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en 1981, Virgil Ierunca dénonce le travail de " rééducation ", c'est-à-dire l'expérience de la terreur, utilisée comme moyen de destruction psychique dans la Roumanie communiste. Îl revient dans son pays en 1990, après la chute du régime. Virgil Ierunca est mort en 2006 à Paris.1097 L'activité culturelle de Virgil Ierunca comprend également des traductions. En 1975, îl publie dans le numéro 273 de la Nouvelle Revue Française huit poèmes de Lucian Blaga en version française.1098 Îl s'agit des
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cugetelor mele mireasma, poezia ", est traduite par " parfum de pensée, source de poésie ", l'épithète devient métaphore en français (" o gingașa mlădița "/" rameau de candeur "), tandis que le syntagme " pe sfârșit " est transformé en métaphore dans la langue cible : " la mort des instants ".1194 On peut conclure que, par să démarche complexe de sémioticien, traducteur et traductologue, mais également grace à son don de poète, Paul Miclău a contribué à une meilleure visibilité de la poésie roumaine dans l'espace francophone. Dans
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axiale, accentue le sentiment profondément humain d'angoisse devant la finitude. Le fait que le graphème " se retire " pour laisser la place à l'espace blanc, au non-dit, peut parler aussi du " grand passage " de l'être humain vers la mort, voire même du silence auquel décide de s'abandonner le poète dans leș dernières années de șa vie. Métaphoriquement, on pourrait considérer cette strophe, grace à să mise en page, un cri inachevé. La strophe de la colonne de droite, disposée
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de personnage mythique qui l'a mis au monde. On pourrait associer le terme " Mère " à un autre substantif qui se retrouve à maintes reprises dans leș poèmes de Blaga, à savoir " mume " (" mumele " des déesses de la vie et de la mort, dans le folklore roumain). Comme îl n'y a pas de correspondant dans le folklore français pour traduire ces noms, on retrouve dans leș traductions, en tânt qu'équivalent, le terme " mère " (ou " mères ", au pluriel). Voir Lucian Blaga, Epitaf
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425) Numai sângele meu strigă prin păduri după îndepărtata-i copilărie că un cerb bătrân după ciuta lui pierdută în moarte. (În marea trecere) (Blaga, 2010 : 106) Mon sang seulement vieux cerf En quête de șa biche Perdue dans la mort, Appelle et crie À travers la forêt Son enfance éloignée. (Dans le grand passage) (Romanescu, 1998 : 72) Mon sang brame tout seul à travers le bois Après son enfance en allée, Comme un vieux cerf Après să biche dans la
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Appelle et crie À travers la forêt Son enfance éloignée. (Dans le grand passage) (Romanescu, 1998 : 72) Mon sang brame tout seul à travers le bois Après son enfance en allée, Comme un vieux cerf Après să biche dans la mort perdue. (Au fil du grand parcours) (Loubière, 2003 : 21) În limpezi depărtări aud din pieptul unui turn cum bate că o inimă un clopot [...]. (Gorunul) (Blaga, 2010: 23) Aux lointains clairs j'entends le glas Un cœur qui bat dans
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est descendu un chant de cygne) (Pop-Curșeu, 2003 : 69) Remplacement du tiret par un point virgule Știu că unde nu e moarte nu e nici iubire și totuși te rog [...]. (Motto) (Blaga, 2010 : 101) Je sais que là où la mort n'est pas, l'amour n'est pas non plus ; cependant je T'en prie [...]. (Exergue) (Loubière, 2003 : 13) Je sais que là où îl n'y a pas de mort, l'amour manque aussi je t'en conjure, pourtant
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Blaga, 2010 : 101) Je sais que là où la mort n'est pas, l'amour n'est pas non plus ; cependant je T'en prie [...]. (Exergue) (Loubière, 2003 : 13) Je sais que là où îl n'y a pas de mort, l'amour manque aussi je t'en conjure, pourtant [...]. (Exergue) (Pop-Curșeu, 2003 : 41) Remplacement du tiret par des points de suspension Omule, ți-aș spune mai mult, dar e-n zadar și-afară de-aceea stele răsar [...]. (Taină inițiatului) (Blaga
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vorbi. În spinii de-aici arată-te, Doamne, să știu ce aștepți de la mine. Ori nu dorești nimic ? (Psalm) (Blaga, 2010 : 104) Comme dans un cercueil, au Ciel Tu Te confines. Ah ! și Tu n'étais plus le promis de la mort Mais celui de la vie, Tu me parlerais. D'où que Tu proviennes, De la Terre ou d'un conte, Tu me parlerais. Dans leș épines d'ici-bas dévoile-Toi, Seigneur, Que je sache ce que Tu exiges de moi [...]. Ou bien ne
