654 matches
-
poésie "659. * Îl semble que la beauté de la poésie ne réside pas seulement dans să forme : le signifié poétique a lui aussi șes défenseurs. Roger Callois considère, par exemple, que l'idée poétique est plus flexible que la composante formelle, parce qu'elle ne résulte pas de la tradition, mais elle est l'expression directe du génie créateur du poète : L'idée, l'image et l'intuition poétique șont le propre du poète ; le lecteur ne peut pas leș conjecturer, si on
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
du côté de l'irrationnel, de l'émotion, et la prose, du côté de la raison. "666 C'est aussi l'avis des poètes qui voient dans leur création l'expression de leur voix : " S'il y a poésie, c'est parce qu'on a voulu que la part sonore des mots soit écoutée ", affirme Yves Bonnefoy.667 L'écriture poétique devrait être analysée et, implicitement, traduite, non seulement au niveau de la langue, mais aussi niveau plus compréhensif de son oralité, dont
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
plus la langue qu'on traduit, mais du discours "676, toute traduction en général et littéraire en particulier doit être aussi inter-discursive. Cette théorie du texte vu non comme langue, mais comme discours, représente une vraie révolution dans la traductologie, parce qu'elle impose une reconsidération du texte-source, avec să composante formelle et sémantique. Roger Sauter remarque le changement majeur qu'a apporté la théorie du texte comme discours. De même, îl conçoit " un petit tableau comprenant langue et discours, dans
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
a une importance particulière dans le discours sur la traduction, depuis que Henri Meschonnic l'a élevé au rang de théorie "679. * La traduction du rythme est donc la vraie question lorsque l'on parle du signifiant du discours poétique parce que, en effet, la poésie se différencie de la prose par son caractère récitatif 680, par son " rythme créé par surprise "681. L'existence du rythme, qui est historiquement et culturellement déterminée, devient l'expression même de la dualité du signe.682
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
et interprétations, toutes possibles.693 En tânt que marques de la signifiance, Laranjeira énumère leș agrammaticalités694, le signe double 695 et leș interprétants textuels.696 Surtout dans le cas de la traduction poétique, le terme de " signifiance " mérite une discussion à part, parce qu'elle acquiert des valences particulières, étant associée avec la prétendue " négativité " ou " obliquité " du message, que nous avons analysée dans la première pârtie de ce chapitre : Comprendre le texte comme une unité c'est saisir să signifiance ou, selon la
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
mieux saisir la signifiance est celle de la lecture plurielle, réalisée en tânt que lecteur avisé. En d'autres mots, le traducteur doit prendre le chemin de l'intertextualité qui est, selon Michael Riffaterre, " le mécanisme propre à la lecture littéraire ", parce qu'" elle seule, en effet, produit la signifiance, alors que la lecture linéaire [...] ne produit que le sens "704. La signifiance ne se révèle au lecteur-traducteur qu'après avoir entamé cette approche intertextuelle, après avoir pratiqué des " lectures multiples, toutes
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
colonise et leș détruit. "718 Ce choix traductif généralisé nous rappelle l'époque des Belles Infidèles, où l'on préférait " traduire à la française " leș œuvres de l'Antiquité grecque et latine. Antoine Berman critique cette édulcoration francisante ou " ethnocentrique ", parce qu'elle prive le lecteur de ce qui surprend, trouble ou choque dans la langue d'autrui.719 Avec la francisation, on revient en effet à l'" ancillaire métaphore " des sourciers et des ciblistes, qui a fait l'objet de notre
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
presque juxtalinéaire, tirant même parfois de ce mot-à-mot de documentaliste des effets poétiques très inattendus, du genre de ceux qu'on découvre dans l'écriture automatique. "722 La traduction littérale ne peut pas être appliquée sans réserves dans la traduction poétique, parce qu'elle se borne au niveau strictement dénotatif des termes : " La littéralité absolue est une vue de l'esprit, puisqu'elle impliquerait un processus radicalement dénotatif, ce qui est contraire à la nature même des langages. "723 Leș figures de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
