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que, à travers la traduction, le style du poète traduit peut influer sur le style littéraire du poète qui traduit, même à beaucoup d'années distance de la première traduction. Pour illustrer ces interférences stylistiques, nous citons ci-dessous un poème à titre évocateur, Le sonnet, écrit en 2009, une sorte de méta-sonnet dans lequel Paul Miclău " explique " să passion pour cette forme poétique : Je plonge en le sonnet comme dans l'eau du baptême să grace m'envahit sous leș tendres rayons
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une influence subtile, venant du style de Blaga, au niveau du vocabulaire et des figures du langage poétique. Par exemple, la métaphore " leș pures combustions " nous rappelle leș poèmes de Blaga Ardere (Combustion) et Supremă ardere (Suprême combustion). Voilà, à titre d'exemple, un fragment du poème Ardere, qui joue sur la même métaphore de la combustion : Ființă tu găsi-voi cândva cuvenitul sunet de-argint, de foc, si ritul unei rostiri egale în veci arderii tale ? (Ardere) (Blaga, 2010 : 248) Ô
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style. L'une des plus belles images de la poésie de Blaga est à rencontrer dans le poème Tămâie și fulgi (Encens et neige) : Dans leș [...] déterminations de l'univers rural se place [...] le poème anthologique Encens et neige, dont le titre même associe par synesthésie l'" encens " (à son tour métonymie pour tout un rituel) et la " neige ". L'image est cadencée dans un tableau vertigineux, dont voici un seul fragment : " et aux cous de leurs pas sur la route/leș
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trăite d'un œil critique să version en français. À part la présence des images arborescentes, Miclău identifie chez Blaga l'" utilisation raffinée de tout un système de signes "1166. En ce sens, îl donne l'exemple du poème à titre prédestiné Signes, dans lequel on retrouve l'image des cloches, des églises, du poète qui a " scellé à la cire " să maison ou des " contes oubliées du sang "1167. Le signe poétique constitue donc, selon Paul Miclău, la difficulté majeure
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la poésie de Blaga est imprégnée d'éléments appartenant à la spiritualité roumaine : Blaga [...] parle explicitement des réalités roumaines, à partir de la mention du village natal, dont le nom est invoqué par " étymologie poétique " dans le poème qui a comme titre la date de naissance du poète (Le 9 Mai 1895), jusqu'à des signes comme : " Dans leș villages roumains leș coqs apocalyptiques crient sans répit " (Paysage transcendant) ou, plus largement : " Des coqs danubiens... "1175 Dans un autre endroit, Paul Miclău
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Elégie, Ioan se sfâșie în pustie/Jean se lamente dans le désert, Tăgăduiri/Désaveux, Încheiere/Fin, Boala/Maladie, Cântăreți bolnavi/Chanteurs malades, Ani, pribegie și somn/Années, exil et sommeil, Cântecul așteptării/Le chant de l'attente, Epilog/Épilogue. Le titre du recueil est un autre choix original de la traductrice, qui reprend un vers du poème Epilog/Épilogue : Îngenunchez în vânt. Mâine oasele au să-mi cadă de pe cruce. Înapoi niciun drum nu mai duce. Îngenunchez în vânt: Lângă steaua cea
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présence du leitmotiv des larmes lie la création de Blaga à celle de Cioran, dont Sanda Stolojan a traduit le volume Des larmes et des saints. On peut donc établir une correspondance secrète entre l'œuvre de Cioran et le titre du recueil L'étoile la plus triste : Un autre négateur, Cioran, qui a tânt écrit sur leș larmes, a entendu lui aussi l'appel familier à la sensibilité orientale, du désert, de la Thébaïde. Cioran a connu lui aussi la souffrance
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enrichirait mă propre poésie et, en même temps, qu'elle nourrirait mon âme, comme celle des milliers d'autres avânt moi et, je l'espère, après.1217 Ce témoignage donne aussi l'occasion au traducteur-poète Jean Poncet d'expliquer le titre du volume Lucian Blaga ou le chant de la terre et des étoiles : îl s'agit, en effet, de l'une des caractéristiques leș plus prégnantes des poèmes de Blaga, à savoir celle de présenter d'abord le plan quotidien de
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On aurait, de cette manière, un " saut " du concret vers l'abstrait : " C'est ce lien, indéfectible chez Blaga, entre le visible et l'invisible, le terrestre et le céleste, le réel et le mystique qui me fit choisir pour titre de l'anthologie parue chez SUD : Le chant de la terre et des étoiles. "1218 Notons au passage qu'Alexandra Indrieș désigne par le terme " seuil lyrique " leș incipits des poèmes de Blaga, qui ont la particularité de placer le tableau
