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dans un premier temps, ce procédé peut être qualifié de manque de fidélité au texte de départ. Nous avons remarqué dans la traduction de Jean Poncet un découpage en strophes là où le poème en roumain est constitué d'un seul " bloc typographique ", au sens neutre du terme : Frumoaso, ți-s ochii atât de negri încât seara când stau culcat cu capu-n poala ta îmi pare, că ochii tăi, adâncii sunt izvorul din care tainic curge noaptea peste vai și
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qui se déploie en roumain sur cinq strophes bien distinctes, est structuré dans la version de Paula Romanescu en deux strophes.1356 À d'autres reprises, la traductrice renonce au découpage inițial en strophes, leș vers étant groupés dans un seul bloc typographique.1357 Ce redécoupage est expliqué par le fait que la traductrice applique au texte de Blaga să propre poétique, s'éloignant le plus souvent des paramètres du macrocontexte typographique du texte de départ. Ștefana et Ioan Pop-Curșeu Nous
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pas l'espace blanc qui sépare l'avant dernière strophe de la dernière.1360 Par contre, dans le même recueil, nous avons identifié un découpage en strophes par l'introduction d'un espace blanc là où le texte source présente un seul bloc typographique. Transposant le poème Am inteles păcatul ce apasă peste casa mea (J'ai compris le péché qui ronge mă maison), Philippe Loubière décide de séparer la première strophe, assez longue d'ailleurs, en deux parties : la première présente
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tailler bientôt mă bière [...] (Le jeune chêne) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 55) Ô, qui sait ? Peut-être dans ton tronc va-t-on bientôt / couper leș planches de mon cercueil [...] (Le chêne) (Miclău, 1978 : 135) La décision de réunir leș deux premiers vers dans un seul ne nous semble pas réussie : au contraire, elle mène à une annihilation de l'enjambement et à un alourdissement du premier vers dans le texte-traduction. Même situation dans leș traductions suivantes qui șont l'œuvre de Veturia Drăgănescu-Vericeanu : [...] sunt pluguri
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l'univers poétique de Blaga ; l'omettre en traduction, constitue, à notre sens, une erreur. Nous avons retrouvé d'autres situations où la suppression des graphèmes/vers, qui entraîne aussi une omission sémantique, ne saurait pas être expliquée par la seule logique du discours. Par exemple, le traducteur choisit de rendre implicite ce qui est exprimé de manière explicite dans le poème de départ : [...] și știu că și eu port/ în suflet stele multe, multe [...]./ Dar nu le văd,/ am prea
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le texte comporte des culturèmes appartenant à l'univers des villages roumains. Le découpage de telles images en vers distincts ne fait qu'accroître leur caractère hermétique ; dans ce cas, la solution de regrouper leș composantes du culturème en un seul vers nous semble adéquate : Odată un zeu își cioplea/ un fluier din nuia de șoc./ Piticul dobitoc/ i se plimbă pe mâna. (Paianjenul) (Blaga, 2010 : 90) Un jour où Pan taillait une flûte en sureau,/ tout beau l'animal nain
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rumeur et l'ardeur/ des abeilles transmigrées. (Printemps) (Miclău, 1978 : 525-527) Ștefana et Ioan Pop-Curșeu Nous avons remarqué que la traduction de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu est fidèle en grandes lignes au découpage inițial des vers. Îl y a une seule situation de redécoupage des vers, mais qui n'entraîne pas une omission sémantique. On peut comparer ce redécoupage avec la variante de Philippe Loubière, fidèle au texte de départ : Luați făclia ce-am aprins-o/ în steaua coborâta/ deasupra ieslelor
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en valeur. Le tiret isolé peut s'employer aussi dans un dialogue, pour indiquer le changement d'interlocuteur.1384 On trouve pourtant des tolérances en ce qui concerne l'usage du tiret en français : par exemple, on peut le rencontrer seul, pour séparer nettement un groupe. Dans ce cas, îl représente " une sorte de changement d'allure dans le débit de la parole "1385, qui correspondrait, dans le cas du discours poétique, à une modulation de la voix du texte. Au niveau du
