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du terme roumain " nimicul " ; " le Rien " est trop vague et dépourvu de connotations philosophiques. Le choix de la traductrice de faire commencer le syntagme " le Très Grand " par des majuscules est inspiré, parce qu'il met en évidence l'épouvante du moi lyrique devant le néant. L'emploi des majuscules dans le cas des verbes-clés " Connaître " (associé à l'hiver) et " Aimer " (associé au printemps) du poème Primăvară (Printemps) est, lui aussi, réussi.1453 Îl faut remarquer aussi le changement de la voix
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Je le sais mais je ne puis pas leș voir. Et comment le pourrais-je ? Îl y a en moi Tânt de soleil. (J'attends le crépuscule) (Romanescu, 1998 : 24) Mais ne puis leș voir, j'ai tânt de soleil en moi que ne puis leș voir. (J'attends mon crépuscule) (Poncet, 1996 : 44) Unde ești astăzi, nu știu. (Amintire) (Blaga, 2010 : 121) Où seras-tu aujourd'hui ? Je ne le sais pas. (Souvenir) (Romanescu, 1998 : 43) Où es-tu aujourd'hui, je l
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pas pourvus. Nous avons remarqué la préférence de Philippe Loubière pour leș majuscules dans le cas des pronoms qui désignent Dieu. Par exemple, dans la traduction du poème Psalm (Psaume), le pronom personnel " Tu " commence par une majuscule, car le moi lyrique s'adresse à un Dieu absent et muet. Sensible à la poétique de Blaga, mais aussi aux exigences des lecteurs francophones, Philippe Loubière, tout comme Paula Romanescu, a opté pour la majuscule dans cette situation. Tous leș autres traducteurs
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d'autres mots, îl surtraduit, ce qui engage aussi une modulation de la voix du texte : și la tonalité du poème de départ est assez sombre, le " Tu " de politesse du texte cible adoucit en quelque sorte le monologue amer du moi lyrique. À remarquer aussi que Philippe Loubière fait commencer leș mots " Ciel " et " Terre " par des majuscules, comme dans leș textes sacrés, afin de souligner l'opposition entre " le cercueil " dans lequel s'est enfermé Dieu et le côté tellurique
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mais qui n'affecte pas grièvement la signifiance du poème. Par contre, la décision de faire commencer par une majuscule leș pronoms qui désignent Dieu mène, comme nous avons remarqué, à une modification de la voix du texte. En réalité, le moi poétique du texte source n'est pas tellement cérémonieux dans son discours ; bien au contraire, dans le poème Psalm (Psaume), îl s'agit plutôt d'un monologue amer, voire d'une " querelle " avec un Dieu absent. Philippe Loubière ne fait
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somn sângele meu că un val se retrage din mine înapoi în părinți. (Somn) (Blaga, 2010 : 136) Levant de sourdes rumeurs dans leș ramures se dressent leș siècles ardents. Dans mon sommeil mon sang comme une vague se retire de moi et s'en retourne vers mes parents. (Sommeil) (Poncet, 1996 : 118) L'analyse globale de la traduction de Jean Poncet nous détermine à affirmer que la présence de la rime dans leș cas ci-dessus est plutôt le résultat de la traduction littérale, et
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en fonction de l'interprétation que lui donnent leș traducteurs. Îl est traduit parfois par " nostalgie " ou " langueur " : [...] și-un cântec cântă-n mine-un dor, ce nu-i al meu (Liniște) (Blaga, 2010 : 28) [...] et un désir chante en moi une nostalgie, qui n'est pas mienne (Silence) (Miclău, 1978 : 147) ; [...] et chante en moi une nostalgie qui n'est pas mienne (Silence) (Poncet, 1996 : 42) [...] et une chanson chantonne en moi une langueur, qui n'est pas la mienne
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nostalgie " ou " langueur " : [...] și-un cântec cântă-n mine-un dor, ce nu-i al meu (Liniște) (Blaga, 2010 : 28) [...] et un désir chante en moi une nostalgie, qui n'est pas mienne (Silence) (Miclău, 1978 : 147) ; [...] et chante en moi une nostalgie qui n'est pas mienne (Silence) (Poncet, 1996 : 42) [...] et une chanson chantonne en moi une langueur, qui n'est pas la mienne (Calme) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 63) ; [...] et une chanson fait résonner en moi une langueur qui ne
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Blaga, 2010 : 28) [...] et un désir chante en moi une nostalgie, qui n'est pas mienne (Silence) (Miclău, 1978 : 147) ; [...] et chante en moi une nostalgie qui n'est pas mienne (Silence) (Poncet, 1996 : 42) [...] et une chanson chantonne en moi une langueur, qui n'est pas la mienne (Calme) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 63) ; [...] et une chanson fait résonner en moi une langueur qui ne m'appartient pas (Silence) (Villard, 2007) d'autres fois par " ardeur ", " feu " (" passion "), " amour " ou " chagrin " : O
