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poésie européenne dès le XVIIe siècle1353, étant largement utilisée par leș poètes français du XIXe siècle.1354 L'œuvre lyrique de Blaga se fait remarquer par une pratique généralisée de l'enjambement. Prenons un exemple : Livadă s-a încins de somn. Din genele-i de stufuri strâng lacrimi de văpaie : licurici. (Înfrigurare) (Blaga, 2010 : 63) Le pré brûle dans son sommeil. De șes cils de roșeau je recueille des larmes enflammées : lucioles. (Frisson) (Miclău, 1978 : 203) On peut observer que le
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à l'aide d'enjambements inédits, préserve le jeu de la rime, Sanda Stolojan non seulement introduit une autre tournure de la phrase, mais recourt aussi au futur proche (" vont s'abreuver "), qui l'oblige à redécouper leș vers : Din păduri de somn/ și alte negre locuri/ dobitoace crescute-n furtuni/ ies furișate să bea/ apă moartă din scocuri. (Peisaj transcedent) (Blaga, 2010 : 144) Des forêts de sommeil/ et autres noirs repaires/ sortent furtivement/ des bêtes grandies sous l'orage/ qui vont s
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fost, unde va țineți? Nu le calcă sora luminile dedițeii vineți. (Echinocțiu) (Blaga, 2010 : 140) Êtres, qui avez été, vous êtes dans quels lieux ? Sœur ne marche pas sur leurs lumières anémones bleuâtres. (Équinoxe) (Miclău, 1978 : 325) Sub porți ființele somnului intra câini roșii și griji. Pe uliți subțire și-naltă ploaia umblă pe cataligi. (Oraș vechi) (Blaga, 2010 : 142) Par leș portes entrent leș êtres du sommeil chiens roux et soucis. Dans toutes leș rues fine et longue sur leș
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portes entrent leș êtres du sommeil chiens roux et soucis. Dans toutes leș rues fine et longue sur leș échasses marche la pluie. (Ville ancienne) (Miclău, 1978 : 331) Lumi comprimate, lacrimi fără de sunet în spațiu, monadele dorm. Mișcarea lor laudă somnului. (Perspectiva) (Blaga, 2010 : 150) Mondes comprimés, larmes sans écho dans l'espace, leș monades dorment. Leur mouvement louange du sommeil. (Perspective) (Miclău, 1978 : 343) Răni ducem izvoare deschise sub haină. (Cântăreți bolnavi) (Blaga, 2010 : 170) Sous le vêtement, des blessures
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fait remarquer pourtant par une plus grande oralité lorsque le traducteur décide de transformer des phrases affirmatives en interrogations : Acestui cutreier nu-i chip să-i dărui temeiul promis și mersul de-un mal să-l anin [...]. (Ani, pribegie și somn) (Blaga, 2010 : 194) Ce long cheminement quelles assises lui trouver et cette marche à quelle rive l'agripper ? (Années, exil et sommeil) (Ierunca, 1975 : 4) Cette longue marche, je ne sais comment lui rendre la raison promise et l'amarrer
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rendre la raison promise et l'amarrer près d'un rivage [...]. (Années, exil et sommeil) (Stolojan, 1992 : 103) Cum steaua nu are deasupra mea niciun nume, n-o pot ruga nici să se stingă, nici să rămâie. (Ani, pribegie și somn) (Blaga, 2010 : 194) L'étoile au-dessus de moi n'est pas nommée comment lui demander de s'éteindre ou de demeurer ? (Années, exil et sommeil) (Ierunca, 1975 : 4) Puisque l'étoile au-dessus de moi n'est pas nommée, comment pourrais-je
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comment pourrais-je l'implorer de s'éteindre ou de demeurer ? (Années, exil et sommeil) (Stolojan, 1992 : 103) Întoarcerea va să rămână un vis să nu calc o nespusa porunca sau poate că făpturii așa-i este scris. (Ani, pribegie și somn) (Blaga, 2010 : 195) Le retour n'est que le rêve ne pas enfreindre l'ordre jamais dit ou le créé est-il d'avance écrit ? (Années, exil et sommeil) (Ierunca, 1975 : 5) Le retour restera un rêve, je ne puis enfreindre
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la nuit) (Miclău, 1978: 515) Amare foarte sunt toate cuvintele [...]. (Către cititori) (Blaga, 2010 : 103) Tânt d'amertume dans tous leș mots ! (Aux lecteurs) (Romanescu, 1998 : 77) Leș mots șont tous terriblement amers [...]. (Aux lecteurs) (Loubière, 2003 : 15) Plăcut e somnul, plăcut. (Cântecul somnului) (Blaga, 2010 : 323) Qu'il est doux le sommeil, qu'il est doux ! (La chanson du sommeil) (Romanescu, 1998 : 92) Le sommeil est bien doux. (La chanson du sommeil) (Miclău, 1978 : 477) En ce qui concerne la
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1978: 515) Amare foarte sunt toate cuvintele [...]. (Către cititori) (Blaga, 2010 : 103) Tânt d'amertume dans tous leș mots ! (Aux lecteurs) (Romanescu, 1998 : 77) Leș mots șont tous terriblement amers [...]. (Aux lecteurs) (Loubière, 2003 : 15) Plăcut e somnul, plăcut. (Cântecul somnului) (Blaga, 2010 : 323) Qu'il est doux le sommeil, qu'il est doux ! (La chanson du sommeil) (Romanescu, 1998 : 92) Le sommeil est bien doux. (La chanson du sommeil) (Miclău, 1978 : 477) En ce qui concerne la traduction des vers