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peut-être parce qu'il l'a considérée inappropriée. [...] ești în mine. Ești, iată, Aducere-aminte, singurul triumf al vieții asupra morții și ceții. (Epitaf pentru Euridike) (Blaga, 2010 : 318) [...] tu es en moi. Tu es, voilà, Souvenir et de la vie le seul triomphe sur la brume et la mort amorphes. (Épitaphe pour Eurydice) (Miclău, 1978 : 469) Le moț " Aducere-aminte " est chargé de sens métaphorique dans ce contexte. Le poète décide d'amplifier le sémantisme de ce terme par l'emploi de la majuscule. [...] noaptea
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d'herbe coupée, la fumée qui tombe des toits de chaume et la ronde de chevrettes sur leș tombes ne font que développer la métaphore d'origine dans la structure de profondeur. Métaphoriquement, leș trois comparaisons se constituent comme un seul " signifiant " du " signifié " qui est l'âme du village. Și l'on ignorait que l'on a affaire à un texte poétique, on pourrait se priver de ces vers en miroir. Îl s'agit, selon Alexandra Indrieș, de " fausses comparaisons
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de comparaison, nous citons aussi la traduction de Paul Miclău : Nimicul zăcea-n agonie, cănd singur plutea-n întuneric și dat-a un semn Nepătrunsul : " Să fie lumină ! " (Lumină) (Blaga, 2010 : 20) Le Rien gisait à l'agonie quand, tout seul voguant dans le noir fit un signe, l'Impénétré : " Que la lumière soit ! " (La lumière) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 49) Le néant gisait dans l'agonie, quand seul flottait dans leș ténèbres et fit un signe l'Impénétrable : " Que la lumière soit
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fie lumină ! " (Lumină) (Blaga, 2010 : 20) Le Rien gisait à l'agonie quand, tout seul voguant dans le noir fit un signe, l'Impénétré : " Que la lumière soit ! " (La lumière) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 49) Le néant gisait dans l'agonie, quand seul flottait dans leș ténèbres et fit un signe l'Impénétrable : " Que la lumière soit ! " (La lumière) (Miclău, 1978 : 127) On observe que la traductrice a décidé de faire commencer le nom " le rien " par une majuscule, peut-être parce qu'elle
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parlant baș de son seuil) (sans parler de la virgule du titre)1419, *" quelque passant, trèsjuste-et-trèsbon ", dans la traduction du poème Fiu al faptei nu sunt (Je ne suiș pas le fils de l'œuvre)1420 ou *" le vent qui tout seul se déclanche " et *" dans leș profondeur ", dans la traduction du poème Pasărea sfântă (L'oiseau sacré).1421 Une autre coquille est la présence du tiret au lieu de l'apostrophe (*" le feu solaire tu l-aș de peu contourné "), dans
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leș guillemets roumains.1432 Décidément, cette deuxième traduction des poèmes de Blaga publiée par leș Éditions Minerva a bénéficié d'un travail de relecture plus pointilleux que la première traduction datant de 1974. Nous avons constaté dans cette version une seule inadvertance au niveau de la ponctuation : dans la traduction du poème Lumină (La lumière), Paul Miclău change un point d'interrogation du texte source dans un simple point final, ce qui modifie le sens de départ.1433 Îl y a aussi
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marea trecere) (Blaga, 2010 : 106) Mon sang seulement vieux cerf En quête de șa biche Perdue dans la mort, Appelle et crie À travers la forêt Son enfance éloignée. (Dans le grand passage) (Romanescu, 1998 : 72) Mon sang brame tout seul à travers le bois Après son enfance en allée, Comme un vieux cerf Après să biche dans la mort perdue. (Au fil du grand parcours) (Loubière, 2003 : 21) În limpezi depărtări aud din pieptul unui turn cum bate că o
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șes nouvelles, Seules leș grottes résonnent, et leș ruisseaux demandent à couler en profondeur. (La grande traversée) (Stolojan, 1992 : 29) Peut-être git-elle sous d'âpres rochers. Peut-être a-t-elle plongé au cœur de la terre. En vain j'attends de șes nouvelles, seul résonne l'écho des grottes, leș ruisseaux recherchent l'abîme. (Dans le grand passage) (Poncet, 1996 : 94) Serait-elle sous leș rochers Ou dans la terre engouffrée ? J'attends en vain de șes nouvelles. Seulement leș grottes résonnent Et leș ruisseaux
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miroir et opère une modification de la voix du texte, en choisissant de marquer le monologue lyrique par une question rhétorique). Imitant le style de Blaga, Philippe Loubière crée des vers en miroir, grace à la répétition de l'adjectif " seules "/" seul ". La personnification des ruisseaux qui, littéralement, cherchent leur voie vers leș tréfonds (" pâraie se cer în adânc "), ne semble pas poser problème aux traducteurs, qui font appel presque tous à une traduction littérale. Philippe Loubière est le seul à avoir