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Blaga : îl y a un parallélisme entre la métaphore " le grand voyage " de Jean Poncet et le " grand passage " de Blaga, tout comme leș syntagmes " temps métallique " et, par extension, " ciel électrique " semblent être inspirés par " l'âge de fer ", titre de l'un des recueils posthumes de Blaga. Une ressemblance encore plus évidente s'établit entre le vers Soarele-n zenit ține cântarul zilei. (În marea trecere) (Blaga, 2010 : 106) Le soleil au zénith brandit la balance du jour. (Dans
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qui fait pârtie de la même anthologie, Lucian Blaga ou le chant de la terre et des étoiles, le poète d'origine roumaine George Astalos parle de la publication en France de la poésie de Lucian Blaga, qui " est bénéfique à plus qu'un titre "1243. Premièrement, l'œuvre de Blaga s'inscrit dans la grande poésie universelle, s'imposant par son souffle particulièrement métaphysique. Une telle poésie originale doit être connue en France : Elle [la poésie de Blaga] offre à la parole poétique roumaine
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des créateurs roumains à la littérature française pendant leș huit dernières décennies est tellement remarquable que nulle autre culture européenne ou d'autre-océan ne pourrait se vanter d'avoir apporté autant à la culture de l'Hexagone. "1252 À ce titre, George Astalos énumère des noms comme Tristan Tzara, Ilarie Voronca, Gherasim Luca, Panaït Istrati, Emil Cioran, Eugène Ionesco, Mircea Eliade, Stéphan Lupasco, qui ont marqué, indubitablement, la littérature française. Pourquoi donc ne pas faire entendre en France la voix de
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des Écrivains de Roumanie, filiale de Cluj. Ștefana Pop-Curșeu est diplômée de la Faculté de Lettres de l'Université Babeș-Bolyai, spécialisation Anglais-Français (2003). En 2001, elle a été boursière de l'École Normale Supérieure de Paris. Elle a obtenu ensuite le titre de docteur à l'Université Paris III Sorbonne Nouvelle. Ștefana Pop-Curșeu a traduit en roumain des pièces de théâtre de Samuel Beckett et Pascal Vrebos, tout comme des œuvres de Jean Cuisenier, Patrick Deville et Gustave Thibon.1280 Ioan Pop-Curșeu
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d'interprétation : dans la vision de Philippe Loubière, le traducteur de poésie ne doit pas s'ériger en poète. La démarche critique du traducteur continue par l'énumération de quelques difficultés liées au sens. Une première difficulté réside dans le titre du recueil. Philippe Loubière soutient que " la traduction littérale du titre du recueil, titre d'inspiration faustienne, * "Dans le grand passage" est un contresens. Îl ne s'agit pas du "grand passage", de la vie à trépas, par exemple, mais de la
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poésie ne doit pas s'ériger en poète. La démarche critique du traducteur continue par l'énumération de quelques difficultés liées au sens. Une première difficulté réside dans le titre du recueil. Philippe Loubière soutient que " la traduction littérale du titre du recueil, titre d'inspiration faustienne, * "Dans le grand passage" est un contresens. Îl ne s'agit pas du "grand passage", de la vie à trépas, par exemple, mais de la grande traversée de la vie, sans qu'il soit jamais question d
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pas s'ériger en poète. La démarche critique du traducteur continue par l'énumération de quelques difficultés liées au sens. Une première difficulté réside dans le titre du recueil. Philippe Loubière soutient que " la traduction littérale du titre du recueil, titre d'inspiration faustienne, * "Dans le grand passage" est un contresens. Îl ne s'agit pas du "grand passage", de la vie à trépas, par exemple, mais de la grande traversée de la vie, sans qu'il soit jamais question d'un au-delà possible
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faustienne, * "Dans le grand passage" est un contresens. Îl ne s'agit pas du "grand passage", de la vie à trépas, par exemple, mais de la grande traversée de la vie, sans qu'il soit jamais question d'un au-delà possible. "1296 Le titre qu'il propose en traduction est, par conséquent, Au fil du grand parcours, un titre qui, selon le traducteur, met plutôt l'accent sur la vie comme parcours, et ne mène pas le lecteur à croire que le titre porte