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avec leș particularités des œuvres de jeunesse, pour analyser ensuite la prosodie qui se retrouve dans chaque recueil (Poemele luminii Leș poèmes de la lumière, Pașii profetului Leș pas du prophète, În marea trecere Dans l'immense fuite du temps, Laudă somnului L'Éloge du Sommeil, La cumpăna apelor Au Partage des Eaux, La curțile dorului Dans la Cour du Désir, Nebănuitele trepte Leș Gradins insoupçonnés).1483 L'auteur continue par une étude des poèmes écrits après 1943. Le quatrième chapitre porte
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pas du prophète, În marea trecere Dans l'immense fuite du temps) șont écrits donc, pour la plupart, en vers libres et, selon Ladislas Gáldi, ils marquent " le triomphe du vers libre roumain "1496. Par contre, avec le recueil Laudă somnului (L'Éloge du Sommeil), la poésie de Blaga enregistre, du point de vue prosodique, un retour vers le classicisme : " Dans ce volume que le poète considérait, selon le témoignage de șa correspondance, comme son recueil le plus réussi -, la rime
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Ou cloche portée dans le monde ? On dirait une coupe sans anses, un être nu, chanson dorée survolant leș angoisses que nous donnent leș énigmes disparues. Dăinuind în tenebre că în povești, cu fluier părelnic de vânt cânți celor ce somnul și-l beau din macii negri de sub pământ. Existante dans leș ténèbres comme dans leș contes, d'une imaginaire flûte à vent tu joues pour ceux qui boivent leur sommeil des pavots noirs, sous la terre se trouvant. Tu hantes
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il s'agit de l'oiseau " réalisé en or par le sculpteur C. Brâncuși "1513 ; en d'autres mots, le poème tout entier est une métaphore de la fameuse sculpture appelée " la Maïastra ".1514 Ce poème fait pârtie du recueil Laudă somnului (L'Éloge du sommeil), recueil dans lequel la rime commence à avoir une place dominante dans la poétique de Blaga. On remarque pourtant qu'il ne s'agit pas d'un poème à rime classique : leș quatre premières strophes jouent
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se penche sur le bord) (Miclău, 1978 : 267) Poduri vor tăcea. Din clopote avântul va cădea. (Semne) (Blaga, 2010 : 130) Leș ponts se tairont. Des cloches leș élans tomberont. (Signes) (Miclău, 1978 : 305) [...] am cântat și mai cânt marea trecere, somnul lumii,îngerii de ceară. De pe-un umăr pe altul tăcând îmi trec steaua că o povară. (Biografie) (Blaga, 2010 : 135) [...] j'ai chanté et je chante encore le grand passage, le sommeil du monde, leș anges de cire. D
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des heures s'accomplit sans aucun allant, Tais-toi, leș aguilles soupirent sur le dernier signe du cadran. Nuit. La marche des heures s'accomplit sans élan. Tais-toi, leș aiguilles suspendent leur soupir au signe ultime du cadran. Subt porți ființele somnului intra căni roșii și griji. Pe uliți subțire și-naltă ploaia umblă pe cataligi. Par leș portes entrent leș êtres du sommeil chiens roux et soucis. Dans toutes leș rues fine et longue sur leș échasses marche la pluie. Leș
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1525, sauf leș deux exemples ci-dessous : [...] și tresari îndurerat, paianjenul s-a-ncreștinat. (V. Paianjenul) (Blaga, 2010 : 90) [...] abattu îl tressaillit, l'araignée s'était convertie. (V. L'araignée) (Poncet, 1996 : 88) Cu zvonuri surde prin arbori se ridică veacuri fierbinți. În somn sângele meu că un val se retrage din mine înapoi în părinți. (Somn) (Blaga, 2010 : 136) Levant de sourdes rumeurs dans leș ramures se dressent leș siècles ardents. Dans mon sommeil mon sang comme une vague se retire de moi
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Blaga, 2010 : 90) [...] abattu îl tressaillit, l'araignée s'était convertie. (V. L'araignée) (Poncet, 1996 : 88) Cu zvonuri surde prin arbori se ridică veacuri fierbinți. În somn sângele meu că un val se retrage din mine înapoi în părinți. (Somn) (Blaga, 2010 : 136) Levant de sourdes rumeurs dans leș ramures se dressent leș siècles ardents. Dans mon sommeil mon sang comme une vague se retire de moi et s'en retourne vers mes parents. (Sommeil) (Poncet, 1996 : 118) L'analyse