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Seigneur, Que je sache ce que Tu exiges de moi [...]. Ou bien ne veux-Tu rien ? (Psaume) (Loubière, 2003 : 17) Comme dans un cercueil tu t'es enfermé dans le ciel. Ô, și tu n'étais pas plus apparenté à la mort qu'à la vie, tu me parlerais. D'où que tu es, de la terre ou de la légende, tu me parlerais. Dans leș épines d'ici-bas, montre-toi, Seigneur, afin que je sache ce que tu attends de moi. [...] Ou bien ne
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texte source publié aux Éditions Ars Longa est irréparable et génère un contresens. On peut observer dans le texte de départ le champ sémantique de l'automne, auquel se substituent le sous-champ de la bonté et celui de la maladie et de la mort : Pomi suferind de gălbinare ne ies în drum. O minune e câteodată boală. [...] nimeni nu mai caută vindecare. Toamnă surâzi îngăduitor pe toate cărările. Toamnă toți oamenii încap laolaltă. Iar noi cei altădat-atât de răi azi suntem buni, parcă am
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fin : Des anges ont chanté toute la nuit [...] Que la bonté est mort. (Loubière, 2003 : 37) Îl n'y a donc aucune négation de la bonté dans le texte de départ, bien au contraire : l'automne, saison de la maladie et de la mort, est vu par le poète comme la saison de la paix, de la tolérance, de la bonté universelle. La métaphore-clé du poème est à retrouver dans le dernier vers : c'est pendant l'automne, symbole de la mort, que l'on redécouvre la bonté
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automne, saison de la maladie et de la mort, est vu par le poète comme la saison de la paix, de la tolérance, de la bonté universelle. La métaphore-clé du poème est à retrouver dans le dernier vers : c'est pendant l'automne, symbole de la mort, que l'on redécouvre la bonté ; alors " la bonté est mort ". La faute de frappe dans le texte de départ a mené à une démétaphorisation dans leș textes cibles. Îl nous semble étrange qu'aucun traducteur ne s'est pas
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travail interprétatif, est tout à fait poétique. Ci arătările și toată creatură cu zvonul morții el dorea să le împace, sărutându-le cu gura. (Întâia dumineca) (Blaga, 2010 : 298) Car l'existant et toute la créature avec l'écho de la mort îl voulait leș consoler, en leș embrassant de șa bouche pure. (Le premier dimanche) (Miclău, 1978 : 455) Afin de garder la rime du texte source, le traducteur ajoute une unité sémantique supplémentaire : la bouche de Dieu devient " pure " dans son
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termes " minune " (" merveille ", " miracle "), " uimire ", " mirare " (" étonnement "), qui font pârtie du code poétique de Blaga, se prêtent à la traduction littérale. Leș cendres Dans l'esthétique de Blaga, la cendre est le symbole de la consommation, du caractère éphémère et de la mort.1559 Des termes comme " spuza " (" la braise éteinte "), " scrum "/" cenușă " (" leș cendres ") se retrouvent surtout dans la deuxième pârtie de la création du poète. Très souvent, ils contribuent à créer des figures inédites : " spuza unor nori " " leș cendres des nuages " (Amurg
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traduction littérale, le traducteur réussit à refaire leș mêmes images dans la langue d'accueil : " din stupii mei/mai zboară roiuri de albine spre păduri ? " " leș essaims d'abeilles/s'envolent toujours de mes ruches vers leș forêts ? " (Gândurile unui mort/Leș pensées d'un mort) (Miclău, 1978 : 217) ; " [...] luna crește că un fagure/de miere într-un stup. " " [...] la lune grandit comme un rayon/de miel dans une ruche. " (La mănăstire/Au monastère) (Miclău, 1978 :223) ; " Pan rupe faguri [...]. " " Pan
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à refaire leș mêmes images dans la langue d'accueil : " din stupii mei/mai zboară roiuri de albine spre păduri ? " " leș essaims d'abeilles/s'envolent toujours de mes ruches vers leș forêts ? " (Gândurile unui mort/Leș pensées d'un mort) (Miclău, 1978 : 217) ; " [...] luna crește că un fagure/de miere într-un stup. " " [...] la lune grandit comme un rayon/de miel dans une ruche. " (La mănăstire/Au monastère) (Miclău, 1978 :223) ; " Pan rupe faguri [...]. " " Pan rompt des rayons de miel
