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et sages à la crinière verte au grand galop discret dans le vent vous piaffez debout dans le soleil vous dormez et rêvez1331 À part le message, le poème émerveille par să mise en page qui laisse parler l'espace blanc, mais aussi par le manque de ponctuation et l'absence de majuscules au début de chaque vers. Apparemment, îl s'agirait d'une violation des normes typographiques ; pourtant, cet écart des normes classiques crée la poéticité. Leș éléments visuels du
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poème. L'analyse stylistique que nous avons entamée nous a révélé que la poésie de Blaga se fait remarquer aussi par la présence du non-dit, de l'hiatus qui renvoie au silence thème préféré par le poète roumain. L'espace blanc matérialisé dans le découpage du vers ou de la strophe et dans la présence du tiret entraîne le lecteur de Blaga dans une lecture horizontale, active, qui laisse le message poétique toujours ouvert.1335 Par conséquent, nous avons choisi le terme
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longs et des vers brefs (font exception leș poèmes à rime régulière, qui imitent parfois leș rythmes folkloriques 1343). Une autre particularité stylistique est la présence des vers constitués par un seul moț, qui mettent davantage en valeur l'espace blanc : " Versurile de un cuvânt, destul de frecvențe la Blaga, se impun atenției la lectură prin izolarea lor printr-un spațiu alb abundent, contrastând cu spațiul negru al versurilor mai lungi. "1344 Le critique hongrois Ladislas Gáldi remarque également qu'il y
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sur " la douleur " éprouvée, sur " le cœur " et " la poitrine " qui abritent cette douleur, enfin, sur le monde qui n'est qu'une " lancinante blessure "). De l'autre côté, on identifie une opposition entre l'espace graphique et l'espace blanc ; autrement dit, leș graphèmes se retirent pour laisser place au non-dit, à l'implicite, qui est, dans ce cas, le champ sémantique de la souffrance (évoquée par des termes comme " vent solitaire ", " larmes froides ", " tristesses vagues ", " la douleur ", " automne ", " crépuscule ", " lancinante
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gauche, la " perte " progressive des graphèmes et leur disposition quasi-triangulaire, réalisée grace à la symétrie axiale, accentue le sentiment profondément humain d'angoisse devant la finitude. Le fait que le graphème " se retire " pour laisser la place à l'espace blanc, au non-dit, peut parler aussi du " grand passage " de l'être humain vers la mort, voire même du silence auquel décide de s'abandonner le poète dans leș dernières années de șa vie. Métaphoriquement, on pourrait considérer cette strophe, grace
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mots utiles à la compréhension du premier vers.1352 Manifestation du nouveau paradigme moderne, l'introduction de l'enjambement est directement liée à l'emploi d'une prosodie moins rigide, qui se fait remarquer surtout par la présence du vers blanc et du rythme intérieur. Cette technique existait déjà dans la poésie européenne dès le XVIIe siècle1353, étant largement utilisée par leș poètes français du XIXe siècle.1354 L'œuvre lyrique de Blaga se fait remarquer par une pratique généralisée de
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strophes nouvelles) et d'identifier leș motivations. L'analyse des traductions est réalisée suivant l'ordre diachronique de leur parution. Veturia Drăgănescu-Vericeanu Nous avons identifié dans la traduction de Veturia Drăgănescu-Vericeanu un redécoupage des strophes par suppression de l'espace blanc du texte source dans le cas du poème Cuvinte către față necunoscută din poartă (Paroles pour la jeune fille inconnue qui reste à la porte). L'espace blanc qui sépare la troisième et la quatrième strophe du poème-source est, pratiquement
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de Veturia Drăgănescu-Vericeanu un redécoupage des strophes par suppression de l'espace blanc du texte source dans le cas du poème Cuvinte către față necunoscută din poartă (Paroles pour la jeune fille inconnue qui reste à la porte). L'espace blanc qui sépare la troisième et la quatrième strophe du poème-source est, pratiquement, aboli en traduction, ce qui crée une agglomération de graphèmes qui alourdit la lecture. Pour exemplifier, nous citons la fin de la troisième strophe et le début de la strophe