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apar și apun " " leș peuples qui apparaissent et qui sombrent " (Poeții/Leș poètes) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 241) ; " [...] leș nations qui apparaissent et disparaissent " (Leș poètes) (Poncet, 1996 : 186) ; " seminții, pretutindenea altele " " des tribus, chaque fois d'autres tribus " (Ani, pribegie și somn/Années, exil et sommeil) (Ierunca, 1975 : 4). Leș cristaux Leș cristaux représentent un autre symbole difficilement déchiffrable de la poétique de Blaga. Ils șont évoqués d'habitude pour représenter des espaces enfermés, cloș : " Viespii se-nchid în/cristale de lemn. " " Des
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poétique de Blaga. Ils șont évoqués d'habitude pour représenter des espaces enfermés, cloș : " Viespii se-nchid în/cristale de lemn. " " Des guêpes s'enferment/dans leș cristaux de bois. " (Seară mediteraneană/Soir méditerranéen) (Miclău, 1978 : 381) ; " Cu zumzet prin somnul cristalelor zboară/albinele morții, si anii. Și anii. " " Bourdonnantes, leș abeilles traversent le sommeil des cristaux,/leș abeilles de la mort, et leș années. Leș années. " (Munte vrăjit/Montagne ensorcelée) (Stolojan, 1992 : 97). La licorne Animal fantastique, la licorne (" unicornul ") est
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La cumpăna apelor/Au partage des eaux) (Miclău, 1978 : 391) ; " țărâna " " la terre " (Legendă/Légende) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 79) ; " [...] sub călcâie/nu se ivește țărâna și piatră. " " Sous mes pas/ne naissent ni l'argile, ni la pierre [...]. " (Ani, pribegie și somn/Années, exil et sommeil) (Ierunca, 1975 : 4) ; " Stele curgând/ne spală țărânile. " " Leș étoiles en coulant/baignent nos poussières. " (Noapte ecstatică/Nuit extatique) (Stolojan, 1992 : 73) ; " Scuturați-vă de pământ " " Secouez-vous de la terre " (Semne/Signes) (Miclău, 1978 : 307). On observe
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nom " huma ", qui ne représente pas nécessairement une terre cultivée, est traduit par " sol " ou " terre " et parfois par " glaise " : " aromele humei " " leș arômes de la terre " (Mânzul/Le poulain) (Miclău, 1978 : 435) ; " huma săracă " " le sol aride " (Ani, pribegie și somn/ Années, exil et sommeil) (Ierunca, 1975 : 4) ; " la glaise aride " (Années, exil et sommeil) (Stolojan, 1992 : 103). En ce qui concerne le substantif " lut ", qui participe souvent à la création des figures de langage, îl est traduit par " argile " ou
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version de Paul Villard, Durant le grand passage, valorise l'idée de dimension temporelle exprimée par le titre de départ : on est malheureux parce que l'on se trouve ici, " dans/durant le grand passage ". Le titre du recueil Laudă somnului a connu des traductions littérales. Certains traducteurs privilégient le terme " louange " comme équivalent du nom roumain " laudă ". Leș variantes de traduction que nous avons retenues șont leș suivantes : L'Éloge du sommeil (Munteano, 1951 : 192) ; L'Éloge du sommeil (Gàldi
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leș suivantes : L'Éloge du sommeil (Munteano, 1951 : 192) ; L'Éloge du sommeil (Gàldi, 1972 : 121) ; L'éloge du sommeil (Miclău, 1978) ; Louange au sommeil (Drăgănescu-Vericeanu, 1974) ; Éloge du sommeil (Poncet, 1996) ; Louange au sommeil (Villard, 2010). Le syntagme " laudă somnului " (" l'éloge du sommeil "), qui justifie le titre du recueil, est à retrouver à la fin du poème Perspectiva (Perspective) (Blaga, 2010 : 150). Le titre La cumpăna apelor est traduit par Au/Le partage des eaux par tous leș traducteurs
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le cas du fragment suivant, le nom " gornicul ", qui désigne le garde forestier, est traduit par une métonymie par Paul Miclău. Leș autres traducteurs optent pour la version littérale : " gornicul nu mai vorbește " " le cor du garde s'est tu " (Somn/Sommeil) (Miclău, 1978 : 317) ; " le garde ne parle plus " (Sommeil) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 179) ; " le gardien de la forêt se tait " (Sommeil) (Poncet, 1996 : 118) ; " le garde forestier ne parle plus " (Sommeil) (Villard, 2010 : 19). Le verbe " a doini ", qui signifie " chanter
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matière " (Lucrătorul/L'ouvrier) (Miclău, 1978 : 301) ; " adiere de om " " brise humaine " (Semne/Signes) (Miclău, 1978 : 305) ; " senteur humaine " (Leș signes) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 169) ; " lumea e o cantare " " le monde est une chanson " (Biografie/Biographie) (Miclău, 1978 : 313) ; " păduri de somn " " forêts de sommeil " (Peisaj transcendent/Paysage transcendant) (Miclău, 1978 : 333) ; " forêts de sommeil " (Paysage transcendant) (Stolojan, 1992 : 67) ; " păreri de valuri " " des illusions de vagues " (Peisaj transcendent/Paysage transcendant) (Miclău, 1978 : 333) ; " coperișele iadului " " leș toits de l'enfer " (Biografie
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