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lemn. " " Des guêpes s'enferment/dans leș cristaux de bois. " (Seară mediteraneană/Soir méditerranéen) (Miclău, 1978 : 381) ; " Cu zumzet prin somnul cristalelor zboară/albinele morții, si anii. Și anii. " " Bourdonnantes, leș abeilles traversent le sommeil des cristaux,/leș abeilles de la mort, et leș années. Leș années. " (Munte vrăjit/Montagne ensorcelée) (Stolojan, 1992 : 97). La licorne Animal fantastique, la licorne (" unicornul ") est représentée d'habitude muette ; elle écoute leș rumeurs du temps et la complainte de l'homme. Nous préférons comme équivalent
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mains. " (Nuit extatique) (2010 : 75). Leș vers " Tăiați-vă mieii pe cruce/ În amintirea jertfei ce se va face " évoquent le sacrifice de la crucifixion. Philippe Loubière utilise un vocabulaire adéquat, recourant au verbe " immoler ", qui exprime le sacrifice : " Mettez à mort vos agneaux sur la croix/en souvenir du sacrifice qui se fera. " (Bunăvestire/Annonciation) (Pop-Curșeu, 2003 : 93) ; " Immolez vos agnelles sur la croix/En mémoire du sacrifice qui viendra. " (Bunăvestire/Annonciation) (Loubière, 2003 : 63). L'idée de sacrifice se dégage
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au crépuscule, en même temps que leș serpents tués à l'aube par leș bergers. Apparemment, îl y a une contradiction logique dans cette affirmation. Pourtant, le lecteur doit savoir que, selon une croyance roumaine populaire, leș serpents frappés à mort rendent leur souffle à peine au coucher du soleil. Leș traducteurs offrent la version littérale de ces vers, sans se soucier de l'apparent contresens qu'ils contiennent : " Mai este mult până apune soarele ?/ Vreau să-mi dau sufletul/deodată
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după mine tovarăși ! Suivez-moi camarades !) (Miclău, 1978 : 209) ; " pași de plumb " " pas de plomb " (Leagănul/Le berceau) (Miclău, 1978 : 213) ; " degetele amintirii " " leș doigts du souvenir " (Leagănul/Le berceau) (Miclău, 1978 : 215) ; " valurile zilei " " leș vagues du jour " (Gândurile unui mort/Leș pensées d'un mort) (Miclău, 1978 : 219) ; " sânii materiei " " leș seins de la matière " (Lucrătorul/L'ouvrier) (Miclău, 1978 : 301) ; " adiere de om " " brise humaine " (Semne/Signes) (Miclău, 1978 : 305) ; " senteur humaine " (Leș signes) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 169) ; " lumea e o
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Miclău, 1978 : 209) ; " pași de plumb " " pas de plomb " (Leagănul/Le berceau) (Miclău, 1978 : 213) ; " degetele amintirii " " leș doigts du souvenir " (Leagănul/Le berceau) (Miclău, 1978 : 215) ; " valurile zilei " " leș vagues du jour " (Gândurile unui mort/Leș pensées d'un mort) (Miclău, 1978 : 219) ; " sânii materiei " " leș seins de la matière " (Lucrătorul/L'ouvrier) (Miclău, 1978 : 301) ; " adiere de om " " brise humaine " (Semne/Signes) (Miclău, 1978 : 305) ; " senteur humaine " (Leș signes) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 169) ; " lumea e o cantare " " le monde est une
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interprète le nom " vămile " (" leș douanes ") par " l'au-delà ", ajoutant une note métaphysique à son texte-traduction. Dans la religion orthodoxe, l'expression " vămile văzduhului " (littéralement : " leș douanes du ciel ") désigne leș douze endroits où s'arrête l'âme après la mort pour avouer șes péchés. Unde și când m-am ivit în lumina, nu stiu [...]. Où et quand je suiș apparu dans la lumière, je ne sais pas. Où et quand la lumière m'a reçu, je ne le sais [...]. " (Biographie
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a sună " (" sonner " ; dans ce contexte : " battre ", " souffler ") est interprété par Jean Poncet comme " gémir ". Son choix augmente la poéticité du texte cible. " arătările și toată creatură " (" leș fantômes et toutes leș créatures ") " leș fantômes et toutes créatures bruissantes de mort " (Întâia dumineca/Le premier dimanche) (Poncet, 1996 : 188). L'ajout de l'unité sémantique " bruissantes de mort " crée une version très poétique en français. À travers son travail traductif, Jean Poncet montre aussi son don de poète. L'analyse ci-dessus
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augmente la poéticité du texte cible. " arătările și toată creatură " (" leș fantômes et toutes leș créatures ") " leș fantômes et toutes créatures bruissantes de mort " (Întâia dumineca/Le premier dimanche) (Poncet, 1996 : 188). L'ajout de l'unité sémantique " bruissantes de mort " crée une version très poétique en français. À travers son travail traductif, Jean Poncet montre aussi son don de poète. L'analyse ci-dessus nous autorise à conclure que leș versions de Jean Poncet, Paul Miclău et Virgil Ierunca se font
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