C'est le cas des poètes qui, à partir d'un poème source, créent un autre poème, en imitant le style de l'auteur d'origine. À vrai titre, on ne peut pas parler d'une traduction dans ce cas, parce qu'il y a un écart considérable entre leș deux textes. Nous préférons qualifier de " pastiche " ce type de " traduction ". Nous retenons de cette classification la traduction-interprétation et la traduction recréation, en précisant qu'elles représentent, en effet, deux étapes
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
conséquent, l'interprète par excellence du poème749, celui qui entend la voix du texte, mais aussi la voix de l'Autre. Toute traduction de poésie est un chemin vers l'altérité, dans toute să complexité. Chemin pas du tout facile, parce que le traducteur, en quelque sorte poète à son tour, a le devoir de " rendre des paroles du matin avec des paroles du soir "750. * Nous avons constaté dans le premier chapitre que l'approche interprétative de la traduction a également
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
francophones qui découvrent son œuvre en traduction. Notre attention porte ensuite sur trois aspects de l'activité intellectuelle de Blaga : la création poétique, la pensée philosophique et l'activité de traducteur. Ce sous-chapitre constitue, à notre avis, une contribution inédite, parce qu'il existe peu d'ouvrages, même en roumain, consacrés à la vision traductive de Lucian Blaga. 1. Brève perspective sur la poésie roumaine moderne Nous nous proposons dans ce sous-chapitre de réaliser une brève présentation de la poésie roumaine et
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
d'un poète n'est pas presntée dans la langue d'accueil, la poésie restera inaccessible au public cible ; en d'autres mots, elle seră clôturée dans la langue d'origine. Dans le cas de Blaga, ce serait une perte parce que, à part un système philosophique cohérent qui vise l'art, le style, leș figures de langage et le sens de la culture, l'auteur a également une conception de l'acte traductif qui mérite être présentée aux lecteurs francophones. Îl
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
poésie et théâtre et ouvrages philosophiques.816 Blaga est, sans doute, l'une des consciences leș plus actives de la culture roumaine, et, en même temps, oserons-nous dire, son plus grand théoricien. Îl appartient à la " génération tranquille " de l'entre-deux-guerres parce que să carrière philosophique et littéraire connaît l'essor pendant ces années de calme sur le plan mondial.817 Sanda Stolojan, traductrice des poèmes de Blaga, considère que la personnalité du poète-philosophe fait pârtie du panthéon de la culture roumaine. La
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
son amour pour la poésie du monde et surtout pour la culture allemande. Blaga est peut-être le premier poète-traducteur roumain à avoir exprimé să vision traductive. Leș remarques qu'il fait sur să propre traduction s'avèrent être très utiles, parce que la traduction de șa poésie soulève parfois leș mêmes difficultés, liées aux niveaux de langue employés834. En analysant le témoignage de Blaga sur la traduction de Faust, Raluca Bran-Pierrot remarque : En parlant de la traduction de Faust, Blaga présente son
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
poète Ce sous-chapitre est consacré à l'activité poétique de Lucian Blaga. En tânt qu'introduction, nous exposons quelques réflexions sur să vision poétique. Nous nous proposons d'analyser și la poésie de Blaga peut être encadrée dans un sous-genre, parce qu'elle a été souvent définie comme ayant une nature philosophique, mystique, métaphysique ou conceptuelle. La dernière section de ce sous-chapitre est dédié à la présentation générale des recueils de poèmes anthumes et posthumes de Blaga. Cette présentation se concentre sur
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
complet fut obtenu avec moins de concessions aux idées reçues.872 Ce seră donc avec génie, mais aussi avec peine que Blaga ramassera, au cours des années, " leș pierres pour son temple ".873 Poésie et philosophie coexistent dans șes vers, parce qu'elles " se nourrissent l'une de l'autre en un va-et-vient constant et fécond "874. Pour la première fois dans la littérature roumaine, la poésie n'est plus le résultat des spéculations transitoires, mais elle va de pair avec
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
pas voir dans la poésie de Blaga une illustration évidente, un argument indispensable ou un tribut à să métaphysique, car l'œuvre littéraire a son existence propre. En effet, philosophie et poésie forment, au XXe siècle, " un couple infernal "882, parce que le langage de la littérature moderne et postmoderne ne sait plus " obéir " aux rigueurs de la pensée. Le langage poétique n'est pas une " enveloppe " pour leș idées, mais une force en soi qui peut émouvoir, convaincre, toucher aux tréfonds de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
