son interprétation, lui permet de recréer la rime dans leș deux strophes successives. À remarquer également que l'unité de traduction " dans leș sphères " est ajoutée par le traducteur, ne se retrouvant pas dans le texte de départ. Coboară-n lut părinții, rând pe rând, în timp ce-n noi mai cresc grădinile. Ei vor să fie rădăcinile, prin câri ne prelungim pe sub pământ. (Părinții) (Blaga, 2010 : 350) (abba) Tour à tour leș parents sous terre descendent, cependant
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
prolongeons sous la terre ") est déverbalisé et traduit par " nous prolongeons la légende ". Du point de vue sémantique, cette deuxième solution de traduction représente un écart du sens source ; du point de vue stylistique, la traduction est réussie, car le texte d'arrivée devient plus métaphorique, voire plus poétique que le texte de départ. Ce-am uitat, aprindem iară. Sub vesminte ne ghicim. Căutăm în primăvara un tărâm ce-l bănuim. (Focuri de primăvară) (Blaga, 2010 : 393) (abab) On rallume l
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
la légende ". Du point de vue sémantique, cette deuxième solution de traduction représente un écart du sens source ; du point de vue stylistique, la traduction est réussie, car le texte d'arrivée devient plus métaphorique, voire plus poétique que le texte de départ. Ce-am uitat, aprindem iară. Sub vesminte ne ghicim. Căutăm în primăvara un tărâm ce-l bănuim. (Focuri de primăvară) (Blaga, 2010 : 393) (abab) On rallume l'oubli d'antan. On devine son propre corps. Et l'on
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
rime de type croisé à l'aide du travail interprétatif. Le syntagme " un tărâm ce-l bănuim " (littéralement " un domaine que nous devinons ") devient en traduction " un univers qui va éclore ". De nouveau, écart sémantique, mais préservation de la poéticité du texte. Parfois, dans son ambition de recréer la rime, le traducteur force la langue d'arrivée à se soumettre dans leș moules prosodiques de la langue de départ, et la version qu'il produit est bizarre aux yeux du lecteur cible. On
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
un voisin entend La patience lugubre du même pas. (Élégie) (Stolojan, 1992 : 71) La traduction de Paul Miclău illustre ce que l'on peut appeler " sacrifier en traduction le contenu pour la forme " : afin de garder la rime embrassée du texte source, le traducteur découpe le syntagme " mă manche " en deux vers différents. Son texte est dépoétisé, voire maladroit, par rapport à la traduction plus naturelle de Sanda Stolojan, qui décide de préserver seulement la rime du premier et du dernier
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
traduction de Paul Miclău illustre ce que l'on peut appeler " sacrifier en traduction le contenu pour la forme " : afin de garder la rime embrassée du texte source, le traducteur découpe le syntagme " mă manche " en deux vers différents. Son texte est dépoétisé, voire maladroit, par rapport à la traduction plus naturelle de Sanda Stolojan, qui décide de préserver seulement la rime du premier et du dernier vers afin de ne pas altérer le message poétique. Globalement, l'effort de Paul
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
nuit) (Miclău, 1978 : 515) Dans la première strophe on retrouve la même rime banale (" marche "/" marches ") de la traduction antérieure. Cet inconvénient est compensé dans la traduction de la deuxième strophe, par l'emploi du verbe " attendrir ", qui augmente la poéticité du texte. Leș deux situations exposées ci-dessous nous rappellent la vision traductive de Blaga sur la technique de la compensation.1519 Le poète, traducteur de Faust, était persuadé que, pour sauver une poésie en traduction, une seule victoire du traducteur sur l'auteur
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
Miclău : comme îl est soucieux de la rime, îl essaie également de trouver, si possible, un rythme équivalent en français. Parfois, en traduction, îl lui arrive de raccourcir le nombre de syllabes du vers d'origine, sans affecter la poéticité du texte : A cunoaște. A iubi. Înc-odată, iar și iară, a cunoaște-nseamnă iarnă, a iubi e primăvară. Înc-odată, iar și iară, a iubi e primăvară. (Primăvară) (Blaga, 2010 : 391) Connaître. Aimer. Encore, toujours, autant, connaître c'est l'hiver, aimer c
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
syllabes Le traducteur imprime une autre cadence aux poèmes traduits, par la modification de la mesure des vers (le nombre de syllabes contenues par chaque vers en français est diminué). Cela n'affecte pourtant pas le rythme ou la musicalité du texte d'arrivée. Nicio suferință nu-i asa de mare Să nu se preschimbe în cantare. (Catren) (Blaga, 2010 : 439) Aucun malheur n'est și grand qu'il ne se transforme en chant. (Quatrain) (Miclău, 1978 : 549) 12 syllabes > 7 syllabes
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
