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un interprète.193 Du point de vue de l'herméneutique, la traduction est vue comme un possible modèle de l'interprétation.194 Paul Ricœur affirme que " deux voies d'accès s'offrent au problème posé par l'acte de traduire : soit prendre le terme "traduction" au sens strict de transfert d'un message verbal d'une langue dans une autre ; soit le prendre au sens large, comme synonyme de l'interprétation de tout ensemble signifiant, à l'intérieur de la même communauté
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le rapport entre sens et expression est beaucoup plus étroit dans le cas de la poésie que dans le cas de la prose ou du langage dramatique "588, le traducteur de poésie se voit obligé, en théorie, de privilégier soit le message, soit la forme.589 Leș difficultés engendrées par la traduction de la poésie șont multiples, elles étant directement liées aux particularités de ce discours, qui ont été détaillées dans la première pârtie de ce chapitre. Nous en présentons ci-dessous une liste non-exhaustive : la densité
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formel englobant et très marqué culturellement, pose lui aussi problème au traducteur : " Tout poème est une miraculeuse coïncidence entre un rythme et une pensée. Aussi traduire un poème est-il difficile ; le traduire en vers presque impossible. La probabilité pour que soit obtenue la quadruple coïncidence entre deux rythmes et deux pensées est très faible. "620 Cary observe qu'un autre argument qui justifie l'intraduisibilité de la poésie est le style personnel du poète. En ce sens, îl cîte Jean Cocteau, qui
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existe, car " l'on a toujours traduit ; avânt leș interprètes professionnels, îl y eut leș voyageurs, leș marchands, leș ambassadeurs, leș espions, ce qui fait beaucoup de bilingues et de polyglottes ! [...] puisque la traduction existe, îl faut bien qu'elle soit possible. "626 Selon Paul Ricœur, l'intraduisible apriorique trouve să source dans la diversité des langues ; și l'on est convaincu du fait que cette diversité exprime une " hétérogénéité radicale ", alors la traduction est impossible. Par contre, l'alternative est
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parfaite ". Un deuil qui apporte pourtant le bonheur de l'hospitalité langagière à travers l'ouverture à l'Autre : " Hospitalité langagière donc, ou le plaisir d'habiter la langue de l'autre est compensé par le plaisir de recevoir chez soi, dans să propre demeure d'accueil, la parole de l'étranger. "633 Le texte poétique, se situant à la limite du traduisible, semble être la preuve même que la traduction est possible : " La reconnaissance du paradoxe du tracé des frontières
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du côté de la raison. "666 C'est aussi l'avis des poètes qui voient dans leur création l'expression de leur voix : " S'il y a poésie, c'est parce qu'on a voulu que la part sonore des mots soit écoutée ", affirme Yves Bonnefoy.667 L'écriture poétique devrait être analysée et, implicitement, traduite, non seulement au niveau de la langue, mais aussi niveau plus compréhensif de son oralité, dont la poésie est l'illustration la plus évidente.668 Cette écoute
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Le lecteur de la traduction doit pouvoir s'appliquer sur leș mots qui composent le texte traduit pour retrouver une signifiance équivalente à celle du texte. Ceci implique en particulier, dans des formulations amplement répétées par et depuis Henri Meschonnic, que soit traduit "le même par le même" "691. * Nous avons remarqué dans la Section 1. 2. 3. de ce chapitre que la notion de signifiance est pourtant difficile à théoriser. La définition la plus compréhensive du terme est fondée sur la théorie
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ou d'une autre. Îl s'agit plutôt d'une incompatibilité apriorique invoquée par ceux qui ne voient dans le discours poétique que la fixité de la forme ou la rigidité du contenu sémantique. Le poème est un tout unitaire ; négliger soit la forme, soit le message lors de la traduction devient une faute impardonnable.706 Par contre, ce qui devrait transparaître dans la langue cible est la signifiance du poème : cette signifiance résulte des composantes du signe poétique et ne se retrouve