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147) ; [...] et chante en moi une nostalgie qui n'est pas mienne (Silence) (Poncet, 1996 : 42) [...] et une chanson chantonne en moi une langueur, qui n'est pas la mienne (Calme) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 63) ; [...] et une chanson fait résonner en moi une langueur qui ne m'appartient pas (Silence) (Villard, 2007) d'autres fois par " ardeur ", " feu " (" passion "), " amour " ou " chagrin " : O, cine știe suflete-n ce piept îți vei cântă [...] dorul sugrumat [...] ? (Liniște) (Blaga, 2010 : 28) Qui sait, ô mon
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le silence pur [...]. " (Satul minunilor/ Le village des merveilles) (Miclău, 1978 : 413). La merveille, le miracle Surtout dans leș recueils de jeunesse, le poète est émerveillé par la lumière et la beauté de la vie. Dans leș poèmes de maturité, le moi poétique ne croit plus aux miracles : " [...] am cântat cu pescarii [...]/visând corăbii încărcate/de un miracol străin. " " [...] j'ai chanté avec leș pêcheurs [...]/rêvant des navires chargés/de miracle étranger. " (Tristețe metafizica/Tristesse métaphysique) (Miclău, 1978 : 353) ; " [...] oh, nicio minune
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est la plus adéquate ; par contre, Paul Villard adapte le nom de l'arbre au milieu cible, le rouvre étant plus fréquent en France. Quant à Veturia Drăgănescu-Vericeanu, elle choisit d'expliciter le titre du poème (Le jeune chêne). Le moi lyrique parle, évidemment, d'un chêne qui n'a pas encore atteint să maturité et dont le bois pourrait servir plus tard à fabriquer son cercueil. Pourtant, expliciter le contenu du poème dès le titre n'est pas une solution
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À la mémoire du paysan peintre (Miclău, 1978 : 263) ; En souvenir du paysan peintre (Pop-Curșeu, 2003 : 53) ; En souvenir du paysan peintre d'icônes (Loubière, 2003 : 25). → Le titre du poème Un om s-apleacă peste margine est métaphorique : le moi lyrique se demande s'il s'agit du bord de la mer ou du bord d'une pauvre pensée. Leș traductions de ce titre oscillent entre le côté abstrait (Sanda Stolojan supprime même le complément de lieu du titre) et le côté
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nous l'entendons. (Du ciel parvint un chant de cygne) (Miclău, 1978 : 277) Du ciel parvint un chant de cygne./ Îl est entendu par leș vierges qui avec des beautés dénudées marchent/ sur leș bourgeons. Et partout nous l'entendons, moi et țoi. " (Du ciel parvient un chant de cygne) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 145) Un chant de cygne est venu du ciel./ Leș vierges dont la beauté marche nu-pieds sur leș bourgeons/ l'entendent. Îl est partout et tu l'entends comme
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l'entendons en tous lieux țoi et moi. (Du ciel est descendu un chant de cygne) (Poncet, 1996 : 104) Du ciel est descendu un chant de cygne./ Leș vierges l'entendent, beautés marchant pieds nus/ sur leș bourgeons. Et partout moi et țoi nous l'entendons. (Du ciel est descendu un chant de cygne) (Pop-Curșeu, 2003 : 69) Du ciel est descendu un chant du cygne./ L'entendent leș vierges qui marchent,/ La beauté nu-pieds, parmi leș bourgeons./ Partout je l'entends
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dans une nouvelle métaphore en français (" beautés marchant pieds nus " ; " la beauté nu-pieds "). La traduction poétique s'avère être, une fois de pluș, recréation. Une autre différence entre leș versions ci-dessus concerne le traitement du syntagme " eu și tu " (littéralement : " moi et țoi "). La traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu, tout comme celle Ștefana et Ioan Pop-Curșeu contiennent une faute d'usage du français : on observe la formule " moi et țoi ", eu lieu du " țoi et moi " habituel de courtoisie. Leș autres traductions
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a murit fratele vânt " " expire mon frère le vent " (Cap aplecat/Tête inclinée) (Stolojan, 1992 : 69) ; Le verbe " a se întuneca " (" s'assombrir ", " s'obscurcir ") est traduit par " s'enténébrer " : " să mi se-ntunece tot cerul " " que s'enténèbre en moi ciel tout entier " (Mi-aștept amurgul/J'attends mon crépuscule) (Poncet, 1996 : 44) ; Le verbe " a închide " (" fermer ", " clôturer ") est traduit par " obturer " ou " murer " : " închid cu pumnul toate izvoarele " " j'obture toutes leș sources " (În marea trecere/Dans le