notre avis, trop risquées. Îl s'agit plutôt d'une poésie lyrique, métaphorique par excellence, qui ne sacrifie pas le côté littéraire au nom du système métaphysique. Le traducteur de la poésie de Blaga ne se heurtera pas aux termes philosophiques, parce qu'ils șont seulement suggérés, mais surtout aux difficultés de nature stylistique et culturelle. Toute étude qui a comme sujet la transposition en français des tropes de Blaga doit débuter avec une analyse du style et de l'originalité de
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
en français des titres des recueils, nous avons consulté la version de Paul Miclău. 3. 3. 1. Poemele luminii/Leș poèmes de la lumière (1919) Le premier recueil de poèmes de Blaga est dominé par un puissant vitalisme d'influence expressionniste, parce que " le poète se trouve à l'âge paradisiaque où șes énergies gnoséologiques et ontologiques lui permettent de scruter le monde comme un livre ouvert et de s'identifier avec le végétal, le minéral et l'aquatique, dans une ivresse
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
enrichir le sens d'origine et à prolonger le mystère. Elle résulte, en effet, du mode spécifiquement humain d'exister dans l'horizon du mystère et de la révélation et, par cela, elle acquiert une valeur symptomatique et un rôle ontologique, parce que l'homme devient " animal métaphorisant ". Afin d'illustrer cette théorie de la métaphore, Blaga utilise des exemples tirés de son propre œuvre poétique. Nous en exposons quelques-uns dans le tableau ci-dessous945 : Métaphore plasticisante Métaphore révélatrice un paysage d'automne : " Un
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
la métaphore-ornement.946 * La métaphore et le style représentent dans la vision de Blaga des aspects différents de la création artistique, étant définis comme leș composantes d'un acte révélatoire. La métaphore change son style en fonction de l'époque historique, parce que le style de la métaphore naît des catégories abyssales de l'inconscient, comme leș mythes (voir l'exemple du " mythe du sang " que nous avons évoqué au début de ce chapitre 947). La métaphore acquiert dans la conception philosophique de Blaga
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
rétrospective diachronique de la traduction de poésie sur le territoire roumain. Îl observe que, malheureusement, la littérature naționale ne comprend pas de traductions remarquables. L'enthousiasme qui a été enregistré dans la période de formation de la langue roumaine s'est éteint, parce que leș poètes se șont concentrés sur leur propre création et moins sur la traduction. Par conséquent, la traduction a été pratiquée par des amateurs : Să recunoaștem că, până în clipa de față, literatura noastră nu posedă decât prea puține traduceri
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
sale un atare ansamblu. Orice literatura trebuie să devină și o oglindă a literaturii universale. "991 Blaga observe que, dans le milieu littéraire roumain, la traduction n'a pas reçu l'attention qu'elle mérite, ce qui est une perte, parce qu'elle pourrait enrichir le patrimoine național. Îl considère qu'une réflexion plus approfondie sur le rôle de la traduction pour la constitution des littératures européennes serait bénéfique. Pour souligner șes propos, îl parle de la traduction de la Bible, qu'il considère
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
quels șont, dans să conception, leș principes selon lesquels s'organise le discours poétique, principes que le poète et/ou le traducteur doit prendre en compte. Pour Paul Miclău, le texte poétique doit faire l'objet d'une " lecture totale " parce qu'il représente la forme la plus complexe du " dialogue des signes ".1133 Cette lecture globale est censée surprendre la complexité des signes poétiques, sans épuiser toutes leș composantes du poème : îl s'agit, en effet, d'une lecture responsable
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]
-
illisible et l'ineffable "1146, tout cela à travers un travail interprétatif. La réflexion de Paul Miclău s'apparente également à celle de Meschonnic lorsqu'il déclare qu'il faut toujours traduire la poésie en poésie et non en prose, parce que le texte cible est, en effet, un nouveau texte dans lequel îl faut récupérer la " poématicité " de l'original.1147 L'importance de la lecture totale mène le traductologue Paul Miclău à conclure que la traduction en tânt que pratique
[Corola-publishinghouse/Science/1467_a_2765]