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gouverne cette traduction est que " recréer un poème dans son indivisible unité, dans să totalité est un miracle qui ne serait accessible qu'à un poète "739. Îl s'agit, semble-t-il, du principe qui demande que le traducteur de poèmes soit aussi poète. Nous avons analysé ce dilemme dans le sous-chapitre 2. 3. 5) la traduction-recréation : " elle recrée l'ensemble, tout en conservant la structure de l'original. [...] elle n'est pas possible sans sacrifices, sans transformations, sans additions "740. C
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le contact fulgurant " ; c'est " une poésie hantée par un jeu de miroirs : l'union du sacré et du contingent, qui révèle ce besoin de transcendance "867. Chaque poème est d'une fraîcheur inédite ; chaque poème est une aventure en soi qui nous conduit au cœur du mystère, sans le dissiper. Le lecteur francophone découvre en traduction un poète-philosophe sensible et doué, toujours préoccupé par " leș énigmes du monde "868. Andrea Genovese écrit, à propos de la diversité des poésies de Blaga
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plus " obéir " aux rigueurs de la pensée. Le langage poétique n'est pas une " enveloppe " pour leș idées, mais une force en soi qui peut émouvoir, convaincre, toucher aux tréfonds de l'âme. La création poétique de Blaga est originale en soi ; elle ne saurait être qualifiée de " poésie philosophique ", même și elle est l'expression d'un " frisson métaphysique " évident. En ce sens, en s'appuyant sur l'aveu du poète, Romul Munteanu opère une distinction nette entre la métaphysique et
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prendre afin de " cueillir le fruit du poème "1039. 1. Présentation du corpus La présentation des traductions qui constituent notre corpus est accompagnée par quelques précisions que nous jugeons nécessaires pour que la démarche descriptive des Chapitres V et VI soit compréhensible. Îl convient premièrement d'observer qu'il y a des traductions qui ont été republiées ou qui ont été reprises dans des éditions plus récentes. Dans de tels cas, nous avons pris comme sujet d'étude seulement l'une
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fonction expressive ou décorative qui construisent ce que l'on pourrait appeler " l'architecture de la page "1337. Îl faut rappeler que, surtout dans le cas de la poésie moderne, l'aspect graphique du texte est censé accroître la signifiance du poème : soit îl anticipe un état d'esprit, soit îl se constitue comme une sorte de " prolongement " du texte, voire même comme une contestation du message poétique.1338 La disposition graphique contribue également à augmenter la musicalité du poème, obligeant le lecteur
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que l'on pourrait appeler " l'architecture de la page "1337. Îl faut rappeler que, surtout dans le cas de la poésie moderne, l'aspect graphique du texte est censé accroître la signifiance du poème : soit îl anticipe un état d'esprit, soit îl se constitue comme une sorte de " prolongement " du texte, voire même comme une contestation du message poétique.1338 La disposition graphique contribue également à augmenter la musicalité du poème, obligeant le lecteur à une double saisie : celle du rythme
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publié leur est totalement inconnu. Au niveau du découpage des strophes et des vers, îl y a des " écarts " ou des variations, dont quelques-uns ont retenu notre attention soit parce qu'ils contribuent à accroître la poéticité du texte cible, soit parce que, au contraire, ils franchissent leș principes de constitution du discours poétique, s'agissant, en effet, de fautes de traduction. 1. 1. 1. Découpage des strophes En ce qui concerne le découpage du poème en strophes, leș traducteurs ne
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source. En général, une intervention opérée au niveau du découpage des vers peut altérer la musicalité donnée par la cadence, même s'il s'agit de vers blancs. Îl faut faire attention donc à ce choix traductif, qui se présente soit comme un redécoupage par suppression des vers, qui n'entraîne pas une suppression sémantique, soit comme une omission au niveau du signifié du poème. Nous préférons classer la suppression de graphèmes/vers parmi leș tendances simplificatrices, qui altèrent la signifiance
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pressens-tu pas ?) (Drăgănescu-Vericeanu, 1974 : 69) Ne pressens-tu pas mă flamme quand tu trembles dans mes bras comme une goutte de rosée qu'embrassent leș rayons de lumière ? (Ne pressens-tu pas ?) (Miclău, 1978 : 159) Îl s'agit d'un choix inédit : soit la traductrice aspire à imiter, dans son travail, le style poétique de Blaga, insérant un tiret entre le nom et son complément, ce qui constitue une décision inspirée1410 ; soit, au contraire, elle confond le simple trăit d'union du roumain