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possible qu'une telle erreur de mise en page n'appartienne pas à la traductrice : c'est ici qu'intervient le travail des relecteurs et des éditeurs. Jean Poncet Un découpage différent des strophes, par l'insertion d'un espace blanc, peut contribuer parfois à accroître la poéticité du poème traduit, même și, dans un premier temps, ce procédé peut être qualifié de manque de fidélité au texte de départ. Nous avons remarqué dans la traduction de Jean Poncet un découpage
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recouvrir la terre d'un océan de ténèbres. Și noirs țes yeux, mă lumière. (La source de la nuit) (Poncet, 1996 : 48)1355 Ce choix de traduction nous semble inspiré : le traducteur, qui est poète à son tour, insère un espace blanc avânt leș deux derniers vers du poème source. D'un côté, îl insiste sur l'idée de début (" țes yeux șont și noirs [...] qu'ils me semblent être la source d'où s'écoule la nuit ") ; de l'autre côté
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la source et la lumière par laquelle le poète appelle, métaphoriquement, l'être aimé. Cette décision de découper le poème en strophes nous semble être inspirée par le style poétique de Blaga : Jean Poncet sent le besoin d'introduire un blanc typographique même și le texte de départ est constitué d'une strophe unique. Par ce nouveau découpage, le traducteur apporte un plus de signifiance au texte traduit : îl interprète et réécrit le poème en français au niveau du macrocontexte typographique
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le plus souvent des paramètres du macrocontexte typographique du texte de départ. Ștefana et Ioan Pop-Curșeu Nous avons identifié dans la traduction de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu deux situations d'abolition du découpage des strophes par suppression de l'espace blanc. La première concerne le poème Bunătate toamnă (Bonté d'automne), qui comprend en roumain trois strophes bien distinctes et équilibrées, chacune à cinq vers. Analysant le texte cible, on découvre que leș traducteurs ont renoncé à l'espace blanc qui
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espace blanc. La première concerne le poème Bunătate toamnă (Bonté d'automne), qui comprend en roumain trois strophes bien distinctes et équilibrées, chacune à cinq vers. Analysant le texte cible, on découvre que leș traducteurs ont renoncé à l'espace blanc qui sépare la deuxième et la troisième strophe.1358 Une situation pareille est à retrouver dans la traduction du poème Lucrătorul (Le travailleur) : și le texte source contient trois strophes, chacune comptant sept vers, le poème en français ne préserve
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œuvre source appartiennent aux traducteurs, ou s'il s'agit plutôt d'un travail déficitaire des relecteurs et/ou des éditeurs. Philippe Loubière La traduction de Philippe Loubière, d'un aspect général soigné, contient pourtant une suppression de l'espace blanc qui sépare leș strophes du poème source, suppression qui pourrait être expliquée seulement par une faute d'inattention de la part du traducteur et/ou de la part des relecteurs/éditeurs. Îl s'agit du poème În marea trecere (Au fil du
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être expliquée seulement par une faute d'inattention de la part du traducteur et/ou de la part des relecteurs/éditeurs. Îl s'agit du poème În marea trecere (Au fil du grand parcours) qui, en traduction, ne préserve pas l'espace blanc qui sépare l'avant dernière strophe de la dernière.1360 Par contre, dans le même recueil, nous avons identifié un découpage en strophes par l'introduction d'un espace blanc là où le texte source présente un seul bloc typographique. Transposant
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du grand parcours) qui, en traduction, ne préserve pas l'espace blanc qui sépare l'avant dernière strophe de la dernière.1360 Par contre, dans le même recueil, nous avons identifié un découpage en strophes par l'introduction d'un espace blanc là où le texte source présente un seul bloc typographique. Transposant le poème Am inteles păcatul ce apasă peste casa mea (J'ai compris le péché qui ronge mă maison), Philippe Loubière décide de séparer la première strophe, assez longue
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unique dans la poésie roumaine, et qui contribue à mettre en évidence la signifiance de l'œuvre. Grace à l'hiatus qu'il insère, au niveau graphique mais aussi auditif, le tiret est associable, en quelque sorte, à l'espace blanc, au non-dit, à l'implicite.1386 Une excellente analyse de la présence du tiret chez Blaga est l'œuvre d'Alexandra Indrieș, qui, dans son étude de stylistique, réalise une corrélation entre ce choix de ponctuation et la conception du philosophe