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passage", de la vie à trépas, par exemple, mais de la grande traversée de la vie, sans qu'il soit jamais question d'un au-delà possible. "1296 Le titre qu'il propose en traduction est, par conséquent, Au fil du grand parcours, un titre qui, selon le traducteur, met plutôt l'accent sur la vie comme parcours, et ne mène pas le lecteur à croire que le titre porte sur le passage vers " l'au-delà ", comme le ferait la traduction littérale ou quasi-littérale pratiquée
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Le titre qu'il propose en traduction est, par conséquent, Au fil du grand parcours, un titre qui, selon le traducteur, met plutôt l'accent sur la vie comme parcours, et ne mène pas le lecteur à croire que le titre porte sur le passage vers " l'au-delà ", comme le ferait la traduction littérale ou quasi-littérale pratiquée par leș autres traducteurs.1297 Philippe Loubière justifie également ce choix traductif lié au titre dans l'" Avant-propos concernant le titre et la traduction
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ne mène pas le lecteur à croire que le titre porte sur le passage vers " l'au-delà ", comme le ferait la traduction littérale ou quasi-littérale pratiquée par leș autres traducteurs.1297 Philippe Loubière justifie également ce choix traductif lié au titre dans l'" Avant-propos concernant le titre et la traduction de "trecere" " qui ouvre le recueil.1298 Une autre difficulté de traduction est constituée par le vocabulaire religieux, souvent parce qu'il est " replacé dans un cadre plus profane que son
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croire que le titre porte sur le passage vers " l'au-delà ", comme le ferait la traduction littérale ou quasi-littérale pratiquée par leș autres traducteurs.1297 Philippe Loubière justifie également ce choix traductif lié au titre dans l'" Avant-propos concernant le titre et la traduction de "trecere" " qui ouvre le recueil.1298 Une autre difficulté de traduction est constituée par le vocabulaire religieux, souvent parce qu'il est " replacé dans un cadre plus profane que son origine chrétienne "1299. Philippe Loubière considère
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șont parues en volumes, sans prendre en compte leș revues. En analysant leș autres traductions de ce recueil de Blaga, Philippe Loubière remarque qu'il y a des problèmes de compréhension et de restitution. Un premier problème concerne la traduction du titre, traduction, en général, littérale, bien que Blaga ait donné " une piste faustienne " dans l'exergue. Le traducteur insiste sur l'idée que " trecere " signifie " la vie comme traversée, comme parcours ", et non " le passage vers l'au-delà ". Ensuite, Philippe Loubière
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des métaphores déplacées, des ajouts, des suspensions, des modifications, des suppressions. Le nouveau registre imprimé à l'original est qualifié par Philippe Loubière comme " parfois anodin, parfois lourd, toujours forcé ". Îl exemplifie par la traduction que donne Jean Poncet au titre Un om s-apleacă peste margine, à savoir : Un homme se penche sur le bord de la falaise : Pourquoi introduire " falaise " ? Forcer le sens vers un élément de relief physique empêche d'accéder au caractère général et abstrait de la notion de
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monde à travers la traduction, nous avons mentionné également leș traductions en français de șes œuvres dramatiques, romanesques ou philosophiques, tout comme leș traductions de la création de Blaga dans d'autres langues que le français. Nous voulons rappeler, à ce titre, la politique de dissémination des Éditions Minerva, remarquable dans une période assez sombre pour la Roumanie du point de vue politique. * Notre intérêt est de voir și l'activité de chaque traducteur a pu être concrétisée dans une vision traductive
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poèmes témoignent aussi une certaine influence du style de Blaga, surtout en ce qui concerne le vocabulaire choisi et leș figures de langage. La vision traductive de Paul Miclău s'apparente à celle d'Henri Meschonnic à plus d'un titre : le traducteur roumain met l'accent sur la " lecture globale " du poème, sur l'étude du texte (" la poétologie ") qui doit relever la " poématicité ". Cette étude de la " poématicité " du texte constitue, en effet, une étape qui précède tout acte traductif
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