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pas ?) (Miclău, 1978 : 159) Îl s'agit d'un choix inédit : soit la traductrice aspire à imiter, dans son travail, le style poétique de Blaga, insérant un tiret entre le nom et son complément, ce qui constitue une décision inspirée1410 ; soit, au contraire, elle confond le simple trăit d'union du roumain, qui facilite l'élision des termes " roua " et " îmbrățișat ", avec le tiret proprement dit, marque stylistique du poète, ce qui est, à notre sens, une faute d'inattention. Par
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est la constance des choix traductifs. Nous considérons que, surtout dans le cas des poèmes à prosodie fixe, le traducteur doit prendre des responsabilités et s'assumer des risques. En grand, leș deux options qu'il a șont leș suivantes : soit rester fidèle entièrement à la forme sonore de départ et essayer de la reconstruire avec leș moyens de la langue cible, sans affecter le sémantisme du poème, soit traduire sans se soucier des rimes de l'original, afin de disposer, dans la
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Ne crois pas au vent) (Miclău, 1978 : 507) Pour apaiser șes plus Ardents désirs (Ne fais pas confiance au vent) (Romanescu, 1998 : 68) Nous avons remarqué que, en général, l'interprétation que donnent leș traducteurs au terme " dor " se situe soit du côté du désir charnel (" désir "), soit du côté des sentiments (" la nostalgie "). Parfois, leș traducteurs oscillent entre l'abstrait et le concret dans le cas du même contexte. Nous analysons ci-dessous leș équivalents de l'adverbe " dornic ", dérivé de
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507) Pour apaiser șes plus Ardents désirs (Ne fais pas confiance au vent) (Romanescu, 1998 : 68) Nous avons remarqué que, en général, l'interprétation que donnent leș traducteurs au terme " dor " se situe soit du côté du désir charnel (" désir "), soit du côté des sentiments (" la nostalgie "). Parfois, leș traducteurs oscillent entre l'abstrait et le concret dans le cas du même contexte. Nous analysons ci-dessous leș équivalents de l'adverbe " dornic ", dérivé de " dor " : Așa de tainic tu mi-o
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ei tac, ce umblă sub ogor " " ils se taisent telles leș eaux coulant sous l'argile " (Poeții/Leș poètes) (Miclău, 1978 : 453). En conclusion, leș traductions de notre corpus présentent des confusions des termes appartenant au champ sémantique de la terre, soit parce qu'il n'y a pas d'équivalent parfait dans la langue cible, soit parce que leș traducteurs négligent leș traits sémantiques dominants des termes respectifs. Champ sémantique de l'éros La traduction de quelques tableaux qui suggèrent l
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argile " (Poeții/Leș poètes) (Miclău, 1978 : 453). En conclusion, leș traductions de notre corpus présentent des confusions des termes appartenant au champ sémantique de la terre, soit parce qu'il n'y a pas d'équivalent parfait dans la langue cible, soit parce que leș traducteurs négligent leș traits sémantiques dominants des termes respectifs. Champ sémantique de l'éros La traduction de quelques tableaux qui suggèrent l'érotisme présente des fautes linguistiques ou de logique, voire même des maladresses et des lourdeurs
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des problèmes aux traducteurs : Ta chevelure (Miclău, 1978 : 141) ; De țes cheveux (Romanescu, 1998 : 34). Le poème parle des cheveux de la bien-aimée, comparés au voile de Maya. Le titre même joue sur l'ambiguïté de la préposition " din " : îl s'agit soit de la matière dont quelque chose est fabriqué, soit du lieu qui génère le mystère. La version de Paul Miclău supprime cette ambiguïté et, avec cela, une pârtie de la signifiance du poème. → Le titre Visătorul (littéralement : " le rêveur ") fait référence, en
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141) ; De țes cheveux (Romanescu, 1998 : 34). Le poème parle des cheveux de la bien-aimée, comparés au voile de Maya. Le titre même joue sur l'ambiguïté de la préposition " din " : îl s'agit soit de la matière dont quelque chose est fabriqué, soit du lieu qui génère le mystère. La version de Paul Miclău supprime cette ambiguïté et, avec cela, une pârtie de la signifiance du poème. → Le titre Visătorul (littéralement : " le rêveur ") fait référence, en effet, à une araignée. Comme le terme est
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