12 syllabes > 7 syllabes 10 syllabes > 8 syllabes Afin de reconstruire la mesure des vers, le traducteur et obligé parfois à ajouter des mots supplémentaires, ce qui mène à un changement sémantique, voire même à une modification de la voix du texte : Greul cel mai greu, mai mare, fi-va capătul de cale. (Greerușa) (Blaga, 2010 : 419) Pourtant le plus lourd c'est la fin de notre pénible chemin. (Le grillon) (Miclău, 1978 : 541) Le traducteur introduit dans le texte cible l
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
voix du texte : Greul cel mai greu, mai mare, fi-va capătul de cale. (Greerușa) (Blaga, 2010 : 419) Pourtant le plus lourd c'est la fin de notre pénible chemin. (Le grillon) (Miclău, 1978 : 541) Le traducteur introduit dans le texte cible l'épithète " pénible ", afin de garder la mesure des vers. Ce choix traductif modifie pourtant la voix du poème de départ, parce qu'il y ajoute une note plus pathétique. L'analyse de la traduction de Paul Miclău nous autorise
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
la traduction de Sanda Stolojan, on observe que, paradoxalement, après avoir recréé la rime dans leș trois premières strophes du poème, elle abandonne să démarche dans la dernière strophe. En revanche, Paul Miclău, dont la fidélité à la prosodie du texte source fait pârtie de son style traductif, reconstruit la rime d'un bouț à l'autre de son texte-traduction, en ajoutant des unités sémantiques supplémentaires, comme l'épithète " plongé ". Au niveau du lexique employé on remarque, par contre, un plus
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
conservateur du sens et de la forme, ne montre pas une sensibilité particulière au vocabulaire choisi : on pourrait qualifier să traduction de " correcte ", " notariale ", dans leș termes de Blaga, mais pas très poétique. L'inconstance dans la reconstruction des sonorités du texte source, que nous avons remarquée dans leș exemples exposés ci-dessus, nous détermine à affirmer que la fidélité à la forme sonore des poèmes ne fait pas pârtie du style traductif de Sanda Stolojan. Jean Poncet Comme nous avons observé dans
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
le traducteur. Dans la traduction des poèmes Lumină de ieri (La lumière d'hier), Poeții (Leș poètes) et Supremă ardere (Suprême combustion), nous avons identifié des rimes inconstantes et, probablement, accidentelles.1526 Un exemple de création de la rime dans le texte d'arrivée, même și le texte de départ ne présente pas de rimes, est le suivant : Ca să nu le sperii trebuie să te apropii de ele cântând. Vino încet. (Pluguri) (Blaga, 2010 : 107) Attention de ne pas leș effrayer îl
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
poèmes Lumină de ieri (La lumière d'hier), Poeții (Leș poètes) et Supremă ardere (Suprême combustion), nous avons identifié des rimes inconstantes et, probablement, accidentelles.1526 Un exemple de création de la rime dans le texte d'arrivée, même și le texte de départ ne présente pas de rimes, est le suivant : Ca să nu le sperii trebuie să te apropii de ele cântând. Vino încet. (Pluguri) (Blaga, 2010 : 107) Attention de ne pas leș effrayer îl faut t'en approcher en chantant
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
grand passage) n'ont pas rencontré de grandes difficultés de traduction causés par la prosodie des poèmes. Leș rimes șont passagères dans ce recueil ; la mesure est, en général, irrégulière. L'effort des traducteurs de recréer leș rimes inattendues du texte source est parfois méritoire : Spini azvârl de pe țărm în lac cu ei în cercuri mă desfac. (Heraclit lângă lac) (Blaga, 2010 : 113) Dans le lac je jette des épines, dans leurs cercles, défait, je me devine. (Héraclite au bord du
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
leș ères) (Romanescu, 1998 : 88) Leș traducteurs compensent la perte de l'allitération par la création des métaphores/images : " leș tourbillons des airs " ; " leș tourbillons qui errent " ; " tourbillons d'été ". Grace à leur choix, leș traducteurs préservent la poéticité du texte de départ. Pornim pe urma iar că două vârtejuri de vară pe drum. (Drumeție) (Blaga, 2010: 455) Ensuite de nouveau nous partons sur la route comme deux tourbillons d'été. (Chemin) (Miclău, 1978 : 563) Grav, lunatic, umblă gândul pe limanuri
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
verbes qui contiennent la consonne [v] pour recréer l'allitération en français (" village " " voltige " ; " village " " virevolte "). Sanda Stolojan et Philippe Loubière emploient des verbes poétiques pour compenser la perte du jeu phonique (" effleurer " ; " papillonner "). Dans leurs versions, la poéticité du texte est gardée par compensation. Un effet sonore proche de l'intraduisible est contenu par leș vers suivants : Străin zâmbind, vrăjit suind / în mijlocul ei mă-mplinesc cu mirare. (Biografie) (Blaga, 2010 : 135) Surpris je m'y réalise/ souriant étrangement dans mon
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]