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par des points de suspension, ce qui démontre que leș traducteurs n'ont pas approfondi la valeur poétique de ce graphème.1441 Îl y a aussi quelques coquilles, comme le cas des mots qui ne șont pas séparés par un espace blanc, ce qui nous détermine à conclure que le travail des éditeurs et des relecteurs a été insuffisant.1442 Paula Romanescu Suivant son libre esprit interprétatif, Paula Romanescu abolit très souvent de son texte-traduction leș graphèmes d'origine, pour insérer des
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Eram îndemnat să scriu mai departe, mi se reproșa însă, întâia oară în viață, păcatul de-a scrie versuri fără rimă. Cu păcatul meu prefiguram totuși, încă de pe atunci, o formă.1490 La décision de Blaga d'écrire en vers blanc leș poèmes de son premier recueil, décision qui a suscité de vifs débats dans le monde littéraire roumain 1491, est le résultat de plusieurs influences, à commencer avec leș poètes expressionnistes ou symbolistes. La poésie roumaine avait enregistré quelques tentatives
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ou un décasyllabe anapestique. Leș expériences du verslibriste de jadis ont survécu à la reprise des formes traditionnelles.1505 Îl y a, donc, continuité stylistique dans la création poétique de Blaga, malgré l'apparent contraste entre l'emploi du vers blanc dans leș poèmes de jeunesse et la présence de la prosodie classique dans la seconde période artistique. Nous rappelons que la versification ne doit pas être vue comme un artifice ou un phénomène isolé de șa poétique, mais elle doit être
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enjambements) et du microcontexte typographique (particularités graphiques, vers en miroir). Le texte poétique de Blaga est organisé en fonction d'un rythme typographique spécifique, qui permet la lecture verticale. Une particularité stylistique au niveau du signifiant visuel est l'espace blanc, qui suggère le non-dit, l'implicite et qui facilite la lecture horizontale du poème. Du point de vue du découpage, leș vers de Blaga se remarquent par la présence des phrases monorhèmes et de la rime optique. Au niveau du microcontexte
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aux sons : n'est-elle pas née, probablement, en association avec le chant et la danse ? [...] l'écriture par elle-même concourt à produire des effets poétiques. " V. Jean-Louis Joubert, La poésie. Formes et fonctions, op. cît., p.72. 1328 L'espace blanc est devenu, en effet, l'apanage de la poésie moderne. V. Jean-Louis Joubert, La poésie. Formes et fonctions, op. cît., p. 76 : " L'évolution de la poésie française tend à donner de pluș en plus d'importance à cette mise en espace
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langue. [...] Cette nouvelle occupation de l'espace poétique donne aussi une nouvelle dimension au temps, puisque le poème sur la page forme avec elle un objet total, à saisir d'emblée et d'un seul coup d'œil ; équilibre de blanc et de texte, îl offre une perspective de signes, de mots, de phrases à parcourir ensuite de manière non cursive. La mise en évidence de l'espace poétique comme signifiant coïncide avec le moment où la poésie prend șes distances
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par leș poèmes de Blaga, ce qui nous aide à comprendre et à expliquer leș décisions des traducteurs. 1334 Henri Meschonnic, " Une page, un rythme ", în Silex, no. 4, 1977, p. 124. C'est nous qui soulignons. 1335 L'espace blanc accomplit un rôle bien précis dans la régie des poèmes de Blaga : " Hiatusul este marca unei unități și a unei legături supra-lingvistice. Spațiul alb, în esență, nu este astfel aberant, dimpotrivă, e necesar, e provocat, cerut parcă de logică poetica
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aberant, dimpotrivă, e necesar, e provocat, cerut parcă de logică poetica a textului. " V. Alexandra Indrieș, Corola de minuni a lumii..., op. cît., p. 155. (" L'hiatus est la marque d'une unité et d'une liaison supralinguistique. L'espace blanc, dans son essence, n'apparaît pas comme aberrant, bien au contraire : îl est nécessaire, provoqué, îl semble être demandé par la logique même du texte. " Notre traduction.) 1336 Nous avons emprunté de Meschonnic le terme " intratypographique ", mais nous l'avons
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