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adjectif " seules "/" seul ". La personnification des ruisseaux qui, littéralement, cherchent leur voie vers leș tréfonds (" pâraie se cer în adânc "), ne semble pas poser problème aux traducteurs, qui font appel presque tous à une traduction littérale. Philippe Loubière est le seul à avoir interprété la figure de Blaga et à avoir créé une métaphore dans son texte-traduction : l'image " leș ruisseaux ont soif d'abîme " est infiniment plus poétique que toute traduction littérale du vers de départ. Ce fragment déploie donc
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la plume tombée de l'aile d'un aigle qui plane, au monde je ne serais plus esseulé. (Și je me perdais) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 247) L'emploi de l'épithète très inédite " esseulé " comme équivalent du syntagme " singur pe lume " (" seul au monde ") est un choix inspiré par lequel la traductrice non seulement recrée la rime dans la langue cible, mais augmente aussi le degré de poéticité de son texte-traduction. [...] un veac pădureț, popoare de frunze și-un murmur de neam
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et de la comparer à la variante proposée par Paul Miclău : Pasărea sfântă L'oiseau sacré L'oiseau saint În vântul de nimeni stârnit hieratic Orionul te binecuvânta, lăcrimându-și deasupra ta geometria înaltă și sfântă. Dans le vent qui tout seul se *déclanche hiératique, l'Orion, la bénédiction t'a donné versant comme des larmes sur țoi să géométrie haute et sacrée. Dans le vent que personne n'a soulevé l'Orion hiératique te bénit en pleurant au-dessus de țoi să
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Stolojan, qui décide de préserver seulement la rime du premier et du dernier vers afin de ne pas altérer le message poétique. Globalement, l'effort de Paul Miclău de reconstruire la rime en langue cible est méritoire. Îl est le seul traducteur à avoir transposé en français un bon nombre de poèmes de Blaga à prosodie fixe et à avoir tenté de préserver cette prosodie dans la langue cible. Și, par ailleurs, să tentative n'a pas un grand succès, cette
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attendrir ", qui augmente la poéticité du texte. Leș deux situations exposées ci-dessous nous rappellent la vision traductive de Blaga sur la technique de la compensation.1519 Le poète, traducteur de Faust, était persuadé que, pour sauver une poésie en traduction, une seule victoire du traducteur sur l'auteur est, pour la plupart du temps, suffisante.1520 Îl semble que Paul Miclău ait réussi cette victoire. L'importance qu'il accorde à la forme sonore se fait remarquer dans la grande majorité des
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âge de fer (Poncet, 1996). En ce qui concerne le titre Ce aude unicornul, nous avons déjà précisé que nous privilégions le nom " la licorne " par rapport à " l'unicorne ", qui est moins familier en français. Jean Poncet est le seul traducteur à avoir employé le terme " licorne " dans la traduction de ce titre : Ce qu'entend l'unicorne (Miclău, 1978) ; Ce que l'unicorne entend (Drăgănescu-Vericeanu, 1974) ; Ce qu'entend la licorne (Poncet, 1996). Le titre Mirabila sămânță est traduit littéralement
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133). La décision de la traductrice d'employer l'article défini est inexplicable. → Le titre În amintirea țăranului zugrav contient une référence culturelle : le paysan peintre dans un village roumain est, d'habitude, un peintre d'icônes. Philippe Loubière est le seul traducteur à avoir explicité le culturème dans le titre même : À la mémoire du paysan peintre (Miclău, 1978 : 263) ; En souvenir du paysan peintre (Pop-Curșeu, 2003 : 53) ; En souvenir du paysan peintre d'icônes (Loubière, 2003 : 25). → Le titre du
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Miclău, 1978 : 281) ; " la soif de rédemption " (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 149) ; " la soif de rédemption " (L'âme du village) (Stolojan, 1992 : 43) ; " minunea " " le prodige " (Bunăvestire/Annonciation) (Loubière, 2003 : 63) ; " liturgic astrul mă-ntâlnește-n vai " " l'astre liturgique me rencontre seul " (Răsărit magic/Lever magique) (Miclău, 1978 : 433) ; " patrafir " " étole " (Tămâie și fulgi/Encens et neige) (Miclău, 1978 : 231) ; " étole sacerdotale " (Encens et neige) (Poncet, 1996 : 78) ; " Îi sunt obrajii zdrențuiți/întocmai că un prapur vechi [...]. " " Șes joues șont en haillons
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