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par " ciel ". " [...] și cald din temelii tresar/de-amarul tinerelor mele pătimi. " " Et tout d'un coup mon cœur frémit/De l'amertume entière/De mes passions d'antan. " (Mugurii/Leș bourgeons) (Romanescu, 1998 : 38). Leș passions présentées par le moi lyrique șont évoquées au présent ; la sensation elle-même est très vive, actuelle. Par conséquent, ces passions ne șont pas " d'antan ". L'ajout de cette unité sémantique change complètement le sens source. " Ar trebui să tai iarbă,/ar trebui să
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poèmes de départ ne présentent pas un langage trop affectif. " tu crengi ai, nu brațe " " mă chère, tu n'as pas des bras, mais des branches " (Cântecul focului/La chanson du feu) (Miclău, 1978 : 535). Dans le poème source, le moi lyrique compare la bien-aimée à un arbre. La femme est appelée, simplement, " tu ". La version de Paul Miclău se fait remarquer par un langage plus affectif que celui de départ. " gorunule din margine de codru " " jeune chêne, du bord de la
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plus profond,/que nul răi de lumière ne t'effleure :/tu t'écroulerais. " (Crépuscule d'automne) (Poncet, 1996 : 64). On remarque une différence évidente entre leș deux versions au niveau de la voix du texte : și, dans le texte source, le moi lyrique parle pour soi-même (voir la version littérale de Paul Miclău), dans la version de Jean Poncet îl s'adresse à son propre âme, en tânt qu'entité séparée . Leș versions de Paul Miclău, Veturia Drăgănescu-Vericeanu et Jean Poncet contiennent
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Du ciel est descendu un chant de cygne) (Pop-Curșeu, 2003 : 69) ; " Petites choses,/Grandes choses,/Choses sauvages : percez-moi le cœur ! " (Du ciel est descendu un chant du cygne) (Loubière, 2003 : 39). La version de Jean Poncet contient un contresens : le moi lyrique implore qu'on le tue, et non qu'on lui accorde le " repos éternel ". Le thème du " repos éternel " est d'ailleurs hors sujet dans le cas du recueil În marea trecere (Dans le grand passage), qui parle du
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parlant de " cerfs ", le moț " cornes ". Pourtant, leș cerfs n'ont pas de cornes : ils ont des " bois ".1620 D'autres erreurs identifiées dans le corpus șont de nature morphologique : " eu iubesc/și flori și ochi și buze și morminte " " moi, j'aime/aussi leș fleurs, aussi leș yeux, aussi leș lèvres, aussi leș tombes " (Eu nu strivesc corola de minuni a lumii/Je n'écrase pas la corolle de merveilles du monde) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 47). La répétition de l'adverbe
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mă poitrine [...]. " (Amurg de toamnă/Crépuscule d'automne) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 97) ; " o, de-ar fi liniște [...]. " " ô, s'il y avait du silence [...] " (Psalm/Psaume) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 131). Pourtant, îl ne s'agit pas d'un vrai vocatif, car le moi lyrique n'apostrophe personne, bien au contraire : îl soupire, étant touché par la nostalgie ou par la souffrance. La traduction adéquate de l'interjection " o ", là où elle ne vise une autre personne, est " oh ", comme dans l'exemple ci-dessous
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boueux/Poussent leș plus beaux/Leș plus purs nénuphars ? " (Vei plânge mult ori vei zâmbi ?/Pleureras-tu ? Souriras-tu ?) (Romanescu, 1998 : 29) ; " în zori de zi am vrea să fim și noi/cenușă,/noi și pământul. " " Je voudrais tânt/que țoi et moi/La terre avec,/Soyons aussi cendres brûlantes. " (Noi și pământul/ Nous et la terre) (Romanescu, 1998 : 36) ; " Pe-aici umblă și el și se-ntorcea mereu/contimporan cu fluturii, cu Dumnezeu. Voilà la terre bercée du bleu des cieux/ Où
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mon enfance/Je jouais avec Țoi/comme on joue à la poupée. " (Psalm/Psaume) (Romanescu, 1998 : 49). Dans cette version, le " jouet " (" jucăria ") du texte source devient une " poupée ". La traductrice personnalise le texte de Blaga, s'identifiant avec le moi lyrique à țel point qu'elle choisisse leș termes en fonction de son moi biographique. 6. 3. Interprétations Nous avons remarqué que, par son travail interprétatif, Paula Romanescu ne se propose pas nécessairement de récupérer la poéticité de départ, mais
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